jeudi 2 février 2012

Menaces et coups à l'office HLM

C'est un problème de société. De plus en plus, à l'audience des comparutions immédiates, on rencontre des gens qui s'en prennent aux représentants des services publics. La scène se déroule donc rue des Victoires à Villeneuve d'Ascq et, plus exactement, dans les bureaux de Lille-Métropole-Habitat. Une fois de plus, David B., 36 ans, est venu se plaindre d'un problème qu'il dit non résolu : une odeur entêtante.
Des travaux, explique l'office HLM, ont été effectués. Un avocat intervenant pour le bailleur social assure même qu'il n'y a plus de problème. Le prévenu n'a pas du tout la même impression : « Ils m'attendaient, c'est un piège tendu depuis longtemps contre moi. Quand je suis ressorti, il y avait une quinzaine de personnes qui rigolaient. » Et d'ajouter : « Mon problème, c'est que je suis venu seul et sans témoin, personne ne me croira face à eux ! » Une version démentie par la procureure Carole Pautrel : « La responsable de cette agence vous a au contraire accueilli directement car vous étiez bien connu pour avoir protesté à plusieurs reprises. Le ton monte alors et c'est vous qui avez été agressif et qu'on a été obligé de repousser.


Deux agents sont blessés, le bureau est détérioré. » À dire vrai, David B. ne conteste pas les coups : « Ils m'ont repoussé, je n'aurais pas dû riposter. Mais le coup de tête, je l'ai donné alors que j'étais à un centimètre ou deux. Et c'est en sautant au-dessus d'un comptoir que j'ai cassé par erreur une planche. Ils exagèrent. » « Vous croyez vraiment que tout le monde est contre vous ? » s'inquiète la présidente Déborah Bohée. « Tout ça ne méritait pas de dormir dans la pisse d'une cellule », rétorque le prévenu.

Obligation de consulter
un psychologue


Quant à Me Olivier Maricourt, il met en cause le professionnalisme de l'accueil : « À quoi ça sert par exemple d'enfermer mon client ? On sait bien qu'il va se sentir piégé. Les professionnels laissent la porte ouverte quand ils ne peuvent s'entendre avec un client. » Évidemment, du côté des victimes et de la procureure, on ne l'entend pas de cette oreille. D'abord, les menaces et les coups sont singulièrement aggravés, juridiquement parlant, à partir du moment où ces violences s'exercent contre « des agents chargés d'un service public ». Ensuite, le bailleur social fait état d'agents blessés, d'un service temporairement fermé, etc.

Me Maricourt souligne la « détresse financière et morale » de son client.
La présidente Déborah Bohée annonce six mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve comprenant, entre autres, l'obligation de consulter un psychologue.
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2012/02/02/menaces-et-coups-a-l-office-hlm.shtml

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