vendredi 17 octobre 2014

Marie-Ange Laroche : « Je me battrai jusqu’au bout »

Trente ans après, l’affaire Grégory est toujours pour elle synonyme de blessure à vif ; souvent usée par ce qu’elle a dû subir, l’épouse de Bernard Laroche garde espoir que la vérité éclate un jour.
A la fois digne et fragile, Marie-Ange Laroche a bien voulu nous accorder une entrevue pour expliquer ce qu’elle a dû endurer depuis 30 ans, mais aussi pour parler du combat qu’elle mène au quotidien afin que son mari Bernard Laroche soit reconnu officiellement innocent dans l’affaire Grégory.
Nous sommes à une date qui a marqué votre existence à jamais. Cela doit faire resurgir de trop nombreux souvenirs…
Marie-Ange LAROCHE : « Oui, c’est le 16 octobre 1984 que ma vie est devenue un calvaire. Je dois vivre désormais tous les jours avec cette affaire. Je vous avoue que ce n’est pas facile. Il m’arrive de craquer. Je suis une personne qui encaisse, mais en ce moment, c’est difficile. Heureusement, j’ai ma famille, mes enfants. Et des amis, même si je n’en ai pas beaucoup. Ils m’aident à survivre. »
Vous dites que votre vie est devenue un calvaire. Visiblement, le destin s’est acharné sur vous.
« Dans ma vie personnelle, je n’ai pas été épargnée. Je me suis remariée, avant de divorcer un an plus tard. Trois ans après, mon ex-mari se donnait la mort. Et même maintenant le sort s’acharne. J’ai perdu mon compagnon en janvier dernier. Il était l’épaule sur laquelle je pouvais me reposer, celui à qui je pouvais parler, car on ne peut pas tout dire à ses enfants. Deux mois plus tard, mon fils Sébastien est tombé gravement malade. J’ai cru que j’allais le perdre, lui aussi. La vie de mon fils a basculé le jour de la mort de son père, Bernard. »
Même en dehors de votre famille, vous n’avez pas eu de répit ?
« Non. Au niveau professionnel, j’ai voulu acheter un restaurant à La Chapelle-devant-Bruyères, avec ma belle-sœur, à la fin des années 80. Huit jours avant la signature chez le notaire, l’établissement a brûlé. On peut s’interroger… Un jour, quelqu’un m’a reconnue alors que je travaillais dans un supermarché. Ce client a interpellé mes collègues en leur disant : « Vous n’avez rien d’autre à embaucher ? » Une caissière a même refusé un jour que je passe à sa caisse. Sans parler des propos dans mon dos… Mais j’ai toujours gardé la tête haute car je suis convaincue de l’innocence de Bernard. »
Vous espérez parvenir un jour à ce qu’il soit reconnu innocent ?
« J’en suis persuadée. L’ADN de Bernard n’a pas été retrouvé lors des dernières expertises. D’autres devraient être connues l’an prochain. Peut-être que les choses vont se concrétiser mais, quoi qu’il en soit, je me battrai jusqu’au bout pour l’innocence de Bernard. Et qui sait, peut-être qu’un jour, quelqu’un sur son lit de mort, pétri par les remords, voudra soulager sa conscience. Je vis avec cet espoir car je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse enlever un gosse, devant sa maison, sans que personne ne voie quoi que ce soit. Pour moi, cette affaire a été montée sur un tissu de mensonges. Ce drame n’est pas fondé sur la jalousie, mais la vengeance… »
Si la vérité éclate un jour et que Bernard Laroche est innocenté, cela vous libérera d’un certain poids ?
« Ce ne sera pas une délivrance. Disons que justice sera faite. On pourra peut-être faire notre deuil et Bernard pourra enfin reposer en paix. Mais on ne pourra jamais tourner complètement la page car cette affaire vous colle à la peau. »
Une affaire qui colle à la peau, peut-être aussi à cause du rôle des médias… Vous leur en voulez ?
« Oui. Certains journalistes nous ont fait du mal car ils ont écrit n’importe quoi. Ils ont raconté des choses qui ne tenaient pas debout, notamment sur notre fils Sébastien et ma famille. »
Pourtant vous continuez à parler à certains médias…
« Car ce ne sont plus les mêmes. Aujourd’hui, je sens que les médias cherchent à comprendre les choses. Il y a 30 ans, le comportement de certains était aberrant et ils n’avaient aucune objectivité. Alors, oui, je parle à quelques médias mais je ne regarde pas les reportages et je n’écoute pas les émissions radio. Ce serait remuer le couteau dans la plaie. »
Et les gendarmes, qu’en est-il maintenant ?
« Je leur en veux toujours car ils ne se sont jamais remis en question alors qu’ils ont commis beaucoup d’erreurs. Quant à ceux .... lire la suite sur ce lien..........  http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2014/10/17/marie-ange-laroche-je-me-battrai-jusqu-au-bout

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