mardi 25 novembre 2014

Nancy : le crâne fracassé par un pavé de 2,3 kg

Surdité de l’oreille droite, acouphènes, céphalées récurrentes, un bras gauche insensible, une main qui ne répond plus, la crainte d’une infection, d’un AVC… Ou le quotidien de Romain Lacour, gardien de la paix à la CRS 39 de Jarville, depuis son agression, en 2011, à proximité de la gare de Noisiel, en Seine-et-Marne.
La faute à ce pavé autobloquant de 2,3 kg tombé du ciel. Balancé du toit-terrasse d’un immeuble d’une vingtaine de mètres, le projectile lui explosait une partie de la boîte crânienne. C’était le 2 mars 2011, à 18 h, alors que le policier jarvillois et 13 autres de ses collègues étaient en patrouille de sécurisation dans le secteur. Un guet-apens tendu au cœur de la cité qui a failli lui coûter la vie et l’a coupé à jamais du terrain, de l’action.
Père d’une petite fille alors âgée de 3 ans, le gardien de la paix s’effondrait dans une mare de sang, inconscient. La partie droite du crâne en morceaux. Héliporté vers l’hôpital de la Pitié-Salpétrière avec un pronostic vital engagé, ce marathonien accompli (2 h 54 mn) va survivre. Au prix d’une longue intervention chirurgicale menée par un médecin syrien. Le même médecin qui en 2012, l’opérera une 2e fois pour une crânioplastie et la pose d’une prothèse à base de corail qui désormais, remplace l’os crânien qu’il n’a plus.
ADN sur la pierre
Trois ans après le drame, le procès des « canardeurs » présumés interpellés par le SRPJ de Versailles, s’ouvre aujourd’hui et ce, jusqu’au 1er décembre, devant la cour d’assises de Melun. Trois jeunes âgés de 21 à 22 ans au moment des faits et initialement mis en examen pour « tentative d’homicide, en bande organisée, sur personne dépositaire de l’autorité publique », avaient été interpellés. Les poursuites ont été requalifiées « en violences volontaires aggravées, avec arme, en bande organisée, ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours ». L’instruction n’avait en effet pas établi une volonté de tuer un ou plusieurs fonctionnaires de police.
Younes Bellahcen et Thomy N’Gangu, deux des trois accusés poursuivis pour complicité, ont été libérés sous contrôle judiciaire, en juillet et septembre 2012. Le 3e , Mohamed Diakité, un habitant de Noisiel suspecté d’avoir lancé le pavé (son ADN a été retrouvé sur la pierre) est toujours en détention provisoire. « J’avais déjà assuré la sécurité sur des procès d’assises mais là, je me retrouve au cœur… », observe Romain Lacour « très anxieux à l’idée de devoir revivre l’agression une deuxième fois ».

http://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2014/11/24/le-crane-fracasse-par-un-pave-de-2-3-kg

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