jeudi 28 juillet 2011

Braconnage / Prison ferme pour Devienne

Bien connu dans les Ardennes, où il avait été condamné en janvier, il vient de l'être à nouveau à deux ans ferme et 20 000 € d'amende. Le Cher lui coûte cher !

LA lecture d'un article paru dans le Berry Républicain, nous a appris la condamnation, par le tribunal correctionnel de Bourges (Cher), de Jean-François Devienne, 64 ans, une « figure » ardennaise du braconnage. Une institution, un cador, pour certains. Un prédateur sans scrupule, pour beaucoup d'autres, à commencer par les fédérations de chasseurs « normaux », qui détestent ce genre de viandard, pour la mauvaise image qu'ils donnent de leur sport préféré.
Sans parler des enquêteurs de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (Oncfs) et des gendarmes, à qui il avait déjà fallu des mois pour le « coincer » et le faire comparaître, le 3 janvier dernier, devant les juges de Charleville-Mézières.


Ce jour-là, Jean-François Devienne, de Louvergny-Sauville avait été condamné lourdement, à huit mois de prison ferme, à la confiscation de toutes ses armes, ainsi que de son 4 x 4 qu'il utilisait pour ses battues et à une interdiction de chasser pendant cinq ans. Il avait dû cette sanction, au fait d'avoir occis, évidemment en toute illégalité, 224 sangliers et toute une ribambelle de biches, chevreuils, cerfs, etc., entre 2002 et 2005, de nuit, avec son véhicule équipé d'un projecteur pour éblouir les bêtes, qu'il exécutait, de surcroît à la carabine US M1 à répétition, ce qui est totalement prohibé.
Et pour faire bonne mesure, il lui avait été reproché d'avoir revendu l'essentiel de tout ce gibier à des restaurateurs ardennais, ainsi qu'au propriétaire de plusieurs boucheries de Charleville-Mézières.
Lors de leurs perquisitions, les enquêteurs avaient d'ailleurs saisi, au domicile de Jean-François Devienne, outre un arsenal et des cartouches, tout un matériel de découpe et des congélateurs remplis à ras bord, de viande et de jambons de sangliers. A l'époque, il s'était murmuré qu'il avait manifestement été « balancé » à l'OncfS, par des « amis ou des proches » mal intentionnés, sans quoi il n'aurait jamais été coincé. Quant à lui, il avait dénoncé « l'acharnement » du procureur Francis Nachbar - lui-même chasseur - à l'avoir fait tomber…


Son droit au silence a indisposé

Toujours est-il que la leçon de janvier n'a manifestement pas servi à l'incorrigible « braco », puisqu'étant parti s'établir dans le Cher, dans la petite commune de Précy, loin des turbulences ardennaises, il a trouvé moyen de repiquer au truc et de se faire pincer, à nouveau, après avoir flingué un sanglier, dans la nuit du 20 au 21 juin derniers, en utilisant, comme à l'accoutumée, un véhicule, un projecteur et des armes de guerre ! Et, comme précédemment, les gendarmes locaux ont saisi, chez lui, quelque deux cents kilos de viande (192 exactement).
Pour se justifier, devant les gendarmes, Jean-François Devienne leur avait parlé « d'addiction à la chasse » ; ce à quoi le représentant des chasseurs du Cher a répondu, au tribunal de Bourges, en dénonçant « de l'abattage pur et simple et du braconnage intensif ». Conseillé par Me David Meunier - du cabinet Harir de Charleville - le braconnier a fait valoir son droit à garder le silence et n'a donc pas riposté, refusant également de répondre aux questions de la présidente, comme du substitut.
Une posture qui l'aura probablement desservi, tout comme la tentative de l'avocat, de soulever une nullité quant aux conditions, selon lui irrégulières, de la garde à vue de son client, au motif que le parquet n'en avait été informé qu'au bout de trois heures. Résultat, Jean-François Devienne, qui était déjà détenu depuis son interpellation nocturne, s'est vu infliger deux ans de prison ferme, en application de la peine plancher et il est demeuré incarcéré. Il va devoir également payer 20.000 € d'amende et, comme d'habitude, les juges ont prononcé la confiscation des scellés, c'est-à-dire véhicule, armes, viande, etc.
Son exil dans le Cher, lui aura donc coûté vraiment cher ! A moins que la cour d'appel ne rende un arrêt différent, puisque Me Meunier a décidé de la saisir.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/braconnage-prison-ferme-pour-devienne

Aucun commentaire: