lundi 31 janvier 2011

"Quand Jean-Michel m'a appris la mort de Bernadette, j'étais anéanti"

Durant cette quatrième semaine de procès, la cour va se pencher sur la personnalité des trois accusés, Jean-Michel Bissonnet, Amaury d'Harcourt et Meziane Belkacem. Ce matin, place au profil singulier du vicomte.


9 h 30 - Début de l'audience.
Me Vérine, conseil de Jean-Michel Bissonnet, prend la parole. Il revient sur la communication téléphonique qu'aurait échangé son client avec Amaury d'Harcourt le 9 mars 2008 (soit trois jours avant l'assassinat de Bernadette) d'un restaurant du Gard. Selon Me Vérine, le numéro mentionné vendredi dernier n'est en rien le numéro de cet établissement situé à Ferrières-les-Verreries.


9 h 40 - 10 h 10 - Le vicomte


est appelé à la cour.
Le président M. Mocaer demande à l'accusé de retracer sa vie sociale, affective et professionnelle.
Amaury d'Harcourt : "Je suis né à Paris en 1925. Mon enfance s'est passée moitié à la campagne, moitié à Paris." D'une voix calme, il raconte comme il a traversé la seconde guerre mondiale avec sa famille.
(...)
A la barre, l'homme explique qu'il est parti pour l'Afrique en 1947 : Sénégal, Tunisie, Algérie, Egypte, Liban...
(...)
"Mes parents étaient très stricts, ils voulaient que je travaille, que j'ai une vie très bien réglée. Toute ma vie, j'ai eu un besoin d'action. Durant toute cette période de guerre, j'ai eu peu de temps libre."
(...)
L'homme est un voyageur. Il parle lentement de son expérience aux côtés du peuple arabe.
(...)
En 1961, il retourne dans l'Yonne, dans la maison familiale. Quand il quitta ses parents, il n'avait que deux ou trois sangliers. A son retour, il en compta près de 25 sangliers. "C'est là que j'ai eu l'idée de monter un élevage de sanglier".
(...)
"En 1970, je pars pour la Lozère. Dans un petit village, j'ai acheté une maison et 150 hectares pour très peu cher." Le vicomte y installa son élevage de sangliers. "Au bout de deux ans, je m'y suis installé. Entre temps, je faisais la navette entre l'Yonne et la Lozère. Cinq ans après, j'ai créé un restaurant dans ce village." Très vite, Amaury d'Harcourt se sentit débordé entre l'élevage de sangliers et le restaurant. D'où son retour dans l'Yonne.
(...)
Peu de temps après, la fille de sa seconde épouse a eu un grave accident de la route. Suite à cet évènement, l'homme prit à sa charge les deux enfants de sa belle-fille.


10 h 15 - M. Mocaer : "Qu'est-ce que ça signifie d'appartenir à la famille d'Harcourt ?"
M. d'Harcourt : "Ma famille remonte à 956. Il y a deux branches dans cette famille, une en France, une autre en Angleterre. Etre d'Harcourt, c'est être militaire. Pendant plusieurs générations, il y a eu beaucoup de militaires dont deux maréchaux."
M. Mocaer : "Que faisait votre père ?"
M. d'Harcourt : "Il ne faisait rien."
M. Mocaer : "Et votre mère ?"
M. d'Harcourt : "Ma mère non plus."
M.Mocaer : "Quelle était la situation financière de la famille ?"
M. d'Harcourt: "Très modeste, nous avions tout perdu après la révolution."
M. Mocaer : "Votre mère est issue d'une famille fortunée ?"
M. d'Harcourt : "Mon père était un très mauvais gestionnaire. A son décès, les deux-tiers de la fortune de ma mère avaient disparu. Dans notre famille, c'est l'aîné qui récupère" une large partie de l'héritage. Aujourd'hui, son neveu détient le château de la famille, le vicomte vit, pour sa part, dans une des petites dépendances de ce château.
M.Mocaer : "Avez-vous été décoré pour vos faits de guerre ? Quelle médaille avez-vous reçu ?"
M.d'Harcourt : "La médaille du mérite national."


10 h 25 - Zoom sur les chasses présidentielles
M. Mocaer : "Qu'en est-il des chasses présidentielles ?"
M. d'Harcourt : "Je ne m'occupais pas des chasses à proprement parler. Je fournissais uniquement du gibier à Chambord."
M.Mocaer : "Votre famille était-elle proche de celle de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing?"
M. d'Harcourt : "Non pas du tout."
M. Mocaer : "Et Madame Claude, vous la connaissiez ?"
M. d'Harcourt : "Je ne la connais pas. Je ne sais même pas à quoi elle ressemble !"


10 h 35 - Le vicomte d'Harcourt et l'association IVI (Invitation à la vie)
Me Chalié, avocate des enfants et du père de Bernadette Bissonnet : "Vos rapports difficiles avec votre fille ne seraient-ils pas dûs à votre appartenance à l'association IVI ?"
M. d'Harcourt : "Oui, on peut dire cela."
Me Vérine, avocat de Jean-Michel Bissonnet : "Concernant IVI, vous deviez avoir un poste important pour vous occuper de toute l'Océanie ?"
M. d'Harcourt hausse les épaules et tente de répondre. "Non, pas vraiment..."
Me Vérine : "Plusieurs personnes disent que vous êtes un homme à femmes ?"
M. d'Harcourt : "J'ai plus d'amies femmes que d'amis hommes."
Me Leclerc, avocat de Jean-Michel Bissonnet, revient sur la conversation de la fille du vicomte, Diane d'Haremberg, avec sa mère. Au cours de cette écoute téléphonique, la cour a pu entendre Diane d'Haremberg consternée d’apprendre que les psychiatres ne considèrent pas son père comme sénile.
M. d'Harcourt : "Je l'ai vécu, j'en ai souffert. Elles disent des choses vraies, mais il y en a d'autres complètement fausses."


10 h 45 - 11 h 20 - Catherine Jehl, enquêtrice judiciaire, s'approche à la barre. Elle dresse un portrait du vicomte.
D'un ton monotone, elle cite devant la cour les propos qu'elle a recueilli au cours de son enquête. Parmi les personnes qu'elle a interviewées figurent la fille du vicomte, ainsi que ses trois ex-épouses.
"Amaury d'Harcourt est issu de la noblesse française. Ses parents a eu trois enfants. Amaury d'Harcourt est le benjamin de la famille. Au cours de l'enquête, on le décrit comme quelqu'un d'actif mais aussi d'émotif."
(...)
"Jean-Michel Bissonnet était invité une fois par an dans l'Yonne. Il y avait une réelle amitié entre eux deux."
(...)
"Il est arrivé à Amaury d'Harcourt de braconner dans sa jeunesse pour avoir un peu d'argent de poche."
(...)
"Ses parents semblaient bien s'entendre. D'après Amaury d'Harcourt, ils étaient très complémentaires. Avec ses frères et soeurs, petit, il a été pris en charge par des nurses."
(...)
"Il a quitté la maison de Saint-Eusoge en 1944, à l'âge de 19 ans." Au cours de la seconde guerre mondiale, il a été blessé d'un éclat d'obus.
(...)
"Après la guerre, il a souhaité changer de vie, et est parti pour Brazzaville, au Congo". Il reviendra en France dans les années soixante.
(...)
"Amaury avait besoin de vivre dans l'action, selon son ex-épouse (mère de Diane d'Haremberg). Elle le décrit comme inconséquent. Aujourd'hui, elle le perçoit comme un vieillard."
(...)
L'enquêtrice judiciaire relit les déclarations de la fille du vicomte."C'est un homme séduisant, charmeur et narcissique. Très vite, il est entré dans l'association IVI avec son épouse. Pour lui, c'était bien car c'était un vivier de femmes. (...) Ce qui est certain, c'est qu'il ne supporte pas la solitude."
(...)
L'enquêtrice revient sur l'épisode relaté par Ghislaine de Montangon, l'ex-épouse de M.d'Harcourt. Au cours de son audition, elle avait déclaré que Jean-Michel Bissonnet lui avait fait part de son envie de tuer Bernadette. "On ne le prenait pas au sérieux. Pour nous, il s'agissait d'une boutade."
(...)
"Amaury d'Harcourt a été conseiller lors des chasses présidentielles et fournissait le gibier. Ce qui l'a amené à voyager en Europe de l'Est."
(...)
Catherine Jehl explique que le vicomte est en rupture avec l'église catholique suite à un évènement malheureux avec un prêtre à Brazzaville. "Il a trouvé à IVI un esprit de tolérance."
(...)
Selon plusieurs personnes interrogées par l'enquêtrice, Amaury d'Harcourt est très généreux, poli, actif, toujours aidant et cherchant à rendre service.


11 h 25 - "Quand Jean-Michel Bissonnet m'a appris la mort de Bernadette, j'étais anéanti."
Au cours de ses discussions avec Catherine Jehl, Amaury d'Harcourt a expliqué qu'il "était hanté par la mort" de Bernadette Bissonnet, qu'il ne trouvait plus le sommeil depuis le drame. "Quand Jean-Michel Bissonnet m'a appris la mort de Bernadette, j'étais anéanti. Depuis, je vis dans une espèce de brouillard. Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu me retrouver dans une telle situation. C'est le jardinier qui dit la vérité. Je pense que Jean-Michel s'est servi de moi pour cacher l'arme car il n'avait pas totalement confiance en M. Belkacem."


11 h 35 - M. Mocaer : "Vous avez eu plusieurs entretiens avec les personnes interrogées ?"
Mme Jehl : "Oui. Il faut réussir à créer une relation de confiance avec la personne que vous interrogez pour obtenir des informations. C'est comme si vous écriviez une biographie."
M. Mocaer : "Vous avez rencontré M. d'Harcourt trois fois."
Mme Jehl : "Oui, la première fois que je l'ai rencontré, au palais de justice d'Auxerre. Il était très pâle et ne répondait pas. Du coup, je lui ai proposé de l'interroger à son domicile (à Saint-Eusoge, NDLR)."
M. Mocaer : "Comment M. d'Harcourt en est arrivé à vous livrer des propos sur le déroulement des faits, propos qu'il n'avait jamais tenu avant ?"
Mme Jehl : "Ca s'est fait progressivement car j'ai réussi à instaurer un climat de confiance. Peut-être avait-il besoin de libérer sa conscience."
M. Mocaer : "Quels sont les éléments dont vous disposez quand vous allez l'interroger ?"
Mme Jehl: "J'avais plusieurs éléments dont les auditions des trois accusés."
M. Mocaer : "Est-ce que vous vous êtes servis de ces éléments lors de votre enquête ?"
Mme Jehl : "Servis, non, mais je les avais en tête."
M. Mocaer l'interroge sur l'échange téléphonique qu'elle a eu avec la fille du vicomte suite à l'enquête. "Mon métier est de prendre en charge les victimes. Cette femme était très déprimée. Elle pensait que son père était devenu fou, qu'il avait un début d'Alzheimer."


11 h 50 - "J'avais peur qu'il mette fin à ses jours"
Me Phung, avocat du frère de Bernadette Bissonnet : "Le 16 juillet 2008, M. d'Harcourt vous fait des déclarations sur le déroulement des faits. Que faites-vous ?"
L'enquêtrice : "J'appelle la permanence du parquet. Au téléphone, j'ai la substitut du parquet. Elle me dit qu'il faut voir avec le juge d'instruction de Montpellier."
Après avoir interrogé M. d'Harcourt ce jour-là, Mme Jehl est rentrée chez elle. C'est à son domicile qu'elle a pris contact avec Diane d'Harembert, fille du vicomte. Me Phung l'interroge sur cet appel. "En tant qu'enquêtrice de personnalité, pourquoi appeler un proche de M. d'Harcourt ?"
Mme Jehl : "J'ai l'habitude de travailler avec humanité." Elle explique qu'elle avait peur qu'il mette fin à ses jours.


