lundi 20 octobre 2014

Assassinat de Jean-Ronald D'Haity : un procès sous haute tension

Trois semaines de procès se sont écoulées. La personnalité des 18 accusés a été passée à la loupe et plusieurs coups de théâtre sont survenus avec l'interpellation des frères Laanizi qui sont désormais en détention provisoire et qui ont décidé de récuser leurs avocats. Demain, place à l'examen des faits.
L'examen de personnalité des 18 accusés aura duré près de trois semaines, dans le cadre, du procès de l'assassinat de Jean-Ronald D'Haity. Il s'est achevé jeudi dernier, à midi, par un coup de théâtre : l'interpellation des deux frères Laanizi, Morad et Taoufik. Ils ont été placés en garde à vue pour menaces de mort contre quatre autres accusés et pour dégradation (lire encadré). Placés en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention, ils ont complètement explosé lors de l'audience, qui aurait dû se tenir vendredi. Après avoir récusé leurs avocats, Jean-Robert Phung et Baptiste Scherrer, ils ont menacé et insulté à plusieurs reprises certains accusés et ont affirmé ne plus vouloir participer aux débats. «Ce soir, on dort en prison pour rien. Le procès est fait d'avance». Régis Cayrol, le président de la cour a souligné que des avocats commis d'office seraient désignés par le bâtonnier pour leur défense.
Ces premières semaines ont tout de même permis de mettre en relief plusieurs aspects communs aux 18 accusés, «l'immaturité, une scolarité médiocre et la désinsertion professionnelle», comme le stipule l'avocat général, Jérôme Laurent avant d'ajouter, «On constate également un effet de groupe. Collectivement, ils adoptent des comportements qui ne s'inscrivent pourtant pas dans leur propre personnalité».
Demain, une nouvelle étape devrait commencer et pas des moindres, l'examen des faits. Il devrait durer, lui aussi, près de trois semaines. Les relations entre les deux communautés vont être décortiquées. Il va permettre de revenir sur le contexte général, sur les éléments initiaux, comme la bagarre qui a éclaté entre Morad Laanizi et Garvin Madar puis sur les événements de la veille, où plusieurs altercations, accompagnées de menaces, avaient opposé les frères Laanizi aux membres de la communauté saint-martinoise, pour enfin aborder la soirée du 8 mai 2010, durant laquelle Jean-Ronald D'Haity a été assassiné.

Comparution immédiate pour les frères Laanizi

Les frères Laanizi seront jugés, aujourd'hui à 14 heures, en comparution immédiate pour menaces de mort et pour dégradation.
Mercredi dernier, vers 19 heures à Millau, ils auraient doublé le véhicule de l'accusé Joshua Bernad, qui avait à son bord trois autres accusés. Les deux frères auraient alors pilé puis ils seraient descendus de leur voiture pour ensuite menacer de mort les quatre accusés. Des coups auraient également été portés contre le véhicule de Joshua Bernad.
Morad et Taoufik Laanizi contestent l'ensemble de ces faits. Jean-Robert Phung, l'ancien avocat des deux hommes revient sur cet épisode. «Les frères Laanizi, comme tous les soirs, rentraient chez eux, chez leurs parents. À 15 km du domicile, une voiture leur fait des appels de phare et signe de s'arrêter puis elle les double et essaye de les bloquer». Une course-poursuite aurait eu lieu jusqu'à Millau, les Laanizi auraient tenté de les semer. Finalement à leur arrivée chez leurs parents, ils auraient retrouvé dans la cour du domicile les quatre accusés qui les avaient poursuivis. «Une plainte a alors été déposée par la famille Laanizi que les policiers de Millau ont transformée en main courante. Une heure après, les quatre personnes déposent plainte. Extraordinairement, seuls les frères Laanizi ont été interpellés, placés en garde à vue et placés en détention provisoire».

http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/20/1975554-un-proces-sous-haute-tension.html

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