vendredi 30 septembre 2011

La grand-mère avait tenté de tuer son petit-fils pour se venger de sa belle fille

Le terrible drame s’est noué à l’été 2009 dans une maison des Fourgs dans le haut Doubs habitée par une famille d’immigrés Bulgares. Pendant 2 ans, la relation entre la belle-mère et sa bru s’est détériorée à un point tel que la vieille dame a tout simplement ourdi le meurtre de son petit-fils de 13 ans… pour se venger de sa belle fille.
Ce 24 août 2009, au réveil, son fils lui apprend que la veille, avec sa femme, ils lui ont pris un billet d’avion sur Internet pour qu’elle reparte en Bulgarie. C’est la goutte d’eau qui va faire déborder la vieille dame. Depuis qu’elle a rejoint la famille de son fils dans le haut Doubs, après avoir vendu sa maison en Bulgarie, Kina vit une situation d’affrontement avec Tanya sa belle fille. Elle décrit sa mise à l’écart, les remarques désobligeantes de sa bru qui la traite de « détraquée », le « mépris » et les humiliations. Rien que des mots, « jamais d’autres violences », mais des termes et un comportement qui heurtent la vieille dame et sa culture. « Après cet enfer je me suis retrouvée au paradis en arrivant en prison. Le matin on me dit bonjour on ne m’insulte pas ». Dans le box des accusés, la septuagénaire ne cache pas la haine vouée à cette belle fille qui lui disait tous les jours, « prends tes affaires et dégage » ou encore « tu n’as plus de fils, c’est mon mari pas ton fils ». Un recadrage peu cordial que la dame, d’évidence rigide et exclusive, ne supporte pas et qu’elle va lui faire payer. Pas question en tout cas de céder au diktat et de repartir en Bulgarie.
« J’ai décidé de tuer mon petit-fils puis de me suicider pour qu’elle puisse souffrir ce que j’ai souffert ». Après le départ des parents ce matin-là, elle attire Pétar, dans le grenier sous prétexter de l’aider à trouver une valise. Et comme l’adolescent s’affaire, elle le frappe dans le dos avec un couteau de cuisine. Le garçon est surpris mais il parvient à s’échapper et a donner l’alerte alors qu’elle fuit la maison et cherche sans succès à se jeter sous un camion.
Malgré un cancer qui l’affaiblit et son âge avancé l’accusée est pugnace. Elle assume et revendique son acte. Et quand le président lui demande pourquoi elle ne s’en est pas prise à sa bru la réponse claque comme une gifle : « Les morts ne souffrent plus. Moi je voulais qu’elle passe le reste de sa vie à souffrir »
Cette thèse d’un véritable enfer domestique est sérieusement mise à mal par les auditions de sa belle fille et de la première femme de son fils. Celle-ci raconte une femme envahissante, dans l’excès qu’elle a fini par mettre à la porte au bout de quelques mois seulement. Une réaction énergique qui a provoqué la rupture de son couple. Même son de cloche chez la mère de Pétar. Cette solide femme blonde ne se laisse pas impressionner par le décorum des assises et les interventions intempestives de sa belle-mère. « Elle m’insultait et disait à mon mari que c’était moi qui la traitais mal ». Comme la première femme elle évoque les menaces incessantes et les chantages au suicide, sa peur qu’elle « provoque une explosion par le gaz ». Le calvaire domestique change de camp. C’est une vieille dame acariâtre qui s’esquisse, égoïste et « méchante ». Dans le box la septuagénaire fulmine « C’est des mensonges », traduit son interprète. Sur le banc des parties civiles Pétar subit manifestement une nouvelle épreuve. Quand sa grand -mère parle il baisse la tête puis la relève pour entendre sa mère. Ou son père qui dit son « sentiment de culpabilité ». Posé et manifestement intelligent, l’homme est avant tout déchiré par son incapacité de toujours à trancher cette situation cornélienne entre sa mère et sa femme qui a bien failli coûter la vie de son fils. On attend le verdict après le réquisitoire de l’avocat général Mme Philiponet et les plaidoiries de M es Party, partie civile, et Weiermann pour la défense.

http://www.leprogres.fr/jura/2011/09/27/la-grand-mere-avait-tente-de-tuer-son-petit-fils-pour-se-venger-de-sa-belle-fille

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