12 h - Me Chalié, avocate des enfants et du père de Bernadette : "Vous souvenez-vous d'une longue conversation de 19 minutes avec Diane d'Haremberg le 9 juillet ? Vous y évoquez que M. d'Harcourt n'a pas tout sa tête, qu'il est particulièrement entouré par des membres de l'association IVI."


L'avocate relit les propos que l'enquêtrice a tenu au cours de cette conversation téléphonique. A Diane d'Haremberg, elle aurait dit : "C'est comme s'il était sous l'emprise de Bissonnet". "Vous pouvez m'expliquer ce propos ?", lui demande Me Chalié.
L'enquêtrice : "C'était une possibilité. C'était mon raisonnement."


12 h 10 - Suspension d'audience de 10 minutes.


12 h 20 - Reprise de l'audience.
Me Gérard Christol, avocat de M. Belkacem, note que Catherine Jehl a obtenu des aveux que M. d'Harcourt n'avait pas admis lors de sa garde à vue ou devant le juge d'instruction. "Nous savons que ce monsieur vit dans la séduction, et qu'il n'est pas insensible à la séduction des autres. (...) A quel moment, dans quelles conditions, comment avez-vous pu faire avouer M. d'Harcourt alors que les gendarmes n'y sont pas arrivés ? Comment M. d'Harcourt a pu livrer ses propos très graves ?"
L'enquêtrice : "Je pense que j'ai pu entrer en résonance avec sa spiritualité. Il est à la fin de sa vie, il est profondément croyant. Alors qu'il va bientôt touché la mort, comment partir l'esprit libre ? J'ai eu face à moi quelqu'un qui s'en voulait beaucoup. Le mensonge est un pêché, quand on est catholique."


Pour suivre le direct cliquez sur ce lien... http://www.midilibre.com/articles/2011/01/31/A-LA-UNE-Suivez-en-direct-la-15e-audience-1523646.php5

Procès Bissonnet : après les faits, l’examen des personnalités

Pour sa quatrième semaine, le procès de l’assassinat de Bernadette Bissonnet entre dans une nouvelle phase. L’examen des faits est désormais terminé : place à l’examen détaillé de la personnalité des trois accusés.


Dès ce matin, à partir de 9 h 30, la cour d’assises de l’Hérault va se plonger dans la vie tumultueuse et atypique du vicomte Amaury d’Harcourt. Après qu’il en ait fait le récit, l’enquêtrice de personnalité viendra témoigner en personne, à la demande de la défense de Jean-Michel Bissonnet : l’attitude qu’elle avait eue envers la famille d’Harcourt avait été très critiquée au premier procès, en septembre dernier.


Dans l’après-midi, le marquis Jean d’Harcourt, neveu de l’accusé, est également attendu. Demain mardi, ce sera au tour de Jean-Michel Bissonnet de parler


de sa vie avant le crime, avant que les experts psychologues et psychiatres, notamment ceux nommés en septembre par le président Mocaer, ne viennent déposer. Mercredi et jeudi, les jurés entendront les nombreux témoins cités par la défense, ses amis et des membres du Rotary.


Vendredi, la journée sera consacrée à l’examen du parcours et de la personnalité de Meziane Belkacem. Seuls quelques-uns de ses collègues à la Gazonnière, l’entreprise de Saint-Laurent- d’Aigouze où il travaillait ponctuellement, sont cités en dehors des experts et des enquêteurs mandatés par le juge d’instruction.


Si le timing est tenu, et sauf coup de théâtre, les plaidoiries des parties civiles pourraient débuter dès lundi 7 février, pour un verdict le mercredi 9 ou le jeudi 10
http://www.midilibre.com/articles/2011/01/30/A-LA-UNE-Proces-Bissonnet-apres-les-faits-l-examen-des-personnalites-1522849.php5

dimanche 30 janvier 2011

Dure semaine pour la défense de Bissonnet

Ses avocats n’ont pas marqué beaucoup de points lors des derniers jours. Audiences sous tension, accusé sous pression : l’atmosphère s’alourdit à la cour d’assises de l’Hérault où Jean-Michel Bissonnet a été déstabilisé à plusieurs reprises pendant cette troisième semaine.


Lundi, les jurés ont écouté le témoignage de Jean-Pierre Juan, le frère de Bernadette, qui est persuadé de la culpabilité de son beau-frère. Sa déposition restera l’un des moments forts du procès : « Je demande que Jean-Michel entende le cri de ses enfants, qu’il rejoigne le clan des hommes et dise : j’avoue. »


Au-delà de l’émotion, la déposition des époux Juan, qui ont recueilli le veuf après l’assassinat, a pesé sur le fond : tous deux ont décrit avec précision le sentiment de malaise, puis de soupçon,


qui les a envahis face au comportement du mari de Bernadette le lendemain du crime, et à ses incompréhensibles conciliabules avec d’Harcourt. Cette première journée s’est achevée dans les éclats de voix, avec un incident entre Marc Bissonnet, le fils cadet, et Me Abratkiewicz, l’avocat de Jean-Pierre Juan.


Mardi, l’audience a également dérapé quand Jean-Michel Bissonnet a refusé de donner sa version des faits. Pressé de se prononcer, il a perdu tout contrôle, hurlant que Belkacem n’était pas coupable. Mercredi, il a nuancé ses propos, affirmant qu’il considérait que d’Harcourt était le véritable tueur, et livrant une version du crime liée à une tentative de cambriolage. Le même jour, l’épisode du faux témoignage en sa faveur, qu’il avait tenté d’organiser l’été dernier depuis sa prison, risque d’avoir eu un effet désastreux. La lecture des courriers qu’il avait rédigés en ce sens a montré un homme animé par un désir de vengeance envers les juges et les gendarmes, et échafaudant avec minutie un mensonge visant à accuser “le Vieux”, son ex-meilleur ami.


Vendredi, Jean-Michel Bissonnet a été pris en défaut par le président qui a prouvé qu’il avait dissimulé un coup de téléphone capital avec Amaury d’Harcourt, passé deux jours avant le crime.


Dans cette sale semaine, ses avocats n’ont pas marqué beaucoup de points. De la diffusion des écoutes téléphoniques de la famille d’Harcourt, censées révéler « la vérité », on gardera le souvenir de bien triviales conversations où surnagent quelques perles. Comme cette formule de sa fille, la princesse d’Haremberg, consternée d’apprendre que les psychiatres ne considèrent pas son père comme sénile. « Amaury, c’est une catastrophe ! Vous êtes épouvantablement normal ! »


Seul l’examen de l’influence de l’association Ivi, considérée comme une secte en 1995 et à laquelle appartient d’Harcourt, aura aidé la défense. Non pas pour démontrer qu’Ivi a peut-être poussé le vicomte à tuer, mais pour nuancer la portée de ces témoins jurant avoir entendu Bissonnet parler de son projet de tuer sa femme. Des témoins, tous membres d’Ivi, et qui pourraient avoir agi pour aider leur ancien camarade. Le procès continue à faire salle comble. Et les avis restent divisés, entre ceux qui viennent soutenir un innocent injustement accusé, et ceux qui se demandent comment la défense, dans les deux semaines qui viennent, parviendra à inverser la vapeur.


http://www.midilibre.com/articles/2011/01/29/A-LA-UNE-Dure-semaine-pour-la-defense-de-Bissonnet-1521970.php5

samedi 29 janvier 2011

Bissonnet mis à nouveau en difficulté

Un appel passé d'un restaurant deux jours avant l'assassinat de sa femme semble conforter la thèse du complot.


Alors que la cour d'assises de l'Hérault a achevé, vendredi soir, l'examen des faits liés à l'assassinat de Bernadette Bissonnet, le mari de celle-ci se trouve dans la situation du lièvre pris au collet. Souvent pathétique, manquant de plus en plus de précision à mesure que la pression des assises s'exerce sur lui, il reproche à ses contradicteurs de le persécuter avec de vains détails, supplie qu'on lui pose «des questions non vicieuses» , brandit des pièces du dossier dans lesquelles se trouvent, il en est certain, les preuves de son innocence. Il y a du personnage de Dostoïevski dans cet homme, dont on ne sait plus si c'est lui qui se défend ou son double qui se débat.




Parfait alibi de notable


C'est dans la partie la plus austère des milliers de cotes que le président a déniché un élément dévastateur, passé inaperçu jusqu'à ce jour. Le crime a été commis le mardi 11 mars 2008. Amaury d'Harcourt qui, comme Meziane Belkacem, reconnaît sa participation, affirme qu'il devait initialement venir à Castelnau-le-Lez le 12, mais que son ami lui avait demandé, le dimanche précédent, d'avancer son arrivée d'un jour, de sorte que le crime soit perpétré pendant qu'il dînait au Rotary - parfait alibi de notable.


Naviguant dans les facturations détaillées («fadets»), M. Bissonnet soutenait avec aplomb qu'aucune des communications téléphoniques répertoriées ne permettait de conforter la thèse des deux hommes qui le désignent comme le commanditaire. Et nul ne pouvait honnêtement lui donner tort.


Mais le président Joël Mocaer demande maintenant qu'on projette sur grand écran les fadets du dimanche 9 mars. Une ligne du tableau l'intrigue : elle atteste d'une communication d'une durée de cinq minutes reçue par M. d'Harcourt le 9 mars à 14 h 01, passée d'une ligne fixe de la région montpelliéraine, n° 04 66… À M. Bissonnet qui, quelques minutes auparavant, s'était souvenu d'avoir déjeuné ce jour-là au restaurant avec son épouse : «Cela vous dit quelque chose ?»


L'accusé, fadets stabilosées à la main, vacille : «Non. J'avais demandé à un de mes avocats de se renseigner sur cette ligne… (Semblant fouiller sa mémoire.) Ou alors… ce serait moi qui aurais appelé Amaury… »


Le président : « D'un poste fixe ?


- Ça devait être du restaurant… »


Jean-Michel Bissonnet, qui confirme avoir passé ce coup de fil, est piégé. Pendant que Bernadette était attablée avec deux autres couples d'amis, il a donc échangé avec le vicomte depuis un poste a priori non identifiable, du moins au premier coup d'œil. Pour lui dire quoi ? Pourquoi ne pas avoir utilisé son mobile, qu'il avait sur lui ? À cette question, qui lui pose Me Abratkiewicz, partie civile, il répond, excédé : « Allez dans ce restaurant et voyez si le portable passe. Si ça passe, je suis un menteur ! » Mais s'il dit vrai, quelle urgence y avait-il à contacter l'aristocrate un dimanche, alors qu'on était à table entre gens de bonne compagnie ?


Lundi, les assises se plongeront dans la personnalité des trois accusés. Ou des quatre, si l'on accepte l'idée qu'il y a plusieurs Jean-Michel Bissonnet
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/01/28/01016-20110128ARTFIG00635-bissonnet-mis-a-nouveauen-difficulte.php

Procès Bissonnet: fin de l'examen des faits, la parole aux trois protagonistes

La cour d'assises de l'Hérault, après trois semaines de débats, est arrivée vendredi soir au terme de l'examen des faits concernant l'assassinat de Bernadette Bissonnet en mars 2008, chacun des trois protagonistes, auxquels la parole a été donnée en fin d'audience, campant sur ses positions.


