dimanche 31 mai 2015

Il meurt après avoir bu 56 shots d'alcool : le patron du bar condamné

Un homme qui avait relevé le défi d'un bar à Clermont-Ferrand avait succombé à un coma éthylique en octobre 2014 après avoir bu 56 shots d'alcool. Le gérant du bar, Gilles, 47 ans, a écopé ce mercredi de prison avec sursis.
Son client était mort en octobre dernier après avoir remporté un concours en avalant 56 "shooters" d'alcool : le gérant d'un bar a été condamné mercredi à quatre mois de prison avec sursis et à un an d'interdiction d'exercer par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Gilles, 47 ans, était poursuivi pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité et de prudence". C'est dans son bar, le "Starter", situé dans une ruelle du centre de Clermont-Ferrand que, le 25 octobre 2014, Renaud Prudhomme, 56 ans, avait ingurgité 56 petits verres d'alcool fort - des "shooters" - en un temps éclair, battant ainsi le record de consommation, affiché sur une ardoise dans l'établissement. Complètement ivre, le client, qui passait la soirée avec sa fille et des amis, avait été raccompagné à son domicile avant d'être pris en charge par les pompiers et le SAMU. L'homme, un colosse de 110 à 120 kilos, décèdera le lendemain au CHU de Clermont-Ferrand.

Le conseil du gérant du bar a aussitôt annoncé son intention de faire appel de ce jugement. "C'est une décision guidée par l'émotion  et par la volonté inconsciente de faire un exemple", a déclaré à l'AFP Me Renaud Portejoie, qui avait plaidé la relaxe lors de l'audience le 4 mai dernier. A la barre du tribunal, le gérant de cet établissement avait admis avoir commis "une erreur", à propos de la dite ardoise, qui avait galvanisé la victime décidée à battre le record du nombre de shooters ingurgités. Mais "il nie toute responsabilité dans ce drame", a ajouté Me Portejoie, pour qui la victime est décédée parce qu'elle avait certes trop bu d'alcool, "à la demande expresse de sa fille", mais aussi parce qu'elle avait des "problèmes respiratoires" et qu'elle a fait une "fausse route". "On ne peut pas demander à chaque client à qui l'on sert de l'alcool son certificat médical. C'est impossible", a ajouté l'avocat qui voit dans cette décision "une dérive de l'État-pénitence, qui recherche des responsabilités pour tous les drames de la vie", a-t-il dit.

Père et fils maîtrisent leur cambrioleur

Un vendredi soir de mai, 23 h 30. Dans son appartement toulousain, un père de famille est troublé par «un bruit persistant». Son épouse dort déjà. Il pense qu'il s'agit de son fils de 17 ans et se lève pour lui demander de baisser le volume. «Je suis alors tombé sur un individu avec une cagoule. Il m'a bousculé», relate l'homme devant le tribunal correctionnel de Toulouse où son agresseur a été jugé en comparution immédiate. L'intrus, qui s'était introduit à l'aide d'un tournevis par une fenêtre donnant sur la terrasse, tente de fuir par où il est entré. «Il portait le sac de mon fils sur l'épaule. Je l'ai rattrapé.» Mais l'agresseur se défend avec son tournevis. Alerté par le vacarme, le fils surgit et prête main-forte à son père. Ils parviennent à plaquer le cambrioleur à terre et préviennent la police. Non sans mal : tous deux sont blessés, le malfaiteur aussi. «Vous étiez en légitime défense, explique à la victime le procureur Grellet, ça ne peut pas être retenu contre vous.» Le magistrat demande un an de prison ferme et un mandat d'arrêt contre le cambrioleur, un homme de 31 ans qui ne s'est pas présenté à l'audience. «Il pensait que le domicile était inoccupé et n'avait pas l'intention de se servir de son tournevis contre la victime», plaide la défense, Me Guy, pour cet homme qui n'a eu affaire à la justice qu'une fois il y a sept ans. Mais Me Collomb, pour la partie civile, note, outre les blessures causées (5 jours d'ITT pour le père de famille), l'important traumatisme qui a été occasionné par cette agression : «Depuis les faits, mon client doit prendre un traitement.» Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et a condamné le cambrioleur en fuite à un an de prison.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/31/2115266-pere-et-fils-maitrisent-leur-cambrioleur.html

