mercredi 3 septembre 2014

Quand les professionnels de santé dérapent

Gestes déplacés ou examen médical mal expliqué? Chaque année plusieurs affaires sont portées devant le tribunal de Toulouse. L'ordre des médecins et celui des chirurgiens-dentistes revendiquent la tolérance zéro.
«C'est trahir la profession». Alain Durant, président de l'ordre des chirurgiens-dentistes de la Haute-Garonne ne mâche pas ses mots : «Si les faits reprochés au dentiste toulousain sont avérés, je demanderai une sanction exemplaire. À l'ordre nous pratiquons la tolérance zéro. Il n'y a aucun copinage.»
Cette année, à Toulouse, l'ordre des chirurgiens-dentistes a traité 300 plaintes. Tous les vendredis après-midi, les litiges patients praticiens ou entre praticiens sont examinés par l'ordre. «Dans 97 % des cas, il y a conciliation, poursuit Alain Durant. Il y environ 2 500 chirurgiens-dentistes dans la région dont 1 380 en Haute-Garonne. Les statistiques disent que 3 % des personnes ne sont pas fréquentables, c'est pareil chez les professionnels». Les cas d'agressions sexuelles restent rares. Mais lorsqu'il y a décision de justice, l'ordre des chirurgiens-dentistes est implacable et les sanctions tombent. «Les patientes qui portent plainte sont courageuses et rendent service aux autres patientes.»

De l'avertissement à la suspension

Même ton du côté de l'ordre des médecins de Haute-Garonne. «Doléance ou plainte, il n'y a pas une lettre à laquelle nous ne répondons pas», affirme Jean Thévenot, président de l'ordre. Si la conciliation échoue, le dossier est alors transmis à la chambre disciplinaire composée d'un juge et de deux médecins assesseurs. Mais entre examen justifié mais mal expliqué et geste déplacé, difficile de savoir ce qu'il se passe dans le huis clos des cabinets médicaux. «Beaucoup de patientes n'osent pas se confier, détaille Jean Thévenot. Mais s'il y a acte anormal, c'est très grave». Et l'ordre se réserve le droit de signaler ses soupçons au procureur de la République. Un à deux cas de gestes d'ordre sexuel sont signalés chaque année à la chambre disciplinaire. Et à chaque fois une expertise psychiatrique du médecin est demandée. «Les médecins qui dérapent sont des habitués des situations bizarres…, confie le président de l'ordre. Toutes les affaires impliquant des médecins en pénal sont notifiées à l'ordre.»
Les deux présidents des ordres départementaux incitent grandement les patients à signaler tout acte suspect. Chez les dentistes comme chez les médecins, on l'affirme, rien n'est dissimulé

http://www.ladepeche.fr/article/2014/09/03/1943922-quand-les-professionnels-de-sante-derapent.html

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