Comme deux jours auparavant, Jean-Michel Bissonnet, accusé d'être le commanditaire du crime de sa femme par Méziane Belkacem -- qui a reconnu être l'auteur des coups de feu contre la promesse de 30.000 euros -- et par Amaury d'Harcourt, a rejeté la responsabilité du crime sur ce dernier.


Il a désigné M. d'Harcourt comme le commanditaire du crime, ajoutant qu'il avait "le sentiment" en outre qu'il y avait "participé directement et accompli l'acte qui a donné la mort", selon les termes du président. Mercredi, M. Bissonnet avait pointé les problèmes d'argent du vicomte.


De son côté, M. Belkacem, qui a renouvelé regrets et excuses, a certifié qu'il était seul quand il a tiré, M. d'Harcourt l'attendant "dehors pour récupérer l'arme".


M. d'Harcourt a affirmé avoir, par amitié pour M. Bissonnet, jeté l'arme du crime mais aussi avoir participé à sa préparation, en montrant à Belkacem sur quelle partie du corps il devait tirer.


"J'ai rendu compte de ce que j'ai fait", a dit le vicomte. "Je sais que j'ai fait une chose inadmissible, mais je voudrais que Jean-Michel Bissonnet avoue ce qu'il a fait". "Je voudrait qu'il dise la vérité", a-t-il insisté. "Comment peut-il supporter de vivre ça vis-à-vis de ses enfants"?


Avant de donner la parole aux trois hommes, le président de la cour avait mis en lumière le fait que M. Bissonnet avait téléphoné à M. d'Harcourt pendant cinq minutes, depuis le téléphone d'un restaurant gardois, un dimanche, deux jours avant le meurtre.


Pourtant, comme l'a rappelé Me Luc Abratkiewicz, avocat du frère de la victime, M. Bissonnet avait dit qu'il n'avait "pas pu le contacter" ce jour-là, et qu'il avait "montré des fadettes et des contacts n'excédant pas plus de 30 secondes".


C'est, pour Me Iris Christol, avocate de M. Belkacem, la preuve que M. Bissonnet a bien joint d'Harcourt pour "lui demander de modifier la date de sa venue", à Montpellier, fixée dés lors au 11 mars, soit le jour de la réunion au Rotary de M. Bissonnet.


De la même manière, la cour est revenue sur la demande de 30.000 euros que M. Harcourt aurait formulée, en vain, auprès de M. Bissonnet, selon ce dernier.


Or, a souligné le président, ce dernier n'en a fait mention qu'en septembre 2008, soit six mois après le meurtre. "On ne m'a pas posé la question", s'est défendu M. Bissonnet.


Interrogeant en fin d'audience M. d'Harcourt, Me Henri Leclerc, avocat de M. Bissonnet, a pointé le fait que le vicomte avait dit à la cour que Belkacem avait demandé 5.000 euros à M. Bissonnet le 11 mars. "Le lendemain, vous dites le contraire", a dit l'avocat. M. d'Harcourt répète une nouvelle fois que l'homme d'entretien avait bien demandé la somme à M. Bissonnet, ce que nie M. Belkacem. "Nous voilà revenus aux contradictions", a tonné Me Leclerc.


Le procès, initialement prévu pour durer quatre semaines, débordera sur une cinquième. La semaine prochaine, la cour se penchera sur l'examen de la personnalité des trois hommes. Les plaidoiries et réquisitions sont prévues à partir du lundi 7 février, avant le prononcé du verdict.


http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hzT1ij3EM4oYXM6SEUMXl3LT27Uw?docId=CNG.3a9735c97620b77e2dea25d2ef8593a8.861

vendredi 28 janvier 2011

Suivez en direct le procès Bissonnet

Les débats, interrompus hier - la salle d'audience était occupée par un autre procès - reprennent ce matin. L'association IVI (invitation à la vie), assimilée à une secte par ses détracteurs, va être décortiquée : le vicomte d'Harcourt y était adhérent. Tout comme plusieurs témoins de l'affaire. IVI a-t-elle joué un rôle ?
Dans l'après-midi, le président devrait interroger une nouvelle fois les trois accusés sur l'assassinat de Bernadette Bissonnet. Les trois protagonistes vont-ils maintenir leurs versions ? Et Jean-Michel Bissonnet va-t-il toujours accuser son vieil ami Amaury d'Harcourt comme il l'a fait mardi et mercredi ?


9 h 14 - reprise des débats.
Le président
prend la parole pour annoncer le planning de la journée et de la semaine prochaine où seront examinées les personnalités des trois accusés.


9 h 18 - Le président d'IVI à la barre.
Le premier témoin de la journée : Daniel Chauvin, PDG d'une société basée aux Angles (Gard) mais surtout président de l'association IVI (invitation à la vie), dont faisait parti le vicomte Amaury d'Harcourt.
"Je n'ai pas d'avis sur l'affaire, si ce n'est que c'est sordide et je regrette d'être impliqué indirectement. Je suis président d'IVI depuis onze ans et je connais monsieur d'Harcourt".


9 h 29 - "Les gens sont libres chez nous"
Le président Mocaer interroge le président : "votre association a été assimilée à une secte ?"
"Ben oui, par la liste de l'assemblée nationale de 1995, sans faire d'enquête, une liste a été établie par les renseignements généraux des associations considérées comme sectaires. Je ne considère pas IVI comme sectaire, chez nous les gens sont libres, pas contraints à rester ou à payer des choses. Y'a pas de secret chez nous".


9 h 43 - "On ne prône que l'amour du prochain"
Daniel Chauvin détaille le rôle de son association. "On ne prône que l'amour du prochain. Nous sommes une association à but non lucratif créée en 1983, nous avons un millier d'adhérents et 17 centres en France. Nous sommes présents dans une quarantaine de pays. Notre principe c'est l'harmonisation : une gestuelle, un léger touché, un massage sur la personne qui est allongée sur le dos, habillé, pour se détendre, relâcher le stress, pour rétablir une harmonie, pour redonner de la confiance et de l'espérance. Mais on ne se substitue pas aux médecins. Notre inspiration est aussi christique et chrétienne, on fait aussi partie d'un groupe de prière".
Me Chalié, l'avocate des fils Bissonnet intervient : "pourquoi vous-a-t-on qualifié de secte ?"
"On nous a qualifié de secte guérisseuse dangereuse, les gens estimaient que ça pouvait déraper mais ce n'est pas le cas. C'est pour ça que des médecins de notre association ont été poursuivis en justice, mais ils ont gagné tous leurs procès".


9 h 51 - "Amaury s'occupait de la maison en Australie, Nouvelle-Zélande"
Le président d'IVI s'exprime maintenant sur le vicomte.
"En 2008, il n'avait pas de responsabilité. Avant, il était responsable de maison, c'est-à-dire qu'il va visiter nos maisons dans le monde, où nous sommes présents. Amaury voyageait en Australie, Nouvelle-Zélande, Papouasie, dans ces pays là. Il n'a jamais été un donateur à ma connaissance" détaille Daniel Chauvin.


9 h 58 - La question des finances.
La cour s'intéresse aux finances d'IVI : un des scénarios un temps évoqué par la défense de JM Bissonnet évoquait la volonté de d'Harcourt de vouloir faire des dons importants à l'association par le biais de l'assassinat de Bernadette Bissonnet.
"On était en léger déficit en 2009, légèrement bénéficiaire en 2007, 2008, vous savez on gère ça comme un club sportif, c'est de la trésorerie. On a un budget de 600 000 €, composés de cotisation des adhérents qui payent 495 € par an, de dons pour environ 100000 €, on vend aussi des livres et des cassettes".


10 h 09 - "Ni escroquerie, ni captation d'héritage" dit le spécialiste des sectes.
Georges Fenech, président national de la Milivud, chargée de lutter contre les sectes, est maintenant appelé à la barre. Il est cité par l'accusation et décrypte IVI.
"Il n'y voit pas des problèmes financiers. 'Nous n'avons jamais eu à examiner de problème de captation d'héritage ou d'escroquerie. Il y a des flux financiers, mais pas d'exigence financières exorbitantes, à IVI, il ne semble pas que le moteur soit l'argent. Ce sont plutôt des gens convaincus du message divin".


10 h 20 - "Mais IVI fait l'objet d'une vigilance particulière sur les soins"
Le spécialiste du phénomène des dérives sectaires prévient pourtant la cour : "la créatrice d'IVI, a écrit un livre que l'on ne trouve plus, et qui expliquait que des souffrances pouvaient être soulagées par imposition des mains et vibrations, pour soulager et guérir. Ils ont changé d'attitude et disent qu'ils n'excluent pas l'intervention des médecin. Mais IVI fait l'objet d'une vigilance particulière parce que ces pratiques peuvent conduire à une rupture du soin traditionnel et ça, nous le surveillons. Nous avons eu des cas de rupture familiale, il y avait eu des poursuites contre des parents dont l'enfant malade était décédé, mais ils ont été relaxés".


10 h 30 - "Destruction des cellules cancéreuses par imposition des mains"
Jean-Pierre Jougla, autre spécialiste des sectes au sein de l'ADFI locale, prend la parole. Son discours est beaucoup plus tranché que son prédécesseur sur IVI : cette association est dangereuse.
"Dans le cadre des soins appelés harmonisation, se répète, dans plusieurs cas, des décès que j'ai eu à connaître. On y parle de destruction des cellules cancéreuses par imposition des mains. Ils ont accompagné les gens jusqu'à la mort en croyant faire procéder à un acte de guérison".


Suivez le procès en direct en cliquant sur ce lien... http://www.midilibre.com/articles/2011/01/28/A-LA-UNE-Suivez-en-direct-le-proces-Bissonnet-1520947.php5

jeudi 27 janvier 2011

Procès Bissonnet: les accusés campent sur leurs positions

La troisième semaine du procès s'achève vendredi à Montpellier.


La troisième semaine du procès de Jean-Michel Bissonnet, Meziane Belkacem et Amaury d'Harcourt, qui répondent de l'assassinat de Bernadette Bissonnet, commis le 11 mars 2008, s'achèvera vendredi aux assises de l'Hérault. Les positions respectives de chacun des accusés n'ont pas bougé depuis l'ouverture de l'audience. la longueur - injustifiée sur le fond - des débats tient au fait que certains intervenants abusent des questions aux nombreux témoins cités. De sorte que se confondent l'accessoire et le capital, tout étant placé sur le même pied. Dommage: l'examen de l'affaire, captivante, eût mérité un rythme plus incisif.


Meziane Belkacem, laveur de vitres attitré et jardinier occasionnel des Bissonnet, reconnaît avoir tiré deux fois sur la victime, avec un fusil à canons sciés. Le fait qu'il se soit blessé pendant les faits, éparpillant son ADN sur la scène de crime, ne lui laisse, certes, qu'une très faible marge de manoeuvre. Toutefois, son récit paraît cohérent, détaillé. Et lui fait encourir la réclusion à perpétuité, ce qu'il a parfaitement compris.


Amaury d'Harcourt, à présent. Après avoir raconté tout et son contraire durant l'instruction, l'aristocrate octogénaire, qui reste fluctuant, s'en tient désormais à une version moins invraisemblable. Il avoue sa participation à une réunion préparatoire, quelques heures avant l'assassinat, et son rôle dans l'escamotage du fusil - qu'il a jeté dans le Lez. Autant de gestes qui promettent a priori au vicomte une peine de prison ferme, pouvant aller jusqu'à la perpétuité.