samedi 30 mai 2015

Meurtre d'une commerçante à Nogent-le-Rotrou : 30 ans de réclusion pour l'accusé

Trente ans de réclusion criminelle... C'est la peine à laquelle à laquelle a été condamné vendredi l'accusé dans l'affaire du meurtre d'une commerçante de Nogent-le-Rotrou, dans l'Eure-et-Loir, en juin 2013.

Martine Tessier, 58 ans, propriétaire du café "Le Pont de Bois" à Nogent-le-Rotrou avait été retrouvée morte dans son lit, ligotée et bâillonnée. Quelques jours après, un voisin de la victime, par ailleurs client du bar, avait été arrêté par les enquêteurs. Malgré la découverte d'indices à son domicile (tickets de la Française des jeux, vêtements ensanglantés...), l'homme niera toute implication dans les faits.

Un suspect deux fois condamnés devant les assises​

L'accusé avait été condamné deux fois déjà par la cour d'assises pour des affaires d’enlèvement suivi de séquestration et de vols avec violence. Il a dix jours pour faire appel de la décision des assises d'Eure-et-Loir.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/centre/2015/05/29/meurtre-d-une-commercante-nogent-le-rotrou-30-ans-de-reclusion-pour-l-accuse-735167.html

Charente-Maritime : accusés de 27 cambriolages, ils clament leur innocence

Sept cambriolages pour la seule journée du 3 juin 2012 en sept lieux différents, de La Ronde à Arvert en passant par Saint-Ouen et Marennes. Plus quatre autres le 14 juillet suivant à Angoulins, Charron, Saint-Rogatien… Et d'autres encore, une quinzaine en tout, dans des habitations, des entrepôts, des garages
Ces stakhanovistes de la cambriole s'appellent Francky, 33 ans, et Michaël, 35 ans. Il leur est reproché pas moins de 27 vols au total, commis entre juin et septembre 2012, de jour comme de nuit. Le butin est très divers, ordinateurs, appareils photo, bijoux, argent, jusqu'à une collection de timbres estimée par son propriétaire à plus de 300 000 euros. Leurs victimes, curieusement, se recrutent pour beaucoup dans les métiers de la mer, ostréiculteurs, pêcheurs, mareyeurs, poissonniers… Sans doute est-il plus facile de repérer leurs habitudes et de savoir quand ils sont absents de leur domicile.
C'est d'ailleurs l'un d'eux qui a mis les gendarmes sur la piste du duo, inquiet d'avoir été suivi à plusieurs reprises par le même 4x4 lors de ses déplacements. De filatures en écoutes téléphoniques, de géolocalisation en perquisitions, la piste a abouti aux camps pour gens du voyage de Lagord et de Dompierre-sur-Mer. Des objets volés ont été retrouvés dans la caravane de l'ex-compagne de Francky. Michaël a été vu dans le véhicule volé qui servait aux cambriolages.

Pas de portable

Seulement, les deux hommes protestent comme de beaux diables. Ils n'ont rien, mais strictement rien, « à voir avec tout ça. » « Je n'ai pas de portable ! » s'exclame Francky. « J'étais sur des chantiers ! » se défend Mickaël qui, après une dizaine de condamnations pour vols se dit rangé des voitures : « Je travaille comme autoentrepreneur dans le bâtiment. »
Tous deux s'énervent. « Les gendarmes disent qu'ils ont filé les cambrioleurs dans leur voiture. Pourquoi ils ne les ont pas arrêtés alors ? Ils auraient vu que ce n'était pas nous. Et puis pourquoi on n'a pas été confrontés aux gens qui ont témoigné nous avoir vus ? »

« Quelles preuves ? »

