jeudi 20 août 2015

Le salarié caché dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële porte plainte contre certains médias

Lilian Lepère, l'employé caché de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële où étaient retranchés le 9 janvier les frères Kouachi, a récemment porté plainte contre plusieurs médias pour avoir évoqué en direct sa présence dans le bâtiment.
Le parquet de Paris a récemment ouvert une enquête après la plainte de Lilian Lepère, l'employé de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële où étaient réfugiés le 9 janvier les frères Saïd et Cherif Kouachi. Ce dernier reproche à certains médias, notamment France 2, RMC et TF1, d'avoir évoqué en direct sa présence pendant que les deux terroristes étaient retranchés dans le bâtiment. Cette plainte de Lilian Lepère pour mise en danger de la vie d'autrui a été déposée en juillet. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la PJ parisienne. Alors que son patron était pris en otage par les tueurs, qui avaient fini par le libérer, Lilian Lepère avait pu se cacher sous un évier où il était resté pendant plus de huit heures sans bouger.

Dans une série d'avertissements lancés en février, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait reproché à France 2, RMC et TF1 d'avoir signalé qu'une personne était cachée dans l'imprimerie. La plainte vise en particulier l'interview par RMC du député de la circonscription, Yves Albarello, qui avait fait cette révélation. La mise en danger de la vie d'autrui implique une "violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement".

Pour l'avocat de Lilian Lepère, Me Antoine Casubolo-Ferro, cette obligation figure dans la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH, article 10) et dans la loi de 1986 sur la liberté de la communication. L'ouverture d'une enquête est pour lui une "très bonne nouvelle". "Ce qu'on peut en attendre, c'est que cela fasse réfléchir les médias la prochaine fois", a-t-il ajouté à l'AFP. Début avril, le parquet avait déjà ouvert une enquête préliminaire sur la révélation par BFMTV
qu'une cliente était dissimulée dans la chambre froide de l'HyperCacher de la porte de Vincennes pendant la prise d'otages d'Amédy Coulibaly. Les plaignants, réellement cachés dans cette chambre froide, accusent la chaîne de les avoir mis en danger en diffusant cette information que le tueur ignorait et qui aurait pu lui parvenir.
 

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