Bissonnet et son activité permanente


Jean-Michel Bissonnet, enfin. Désigné par les deux autres comme le commanditaire du crime, il persiste à protester de son innocence pure et simple et à désigner M. d'Harcourt comme le commanditaire du crime et peut-être l'auteur du coup de feu fatal: «Amaury a tué des centaines de sangliers en tirant à la hanche avec un fusil. Pour lui, c'est un geste normal», a-t-il déclaré mercredi soir à la cour. Il est aux abois: puisqu'ils ont tout reconnu, ses deux coaccusés suscitent moins de curiosité. Jour après jour, M. Belkacem semble disparaître dans l'ombre du box qu'il partage avec son ancien employeur. M. d'Harcourt, lui, a du mal à résister aux longues heures d'audience: assis sur un fauteuil face aux jurés - il comparaît libre - il somnole souvent et répond aux quelques questions qui lui sont posées de la manière la plus succincte possible.


M. Bissonnet n'aime ni l'ombre, ni la sieste. Il déploie une activité permanente, manipulant les centaines de pages de son dossier, prenant force notes, sollicitant sans relâche ses trois avocats comme s'ils n'étaient que de simples collaborateurs. Me Henri Leclerc, figure légendaire du barreau, a vite pris la mesure du calvaire et s'est assis hors de sa portée. Il n'en accable que davantage son associée, la remarquable Nathalie Senyk, laquelle l'envoie souvent aux pelotes. Reste Me Frédéric Vérine, du barreau de Montpellier. Voyant que ses confrères adoptent une stratégie prudente, limitant leurs questionnements au mimimum - et au plus pertinent -, il pense peut-être qu'ils comptent sur lui pour animer les débats. Il s'y emploie de bon coeur, faisant résonner sa grosse belle voix d'ancien bâtonnier, roulant des yeux furibards, virevoltant comme sous l'effet d'une indignation permanente.




La fan club de Bissonnet


Ses interventions, comme celles de Me Raphaële Chalié, conseil des enfants du veuf, réjouissent en tout cas les membres du comité de soutien de M. Bissonnet, nombreux et convaincus de son innocence. Certains ont le teint hâve de ceux qui dorment peu pour inonder Internet de commentaires à sens unique. Ils noircissent des pages de notes. Martyrisent des claviers d'ordinateurs portables. Abordent à tout bout de champ les journalistes pour les convaincre sans se rendre compte qu'à force, ils les exaspèrent. Consignent, telle une brigade de surveillance des médias, les horaires de leurs allées et venues afin de dénoncer les départs qu'ils jugent prématurés. Opinent du chef dès que la défense du principal accusé s'exprime. Lèvent les yeux aux ciels quand une opinion contraire se fait entendre.


Jean-Michel Bissonnet fait partie de ces êtres qui ne supportent pas la contradiction: cela ne prouve nullement qu'il est coupable, mais risque d'indisposer. Il assène ses vérités comme autant d'évidences, méprise ouvertement Mes Phung et Abratkiewicz, les deux excellents avocats de la partie civile qui pilonnent méthodiquement le box, ainsi que les efficaces conseils de ses deux coaccusés, Mes Christol père et fille pour Meziane Belkacem, Me Louis Balling pour le vicomte. Les deux avocats généraux, Pierre Denier et Georges Gutierrez, paraissent ne l'intéresser que médiocrement. Il est vrai que leurs interventions n'ont pas été de nature, jusqu'à présent, à déstabiliser un homme de sa trempe.


À bien observer Jean-Michel Bissonnet, on en vient à penser qu'il ne devait pas se comporter bien différemment quand il dirigeait ses affaires. De fait, le seul interlocuteur qu'il ménage, affichant à son égard une déférence onctueuse, c'est le président Joël Mocaer. Comme s'il voulait se placer d'égal à égal avec ce magistrat flegmatique et précis, homme de grande taille au crâne rasé, d'une courtoisie jamais prise en défaut mais dont les questionnements impeccables ouvrent, forcément, de nombreuses portes aux zélateurs de l'accusation qui prennent la parole immédiatement après lui. Incarcéré depuis mars 2008, M. Bissonnet dirige aujourd'hui une autre entreprise, dont le but ultime est d'arracher son acquittement.


http://feeds.lefigaro.fr/c/32266/f/438190/s/12249fdd/l/0L0Slefigaro0Bfr0Cactualite0Efrance0C20A110C0A10C270C0A10A160E20A110A127ARTFIG0A0A5670Eproces0Ebissonnet0Eles0Eaccuses0Ecampent0Esur0Eleurs0Epositions0Bphp/story01.htm

Quinze ans de réclusion pour le meurtrier de Mohamed Dib

Hier, devant les assises de la Marne, le mobile du meurtre de Mohamed Dib ne faisait plus aucun doute. Raphaël Solange a bien abattu le Vitryat de 21 ans pour une dette d'argent, le 14 juin 2008. Il a été condamné hier à 15 ans de réclusion criminelle.




«CE jour-là, si l'accusé demande à Mohamed Dib de s'approcher, ce n'est que dans un seul but : l'abattre ! Ainsi, on comprend pourquoi Vitry-le-François s'est enflammé plus tard. Un déchaînement de violences sans nom peu commun ». Hier, l'avocat général n'a laissé planer aucun doute sur les intentions de Raphaël Solange ce 14 juin 2008. « Il voit rouge quand la victime menace de s'en prendre à son père. Il oriente alors son fusil, le pointe à moins de 40 cm de Mohamed Dib et tire. Comment imaginer que l'on puisse rater une personne sauf, bien sûr si on est mauvais tireur. Mais le mauvais tireur, on ne l'a pas », clame Christophe Amunzateguy, faisant ainsi référence au passé de militaire de Raphaël Solange. « Il sait qu'une arme peut donner la mort, surtout si on vise la tête… ».


Un fusil prêt à l'emploi


Quant au mobile du meurtre, le représentant du ministère public n'en fait pas non plus mystère. « Un règlement sur fond de dette de stups ». Selon lui, « avec Raphaël Solange, on est loin du simple toxicomane ». Un homme qui se présente bien en retrait de ce qu'il est véritablement. « C'est un enfant de Rome-Saint-Charles. Il dispose des bons contacts chez les fournisseurs, les bénéfices se font rapidement. En très peu de temps, il est monté très, très vite. Son trafic est devenu juteux en quelques mois seulement ».
Malheureusement, note Christophe Amunzateguy, qui a une parfaite connaissance de Vitry-le-François, « on se fait vite des ennemis. Les discussions sont viriles. Et plus il y a de vendeurs, plus cela devient gênant ». Alors quand Raphaël Solange se trouve dans l'impossibilité de rembourser ses fournisseurs, « cela devient la loi du plus fort ». Bien décider à ne pas se faire arnaquer, il s'arme. « Une arme prête à l'emploi », insiste l'avocat général. « Raphaël Solange manie le mensonge avec talent ». Il évoque un épisode en particulier : « Ses remords sont un piège pour se dédouaner. Après avoir tiré sur Mohamed Dib, il récupère avec sang-froid, ses clefs de voiture dans la main de sa victime ». Le représentant du ministère public requiert alors à l'encontre du Vitryat, la peine de 20 ans de réclusion criminelle. Difficile pour Me Osmont de défendre les intérêts de la famille Dib, sans évoquer les rumeurs d'implication de la victime dans le trafic de stupéfiant. « L'implication de Mohamed Dib n'est assurément pas celle que l'on veut bien lui donner », lance l'avocat, dès le début de sa plaidoirie. « Il est évident que Mohamed se trouvait bien parmi les personnes qui cherchaient Raphaël Solange. c'est incontestable ! ».


Une lettre anonyme


Le pénaliste ne peut alors qu'impliquer le beau-frère de la victime, Ahmed A. « Ce dernier l'a entraîné dans cette équipée pour l'aider à convaincre l'accusé de lui rembourser cette dette de drogue ». Pour autant, Philippe Osmont réfute toute participation de Mohamed Dib dans ce trafic. « On vous l'a répété, ce garçon ne fumait pas, ne buvait pas. Il était sportif ». Aucune substance illicite n'avait d'ailleurs été retrouvée dans le corps du jeune Vitryat au moment de son décès. L'avocat fait également référence à un courrier anonyme envoyé quelques jours après le meurtre aux gendarmes de Vitry. « On y donnait le nom des dealers, celui de la personne qui a vendu le fusil à Solange mais jamais le nom de Dib n'a été évoqué ». Un petit salaire. Des travaux d'intérim réalisés régulièrement pour soutenir sa famille, « clairement, Mohamed Dib n'avait pas le profil d'un dealer. D'ailleurs, le 14 juin 2008 les gendarmes n'ont retrouvé dans son portefeuille que 35 € ».


Une créance de sang


Se tournant vers l'accusé, « plutôt que de tuer le caïd, vous avez abattu un gamin sans défense ».
Fidèle à sa ligne de conduite, Me Bouchaillou, l'avocat de la défense n'a pas plaidé la requalification des faits. Le pénaliste a préféré se pencher sur la personnalité de son client. « Comment ce garçon décrit comme sensible, agréable, gentil a-t-il basculé dans la violence ? » Une constante pourtant : « Il a toujours clamé sa culpabilité ».
L'avocat va alors prononcer des mots terribles : « Ce 14 juin 2008, la dette de drogue s'est transformée en créance de sang ». Il souligne que « Raphaël Solange n'en voulait à personne et surtout pas à Mohamed Dib qu'il ne connaissait pas ». Clairement, « mon client est tombé dans un piège ou tout était organisé. Le piège s'est refermé sur lui ». Cyrille Bouchaillou conclut alors : « Je dis que 20 ans, ce n'est pas juste ! ».
Impassible, la famille de Mohamed Dib patiente sur le banc de la partie civile. « J'ai confiance en la justice de mon pays », confie Messaoud, le père de famille. Il faudra moins 1 h 30 au jury pour rendre un verdict. « Quinze ans de réclusion criminelle ! », annonce le président de la cour d'assises. Raphaël Solange accueille le verdict sans broncher. « Il redoutait les 20 ans », explique son avocat, peu enclin à faire appel. « La justice ne nous a pas trahis. Sans oublier, nous allons tenter de tourner la page », s'exprimait Messaoud, à l'issue de l'audience. Satisfaction de l'avocat général qui admet que les violences volontaires ont pesé dans ses réquisitions. Sans conteste, un avertissement fort en direction des trafiquants de drogue qui sévissent encore à Vitry-le-François.


http://www.lunion.presse.fr/article/marne/quinze-ans-de-reclusion-pour-le-meurtrier-de-mohamed-dib

Procès Bruno Wiel: Entre 15 et 20 ans de prison requis contre les accusés

Ils avaient passé à tabac le jeune homme, parce qu'il était homosexuel selon l'accusation...
«On avait vu qu'il était éméché et homo, on en a profité pour le voler, raconte un des prévenus. Il y a plusieurs facteurs déclenchants, on ne peut pas nier que l'homosexualité en a été un», expliquait mercredi à la barre l’un des agresseurs présumé de Bruno Wiel. Ce jeune homme avait été violemment agressé, violé, torturé et laissé pour mort en 2006 à Vitry-sur-Seine par quatre jeunes hommes. La Cour d'assises du Val-de-Marne a requis des peines sévères à l’encontre des accusés, entre 15 et 20 ans de réclusion ce jeudi, rapporte i-Télé.


Toute la question de ce procès était de déterminer si cette agression avait un caractère homophobe ou non. Pour l’accusation et SOS homophobie, c’est oui, c’est bien l’homosexualité de Bruno Wiel qui a poussé les quatre hommes à s’en prendre à lui mais les agresseurs présumés l’ont toujours nié explicitement. Ils ont expliqué leurs actes par l’alcool et la «frustration» car leur victime n’avait sur lui que dix euros.


