vendredi 30 septembre 2011

Un couple en lambeaux…

Le Mussipontain de 27 ans debout, mercredi, à la barre du tribunal correctionnel de Nancy, ne semblait pas prendre la dimension des accusations portées contre lui par son ex-compagne, un viol.
Il a assuré « ne pas se souvenir » que la jeune femme l’avait informé qu’elle entretenait une relation avec un autre homme. Pour lui, leur histoire n’était pas terminée. D’autant qu’ils ont une petite fille ensemble.
Youssef Azerkane n’a eu de cesse de banaliser les faits commis le 28 février 2010 à Maxéville. Jusqu’à l’absurde. C’est « parce qu’elle ne répondait pas », qu’il a passé 96 coups de téléphone à la jeune femme, quelques heures avant les faits.

Les vêtements découpés

Et c’est « parce qu’il avait les clés », qu’il a profité de son absence pour se rendre chez elle. Puis il a découpé consciencieusement les vêtements de la garde-robe avec des ciseaux. En fines lanières. Pour toute explication, le père de famille a assuré que leur relation était émaillée de ce genre de comportement.
La jeune femme s’est énervée en le trouvant chez elle. « Elle a vu les fringues et on s’est chahuté », a rapporté le prévenu. « Qu’est-ce que vous appelez se chahuter ? » a interrogé la présidente Catherine Hologne. « On s’est bousculé, ça s’est calmé, on a couché ensemble, et puis c’est tout ».
La victime avait une autre relation des faits. Elle a assuré qu’en rentrant, Youssef lui a arraché ses vêtements, lui disant qu’elle ne garderait rien de ce qu’il lui avait offert. Puis la jeune femme a subi les violences de son ancien compagnon.

30 mois de prison ferme

Interrogée par la présidente Hologne, elle a reconnu avoir pu entretenir une certaine ambiguïté dans sa relation avec le père de sa fille. Elle a expliqué qu’elle avait « peur qu’il réagisse mal » en découvrant sa nouvelle vie. « Je n’aurais pas dû accepter une avance d’argent de sa part… » a-t-elle regretté.
Mais pour l’avocate de la jeune femme, « ce qui compte, c’est ce qui s’est passé quand elle l’a découvert chez elle. Il l’a attendue toute la nuit. Il a ruminé, a découpé ses vêtements, l’ensemble de sa garde-robe, même les chaussures ! »
« Qu’elle que soit l’ambiguïté de leur relation, il ne pouvait pas ignorer qu’elle ne voulait pas de cette relation », a estimé Me Rodrigues.
Le procureur a également conclu qu’il existe suffisamment d’éléments caractérisant une situation de contrainte, et a requis 18 mois de prison ferme.
Pour la défense, Me Aubrege a plaidé « la relation passionnelle, il pouvait s’imaginer que leur histoire allait reprendre. Pour lui, elle était consentante ». Me Aubrege a estimé que son client n’a pas su s’expliquer correctement devant le tribunal.

Résultat : trente mois de prison ferme.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/faits-divers

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