jeudi 28 juillet 2011

Le “magicien” devra indemniser les femmes qu’il filmait à leur insu

"Le conseil général est devenu le lieu des rumeurs, il y a des arrêts maladie, certains ont failli en venir aux mains et on a eu les honneurs de la presse nationale sur ce thème !", tempête l’avocat de la collectivité, devant le tribunal correctionnel de Montpellier, lundi soir. La raison ? La caméra miniature cachée dans le vestiaire utilisé par les femmes pour leurs activités sportives. L’une d’elle l’avait découverte par hasard, sous le lavabo, le 24 mai dernier, alors qu’elle se déshabillait...
Luc, 59 ans, le prévenu À la barre des prévenus, Luc, 59 ans, grand, cheveux gris dégarnis, ne conteste pas. Il avait installé la caméra le 23 mai. Fonctionnaire territorial, il s’occupe de l’amicale du conseil général, institution pour laquelle il travaille depuis plus de 30 ans. En garde à vue, il avait parlé de "pulsion", lui qui est marié depuis 37 ans. Mais face aux magistrats, sa version change radicalement. Il s’agirait d’une simple blague de potache.

"Au départ c’était pour filmer des concerts... Après, dans les bureaux je fais des tours de magie, alors je voulais faire croire que j’avais une vision laser, en devinant les dessous... C’est une mauvaise plaisanterie, je ne me rendais pas compte de ce que je faisais" se défend-il.
"Vous n’êtes pas au collège !, reprend la présidente. Vous en avez vu toutes nues ?".
"Non, non, j’ai regardé si y’avait des collègues et j’ai tout effacé", promet-il.
Dans la salle, trois des huit plaignantes présentes lancent des : “si, si” de réprobation.
"Et après tout poursuit la présidente, si c’est pour des tours de magie, pourquoi n’avez vous pas filmé le vestiaire des hommes ?"
L’agent, gêné, répond tant bien que mal : "Les principaux tours de magie c’était pour le personnel féminin..."
Les victimes veulent prendre la parole. "Ce qui est insupportable c’est qu’il a pu visionner ces vidéos avec d’autres personnes", dit l’une. "L’angle était tel que tu nous voyais nue !", assène une autre. "Quand on fait ce genre de chose c’est qu’on veut aller plus loin", dénonce la troisième. Le procureur ne croit pas non plus à l’explication de la magie et demande six mois avec sursis : "Il a installé cette caméra pour satisfaire une curiosité malsaine."
Me Corbier-d’Hauteville, en défense, plaide que son client, en arrêt maladie, n’est pas pervers et relativise : "C’est désagréable, mais le préjudice est modéré, ce n’est pas une affaire très grave." Suffisamment pour que le tribunal le condamne à trois mois avec sursis et 300 € à régler à chaque victime.
http://www.midilibre.fr/2011/07/26/le-magicien-devra-indemniser-les-femmes-qu-il-filmait-a-leur-insu,362033.php

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