Bruno Wiel, qui a passé sept mois en rééducation après son agression, attendait, lui, que le caractère homophobe de son agression soit reconnu. «C’est important qu’en France on voit que nous sommes encore sur des clichés, que l’homosexuel a de l’argent, qu’il est une proie facile», déclarait-il au micro d’i-Télé.

http://www.20minutes.fr/article/660032/societe-proces-bruno-wiel-entre-15-20-ans-requis-contre-accuses


Procès Bissonnet: la subornation de témoin passée au crible

MONTPELLIER — La cour d'assises de l'Hérault s'est penchée mercredi sur la tentative présumée de subornation de témoin qui pèse sur Jean-Michel Bissonnet, une accusation rejettée par ce dernier, à l'instar des accusations de complicité du meurtre de sa femme Bernadette.


Cette subornation de témoin est à l'origine de l'interruption du procès en octobre dernier et de son renvoi à ce mois de janvier.


En octobre, l'avocat général avait brandi des documents saisis par la police et tendant à montrer que M. Bissonnet, désigné comme le commanditaire du meurtre, avait tenté de soudoyer un détenu.


Objectif: que ce détenu vienne témoigner à la barre et rejette la responsabilité du crime sur Amaury d'Harcourt, qui a reconnu sa participation au crime et est jugé pour complicité d'assassinat.


Au coeur de cette affaire de subornation de témoin, se trouvent deux détenus. Premier à se présenter à la barre, Sébastien Prevel, auquel le président de la cour a pris soin de rappeler l'article du Code pénal concernant les faux témoignages.


Prevel qui va raconter comment en 2008, alors qu'il est incarcéré à Mende (Lozère), il prend contact par courrier avec Bissonnet pour lui proposer de mettre en cause le vicomte contre de l'argent.


Le courrier est intercepté, une enquête est lancée, Prevel finalement "se rétracte" devant le juge.


Quand il est transféré à Béziers, il retrouve Bissonnet. C'est là que va s'organiser, via des "auxiliaires" pouvant se déplacer dans la prison, un échange de documents et de courriers entre Bissonnet et, selon Prevel, le second détenu, Laurent Fissot. Documents qu'il intercepte...


But de ces courriers: "préparer un faux témoignage visant à accabler d'Harcourt", déclare Prevel, dont le surnom en prison est "l'escroc". Prevel voit dans ce faux témoignage une façon de se racheter mais aussi de faire de l'argent.


Pour mettre en cause d'Harcourt devant la cour, il faut que Prevel montre qu'il connaît le vicomte. Dans les documents, Bissonnet donne une masse de détails sur le vicomte, le "vieux" comme il dit: sa maison, le chemin d'accès, les meubles, ses goûts, ses femmes.... Il est aussi question d'argent dans les documents. Bissonnet écrit notamment: "Je ne peux rien faire financièrement, pour le moment, je ne pourrai que petit à petit".


Fissot, lui, admet avoir mis Bissonnet et Prevel en relation. Mais, à l'entendre, son action en est restée là. Il affirme ignorer ce qui s'est passé entre les deux hommes.


Debout dans le box, Bissonnet "avoue", admet être l'auteur des documents, du plan de la propriété de d'Harcourt et "assume" même le "coaching" de Prevel pour ce témoignage. Il explique, fait front et justifie l'échange de documents.


Selon lui, Prevel lui a donné des renseignements troublants sur d'Harcourt, plus particulièrement sur sa maison. Il veut alors contrôler la véracité de ce que raconte le détenu, et même "le pousser dans ses retranchements", ce qui n'est pas forcément son rôle, lui fait remarquer le président.


"Mais quand vous êtes au fond du trou", "quand pendant deux ans on me traite de menteur", qu'on "ne m'écoute pas", "si vous voyez la possibilité de vous sauver, vous vous précipitez", affirme Bissonnet.


"Oui, j'avoue que j'ai essayé de voir si j'avais une possibilité de sortir de ce trou", dit-il.


Et c'est quand il s'est aperçu que Prevel était un "escroc", un "voleur", qu'il a "laissé tomber", assure-t-il. Pour preuve, personne n'est venu témoigner à la barre.


"Je me battrai jusqu'au bout pour montrer avec quel acharnement sadique on essaye de m'accabler depuis trois ans", défie-t-il.


http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jvPvLT6O0UaajKvwIMkgFicz1zog?docId=CNG.c50cdaa784f675867a38187ffbee3568.d91

mercredi 26 janvier 2011

Procès Bissonnet : troisième semaine, 3e jour

h 13 - Reprise des débats.
Me Leclerc prend la parole pour préciser la position de JM Bissonnet sur la vidéo de Remi Gaillard, le célèbre humoriste du net, visionnée par l'accusé le jour du crime. Parce que sur les relevés des sites internet, le président a relevé "you tube mort subite". Ce qui a provoqué la confusion mardi soir, à la fin des débats.


9 h 16 - "La mort subite c'est un film de Rémi Gaillard"
"J'ignorais Remi Gaillard et sa devise "c'est en faisant n'importe quoi que l'on devient n'importe qui" explique l'avocat parisien. Je me suis renseigné


et en fait la mort subite c'est un film de Rémi Gaillard sur le hockey, ça désigne une équipe qui gagne pendant les prolongations, ça confirme ce qu'a dit Jean-Michel Bissonnet, il a regardé Rémi Gaillard".




9 h 23 - Le fameux Prevel arrive à la barre.
Le fameux Sébastien Prevel, à l'origine de la tentative de subornation, arrive à la barre, mais aussi d'une tentative d'escroquerie contre Jean-Michel Bissonnet.
Le président Mocaer lui rappelle en préambule l'article du code pénal concernant le faux témoignage : "il est encouru 5 ans de prison et 75 000 € d'amende".


9 h 37 - "Je voulais faire du chantage à Bissonnet"
Prevel, mince, veste en cuir, calvitie prononcée, déjà condamné pour escroquerie, raconte comment, en 2008, il a voulu arnaquer Bissonnet en voulant faire accuser d'Harcourt. Une première fois.
"Je lui ai envoyé une lettre en lui disant que c'était crucial, j'avais l'intention de jouer un petit peu avec lui. Ma première intention c'était de tirer profit, de profiter de lui. profiter de sa faiblesse, je voulais faire du chantage à Bissonnet. Je lui dit dans la lettre "ton affaire je la connais", j'accuse d'Harcourt et je lui demande de l'argent. Le courrier a été intercepté et j'ai été convoqué chez les gendarmes".


9 h 46 - "Devant le juge je me rétracte, ça va trop loin"
Devant les gendarmes, en novembre 2008, Prevel continue son jeu et affirme que d'Harcourt lui a demandé s'il connaissait quelqu'un pour tuer une personne. Il raconte ensuite qu'il a recontacté le vicomte pour lui dire qu'il avait trouvé une personne. Et qu'il a ensuite rencontré Bissonnet qui lui aurait remis 15000 € et une photo de sa femme. Avant de se rétracter totalement.
"Je me suis piégé devant les gendarmes. Mais devant le juge, je me rétracte, ça va trop loin, ça n'a pas de sens".


10 h 00 - 2e acte : "je devais préparer un faux témoignage pour accabler monsieur d'Harcourt"
Sébastien Prevel évoque maintenant le deuxième acte. Lorsqu'en mars 2009, avec la complicité d'un autre détenu, il aurait accepté la proposition de Bissonnet de préparer un faux témoignage contre le vicomte, pour le charger. Ces relations ont conduit au renvoi du procès à l'automne dernier. Une accusation grave qu'il détaille devant la cour. Avec un débit rapide et des mots hachés gênant la compréhension.
"En mars 2009, je suis arrivé à la prison de Béziers, il y avait Laurent Fissot, que je connaissais déjà et qui était en contact avec Bissonnet. Fissot m'a dit ": Bissonnet dit que tu lui a mis des bâtons dans les roues, qu'à cause de tes faux témoignages il était en détention provisoire". Et il m'a dit "il y a une autre solution, de mettre quelque chose en place". Pour moi, c'était une belle occasion de me rattraper vis-à-vis de la justice, j'ai accepté. J'ai réclamé 300 000 €, il a refusé en disant c'est pas possible, mes enfants surveillent tout, ça va se voir". Des courriers sont alors échangés entre les trois protagonistes.
"Le but de ces lettres, c'était de préparer un faux témoignage pour accabler d'Harcourt, que c'était lui l'auteur avec Belkacem, le faire apparaître comme le commanditaire du meurtre de sa femme" affirme le témoin.


10 h 17 - Vin de noix, cigare, Giscard et filles pour madame Claude
Prevel raconte que les correspondances ont duré six mois jusqu'à son transfert à Perpignan. Ces missives étaient destinées à Fissot, mais il les a interceptées. Dans ces lettres, qui ont été saisies par la justice, Bissonnet donne une multitude de détails sur la vie supposée du vicomte, appelé le "vieux", pour crédibiliser le faux témoignage. Que d'Harcourt aime les cigares, qu'il boit du vin de noix à l'apéro, qu'il connaît Giscard, qu'il a fourni des filles à madame Claude,qu'il aime parler de ses conquêtes, qu'il a trompé toutes ses femmes, qu'il a trafiqué des armes ou alimenter les fonds secrets de l'Elysée... "Il m'a dit le nom du chien, sa couleur, sa voiture, les gens de la secte, le nombre de pièces chez lui" détaille Prevel.


10 h 33 - "Quand je le regarde, il rigole encore"
Le président Mocaer interroge Sébastien Prevel.
"Mais vous n'avez pas vu là l'occasion de soutirer de l'argent à monsieur Bissonnet ?"
"Non, je lui ai fait croire que je voulais l'aider".
"Vous espériez aussi une réduction de peine ?"
"Oui".
"Y-a-t-il une part de vengeance, ses avocats ont parlé de vous comme d'un "corbeau qui s'est brûlé les ailes" ?"
Oui, ces ténors du barreau, ça ne m'a pas plu... La première fois j'ai joué avec la justice, avec les gendarmes, là non. Il me fait rigoler aujourd'hui et quand je le regarde, il rigole encore".
Dans le box des accusés, Jean-Michel Bissonnet rigole.


"Je voulais coincer Jean-Michel Bissonnet"
"Vous comptiez venir devant la cour d'assises faire votre faux témoignage ?" questionne le président
"Non, dés le premier jour, pour moi, je voulais coincer Jean-Michel Bissonnet, j'avais pas l'intention de venir témoigner devant la cour d'assises".
"Pourquoi les choses ne se sont pas faites ?" poursuit le magistrat.
"Je devais faire une lettre à Me Catala (l'ancien avocat de JM Bissonnet NDLR) dans laquelle je devais dire que je connaissais les commanditaires".
"Il fallait aussi intégrer vos déclarations initiales de novembre 2008 ?"
"Oui, il avait tout organisé. Après j'ai été transféré à Perpignan et Bissonnet a voulu récupérer les lettres".
Prevel a remis les courriers aux policiers,qui les ont transmises au parquet général, provoquant l'arrêt du premier procès, début octobre 2010.


11 h 03 - Omar Bongo, fonds spéciaux, trafic de drogue
Le président et ses assesseurs lisent les lettres destinées à Laurent Fissot, l'intermédiaire, et saisies. Bissonnet se met dans la peau du faux témoin pour imaginer les réponses à donner aux questions, à toutes les questions. En lui précisant de ne pas être trop précis sur les dates, "on ne récite pas une leçon" et surtout en dressant un noir tableau du vicomte qu'il s'agit de faire accuser. Le "vieux" est taxé de "mythomane, sans foi ni loi" et il s'agit de dire qu'il a trempé dans les trafics de drogue, les trafics d'arme avec Omar Bongo et Bokassa ou encore qu'il a fait des missions spéciales pour l'Elysée. Tout est organisé dans le moindre détail, y compris comment la lettre de Prevel dénonçant les supposés commanditaires doit arriver dans les mains des avocats, puis dans la presse.


