L'avocate générale, qui avait frappé fort en requérant 20 ans de réclusion pour l'un et 12 ans pour l'autre, a pratiquement été suivie. Elle a étayé ses réquisitions en mettant en avant la coaction des deux accusés «si semblables qui y sont allés pour en découdre. Avant, pendant et après les faits, ils ont été coauteurs du vol et du crime, bien sûr. C'est Yahiaoui qui a porté le coup fatal et l a peine prend en compte le rôle de chacun», explique-t-elle. Auparavant, elle a tenu à recadrer l'accusation. «On ne leur reproche pas d'avoir voulu donner la mort mais d'avoir donné la mort. On ne vous demande pas, mesdames et messieurs les jurés, de savoir s'il y a eu préméditation. Juridiquement, il n'y en pas dans ce qui leur est reproché, un vol avec violence qui a entraîné la mort».
L'absurdité, la banalité
Me Alexandre Martin, qui représente le mineur, âgé maintenant de 21 ans, en perd presque son latin lorsqu'il entend les peines demandées.«Pour l'accusation, il serait responsable de la mort de Valentin alors qu'il n'est pas l'auteur du coup. C'est une infraction pénale difficile à appréhender. Pour n'avoir pas participé et pour n'avoir pas volé le sac, il encourt la perpétuité ! Il doit subir les conséquences de ce drame dont il se sent moralement responsable. Il le dit. Il va falloir regarder l'avenir. Il y a l'autre Albert comme le dépeint son ex-employeur prêt à le reprendre parce qu'il en vaut la peine».
Me Apollinaire Legros-Gimbert, pour la défense de Farouk, retrace toute l'absurdité de ce drame.
« Une absurdité de quelques secondes. Oui, il ne sait pas pourquoi, il a fait ça, il le dit, ce n'est pas la faute à l'alcool, ce n'est pas la faute à la drogue, c'est sa faute. Il n'était pas là pour en découdre, il n'y a pas eu d'explication, de bagarre, rien. L'alcool et la drogue, comme le disait un expert, n'ont été que des facteurs de passage à l'acte». Me Pierre Le Bonjour, pour Farouk également, enfonce le clou de la banalité, de l'absurdité. «Non, on n'a pas affaire à un prédateur furieux. Comme tous les autres jeunes ce soir-là, ils passaient un bon moment, ils n'avaient rien prémédité et ils n'avaient de couteau dans leur sac. Il a frappé sans calculer avec la bouteille qu'il avait en main. Le responsable de sa mort, c'est lui, on le dit, on le répète. Pour moi, le dossier est simple et c'est pour ça qu'il dérange certains».
Les jurés et la cour n'ont pas été sensibles à leurs arguments et ont enfoncé le clou de la coaction pour les deux accusés, estimant que le mineur, qui n'a fait que gazer le copain de Valentin, avait aussi une grosse part de responsabilités dans sa mort
http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/27/2075432-meurtre-valentin-rivie-18-10-ans-2-accuses.html
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