mardi 21 juin 2011

Carpentras : selon les accusés, la fugueuse âgée de 14 ans était consentante

C'est le visage fermé que les neuf jurés, cinq hommes et quatre femmes, tirés au sort par la présidente Marie-Claude Bérenger ont écouté hier la greffière de la Cour d'assises du Vaucluse lire la longue ordonnance de mise en accusation par laquelle douze carpentrassiens sont renvoyés devant la juridiction criminelle. Les douze accusés, âgés aujourd'hui de 22 à 28 ans, sont mis en cause dans un dossier de viols en réunion, corruption et proxénétisme aggravé.
Des faits commis sur une victime âgée de 14 ans. Au-delà de leur participation à la "tournante" qui a eu lieu dans une cave du Pous du Plan à Carpentras puis dans un hôtel du Pontet, sept d'entre eux répondent également de corruption et deux de proxénétisme aggravé.
Les accusés parlent d'une relation consentie
Les faits remontent au mois d'avril 2005. L'adolescente en fugue avait cru trouver un refuge auprès de "l'ami d'un ami" domicilié au Pous du Plan. Elle sera violée dans des caves puis emmenée dans des hôtels où elle subira d'autres viols avant d'être prostituée. À l'ouverture des débats les accusés, qui comparaissent libres dans le cadre de ce dossier (deux sont détenus pour autre cause), adoptent une position claire : il y a eu des relations sexuelles mais dans le cadre de rapports pleinement consentis.

Des actes commis dans une cave et un local à vélo avec pour éclairage la lumière de téléphones portables : pas très glamour mais la jeune fille, surnommée "la chienne" par certains, n'aurait pas opposé de résistance. L'un d'eux, un brin cynique, confiera à l'expert psychiatre avoir "profité d'une situation agréable". Seul l'un des accusés conteste sa participation aux faits et un autre admet avoir enfreint la loi "car la jeune fille avait moins de 15 ans".
Des débats à huis clos
La première semaine d'audience est consacrée à l'étude de la personnalité des douze accusés. Puis, lundi prochain, la cour examinera les faits avec l'audition des enquêteurs et de témoins. Le lendemain les accusés s'exprimeront plus en détail sur leur implication dans cette affaire. La parole sera ensuite donnée à la partie civile. Une jeune femme particulièrement éprouvée confie son avocat Me Geiger. "Des tas d'émotions la submergent, c'est très éprouvant pour elle de devoir revivre ce cauchemar et affronter les accusés.

Elle a peur de ne pas pouvoir, de perdre pied mais elle sera là. Cela est nécessaire pour le débat judiciaire mais aussi pour la reconstruction qu'elle a entamée". Le verdict pourrait être rendu dès le mardi 5 juillet. Les accusés ayant renoncé à la publicité restreinte, les débats se tiennent à huis clos à la demande de la partie civile. Seuls la presse et les parents civilement responsables des cinq accusés mineurs lors des faits sont autorisés à assister aux débats.
http://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/carpentras-selon-les-accuses-la-fugueuse-agee-de-14-ans-etait-consentan

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