samedi 31 janvier 2015

Peine maximale confirmée en appel pour le meurtrier d'Océane

La cour d'appel du Vaucluse a confirmé le verdict de première instance en condamnant, vendredi, Nicolas Blondiau à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour le meurtre et le viol de la fillette de 8 ans en 2011.

Il reste le 3e homme à avoir écopé de la peine maximale en France, après Michel Fourniret et Pierre Bodein. La cour d'assises d'appel du Vaucluse a condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible Nicolas Blondiau pour le meurtre et le viol d'Océane commis en novembre 2011 dans le Gard confirmant ainsi le verdict de première instance de décembre 2013

Dans ses réquisitions, l'avocat général Bernard Marchal avait requis la réclusion criminelle à perpétuité mais avait, en revanche, laissé à l'appréciation de la cour l'incompressibilité de la peine. "Vous voyez M. Blondiau, vous pourrez faire appel dix fois, cent fois, essuyer tous les bancs des cours d'assises, il y a dans la vie des choses définitives, il y a des actes irréparables", a dit l'avocat général, s'adressant à l'accusé qui est resté tout le temps des débats la tête baissée. Son avocat avait plaidé pour "une peine qui soit juste".
Le soir du 5 novembre 2011, il avait enlevé la fillette de 8 ans alors qu'elle allait chercher un jeu vidéo chez un ami de la famille qui habitait à 160 m de son domicile, dans le quartier ancien de Bellegarde. Après l'avoir violée, étouffée et poignardée, il avait abandonné son corps au pied d'un olivier, à trois kilomètres du village. "C'est un meurtrier, un violeur d'occasion qui a agi selon un facteur qui est un mystère toujours obscur", a ajouté Me Jean-Pierre Cabanes, pour qui "ce procès est un double enfer".
"Pourquoi je l'ai fait, pour l'instant je ne sais pas"
Mutique et hagard au premier procès à Nîmes en raison de son lourd traitement médical, Blondiau s'est montré plus disert, même s'il a rechigné à détailler le déroulement du crime. "Si je pouvais donner ma vie pour faire revenir Océane, je l'aurais fait sans hésitation. Je suis vraiment désolé d'avoir ôté la vie d'Océane", a déclaré l'accusé, réitérant vendredi les remords exprimés jeudi. "Je la fais monter dans ma voiture. C'est là que je suis parti dans mon délire, je me suis emballé", a-t-il raconté plus tôt.
"Pourquoi je l'ai fait, pour l'instant je ne sais pas, mais j'ai envie de savoir et les parents d'Océane ont aussi envie de savoir", a-t-il ajouté, mains jointes derrière le dos, barbe finement taillée et cheveux coupés ras. Il a indiqué qu'il voyait une psychologue et une psychiatre en détention pour comprendre son passage à l'acte. "Il me fait véritablement peur, Nicolas Blondiau, parce qu'aujourd'hui, trois ans deux mois et vingt-cinq jours après, nous n'avons pas l'ombre d'une explication", a confié lors de sa plaidoirie l'avocate des parents d'Océane, Me Béatrice Lobier-Tupin. "Il peut être désolé, ça ne la ramènera pas", a chuchoté à la barre vendredi matin la mère de la fillette, Erika Luna. Le père de l'enfant a écouté en larmes sa compagne raconter "le rayon de soleil" qu'était Océane, une enfant "joyeuse tout le temps" qui "me manque tous les jours".
"C'est un grand soulagement. La justice est enfin faite et finie. On va enfin pouvoir essayer de tourner la page, même si cela ne va pas être facile." a conclu le père de la petite Océane à la sortie du tribunal.

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