Pour le procureur, Igor Souchu, la cause est entendue. L'enquête des gendarmes a établi « des faits, pas des suspicions », et il ne sert à rien « de nier l'évidence. » Ses réquisitions : 30 mois de prison ferme pour Francky (qui purge actuellement une autre peine) et un an, sans mandat de dépôt, pour Michaël.
« Certes, ils sont tout à fait capables de l'avoir fait, rétorque la défense, leur palmarès le démontre. Mais rien ne prouve qu'ils l'ont fait. Un casier judiciaire chargé ne suffit pas à établir la culpabilité. » Pas de flagrant délit, pas d'empreintes, pas de traces ADN, des témoignages évasifs, les enquêteurs ont suivi « leur idée préconçue », affirme Jean-Michel Balloteau, l'avocat de Francky. « S'ils les avaient interpellés sur le coup, oui ! Mais là il n'y a qu'imprécisions, incohérences, suppositions. »
Pendant une demi-heure, Me Balloteau s'est ingénié à instiller le doute. Non sans succès. Au terme d'un délibéré de deux heures - le temps de reprendre un par un les 27 dossiers -, le tribunal n'a retenu la culpabilité de Francky que sur sept cambriolages, et celle de Michaël que sur trois. 18 mois de prison ferme pour le premier, 5 mois pour le second.

http://www.sudouest.fr/2015/05/30/la-verite-si-je-mens-1936116-1391.php

Drôme : meurtre dans une truffière, condamné à 8 ans de prison

U n agriculteur de 37 ans, Laurent Rambaud, qui avait tué en 2010 un homme surpris dans une truffière à Grignan (Drôme), a été condamné vendredi par la cour d'assises de la Drôme à huit années de prison. 
La cour, qui a délibéré pendant 3 heures, a reconnu l'agriculteur coupable de meurtre, en délivrant toutefois une peine inférieure à celle réclamée par l'avocat général, Gilbert Emery, qui avait demandé 12 ans de réclusion. Estimant lors de son réquisitoire que l'accusé "avait conscience de ses actes", et jugeant qu'il y avait eu "une obsession de débusquer le (présumé) voleur de truffes, de l'attraper, de l'éliminer". Le verdict a été accueilli dans le calme par les proches de l'accusé et les parties civiles. "A partir du moment où Laurent Rambaud a tué par peur pour sa vie, la peine est à peu près correcte et normale", a réagi l'avocat de l'agriculteur, Me Alain Fort. Il a déclaré que son client "accepte la peine" et ne fera vraisemblablement pas appel. Selon Me Stéphane Simonin, avocat de la compagne de la victime et de leurs deux filles, le verdict est de nature à les "satisfaire" aussi puisque "la cour a validé la qualification de meurtre, alors que la défense s'acharnait à démontrer que c'étaient des violences volontaires sans intention de donner la mort". Si l'avocat général, Gilbert Emery, avait écarté la peine maximale (30 ans de réclusion) eu égard au passé de Laurent Rambaud, 37 ans, agriculteur, pompier volontaire et responsable syndical à l'existence jusque-là exempte de tout délit ou crime, il a tiré à boulets rouges sur la stratégie de la défense centrée sur la "peur" que l'accusé dit avoir ressenti au moment des faits. "Vous ne pouvez pas retenir la peur comme argument", l'accusé "avait conscience de ses actes"; il n'était pas "animé par une peur panique", a estimé l'avocat général, rappelant que Laurent Rambaud était armé "comme en guerre". "Il part en chasse pour 50 ou 200 euros" de truffes, a dit le magistrat.
Psychose
Laurent Rambaud était jugé depuis mardi à Valence pour avoir tué de deux tirs de fusil à pompe Ernest Pardo, 42 ans, le 20 décembre 2010 en pleine "psychose" des voleurs de "diamants noirs" dans la région. Prise pour un voleur, la victime avait été visée une seconde fois dans le dos alors qu'elle se relevait. "Je ne dis pas qu'Ernest Pardo était un saint, je m'en fiche, on n'a pas le droit de tuer un homme", a asséné Gilbert Emery. "Il n'y a pas eu de sommation de Rambaud qui tire à vue".  
"Je ne souhaite pas à M. Rambaud le bagne, mais je ne souhaite pas non plus l'impunité", avait plaidé avant Me Naceur Derbel, avocat de la fille de M. Pardo. "On nous assène l'angoisse, la peur, tout le monde a peur. On imagine un Roger Gicquel au J.T de TF1 dire +La Drôme a peur+; trêve de plaisanterie et d'enfumage !", avait ironisé l'avocat. Admettant que l'accusé "est un homme ordinaire qui a commis un acte extraordinaire", Me Stéphane Simonin, avocat de la compagne de la victime, avait aussi accusé Laurent Rambaud d'avoir "volé la peur", de s'être "emparé du concept de peur" alors que "c'est Ernest Pardo qui a dû avoir une peur bleue ce soir-là !". "Il ne va pas tirer pour tuer, il va tirer d'abord dans les jambes pour écarter le danger", avait plaidé Me Fort, rappelant que le deuxième tir était survenu une seconde après le premier, à cause, selon la défense, d'une "ombre" vue dans la main de la victime, prise pour une arme. Mais il n'y avait pas d'arme. Seulement une petite pioche
http://www.midilibre.fr/2015/05/29/drome-meurtre-dans-une-truffiere-condamne-a-8-ans-de-prison,1167903.php
 

