jeudi 29 septembre 2011

Vaucluse : un couple aux Assises après la mort d'un bébé

Eva, victime d'actes de violence, est morte le 19 décembre 2008 à l'âge de 14 mois. Appelés en urgence, les pompiers d'Orange ont constaté l'arrêt cardio-respiratoire de l'enfant qui avait un bandage extrêmement serré autour de la tête et du cou. Le décès serait consécutif à un reflux oesophagien. Fragilisé par des actes de maltraitance, l'enfant n'aurait pas eu le réflexe de tousser pour libérer sa trachée.
L'autopsie confirme les maltraitances
Le chef du service pédiatrie de l'hôpital d'Avignon, qui a constaté le décès, a relevé des signes de "maltraitance graves et répétées" : il était observé cinq lésions d'âges différents, huit ecchymoses, des pertes cutanées, des excoriations mais aussi une fracture des deux os de l'avant-bras gauche et une probable contusion cérébrale.

Un tableau clinique effrayant confirmé par l'autopsie. L'expertise toxicologique révélait également la présence du principe actif du cannabis dans le sang ce qui établi une exposition passive du bébé aux fumées de cannabis. La maman, Anaïs Tellier, 23 ans, poursuivie pour des faits qualifiés de "violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner par un ascendant légitime" est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis le 10 septembre 2010.
Placée sous contrôle judiciaire après un an de détention provisoire, elle s'est soustraite à ses obligations. Si elle se présente ce matin devant ses juges, le mandat d'arrêt sera aussitôt mis à exécution. Il est alors fort probable que son avocate Me Marie-Anne Noel formule auprès de la Cour une demande de mise en liberté pour que sa cliente comparaisse libre devant la juridiction criminelle.
Un couple "explosif"
Dans le cas où Anaïs Tellier ne se présente pas, Me Camel Bouaouiche souhaite que son client, co-accusé, puisse être jugé. Anaïs Tellier, qui s'est très tôt inscrite dans un mode de vie marginal, a croisé en août 2008 la route de Mohamed Hamidi Boudjelthia. Ce Bollénois, âgé de 28 ans, installé depuis peu chez sa soeur à Orange, a recueilli Anaïs et sa fille Eva. Leur relation allait être "explosive" et la petite Eva en sera la victime.

L'ami conteste avoir été violent
Après, en octobre, une hospitalisation pour une blessure grave à l'oreille, qui a nécessité une amputation, l'enfant va changer de comportement. Anaïs Tellier ne supportant pas les pleurs de son bébé, c'est son compagnon qui va s'occuper des soins et du pansement.

"Cet homme admet qu'il a pu, par méconnaissance, mal faire dans la réalisation des soins mais en aucun cas il n'admet avoir exercé des violences sur l'enfant", avance Me Bouaouiche qui va assurer sa défense devant la cour d'assises. Il est en effet renvoyé devant la juridiction sous le même chef d'accusation qu'Anaïs Tellier.
"Il lui mettait une chaussette dans la bouche"
La maman d'Eva affirme en effet que c'est son compagnon qui aurait exercé les violences. Elle explique qu'il ligotait Eva pour l'empêcher de bouger mais qu'il l'aurait aussi brutalisée, lui mettant par exemple une chaussette dans la bouche pour la faire taire. La jeune femme a dénoncé des violences conjugales commises par son compagnon. Si un médecin a constaté la réalité de ces violences, Mohamed Hamidi Boudjelthia conteste en être l'auteur. Le verdict est attendu ce jeudi.

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/vaucluse-un-couple-aux-assises-apres-la-mort-dun-bebe

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