11 h 10 - l'audience est suspendue 20 minutes.


11 h 41 - Reprise des débats.
La cour poursuit la lecture des lettres écrites par Jean-Michel Bissonnet échafaudant la mise en cause du vicomte. C'est en quelque sorte le faux témoignage que doit livrer le détenu à la cour d'assises.


11 h 53 - "Le vieux n'a pas un sou et veut tuer Bernadette"
Dans ses écrits, Bissonnet, pense à tous les détails. Il répète le scénario : "le vieux n'a pas un sou, il veut tuer Bernadette. Belkacem a peur du vieux qui lui a dit qu'il était des services secrets et qu'il tuerait sa femme et ses enfants s'il parlait". Les lectures se poursuivent. Le président fait projeter une carte : la maison de d'Harcourt dessinée par JM Bissonnet.


12 h 07 - "Quand mes amis disent que ce scénario merdique ne peut venir de moi... Regarde comment je fais"
La phrase lue par l'assesseur, tirée d'une nouvelle lettre de Jean-Michel Bissonnet à Laurent Fissot, fait réagir la salle. L'accusé détaille toujours son plan et il écrit : "tu vois Lolo quand mes amis disent que ce scénario de merde ne peut pas venir de moi, regarde comment je fais".


12 h 22 - Un gros bras pour récupérer les documents
Sébastien Prevel est maintenant interrogé par les parties. Me Abratkiewicz, défenseur du frère de Bernadette Bissonnet, commence.
"Qui est Christophe Borg ?"
"C'est une personne venue en prison récupérer les lettres et documents, envoyée par Fissot et Bissonnet"
"C'est quelqu'un de gentil ?"
"Euh... Massif, condamné par les assises à 13 ans pour séquestration et violences... Je ne lui ai remis qu'une partie des documents".


12 h 43 - Un témoin sulfureux
Me Chalié, avocate des enfants Bissonnet, interroge Sébastien Prevel. Notamment sur ses histoires judiciaires.
"Vous avez eu une réduction de peine d'un an, pourquoi?"
"Pour une affaire de stupéfiants, j'ai collaboré avec la police".
"Et vous êtes mis en cause dans une histoire de téléphone portable introduit en prison?"
"J'ai mis en cause un gardien de prison".


12 h 52 : "ça a heurté votre conscience d'escroc ?"
L'avocat général Georges Gutierrez interroge Prevel :
"Pourquoi avez-vous gardé ces courriers ?"
"Je voulais me rattraper un petit peu par rapport à mes faux témoignages... Et Belkacem me paraissait faible, Bissonnet arrogant et manipulateur, il rigolait en prison, pleurait dans les bras des gens dés qu'il était extrait" répond Prevel.
De quoi faire ironiser le représentant de l'accusation : "si je comprends bien cette situation a heurté votre conscience d'escroc et vous avez donné ces courriers ?"
"Oui".


13 h 13 - Bissonnet va prendre la parole.


Suivez le procès en direct en cliquant sur ce lien.... http://www.midilibre.com/articles/2011/01/25/A-LA-UNE-Suivez-le-proces-Bissonnet-en-direct-1518309.php5

Un témoin malmené au procès Bissonnet

La cour d'assises de l'Hérault a entendu mardi le témoignage d'Yvon Solignac, qui hébergeait le vicomte d'Harcourt lors de ses visites à Jean-Michel Bissonnet.


Dans la triste histoire de l'assassinat de Bernadette Bissonnet, l'amitié est mise à toutes les sauces. C'est au nom de ce noble sentiment qu'Amaury d'Harcourt aurait accepté, à la demande de Jean-Marie Bissonnet, de prêter la main au crime. Faux, rétorque son ami de quarante ans, qui prétend que le vicomte a tout manigancé dans son dos.


Yvon Solignac se campe à la barre des assises de l'Hérault. Ce retraité de belle stature aux cheveux de neige, porte un veston beige foncé sur un pantalon clair. C'est lui qui, près de Montpellier, hébergeait M. d'Harcourt quand il venait visiter M. Bissonnet, car l'épouse de ce dernier ne l'appréciait pas. «Je me suis senti trahi», déclare-t-il aux jurés. Le témoin n'arrive toujours pas à admettre que son vieux camarade a trempé dans un crime de sang, à tel point qu'il en perd son français pour inventer une expression qui renferme tout son désarroi: «Il a dérapé, il s'est dérapé lui-même».


Le 11 mars 2008, Amaury d'Harcourt dîne à son domicile de Saint-Clément de Rivière. Soudain, vers 20h45, alors que le dessert n'a pas encore été servi, il prétexte l'oubli d'une veste polaire pour retourner chez les Bissonnet, à Castelnau-le-Lez, de l'autre côté de Montpellier. Il revient une heure plus tard. Entre temps, Bernardette Bissonnet a été assassinée par Méziane Belkacem, son mari a trouvé le corps en rentrant de son dîner au Rotary, le vicomte a jeté le fusil dans le Lez. Tout cela, Yvon Solignac ne l'apprendra qu'en mai, quand les enquêteurs confondent M. d'Harcourt. Il subira au passage sept heures de garde à vue, dont il garde un souvenir cuisant. N'a-t-il pas été soupçonné d'être plus qu'un ami, un complice du vicomte dévoyé?


M. Solignac ignore tout du complot. Il n'est là que pour confirmer les horaires d'arrivée et de départ d'Amaury d'Harcourt. Le président Mocaer, en vingt minutes, lui a posé les questions importantes et mis en lumière un oubli volontaire, et fâcheux, dans ses déclarations: il avait tenté de ne pas révéler la présence d'une amie au dîner du 11 mars. Pourquoi faut-il alors que d'autres mettent cet honnête homme à la torture? Me Raphaële Chalié, conseil des enfants Bissonnet, ouvre le bal. Comme les dépositions d'Yvon Solignac ont varié au cours de ses auditions, ce qui prouve qu'il n'a pas appris par coeur un couplet pour dédouaner M. d'Harcourt, il est taxé de «mensonges». Puis, Me Vérine, l'un des avocats de Jean-Michel Bissonnet, qui joue la même partition que sa consoeur dans cet étrange concerto pour défense et partie civile, y va de sa cruelle canonnade - vingt minutes encore de supplice. Il faut attendre que Mes Nathalie Senyk et Henri Leclerc lesquels, comprenant que l'audience tombe dans le caniveau, prennent la parole, toujours aux intérêts de M. Bissonnet, pour que le questionnement retrouve une apparence de dignité. Quelle image de la justice et de ses auxiliaires M. Solignac, «trahi» par un ami, giflé par les assises, gardera-t-il?


Le plus cocasse, c'est l'intervention de Jean-Michel Bissonnet. Comme un écolier timide lève le doigt pour attirer l'attention de la maîtresse, Il réclame le micro et, inversant les rôles - c'est sa spécialité -, fait comme s'il était le témoin de moralité du témoin malmené: «Je tiens à dire à Yvon que je ne le vois pas du tout aider à faire ce genre de chose». «Ce genre de chose», c'est l'assassinat de son épouse
http://feeds.lefigaro.fr/c/32266/f/438190/s/120df63f/l/0L0Slefigaro0Bfr0Cactualite0Efrance0C20A110C0A10C250C0A10A160E20A110A125ARTFIG0A0A6940Eproces0Ebissonnet0Eun0Etemoin0Ecle0Emalmene0Bphp/story01.htm

mardi 25 janvier 2011

BissonnetTroisième semaine : la deuxième journée en direct

Le témoignage livré hier matin, pendant trois heures par Jean-Pierre Juan pourrait être déterminant pour la suite du procès. Âgé de 67 ans, le frère aîné de Bernadette Bissonnet a longuement raconté aux jurés de la cour d’assises de l’Hérault pourquoi et comment s’est forgée sa conviction de la culpabilité de Jean-Michel Bissonnet. Aujourd'hui, place aux autres témoins présents le jour ou le lendemain du crime. Notamment Yvon Solignac, personnage clé, puisqu'il a hébergé le vicomte d'Harcourt en mars 2008. La cour devrait aussi procéder à l'audition d'écoutes téléphoniques demandées par les différentes parties.




9 h 12 - Reprise des débats.
Appelé à la barre : Mehdi, présent le soir


du drame chez Dominique et Jean-Pierre Juan, où se trouvait également Jean-Michel Bissonnet. Il décrit des attitudes étranges de l'homme d'affaires. A noter : l'absence de Marc Bissonnet, fils cadet de Jean-Michel Bissonnet. Lundi soir, une petite altercation avait éclaté entre Marc Bissonnet et Me Abratkiewicz, avocat du frère de Bernadette, convaincu de la responsabilité de Jean-Michel Bissonnet.


9 h 31 - "Bissonnet chuchotait au téléphone".
"J'étais présent au domicile de Jean-Pierre et Dominique au moment des faits. Jean-Michel Bissonnet était agité, je l'ai entendu appeler la nuit sur un téléphone, chuchoter et il est sorti deux fois cette même nuit. Cette nuit là, j'ai pas pu dormir, j'ai aussi entendu quelqu'un qui fouillait dans une poubelle".
Les différentes parties ne lui posent quasiment pas de question.


9 h 36 - Un témoin clé prend la parole.
Yvon Solignac, 71 ans, l'ami du vicomte d'Harcourt, qu'il a hébergé la veille et le soir du crime, va prendre la parole. C'est un témoin clé.


9 h 46 - "Je me suis senti trahi par d'Harcourt"
"Que savez-vous de l'affaire ?" demande le président Mocaer.
"C'est stupéfiant (silence). J'avais une amitié profonde pour monsieur d'Harcourt et quand ça s'est produit, j'habitais à Saint-Clément-de-Rivière, près de Montpellier. Il m'avait demandé de le recevoir pour lui rendre service, je l'ai reçu la veille au soir...Excusez-moi, je suis assez ému...
Pour moi l'amitié est une qualité essentielle et je me suis senti trahi devant cette situation... Je faisais mes cartons pour aller dans l'Yonne, chez d'Harcourt, et quand il a prétexté le soir qu'il devait aller rechercher une veste polaire oubliée chez monsieur Bissonnet, je lui ai dit : "j'irai la chercher, je te l'enverrai". Il m'a dit non, qu'il en avait besoin, il est parti. Il a été un peu long pour revenir, il s'est trompé de chemin pour faire l'aller retour. Puis, quand j'ai appris la mort j'étais stupéfait.
Et quand quelques temps plus tard il a reconnu devant les gendarmes qu'il avait jeté l'arme dans le Lez, j'étais stupéfait, très en colère contre lui. Je lui ai rentré dedans, il a reçu une engueulade comme il n'a jamais reçu dans sa vie. Il m'a dit que l'assassinat devait être la suite d'un faux vol, je lui ai dit : tu avais deux choses à faire, laisser l'arme sur place ou la ramener à la maison et on serait allé à la gendarmerie dés le lendemain".


10 h 03 - "Amaury a dérapé complètement"
Le témoin est très ému à la barre. Yvon Solignac, cheveux blancs, veste marron, poursuit son récit et explique comment il a appris que son vieil ami n'avait pas fait que jeter l'arme dans le Lez dans cette affaire. Mais aussi expliqué à Belkacem comment utiliser l'arme et tirer.
"J'avoue que j'ai été stupéfait une seconde fois lorsque j'ai lu les journaux, stupéfait des révélations que d'Harcourt a fait.Je me suis dit "c'est pas possible que cet homme ai pu être présent avant le meurtre... C'est pas lui ça, d'organiser une chose comme ça... Je lui ai dit : "tu as perdu deux amis, Bissonnet et moi-même". J'avoue que je suis catastrophé par les révélations qu'il a pu apporter dans cette salle... C'est difficile pour moi de supporter qu'on puisse en arriver à cette situation, c'est odieux... Je ne comprends pas, Amaury il a dérapé complètement".