vendredi 29 mai 2015

Outreau : Daniel Legrand continue de clamer son innocence

Daniel Legrand a réaffirmé vendredi son innocence des viols sur enfants dont il est accusé, après avoir été confronté aux "aveux" qu'il avait faits lors de l'instruction de l'affaire d'Outreau, avant de se rétracter. "C'est le ciel qui est tombé sur ma tête", s'est souvenu Daniel Legrand, un des treize acquittés d'Outreau (Pas-de-Calais), à propos de sa première garde à vue dans cette affaire, le 14 novembre 2001. Dix ans après son acquittement, il est jugé jusqu'au 5 juin à Rennes pour des faits qui auraient été commis lorsqu'il était mineur.
À l'époque, son nom, surgi dans l'instruction avec celui, homonyme, de son père, avait été confirmé au juge d'instruction par trois des accusés de viols sur les enfants Delay : leur mère Myriam Badaoui et un couple de voisins, tous trois déjà incarcérés. Confronté une première fois à eux, il réfute les accusations. Le jeune homme de 20 ans qu'il est alors perd pied en détention. Et Daniel Legrand fait soudainement, un mois plus tard, des "aveux" terribles et circonstanciés. Il s'accuse des viols qui lui étaient initialement reprochés puis ajoute dans un courrier au juge le récit du meurtre de petite fille dont il aurait été témoin.

"Je n'ai rien fait, c'est la vérité"

"Je comprenais pas pourquoi Mlle Grenon (une de ses accusatrices, NDLR) elle était libre alors qu'elle s'accusait (de viols) et moi j'étais en prison alors que j'étais innocent...", a expliqué Daniel Legrand, vendredi. "Comme je savais pas quoi dire, j'ai inventé." "C'est insoutenable ce que vous racontez (dans ces aveux, NDLR): il y a des détails qui sont presque indicibles", a souligné le président de la cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine, Philippe Dary. L'enquête ouverte à la suite de ces aveux a été close par un non-lieu en 2007 : aucune trace d'enfant disparu ni d'un corps.
Un peu plus de deux mois après ses "aveux", début 2002, Daniel Legrand a affirmé avoir menti et n'a plus jamais varié. Condamné pour agressions sexuelles en 2004 à Saint-Omer il a été acquitté en 2005 en appel à Paris, comme douze autres des accusés. Les quatre condamnés ont indiqué lors de ces procès qu'il était innocent et qu'ils ne le connaissaient pas. Et l'ont réaffirmé à Rennes mardi et mercredi. "Je suis complètement étranger à cette affaire, je n'ai rien fait, c'est la vérité", a une nouvelle fois déclaré vendredi Daniel Legrand.

http://www.lepoint.fr/justice/outreau-daniel-legrand-continue-de-clamer-son-innocence-29-05-2015-1932193_2386.php

