lundi 27 avril 2015

La famille d'Agnès Marin saisit le Conseil supérieur de la magistrature

Le père, la mère et les grands-parents maternels de l'adolescente, violée et tuée en 2011 au Chambon-sur-Lignon, réclame des sanctions contre une juge qui avait remis en liberté le meurtrier, déjà condamné pour viol dans une affaire précédente.
Ils dénoncent la "légèreté" de la juge d'instruction, "dont les conséquences ont été dramatiques". Le père, la mère ainsi que les grands-parents paternels d'Agnès Marin, violée et tuée en 2011 au Chambon-sur-Lignon, a adressé une lettre au Conseil de la magistrature, "il y a trois semaines", dans laquelle ils réclament des sanctions contre une juge, qui avait remis en liberté le meurtrier de l'adolescente, condamné pour viol dans une affaire précédente. Le 18 novembre 2011, le corps carbonisé d'Agnès, 13 ans, élève de troisième au collège-lycée Cévenol, établissement privé du Chambon-sur-Lignon, avait été retrouvé dans une forêt alentour sur les indications de Matthieu, son meurtrier. Outre des violences sexuelles, l'autopsie avait révélé 17 coups de couteau.
Matthieu, âgé alors de 17 ans, avait intégré ce collège, qui a depuis fermé ses portes, dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict après quatre mois de détention provisoire pour le viol, un an avant, d'une autre jeune fille dans le Gard. Citant plusieurs extraits du réquisitoire de l'avocat général lors du premier procès de juin 2013, la famille d'Agnès Marin estime que "ce contrôle judiciaire, du ressort de la Protection judiciaire de la jeunesse sous le contrôle du juge, a été totalement négligé une fois Mathieu Moulinas scolarisé au Cévenol", soulignant que l'internat était "mixte", un choix selon eux "éminemment contestable et pourtant validé par le magistrat instructeur".
 
"Des manquements dans l'exercice de son métier de juge d'instruction" 

Dans leur lettre, les parents estiment que la juge qui a instruit la première affaire de viol "a fait preuve de manquements dans l'exercice de son métier de juge d'instruction". "Nous demandons au Conseil Supérieur de la Magistrature d'examiner ce dossier et de prononcer à son encontre une sanction disciplinaire", concluent-ils.

Rejugé en appel, à huis clos en octobre dernier, devant la cour d'assises des mineurs de Riom (Puy-de-Dôme), pour le meurtre d'Agnès Marin, Matthieu, 20 ans, avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, peine rarissime pour le mineur qu'il était au moment des faits. Les jurés avaient ainsi confirmé le verdict prononcé en première instance par la cour d'assises du Puy-en-Velay, tout en l'assortissant d'un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins. Ses parents avaient renoncé avec leur fils à un pourvoi en cassation.
 

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