samedi 30 juillet 2011

Un an de prison après les sévices

Kévin Caille, 19 ans, ne s'est pas épanché sur les tortures qu'il a fait subir à sa victime. Il dit tout de même éprouver des regrets.

En l'espace de six mois, Kévin Caille s'est transformé en véritable tortionnaire. À 19 ans, il est sans emploi après avoir échoué au concours de la gendarmerie. Sa victime, Simon Lobry, 77 ans, vivait chez les Caille depuis 45 ans, dans une imposante maison, à Origny-Sainte-Benoîte (Aisne), à quelques kilomètres de Saint-Quentin. «C'était juste leur esclave », a estimé le parquet hier lors de la comparution immédiate de Kévin Caille.

C'est en homme libre qu'il s'est présenté à la barre du tribunal. Comme lors de sa garde à vue deux jours auparavant, il ne s'est pas épanché sur les coups, les brimades et les violences insoutenables qu'il a fait subir à Simon Lobry, aujourd'hui sur un lit d'hôpital, à l'abri du danger. «Le gamin m'a arraché un ongle, je ne l'ai pas senti parce que je dormais », a confié le septuagénaire aux enquêteurs venus l'interroger en début de semaine. Son audition a été filmée et l'on voit «une personne recroquevillée, apeurée », souligne le procureur, interloqué «par l'état de désespoir et de tristesse psychologique » de la victime.

Plus grave encore, le septuagénaire a reçu de l'eau bouillante sur les parties génitales et des traces de brûlures ont été décelées par le médecin qui l'a examiné. Un ongle de sa main gauche a été arraché avec un couteau, ce que le prévenu ne conteste pas. «Pourquoi de tels actes ? s'est offusqué l'avocat de la partie civile. Il n'était pas armé pour se défendre. Il voulait que ça cesse. »

Kévin Caille a pris ces sévices indescriptibles «pour un jeu bête ». Il explique simplement qu'«(il) ne sait pas ce qui s'est passé dans sa tête ». Lui, son père et sa grand-mère ont affirmé en garde à vue que le retraité consommait de l'alcool à outrance. Leur version des faits est tombée à l'eau car le médecin n'a trouvé aucune trace de dépendance à l'alcool.

La défense estime que Kévin Caille «paie pour les autres », tout en tentant de lui éviter l'incarcération. Il n'y a pas échappé et a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Il a été emmené à la maison d'arrêt de Laon à l'issue de l'audience.

Sa grand-mère, Jeanine Caille, 74 ans, serait sous le coup de poursuites pour abus de faiblesse et de confiance. Par le biais d'une procuration, elle aurait subtilisé la pension du retraité depuis une dizaine d'années, sans qu'il ait le moindre mot à dire.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Un-an-de-prison-apres-les-sevices

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