Accusé du meurtre de sa femme, Ludovic Chabé joue son destin en appel

Un homme libre et terrorisé va prendre place dans le box des accusés du palais de justice de Beauvais, vendredi 29 mai.
Libre, car il n’a purgé qu’un mois et demi de détention après sa condamnation par la cour d’assises de la Somme en juin 2013 (après dix mois de détention provisoire subis en 2005) ; terrorisé, car malgré ses dénégations, il avait été condamné à 12 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme Françoise.
Chabé a une grosse tête de paysan buté. Ce natif du Pas-de-Calais rural est un taiseux, ce qui ne l’a pas toujours servi, ni pendant l’instruction, ni durant le procès.
Engagé dans les pompiers de Paris, « il est hyper-respectueux de l’autorité, y compris judiciaire », analyse son avocat Me Philippe Valent, qui estime que ce respect ne l’a pas toujours servi. Quand il eût fallu crier son innocence, Chabé a eu tendance à chuchoter…
Sa thèse, c’est qu’il a trouvé sa femme inconsciente, face sur le sol de leur pavillon d’Humbercourt, un village du canton de Doullens, alors qu’il rentrait d’une garde de 48 heures en région parisienne, peu après 10 heures, le vendredi 25 février 2005.
Il aurait soulevé puis reposé le corps et appelé les secours, totalement étranger à ce qui se révélera être un homicide : Françoise est morte étranglée par son propre foulard.

L’ADN joue contre lui

Ludovic Chabé, sauveteur émérite, ne prend pas la peine de dénouer le foulard, un geste pourtant basique. Cette abstention pèsera lourd lors du premier procès. « J’ai cru qu’elle était morte depuis longtemps », expliquera-t-il.
Sur le foulard, on ne trouve que trois ADN : celui de la victime, d’un secouriste local (qui l’a dénoué) et de Ludovic. Cette constatation l’accable, tout comme le fait que, de son propre aveu, il a déverrouillé la porte ce matin-là. Comment imaginer qu’un rôdeur criminel aurait pris la peine de refermer l’huis après son crime ?
Sur le mobile, le procès de 2013, bien plus qu’une instruction catastrophique, a démontré que le couple modèle n’allait pas si bien en 2005. Ludovic fréquentait des sites de rencontres et Françoise, la douce, l’effacée, avait pris un amant sur son lieu de travail, un grossiste en produits agricoles de Beaumetz-les-Loges (Pas-de-Calais).
Ah, l’amant ! Ce type pas très sympathique, menteur, fuyant, aurait fait un coupable idéal aux yeux de la défense, évidemment, mais aussi du parquet.
C’est presque à regret que la talentueuse Anne-Laure Sandretto l’a abandonné à sa mauvaise conscience après un interrogatoire serré, il y a deux ans.
L’autre point en faveur de l’accusé, c’est une enquête ni faite ni à faire, lors de laquelle on laisse laver à la javel la scène de crime, on égare un mégot de cigarette retrouvé à côté du cadavre, on altère les traces de sperme retrouvées sur la victime. Le reste fut à l’avenant, faisant dire au président Grévin, à propos de son confrère juge d’instruction : « Fort heureusement pour l’institution judiciaire, il est maintenant en retraite ».
http://www.courrier-picard.fr/region/accuse-du-meurtre-de-sa-femme-ludovic-chabe-joue-son-ia0b0n576376

Poursuivi pour excès de vitesse et alcoolémie, un avocat nancéien dépose plainte contre le parquet

