vendredi 17 octobre 2014

Affaire des pots-de-vin : perquisition chez le sénateur gersois Aymeri de Montesquiou

Le sénateur du Gers a vu son domicile et sa mairie perquisitionnés par des policiers enquêtant sur l'affaire des pots-de-vin présumés versés en marge de vente d'hélicoptères au Kazakhstan.
Le «Kazakhgate», affaire de pots-de-vin présumés qui auraient été versés en marge de contrats entre la France et le Kazakhstan portant sur la vente de 45 hélicoptères «Eurocopter», rebondit dans le Gers. Selon nos informations, des policiers de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales de Paris ont mené, mercredi, une perquisition à la mairie et au château de Marsan.
C'est là qu'habite Aymeri de Montesquiou-Fezensac d'Artagnan, maire de Marsan et surtout sénateur UDI du Gers qui vient d'être élu pour un troisième mandat. Les fonctionnaires agissaient sur commission rogatoire délivrée par deux juges parisiens, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour «corruption d'agents publics étrangers» et «blanchiment en bande organisée».
L'affaire remonte à 2009 et vise un oligarque belgo-kazakh, Patokh Chodiev. Ce proche du président kazakh aurait versé des pots-de-vin pour échapper à la justice belge qui voulait l'entendre pour des faits de corruption. Qui a pu bénéficier de cet argent ? «Pas moi», jure Aymeri de Montesquiou.

Ami personnel du président kazakh

L'élu gascon, qui a construit un solide réseau d'amitiés en Asie Centrale (1), avait été missionné par le président de la République Nicolas Sarkozy pour «promouvoir les intérêts industriels et commerciaux» de la France, en particulier au Kazakhstan. Sauf que cette ex-république soviétique, riche de ses ressources minières, est présidée par le très controversé Noursoultan Nazarbaïev qui a plusieurs fois reçu le sénateur du Gers «en tête-à-tête». Sur les négociations ayant abouti à la signature de ce juteux contrat de 2 milliards d'euros portant sur l'achat de 45 hélicoptères, le sénateur de Montesquiou aurait joué un rôle de «facilitateur mais à aucun moment je ne me suis occupé des négociations financières». Confirmant que son domicile et sa mairie avaient bien été perquisitionnés et qu'il avait vécu «un moment désagréable», Aymeri de Montesquiou «ne trouve pas anormal» d'être entendu «parce que j'ai vraiment ouvert les portes dans un certain nombre de choses sur les hélicoptères. J'ai joué la transparence et j'ai remis (aux policiers) tous mes rapports et les lettres, des courriers officiels, que j'avais échangés. Je suis dans le circuit des noms mais le juge m'a bien dit que je n'étais même pas témoin assisté. Il y a des hommes, qui sont peut-être impliqués, c'est à la justice de le dire, que je connais, mais ce n'est pas parce que je les connais que je suis moi aussi impliqué.»
(1) Au Sénat, où il siège depuis 1998, Aymeri de Montesquiou, préside le groupe France-Iran et il a été aussi président délégué pour le Kazakhstan du groupe interparlementaire d'amitié France-Asie Centrale.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/17/1974065-affaire-pots-vin-perquisition-chez-senateur-gersois-aymeri-montesquiou.html

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