mardi 25 août 2015

Meuse : il saccage le domicile d’un témoin à Commercy et écope de 4 mois ferme

Le 20 août, à 2 h du matin, les gendarmes reçoivent le coup de téléphone d’une voisine en panique. Il y aurait pas mal d’agitation de l’autre côté de son jardin. Fait est dit, lorsque les gendarmes arrivent sur place, ils constatent qu’une bagarre aurait opposé le maître de maison et le prévenu, Bernard Haldric, fortement éméché.
À 3 h, Bernard Haldric appelle le SAMU. À cause d’une blessure au pied, il demande à être hospitalisé. Dans la conversation, il laisse entendre qu’il a commis un saccage. « J’ai tout pété, j’ai pété un plomb », lâche-t-il au médecin de garde.
Les gendarmes se rendent donc à nouveau sur place, ainsi que les pompiers. Là, ils découvrent un couple effrayé et des outils qui jonchent le sol. Selon la version des deux conjoints victimes, le prévenu, l’alcool mauvais, aurait lancé une chaise sur la télévision et cassé les carreaux des fenêtres. Il aurait aussi menacé de débrancher la bouteille de gaz et de mettre le feu à la maison. D’autres avertissements sont également prononcés : « Si t’appelles les flics, toi et ta femme je vous tire dessus », aurait-il fulminé.
Le motif ? Le concubin avait témoigné dans une affaire ultérieure, datant du 10 juillet et encore en délibéré. Un accident qui mettait en cause Bernard Haldric, qui n’a pas beaucoup apprécié d’avoir été mis en cause par cette personne qu’il qualifie de proche. Il serait ensuite revenu le 23 août, pour exercer à nouveau des pressions contre les victimes.
« Des mensonges ! C’est lui qui a tout saccagé chez lui », accuse le prévenu devant le jury. Le président, Fabien Son, reste perplexe. « Vous semblez avoir un problème avec l’alcool, compte tenu de votre casier judiciaire », remarque-t-il. « J’ai arrêté, mais je replonge dès que je bois un petit coup », précise Bernard Haldric.
« Toute cette affaire est désagréable », tranche le ministère public, Muriel Masson. « Vous vous placez en victime, tout le monde ment, même le médecin qui vous a eu au téléphone. » La procureur, dans son réquisitoire, demande une peine de dix mois d’emprisonnement.
Maître Hel, avocat de la défense, s’indigne que le secret professionnel ait été bafoué. « Je suis dérangé par le fait que ce que l’on raconte aux autorités médicales est ensuite rapporté », s’offense-t-il. « Je vous demande de considérer cette preuve comme irrecevable ». Soulignant la bénignité des dégâts, et l’absence de violence portée aux victimes, Maître Hel termine : « Si on commence à incarcérer tous ceux qui ont un problème avec l’alcool sans qu’ils portent atteinte aux personnes, il risque d’y avoir du monde en prison. »
Bernard Haldric a finalement été condamné à huit mois d’emprisonnement, dont quatre avec sursis.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2015/08/25/meuse-il-saccage-le-domicile-d-un-temoin-a-commercy-et-ecope-de-4-mois-ferme

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