jeudi 26 mars 2015

La place de Dan L. est vide.» La présidente de la cour d'assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis) n'a pu que constater l'absence du principal accusé, à l'ouverture ce jeudi matin, du dernier jour du procès concernant le drame du vigile noyé à Bobigny.

Le jeune homme de 24 ans est jugé depuis le 17 mars, comme son frère Michaël L., ainsi que Dan S. et Lucien D. (également absent mais depuis le début) après la mort le 30 mars 2010 de Saïd Bourarach, maître-chien pour le magasin Batkor, à Bobigny. La victime de 35 ans s'était noyée dans le canal de l'Ourcq en voulant échapper à ses poursuivants, après une altercation avec Dan L., pour l'achat d'un simple pot de peinture, à la fermeture de l'établissement. Ce jeudi matin, les deux accusés encore présents ont eu une dernière fois la parole. La cour d'assises s'est ensuite retirée pour délibérer.

«J'apprends qu'il est en fuite ! Normalement, il devrait être derrière les barreaux ! » La compagne de Saïd Bourarach crie sa douleur, dans la salle des pas perdus en s'adressant à Me Paul Le Fèvre, le défenseur de Dan L. «Je vais lui dire quoi à mon fils ?», reprend la femme qui partageait la vie du vigile à l'époque du drame. «Il est terrifié, tente de lui répondre l'
avocat. J'aurai préféré mille fois qu'il soit là.» Un dialogue improvisé s'établit dans le palais de justice, alors qu'autour, certaines personnes venues soutenir la partie civile, s'énervent et semblent vouloir faire monter la pression inutilement.

Selon Me Paul Le Fèvre et la famille, des menaces auraient été mises en ligne mercredi soir, sur les réseaux sociaux, accompagnées de photos montages concernant l'accusé. «Il est terrifié à l'idée de retourner en prison dans un contexte pareil. L'ambiance qu'il y a aujourd'hui, c'est celle qu'il aura aussi en incarcération», ajoute son avocat.

Depuis les débuts de l'affaire, le climat est tendu, certains s'interrogeant sur le caractère raciste de l'agression, la victime étant musulmane et les accusés, juifs. Néanmoins, l'instruction a écarté le thèse raciale ou religieuse et cela a été précisé presque quotidiennement au cours des audiences. «Ce dossier n'est ni celui du racisme, ni celui de l'antisémitisme», a rappelé l'avocate générale, mercredi. Elle a requis de cinq ans d'emprisonnement à douze années de réclusion criminelle à l'encontre des quatre accusés.

Une dernière fois, la compagne de Saïd Bourarach exprime son chagrin et sa colère, revenant sur les échanges directs et intenses qu'elle avait eus au deuxième jour des débats, avec l'accusé Dan L. «Il avait dit qu'il ne se sauverait pas, répète-t-elle. Je l'ai cru, je l'ai cru... Mais c'était des fausses larmes qu'il versait. »

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/vigile-noye-a-bobigny-le-principal-accuse-absent-pour-le-verdict-26-03-2015-4639439.php

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