mercredi 25 mars 2015

Il mettait le feu à des églises

 Il voulait «se réchauffer», ou «avoir de la chance au jeu», ou «nettoyer», ou encore «faire joli». À quatre reprises, ce mois-ci, Jean-Marie a allumé des incendies dans les églises d'Ax-les-Thermes et de Saint-Girons. Il a également dérobé des bougies dans le monument axéen et un rouleau de papier w.-c. au préjudice de la SNCF.
Atteint de troubles psychotiques — il souffre de schizophrénie — d'addiction au jeu et à l'alcool, ce Fuxéen de 50 ans, placé sous tutelle, sait que ses gestes sont «très graves» et que «le feu est dangereux». Il explique également avoir voulu jouer les copieurs : «Des gens, à la gare d'Ax, m'ont dit qu'ils le faisaient». Pas suffisant, cependant, pour le déclarer dangereux selon l'expert psychiatre.
Ce qui étonne le vice-procureur de la République Claude Cozar. «Je vois que nous sommes face à un homme qui n'a pas toute sa raison. Mais tenu par ce rapport qui dit qu'il est normal, je ne peux que demander une peine de prison ferme et du sursis avec mise à l'épreuve», lance le magistrat du parquet. Il requiert donc un an de détention et «deux à trois ans» de SME.
Me Catherine Puig conteste elle aussi ce rapport médical : «A mon sens, Jean-Marie souffre d'une grosse altération de son discernement. La preuve, il est schizophrène et dit que des gens l'ont poussé à commettre ses actes. C'est peut-être de lui dont il parle», plaide l'avocate de la défense en estimant que «la prison n'est pas du tout adaptée». Elle en appelle donc à la clémence du tribunal en l'invitant à «orienter» son client vers «des soins poussés».
Le tribunal reconnaît Jean-Marie coupable mais retient l'altération de son discernement. Le quinquagénaire est condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans avec les obligations de soins et d'indemniser les victimes (la mairie d'Ax-les-Thermes) et l'interdiction de jouer.
 

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