10 h 25 - "Il s'est laissé entraîné au nom de l'amitié"
Yvon Solignac accable son vieil ami. Mais pour autant, il ne le pense pas capable d'avoir organisé l'assassinat.
"Il s'est laissé entraîné, manoeuvré au nom de l'amitié. Ce qui est fou, c'est que je connais la propriété de monsieur Bissonnet, il avait tout pour lui... Il a pété les plombs, c'est pas possible... C'est pas possible... Il accuse monsieur d'Harcourt d'avoir fomenté ce coup horrible, mais je ne pense pas qu'en une après-midi le jour du crime, en deux-trois heures, il aurait pu organiser ce genre de chose, je ne vois pas comment. Mais ça ne reste que ma réflexion". Dans son fauteuil, le vicomte reste impassible, sans lever les yeux vers son ex-ami.


10 h 55 - D'Harcourt peut-il tuer pour de l'argent ?"
L'avocat général Pierre denier interroge le témoin. Et balaie avec lui les différentes hypothèses qui pourraient faire du vicomte le commanditaire de l'assassinat.
"D'Harcourt peut-il tuer pour de l'argent ?"
"C'est impensable !" répond Yvon Solignac.
"D'Harcourt n'aime pas madame Bissonnet qui s'est opposé à ce que Jean-Michel lui prête de l'argent, il aurait donc pu la faire éliminer ?"
"Non, c'est pas un homme capable d'imaginer ce genre de choses".
"L'association IVI (initiation à la vie, dont faisaient parti Solignac et d'Harcourt NDLR) a besoin de fonds, le mobile du crime aurait il pu être de récupérer de l'argent pour alimenter l'association-secte IVI?" poursuit le représentant de l'accusation.
"Certainement pas ! C'est impensable ! Et je voudrais éviter d'entendre ce mot de secte ! Je suis en colère d'entendre ça".
Me Leclerc, l'avocat de Jean-Michel Bissonnet, lui rappelle pourtant la difficulté de ce dossier et d'échafauder des hypothèses.
"Agatha Christie n'aurait pas fait mieux".


11 h 25 - Le mensonge du témoin.
Yvon Solignac reconnaît un mensonge, où plutôt une omission lorsqu'il avait été interrogé. Il n'avait pas indiqué la présence d'une amie lors du repas partagé avec d'Harcourt, avant les faits. "Pour protéger cette personne, pour ne pas lui faire justifier sa présence chez moi" indique le témoin.
"Vous n'avez pas menti une seconde fois ?" questionne Me Vérine, avocat de Bissonnet. Qui détaille : "vous avez dit que le 12 mars, lendemain des faits, d'Harcourt était chez vous pour déjeuner c'est faux".
Me Phung, défenseur du frère de Bernadette, intervient alors et indique que Solignac n'a jamais parlé de déjeuner. Le ton monte entre les avocats.
Le président Mocaer intervient pour calmer les esprits et pose cette question de bon sens : "qu'elle est l'importance qu'il ai déjeuné?".
Ce qui n'est pas du goût de Me Leclerc,autre avocat de Bissonnet : "chacun d'entre nous tient son fil, nous posons les questions que nous jugeons nécessaires".


14 h 25 - Reprise des débats.
La cour questionne Jean-Michel Bissonnet et Amaury d'Harcourt sur la question du changement de date dans la venue du vicomte chez Solignac, avant le crime. Chacun campe sur sa position : d'Harcourt dit qu'il lui a demandé de venir un jour avant, le 11 mars. Bissonnet conteste.


11 h 35 - Bissonnet : "D'Harcourt c'est un Africain, il a une boussole dans la tête !"
Jean-Michel Bissonnet demande la parole. Pour préciser deux points. D'abord en affirmant que d'Harcourt n'a pas pu se tromper de route en se rendant chez Yvon Solignac. "C'est un Africain, il a une boussole dans la tête, il ne peut pas s'être trompé".
Il maintient aussi n'avoir pas demandé au vicomte de venir le voir le 11 mars.
"Le 9 mars il y a quatre appels entre vous" lui fait remarquer le président.
"Je ne suis tombé que sur les messageries" répond l'accusé.
L'interrogatoire d'Yvon Solignac se termine.


11 h 40 - audience suspendue 15 minutes.


12 h 05 reprise. "Je n'ai pas le moindre doute sur Jean-Michel"
Le président Mocaer décide de lire les dépositions de Pierre Juan, le père de Bernadette Bissonnet. Il était venu témoigner lors du premier procès, fin septembre, mais son état de santé ne lui a pas permis de venir cette fois-ci. Dans ses trois déclarations, Pierre Juan défend Jean-Michel Bissonnet :
"Il l'aimait et elle le lui rendait. Je n'ai jamais constaté de problème entre ma fille et mon gendre en douze ans. Je n'ai pas le moindre doute sur Jean-Michel, il est innocent. Belkacem savait qu'il y avait de l'argent à la maison, il a attaqué ma fille, il l'a tuée".


12 h 45 - Suspension jusqu'à 14 h 15. La cour a entendu une "écoute" de Belkacem sommé de payer une facture pour la cantine scolaire de ses fils. Pas de question des parties. Suspension.


14 h 27 - Reprise.
Les débats reprennent. Le président interroge Jean-Michel Bissonnet et Amaury d'Harcourt sur la question de la venue du vicomte dans l'Hérault, avant le crime. Arrivée qui aurait été avancée par d'Harcourt sur demande de Bissonnet. Le premier confirme, le second nie.


14 h 41 - "Amaury me dit "je suis très ennuyé parce que Jean-Michel veut tuer sa femme"
Un nouveau témoin est appelé à la barre : Jacques Courtine, 69 ans, un vieil ami du vicomte chez qui il avait l'habitude de se rendre. Il raconte comment d'Harcourt l'aurait mis au courant du funeste projet de Bissonnet...Un an avant les faits !
"On était chez lui, il était en train de préparer à manger. On était tous les deux dans la cuisine et Amaury me dit : "je suis très ennuyé parce que Jean-Michel veut tuer sa femme". Je lui dit "c'est une blague, c'est une mauvaise histoire !" Il me répond que Jean-Michel voudrait divorcer mais sans donner la moitié de sa fortune". Pour moi c'était des bêtises, c'était tellement fou ce projet ! J'ai dit qu'il n'avait qu'à prendre un avocat".


14 h 51 - "Amaury a un culte de l'amitié"
Jacques Courtine poursuit son récit. Pour lui, d'Harcourt n'est pas le commanditaire : "quand j'ai réalisé ce qui s'est passé, le choc a été important. Amaury a un culte de l'amitié qui, hélas, l'a poussé à commettre des actes qu'il n'aurait pas du commettre".
"Monsieur, votre témoignage est important : vous dites que d'Harcourt vous a affirmé que Jean-Michel Bissonnet voulait tuer sa femme, n'est-ce pas la volonté de porter secours à un vieil ami ?" l'interroge le président Mocaer.
"Je dis ce que j'ai entendu, je n'en démordrai pas monsieur le président" rétorque le témoin.


15 h 03 - Souvenirs confus.
Monica, 77 ans, la compagne de Jacques Courtine est à son tour interrogée. Elle se souvient avoir entendu, lors d'un séjour chez le vicomte, que Bissonnet voulait tuer sa femme. Mais elle ne peut pas préciser la période, ni même l'année et encore moins qui l'a dit ou a pu lui dire. Ce témoin aux souvenirs confus, n'est quasiment pas interrogé et rejoint la salle d'audience.


15 h 26 - L'ami de 30 ans de Belkacem.
Dernier témoin prévu cet après-midi : Omar, 60 ans, un ami de Méziane Belkacem. Il connaît le jardinier depuis 30 ans. Ses réponses sont quasiment inaudibles. Il n'apporte cependant pas d'élément essentiel et confirme qu'à l'époque des faits, Belkacem avait des problèmes d'argent.
"Belkacem parlait beaucoup, vous étiez comme son grand frère, est-ce qu'il vous a déjà parlé d'Amaury d'Harcourt ?" l'interroge Me Balling, l'avocat du vicomte.
Jamais de ma vie ! Jamais de ma vie ! Jamais entendu ni son nom, ni son existence"
Méziane n'est pas fou ?" poursuit l'avocat.
"Non"
"Alors quand il dit qu'il a tué Bernadette Bissonnet, il dit la vérité ?"
Je suis obligé d'y croire".


15 h 37 - Les écoutes du vicomte.
La cour poursuit le procès par l'examen audio des écoutes téléphoniques. Et plus précisément, pour commencer, celles d'Amaury-d'Harcourt en mars-avril 2008, lorsque le vicomte n'est pas encore inquiété par la justice... Mais surveillé par les gendarmes.


16 h 20 - D'Harcourt retombe dans ses travers.
La cour entend les conversations du vicomte. Avec sa fille, une amie et une autre écoute met en scène le médecin de famille et la fille de d'Harcourt. Les déclarations de l'accusé varient entre le moment où il n'est pas encore mis en examen et lorsqu'il fini en garde à vue.
"On a observé deux tonalités : d'abord que Jean-Michel n'a rien à voir, que c'est insensé, avant votre mis en examen. puis vous le mettez en cause, pourquoi avoir dit qu'il n'y était pour rien ?" interroge le président Mocaer.
"J'avais du mal à imaginer" répond d'Harcourt. Qui retombe dans ses travers en reparlant d'un cambriolage qui avait mal tourné.
"On ne va pas revenir là dessus ! Vous avez reconnu être dans le garage" le reprend le magistrat.
"Oui" dit le vicomte.
Me Phung se lève et lui tend une perche : "ne mettez-vous pas hors de cause Bissonnet en accablant Belkacem suite à une concertation avec Jean-Michel Bissonnet . Oui ou non ?"
"Non" répond d'Harcourt.


16 h 30 - D'Harcourt : "je suis usé"
Me Leclerc, avocat de Bissonnet, relève les variations des déclarations du vicomte. Ce dernier, visiblement fatigué, guidé par les questions, redit pourtant son implication. En ne répondant que par "oui" ou par "non". Et hausse le ton pour expliquer la confusion de ses réponses : "j'ai 85 ans, eu un grave accident un an après les faits, j'ai élevé cinq enfants, je me suis occupé d'une fille gravement grabataire, ça use. Je suis usé".


16 h 45 - "Vous notez les évolutions de déclaration de Belkacem et d'Harcourt"
L'avocat de Jean-Michel Bissonnet demande à interroger Méziane Belkacem. Il lui parle des gants qu'il portait le soir du crime.
"Vous avez toujours dit que vous n'avez jamais touché les munitions pourquoi il y a vos empreintes ?" lance Me Leclerc.
"Quand j'ai ouvert l'arme, la cartouche est tombée" répond l'accusé.
"Ah c'est la première fois en trois ans que vous le déclarez ! Vous notez les variations de déclaration de Belkacem et de d'Harcourt !" réagit Me Leclerc poursuivant son entreprise de décrédibilisation des co-accusés de Bissonnet.
Méziane Belkacem réagit vivement : "j'ai avoué un crime que j'ai commis et je vais mentir sur une cartouche ?".


17 h 02 - L'audience est suspendue 20 minutes.


