Avant même son réquisitoire, prévu demain, l'avocat général au procès en révision de Loïc Sécher a salué aujourd'hui "le courage" de cet homme qui a passé plus de sept ans en prison pour des viols imaginaires.
"Je tiens à vous dire que j'admire votre courage, qui est en plus le courage d'un homme de paix", a dit François-Louis Coste à Loïc Sécher, 50 ans, après trois jours de procès qui se sont révélés cathartiques tant pour la jeune Emilie, qui l'avait accusé de viol, que pour sa famille.
Comme la veille, la jeune femme, très fragile psychologiquement, a de nouveau été entendue, à huis clos, par la cour. Selon des avocats, elle a répété avoir menti en 2000 quand elle avait accusé Loïc Sécher de viol. Elle lui a souhaité de se reconstruire. Lui, qui a toujours affirmé ne pas lui en vouloir, en a fait autant.
Cet échange était "bouleversant", selon M. Coste. "Vous êtes restés toujours aussi paisible, je m'incline", a-t-il ajouté. "De la part d'un haut magistrat... Monsieur l'avocat général, je vous remercie", lui a répondu Loïc Sécher, qui venait d'exposer brièvement la procédure enclenchée à son encontre après les accusations d'Emilie.
"J'aurais plein de choses à dire, mais je ne trouve plus les mots..." La garde à vue, terrible, la prison, les humiliations... "Ce qui m'a sauvé, c'est ma paix intérieure. Je me disais +qu'ils pensent ce qu'ils veulent moi, je suis en paix avec moi-même+", a-t-il ajouté, tout en répétant en vouloir à "l'institution judiciaire".
En début d'après-midi, les parents d'Emilie, partie civile, avaient été entendus.
"Si Loïc Sécher a été accusé à tort, je m'en excuse auprès de lui et de sa famille", a déclaré son père, Patrice Redureau, qui avait été le premier à prononcer le nom de Loïc Sécher, lorsque l'adolescente avait dit avoir été violée par un voisin. Elle l'avait décrit, sans le nommer.
"Je me rappelle très bien avoir dit +le seul homme qui correspond à ce signalement, c'est Loïc Sécher+", a-t-il dit. "En tant que parent, quand un enfant dévoile une chose de la sorte, on ne se pose pas de question, la seule chose à faire, c'était de soutenir notre fille", a raconté le père, qui a aussi expliqué, des sanglots dans la voix, les années de crises, de détresse, d'hospitalisations répétées de sa fille en psychiatrie.
La machine judiciaire avait fait le reste, conduisant à la condamnation de Loïc Sécher, ancien ouvrier agricole à l'homosexualité mal assumée, dépressif à l'époque et buvant trop, à 16 ans de réclusion.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/22/97001-20110622FILWWW00584-l-accusation-salue-loic-secher.php
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