Ambiance électrique mercredi, à la cour d’appel, où un banal dossier de conduite en état d’ébriété et d’excès de vitesse a pris davantage d’ampleur de par la profession du prévenu : avocat.
Nous sommes dans la nuit du 30 mai au 1er juin 2012. Le radar des CRS, postés près de l’A330, à Vandœuvre, à la sortie du Parc des expos, est formel : ce gros 4X4 qui part en direction d’Epinal vient de passer à 149 km/h, au lieu de 90. Le puissant véhicule prend la bretelle d’Houdemont, les policiers le perdent de vue puis le retrouvent quelques minutes plus tard, sur la station-service de l’hypermarché Cora. Le véhicule est alors arrêté et un homme fait posément le plein. L’éthylotest est positif, l’homme est emmené à la CRS de Champigneulles pour l’éthylomètre. Verdict : 1,28 gramme d’alcool dans le sang.
Pas de quoi faire les gros titres, a priori, sauf que l’homme, un avocat, conteste avoir conduit la voiture. La robe noire explique en effet qu’au sortir d’un dîner à la foire expo, en compagnie d’un ami, c’est ce dernier qui a conduit le 4x4, qu’après avoir stoppé la voiture sur la station-service, ce conducteur s’est éclipsé derrière un fourré pour satisfaire un besoin pressant et, pour cause de points en berne sur son permis, a préféré demeurer caché quand les policiers ont débarqué…
L’avocat n’a jamais voulu donner le nom de ce mystérieux chauffeur. « C’est un ami et un client. Je suis fils de déporté résistant et je ne veux rien dire sur lui ».
Le président, lui, est visiblement sceptique : « Vous auriez dit aux policiers que vous alliez perdre votre permis, que vous étiez foutu… ».
Pour tenter de confondre l’avocat, les forces de l’ordre ont demandé l’examen de la vidéo-surveillance de la station-service. Pas d’un grand secours… En effet, l’image n’est pas en plan fixe. On voit la voiture arriver et, un peu plus tard, notre avocat faire le plein. En fait, personne ne l’a vu au volant.

Les fadettes annulées

Pour vérifier l’existence de ce chauffeur qu’ils estiment imaginaire, les policiers iront jusqu’à obtenir à cinq reprises l’autorisation du parquet de demander les fadettes de l’avocat, c’est-à-dire les facturations détaillées de ses lignes téléphoniques. Or, la loi, pour ce faire, exige de recueillir – comme pour un journaliste d’ailleurs… – l’accord de l’intéressé. Et ce ne fut pas le cas.
En première instance, il y a deux ans (!), « en l’absence de preuves formelles », l’avocat avait été relaxé au bénéfice du doute. Et le tribunal avait annulé tous les PV concernant les fadettes. Mercredi, Cédric Laumosne a requis 1 mois avec sursis et 8 mois de suspension de permis. En ce qui concerne les fadettes, l’avocat général estime que « ce n’était pas l’avocat qui était visé. D’ailleurs, la loi ne permet pas à un avocat d’échapper à son activité privée de chauffard… ».
L’affaire a été mise en délibéré au 7 juillet. Me Matuszak, conseil de son confrère, a fustigé un « acharnement. Aucun policier n’a vu mon client conduire. On a voulu tout simplement se faire un avocat ! ». Concernant « l’obtention illicite des fadettes, une violation intentionnelle des droits de la défense », l’avocat rappelle qu’il s’agit d’un délit et demande à l’avocat général si des poursuites ont été engagées. La réponse est négative. « La doctrine de notre Garde des Sceaux est de ne pas intervenir dans les intentions de poursuite des parquets. Et le parquet général se met au diapason ».
« Pas de poursuites ? », tonne Me Matuszak. « Il y a vraiment deux poids deux mesures entre les avocats et les magistrats ». Et de déposer dans la foulée et sur le pupitre une plainte contre le parquet…
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2015/05/28/poursuivi-pour-exces-de-vitesse-et-alcoolemie-un-avocat-nanceien-depose-plainte-contre-le-parquet

jeudi 28 mai 2015

Affaire Bettencourt: prison ferme pour le gestionnaire de fortune et l’ex-confident, Woerth relaxé

