dimanche 29 mars 2015

Besançon : il avait failli tuer son meilleur ami au cours d’un trajet de deux kilomètres

« Je m’en veux encore », indique le prévenu à la barre du tribunal. Pâle et contrit, il est poursuivi dans le cadre d’un accident de voiture qui a failli coûter la vie à son passager, le long de la RD112, à hauteur de la commune de Champlive. « Tout cela pour 2 km ! », soulignera le président Strawinski en parlant du trajet que voulaient parcourir les deux accidentés.
Il était 23 h 15 ce soir-là, le conducteur – seul en cause – roulait sans permis (titulaire du code, il n’avait que quatre heures de conduite à son actif), ni assurance, avec 0,57g d’alcool dans le sang et en ayant fumé du cannabis.
Qui plus est, ses pneus étaient complètement usés et sous-gonflés.

Trois semaines de coma

Sortie de virage, le jeune au volant, alors âgé de 18 ans, perd le contrôle. La voiture fait une embardée, traverse la chaussée et va s’encastrer dans la barrière de sécurité surplombant un ravin. Si le conducteur est indemne, son passager et meilleur ami a été éjecté. Passé par la vitre avant côté conducteur, il gît, grièvement blessé, quelques mètres en contrebas.
Un automobiliste va s’arrêter pour les secourir. Le jeune auteur de l’accident tentera de le dissuader d’appeler les pompiers en lui expliquant « je n’ai pas le permis… » L’automobiliste passera heureusement outre. Après trois semaines de coma, deux mois d’hospitalisation et deux mois de rééducation, l’ami blessé s’en sortira. Non sans quelques séquelles neurologiques.

Une insouciance confinant à l’inconscience

« Conduire sans assurance ni permis avec des pneus usés à 100 % et sous gonflé est déjà répréhensible », tonne le procureur Grécourt. « Mais quand on n’a pas le permis, que l’on se trouve en état d’alcoolémie et qu’on a consommé du cannabis, c’est inadmissible ! » Voulant « croire que, plus de 4 ans après les faits, celui qui fait face au tribunal n’est plus le même que le conducteur d’alors », il requiert 15 mois avec sursis.
Pour la défense, Me Vernet évoquera l’ancienneté des faits, et l’insouciance confinant à l’inconscience dont faisait alors preuve son client immature. Le tribunal a infligé 18 mois avec sursis à ce dernier. Qui devra en outre indemniser la victime lorsque son préjudice global aura pu être évalué. Sachant que le jeune condamné doit d’ores et déjà verser plus de 40.000€ de provision sur les dommages et intérêts.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2015/03/27/besancon-il-avait-failli-tuer-son-meilleur-ami-au-cours-d-un-trajet-de-deux-kilometres

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