samedi 28 novembre 2015

Drame conjugal à Taron : le procès du mari s'ouvre ce lundi matin

Le drame avait bouleversé ce petit village de 190 habitants niché dans le Vic-Bilh : le 12 décembre 2013, Régis Lanne-Touyagué, enfant du pays, tuait son épouse Marie-Claire, 54 ans, qui l’avait quitté. Durant trois jours, les jurés de la cour d’assises devront tenter de comprendre son geste. Le procès s’ouvre ce lundi matin à 9h.
"Il souffrait le calvaire"
"Il souffrait le calvaire depuis la séparation du couple. Il ne se projetait pas vivant seul dans l’avenir. Cet acte ultime précédait sa propre disparition. Les experts retiennent l’existence d’un trouble de personnalité en relation avec la souffrance depressive" explique Me Thierry Sagardoytho, avocat de l’accusé qui aura 62 ans le 14 décembre prochain. C’est justement deux jours avant son anniversaire que les faits ont eu lieu. Ce jour-là, vers 17h30, Marie-Claire Lanne-Touyagué est revenue au domicile à Taron pour régler des affaires. Au moment où elle s’apprête à partir, le ton monte. Régis Lanne-Touyagué réalise sans doute qu’elle ne reviendra jamais. Il lui assène un coup-de-poing à la tête puis la frappe à nouveau à l’aide d’une bouteille. Il cachera ensuite le corps dans un congélateur dissimulé sous du bois. Il expliquera plus tard aux gendarmes qu’il avait pour projet de se suicider le jour de son anniversaire.
Mais en attendant, l’accusé efface toute trace du crime, ramène la voiture de la victime à Pau où il dîne le soir même avec un ami qui ne remarquera rien. Il ne dira rien non plus à son fils alerté de la disparition de sa mère. Le lendemain, Régis Lanne-Touyagué se rend à son travail à Burosse-Mendousse. C’est là que les gendarmes, alertés par le nouveau compagnon de la victime, viendront le chercher. L’époux reconnaît les faits qu’il dit avoir commis sous le coup de la colère.
Marié depuis 1981 et parent de deux enfants, âgés aujourd’hui de 27 et 29 ans, le couple a vécu sans histoire jusqu’en 2012. La situation se serait dégradée en raison d’une consommation excessive d’alcool de l’accusé. En mai 2013, Marie-Claire quitte le foyer et s’installe à Billère. Son mari sait aussi que son épouse a rencontré un autre homme. La jalousie s’installe au point que le nouveau couple vit dans la peur. "Il a craint pour lui-même et surtout pour Marie-Claire, des mains courantes ont été faites" confirme Me Pierrette Mazza, avocate du compagnon de la victime qui sera au procès. "Il veut être présent pour comprendre".
Un "acte égoïste"
"Difficile de croire que l’on puisse tuer par amour" poursuit Me Mazza qui parle d’"acte égoïste", de "geste d’impuissance" d’un mari qui ne supportait pas d’être quitté. Et d’ajouter à propos de la victime : "C’était une femme dévouée qui a cherché à faire les choses proprement, qui a tout fait pour protéger son époux, peut-être trop finalement. C’est un gâchis".

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/societe/justice/

Aucun commentaire: