jeudi 26 mars 2015

20 ans de prison pour le meurtre de son patron

La cour d'assises de Haute-Garonne a condamné, hier, Philippe Geneste, employé agricole de 45 ans à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son employeur, Jean Ibos, 75 ans, paisible agriculteur commingeois étranglé avec une corde à bestiaux dans sa ferme, le 19 août 2011, à Villeneuve-Lecussan, au Sud de la Haute-Garonne. L'avocat général, Pierre Bernard, avait réquis une peine de 30 ans, évoquant «des doutes» sur la préméditation mais soulignant le caractère odieux de ce crime : «Jean Ibos a été exécuté et son cadavre traité comme un animal.» Employé modèle recruté par la famille Ibos, Philippe Geneste est un besogneux criblé de dettes. Ce matin du 19 août, il étrangle Jean Ibos, dit «Jeannot», patriarche respecté. «Un coup de sang», selon l'accusé qui n'aurait pas apprécié la réflexion de son employeur sur l'éducation de sa fille, lui reprochant de la laisser partir au bal à 14 ans. L'employé qui avait la totale confiance de la famille Ibos, dissimule le corps de la victime dans un champ de maïs durant 2 jours et fait croire à un enlèvement revendiqué par l'ETA. Il demande une rançon, 500 000€, en faisant croire aux proches de la victime qu'il est lui-même otage des joailliers. Arrêté par les enquêteurs du SRPJ, Geneste reconnaît le meurtre et le faux enlèvement. Mais nie la préméditation. «Tout était organisé pour des raisons crapuleuses», soutient Me Françoise Mathe pour les parties civiles, dignes et respectueuses tout au long du procès. Le visage fermé, Geneste le répète d'un filet de voix fragile et aiguë, «rien n'était organisé». Face à l'horreur de son crime doublé de mensonges éhontés, l'accusé évoque ses dettes mais peine à évoquer ses regrets. «Rien n'effacera la peine et la douleur des victimes», vole à son secours son avocat, Me Jacques Derieux, qui injecte une dose d'humanité sous les traits impassibles d'un accusé acculé, amorphe dans son box. Attachée à rabaisser le quantum de la sanction requise, la défense s'y emploie habilement, «30 ans, il les tiendra jamais!» S'il n'a pas atténué la monstruosité d'un geste irréparable, il a bien tenté de réhabiliter l'honneur d'un homme qui a tout perdu.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/26/2074706-20-ans-de-prison-pour-le-meurtre-de-son-patron.html

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