17 h 38 - Reprise des débats.
Le président décide de poursuivre la diffusion audio des écoutes et débute par une conversation entre la fille du vicomte et une amie. Les paroles sont difficilement audibles.


http://www.midilibre.com/articles/2011/01/25/A-LA-UNE-Troisieme-semaine-la-deuxieme-journee-en-direct-1518176.php5

Mort de Brice Taton: peines de 4 à 35 ans pour les 14 inculpés

Le verdict est tombé. Les quatorze inculpés dans la mort de Brice Taton, le supporteur français sauvagement aggressé à Belgrade en septembre 2009, ont été condamnés à des peines s'étalant de 4 à 35 ans d'emprisonnement, a annoncé mardi la juge de la Haute Cour de Belgrade.


Douze des inculpés ont été reconnus coupables de "meurtre aggravé" et deux de "violences", a précisé la juge. Djordje Prelic, l'un des deux prévenus en cavale, a écopé de la peine plus lourde, 35 ans, et l'autre fugitif, Dejan Puzigac, a été condamné à 32 ans de prison. Ces deux personnes figuraient en tête de la liste de l'acte d'accusation lu au début du procès. Ivan Grkovic et Ljubomir Markovic, qui figuraient ensuite dans le même acte, ont écopé pour leur part de 30 ans de prison. Le verdict a été lu devant une salle comble, en présence de nombreux représentants des familles des prévenus, qui ont manifesté bruyamment à son énoncé.


Rappel des faits qui ont mené au drame. Brice Taton était venu à Belgrade pour soutenir l'équipe de Toulouse qui devait affronter, le 17 septembre 2009, le Partizan, club de la capitale serbe. Mais quelques heures avant la rencontre, sa passion pour le football s'est transformée en calvaire. Calvaire auquel il n'a pas survécu. Alors qu'il est attablé avec quelques camarades à la terrasse d'un café, dans le centre de Belgrade, Brice Taton et ses compagnons sont attaqués avec une violence extrême par des supporteurs serbes. Grièvement blessé à la tête et au thorax, Brice Taton décède le 29 septembre dans un hôpital de Belgrade, après douze jours d'agonie. Il avait 28 ans.


Climat de peur


Dans son réquisitoire, la procureure Gordana Janicijevic avait souligné le caractère prémédité de l'agression et sa violence extrême, menée à l'aide de battes et de torches fumigènes. Les jeunes Serbes, a-t-elle souligné, avaient clairement pour objectif "d'en découdre avec des supporters du FC Toulouse". Et Brice Taton a été frappé "alors qu'il gisait à terre, ses mains piétinées alors qu'il demandait grâce et ils l'ont jeté, grièvement blessé" du haut d'une cage d'escalier proche, d'une hauteur de plusieurs mètres, a relevé la procureure.


L'agonie et la mort de Brice Taton avaient suscité une émotion considérable en France, mais aussi en Serbie, attirant de nouveau l'attention sur la violences de supporteurs sportifs serbes, dont s'était inquiété le président Boris Tadic lui-même. Le procès de Brice Taton, qui s'est ouvert en avril 2010, ne s'est pas départi d'un lourd climat de peur. Un témoin protégé a dû interrompre sa déposition, avouant sa crainte, alors qu'il s'exprimait depuis une cabine aux vitres fumées et que sa voix était déformée. Un autre témoin ne s'est pas présenté devant le tribunal. L'avocat serbe de la famille Taton, Me Slobodan Ruzic, avait expliqué aussi par la peur le changement des déclarations des prévenus par rapport à leurs dépositions faites à la police peu après leur arrestation.


http://lci.tf1.fr/monde/europe/mort-de-brice-taton-peines-de-4-a-35-ans-pour-les-14-inculpes-6237148.html

Que Jean-Michel entende le cri de ses enfants »

L’avenir dira le poids de cette journée d’audience. Mais le témoignage livré hier matin, pendant trois heures par Jean-Pierre Juan pourrait être déterminant pour la suite du procès. Âgé de 67 ans, le frère aîné de Bernadette Bissonnet a longuement raconté aux jurés de la cour d’assises de l’Hérault pourquoi et comment s’est forgée sa conviction de la culpabilité de Jean-Michel Bissonnet. A partir de petits détails, d’une attitude générale mais aussi sur des faits précis dont il a été le témoin, et que l’accusé nie.


« Il n’y a pas le clan d’Harcourt ou le clan Belkacem. Il n’y a que le clan de la vérité, et il ne faut pas la pervertir. Je demande que Jean-Michel entende le cri de ses enfants. Qu’il rejoigne le clan des hommes, et dise : j’avoue. »


Sans haine ni esprit de vengeance
apparente, d’une voix calme, Jean-Pierre Juan, 67 ans, a pendant près de trois heures livré aux jurés de l’Hérault ses convictions concernant « l’exécution » de sa sœur cadette. Avec, en préambule, un hommage appuyé à la justice : « Nous sommes ici pour défendre le droit à la vie et cette cour le fait très bien. Aidez-nous à résoudre l’imbroglio dans lequel nous sommes plongés. »


Jean-Pierre Juan l’affirme : « Le plus important, c’est la douleur de Marc et de Florent. Ils sont enfermés dans un état de doute insupportable. Leur père n’a pas le droit de les enfermer dans ce tombeau. Il est le seul à pouvoir les en sortir. » Et le frère de Bernadette fait cet aveu difficile : « J’ai bien ressenti le repentir et le remord de M. Belkacem. Chez M. d’Harcourt, cela a été plus difficile, mais la vérité est sortie. Cela leur permet de conserver leur état d’être humain. »


Puis il revient, à son tour, sur cette terrible nuit du 11 mars 2008, l’arrivée à Castelnau, le soir, à l’appel de Jean-Michel Bissonnet. De son attitude étrange, de tous les détails qu’il donne immédiatement sur son emploi du temps. La sacoche, l’alarme, le chien. « Il se plaignait beaucoup de ce qui lui arrivait, j’étais un peu abasourdi, je lui ai dit que c’était à Bernadette que cela arrivait. »


Plus tard cette nuit-là, quand il le ramène en voiture, il assure que son beau-frère lui a parlé de ses soupçons sur Belkacem, et du passage de D’Harcourt, vers 21 heures, pour aller chercher sa veste polaire. Comment pouvait-il être déjà au courant ?


Et l’attitude des deux amis, le matin, chez lui. « Ils sont face à face, ils ne se disent pratiquement rien, alors que Jean-Michel nous avait énormément parlé. » D’autres détails, encore : « Nous allons chercher des fleurs pour les obsèques, et Jean-Michel commande des arbres pour les mettre dans sa maison. Comment pouvait-on être aussi vite dans l’après ? »


Quel serait le mobile du crime, selon lui ? « Je ne comprends pas », reconnaît-il. « Je ne peux imaginer qu’on puisse avoir le désir de tuer ma sœur. Peut-être souhaitait-il avoir une vie différente ? A mon avis, cela tient à des problèmes psychologiques ou psychiatriques qui me dépassent. »


Dominique, son épouse, vient à son tour à la barre. Mêmes souvenirs, sur le soir du drame. « Depuis trois ans, je revis cette nuit. » Elle en est certaine : elle a fourni à Jean-Michel le numéro de Meziane dès le 12 au soir. « Je ne comprenais pas pourquoi il n’appelait pas son jardinier, et demandait à d’Harcourt de le faire. »


Bissonnet intervient : « Je n’ai jamais dit à Amaury de téléphoner à Belkacem. Si on continue comme ça, je vais être obligé de déposer plainte pour faux témoignage ! »
Me Phung, l’avocat de Jean-Pierre Juan : « Mais si c’était d’Harcourt le commanditaire, pourquoi vous ferait-il l’aveu de son passage à la maison au moment du crime ? »
Bissonnet : « C’est un problème que je me suis toujours posé. » Me Phung : « Moi aussi ! » Me Henri Leclerc vient au secours de son client : « N’est-ce pas parce qu’il craignait qu’on l’y ait vu ? » « C’est ce que je me suis dit », souffle Bissonnet, visiblement soulagé.
http://www.midilibre.com/articles/2011/01/24/A-LA-UNE-Que-Jean-Michel-entende-le-cri-de-ses-enfants-1517468.php5

Mort de Brice Taton: le verdict attendu

Brice Taton était venu à Belgrade pour soutenir l'équipe de Toulouse qui devait affronter, le 17 septembre 2009, le Partizan, club de la capitale serbe. Mais quelques heures avant la rencontre, sa passion pour le football s'est transformée en calvaire. Calvaire auquel il n'a pas survécu. Le verdict dans le procès des quatorze inculpés dans la mort de Brice Taton, sauvagement agressé à Belgrade par de jeunes Serbes, est attendu mardi. Les prévenus risquent des peines pouvant aller jusqu'à 40 ans de prison.


Rappel des faits qui ont mené au drame. Quelques heures avant la rencontre, alors qu'il est attablé avec quelques camarades à la terrasse d'un café, dans le centre de Belgrade, Brice Taton et ses compagnons sont attaqués avec une violence extrême par des supporteurs serbes. Grièvement blessé à la tête et au thorax, Brice Taton décède le 29 septembre dans un hôpital de Belgrade, après douze jours d'agonie. Il avait 28 ans.


Dans son réquisitoire, la procureure Gordana Janicijevic a souligné le caractère prémédité de l'agression et sa violence extrême, menée à l'aide de battes et de torches fumigènes. Les jeunes Serbes, a-t-elle souligné, avaient clairement pour objectif "d'en découdre avec des supporters du FC Toulouse". Et Brice Taton a été frappé "alors qu'il gisait à terre, ses mains piétinées alors qu'il demandait grâce et ils l'ont jeté, grièvement blessé" du haut d'une cage d'escalier proche, d'une hauteur de plusieurs mètres, a relevé la procureure.


Climat de peur


Côté défense, les inculpés ont tous protesté de leur innocence dans les coups portés à Brice Taton, reconnaissant cependant, à l'exception d'un seul, avoir été présents sur les lieux. L'un d'eux a déclaré seulement s'en être pris à un autre supporteur français, légèrement blessé lors de l'agression. Les inculpés ont assuré aussi qu'ils n'avaient pas vu qui avait porté les coups fatals à Brice Taton et comment le Français s'était retrouvé, grièvement blessé, en bas de la cage d'escalier. Une situation apparemment confuse que même les témoins français venus déposer n'ont pas été en mesure de décrire. Quoiqu'il en soit, inculpés de "crime aggravé" avec préméditation, les prévenus risquent une peine pouvant aller jusqu'à 40 ans de prison, mais le verdict devrait être constitué de différentes peines, en fonction du rôle joué par chacun d'entre eux lors de l'agression des supporteurs français et aussi de son organisation.


L'agonie et la mort de Brice Taton avaient suscité une émotion considérable en France, mais aussi en Serbie, attirant de nouveau l'attention sur la violences de supporteurs sportifs serbes, dont s'était inquiété le président Boris Tadic lui-même. Le procès de Brice Taton, qui s'est ouvert en avril 2010, ne s'est pas départi d'un lourd climat de peur. Un témoin protégé a dû interrompre sa déposition, avouant sa crainte, alors qu'il s'exprimait depuis une cabine aux vitres fumées et que sa voix était déformée. Un autre témoin ne s'est pas présenté devant le tribunal. L'avocat serbe de la famille Taton, Me Slobodan Ruzic, avait expliqué aussi par la peur le changement des déclarations des prévenus par rapport à leurs dépositions faites à la police peu après leur arrestation
http://lci.tf1.fr/monde/europe/mort-de-brice-taton-le-verdict-attendu-mardi-6236431.html