samedi 22 novembre 2014

Quinze ans de prison pour avoir tenté d’assassiner son rival amoureux

LAON (02). Murat Yildirim a été condamné hier par la cour d’assises de l’Aisne pour une tentative d’assassinat à Chauny en juillet 2012.
Au cours des trois jours de débats, il a beaucoup été question d’amour, de vengeance et d’honneur. Ces sentiments forts peuvent sembler vagues, difficiles à mesurer. Cette fois, ils sont omniprésents dans la communauté kurde de Turquie à laquelle appartiennent tous les acteurs de ce drame. Lequel est survenu le 13 juillet 2012, vers 6 heures, à Chauny. Murat Yildirim tend un guet-apens à un membre de la famille de son rival amoureux, qu’il considère comme le responsable de son infortune. La rixe s’achève dans le sang. « L’excuse culturelle n’est pas une circonstance atténuante », souligne Lucile Charbonnier, avocate générale.

« Je regrette profondément d’en être arrivé là »

Pour une fois, aucun dédommagement financier n’est sollicité par la victime qui a d’ailleurs décidé de retirer sa plainte jeudi. « Pour mon client, c’est de l’argent sale », souligne Me  Miel, avocat de la partie civile. Il assiste pourtant un homme qui a failli mourir égorgé.
La victime a reçu ainsi plus d’une dizaine de coups de couteau, dont un à la gorge. Les blessures entraînent 46 centimètres de points de suture. « La peine de mort n’existe plus depuis 1981. Sauf pour la victime. L’accusé a joué trois rôles, l’enquêteur, le juge et le bourreau. Il ne peut pas se réfugier derrière un mobile politique, encore moins passionnel. Il ne s’est pas attaqué à un prétendant mais à un parent de celui-ci », s’indigne Me  Miel.
Mme Charbonnier, représentant la société, requiert une peine « qui ne peut être inférieure à quinze ans » avec une interdiction définitive du territoire français. « Il n’y a pas de contestation possible sur la préméditation », estime-t-elle. Évidemment, cela ne remporte pas l’adhésion de l’avocat de la défense, Me  Bouchaillou. « Pour moi, ce sont des violences volontaires avec circonstances aggravantes. L’ombre d’un doute doit profiter à l’accusé. Il a voulu faire mal, corriger, donner une leçon », insiste-t-il.
Avant que la cour ne se retire pour délibérer, Murat Yildirim s’excuse : « Je regrette profondément d’en être arrivé là. »
Il est condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour la tentative d’assassinat. Cette peine est assortie d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans et d’une interdiction de demeurer dans l’Aisne. Mais à l’issue de cette peine, rien n’empêche l’accusé de s’installer ailleurs, en France. Il n’y aura pas d’appel.

http://www.lunion.com/region/quinze-ans-de-prison-pour-avoir-tente-d-assassiner-son-ia3b26n444044

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