mardi 14 octobre 2014

Procès Pistorius : le parquet s'oppose à une réhabilitation rapide de l'athlète

Au deuxième jour d'une nouvelle semaine de procès, la défense d'Oscar Pistorius et le parquet de la Haute cour de de Pretoria (Afrique du Sud) ont bataillé mardi au sujet de la peine que devra effectuer l'athlète. Le procureur Gerrie Nel s'est farouchement opposé à une réhabilitation rapide de l'athlète, condamné le 12 septembre dernier pour homicide involontaire sur sa petite amie Reeva Steenkamp, tuée de quatre balles le 14 février 2013
Les débats étaient plus calmes que la veille, quand la suggestion d'une peine de travaux d'intérêt général avait déclenché la colère de Gerrie Nel. Celui-ci s'est concentré mardi sur l'argumentaire d'Annette Vergeer, fonctionnaire des services de probation. Selon elle, Oscar Pistorius souffrirait d'un mauvais suivi médical en prison. «Il est relativement jeune (...) sincère dans ses remords (...) et a réalisé la gravité de son infraction. Cela (NDLR : la prison) le détruirait davantage», a-t-elle dit en réclamant du sursis ou une amende.

«Il a les capacités d'être un citoyen utile à la société, et un atout inestimable pour les autres handicapés en particulier les enfants», a-t-elle ajouté, rejoignant le discours prononcé la veille par Pete Van Zyl, le manager de l'athlète amputé. 

Pour un athlète de haut niveau, se consacrer à de grandes causes comme celle des enfants handicapés, «ça n'a rien d'original», a soutenu le procureur Gerrie Nel, durant le contre-interrogatoire de Pete Van Zyl. «C'est simplement une étape de carrière», a-t-il affirmé, rappelant que Pistorius était tantôt invité, tantôt rémunéré, tantôt honoré par les multiples sollicitations reçues avant qu'il ne tue Reeva Steenkamp.

«Je pense que beaucoup de sportifs veulent apporter leur contribution et changer les choses», a rétorqué le manager d'Oscar Pistorius. «Mais c'est juste du bonus, un à-côté», a raillé Gerrie Nel. Né sans péroné, Oscar Pistorius a été amputé des pieds à l'âge de 11 mois et équipé de prothèses. Il court équipé de lames de carbone lui valant le surnom de «Blade Runner» (le coureur aux lames). L'athlète s'apprêtait à lancer sa propre fondation quand il a abattu Reeva Steenkamp le soir de la Saint-Valentin.

Verdict attendu vendredi

Incarcération, prison avec sursis, arrêts domiciliaires, simple amende : toute la gamme des sanctions est envisageable dans un pays où rien n'est codifié lors d'une condamnation pour homicide volontaire. D'un côté, le parquet et la famille Steenkamp souhaitent que Pistorius, qui n'a effectué que 8 jours de détention depuis les faits, soit incarcéré plus longuement. De l'autre, la défense espère une simple assignation à résidence.

La juge Mme Masipa, sous forte pression dans ce procès intégralement retransmis en direct à la télévision, pourrait annoncer la sentence dès vendredi. 


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