Outreau : à la barre, la PJ de Lille revient sur l'enquête

Dès 2002, la police judiciaire de Lille avait conclu qu'il n'y avait dans le dossier Outreau ni meurtre, ni piste belge, ni réseau pédophile. L'ancien directeur d'enquête a témoigné jeudi au procès de Daniel Legrand, l'un des anciens acquittés de l'affaire, pour des accusations non encore jugées. Dans le rapport de synthèse de la PJ de Lille, "il y avait deux certitudes : le meurtre (d'une petite fille, des aveux sur lesquels Daniel Legrand fils reviendra rapidement, NDLR) n'existe pas et la piste belge de réseau pédophile et de trafic de cassettes (pédophiles) n'existe pas", a expliqué à la barre François-Xavier Masson, dont le service avait été chargé, en cours d'instruction, de participer à l'enquête.
Daniel Legrand et son père homonyme ont été impliqués à la suite de la retranscription, par l'assistante familiale de l'un des enfants victimes de viols, d'un surnom, "Dany Legrand", associé en outre à la Belgique. La mère de cet enfant, Myriam Badaoui, qui reconnaissait avoir violé ses fils avec son mari, avait ensuite corroboré le nom puis décrit, au juge d'instruction Fabrice Burgaud, ce "Legrand" comme un "patron de sex-shop", "chef de réseau" et propriétaire d'une maison où se déroulaient des viols pédophiles en Belgique.

"À mille lieues d'un dangereux pédophile"

Il y avait un "décalage entre l'image qui nous était donnée de propriétaire de sex-shop, d'une maison en Belgique, violant et abusant des enfants, dirigeant presque un réseau... et puis, sur le déroulé, de la garde à vue, c'est une image complètement différente que nous avons, quelqu'un qui est extrêmement simple, à mille lieues d'un dangereux pédophile international", a indiqué François-Xavier Masson. "On a parole contre parole, pas d'indice matériel", a-t-il ajouté. "Il s'agissait de faire le tri dans ce que disaient les enfants, dans ce que corroboraient les adultes, déceler le vrai du faux en l'absence d'éléments matériels, puisque c'est la grande difficulté dans les affaires de pédophilie."
"Lorsque l'épisode (de l'aveu, NDLR) du meurtre a eu lieu, c'était un basculement", a souligné François-Xavier Masson. "Je me souviens avoir eu cette réflexion : ou ce meurtre est vrai, et l'affaire Outreau tient, ou il n'est pas vrai, et ça s'effondre." "Notre grand drame à nous (son service d'alors à la PJ de Lille), c'est que nous n'avons jamais eu en face de nous Myriam Badaoui et les principaux accusateurs (entendus directement par le juge d'instruction)", a-t-il encore déclaré.
http://www.lepoint.fr/justice/outreau-a-la-barre-la-pj-de-lille-revient-sur-l-enquete-28-05-2015-1931790_2386.php

Jugé aux assises à Nice, l'ex-douanier victime d'un "complot"?

Depuis mardi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, Lanouar Ben Mohamed a contesté les dépositions de policiers et les rapports d'experts, pris à partie un éminent toxicologue et un professeur réputé de médecine légale.
>> RELIRE. Assises: l'ex-douanier a-t-il tué sa compagne parce qu'elle voulait le quitter?
"Durant l'instruction", complète jeudi matin le président Thierry Fusina, "il a mis en cause les laboratoires pharmaceutiques, déposé plainte contre l'un de ses avocats".
L'ancien douanier, qui invoque implicitement la thèse du complot, est-il paranoïaque? "Il s'enferme peut-être dans un mécanisme de défense le protègeant de l'insoutenable (la trentaine de coups de couteau qu'il a portée à sa compagne)", répond à la barre le docteur Saget.
Ce psychiatre note une "personnalité rigide et narcissique, n'exprimant aucun regret envers la victime".
Contrairement à ce que prétend l'accusé, l'expert ne croit pas que la prise de Lexomil -"à une posologie restant dans la norme"- ait pu provoquer le crime.
>> RELIRE. Assises à Nice: "Le Lexomil, ce monstre qui m'a rendu fou"
"Après les faits", souligne le docteur Saget, "Ben Mohamed n'était ni prostré ni agoraphobe. Il était suffisamment lucide pour prendre en charge sa fille puis se rendre au commissariat".
"Dans cette affaire, c'est lui la victime", complète le psychologue Danny Borgogno en décrivant "un homme d'intelligence normale moyenne, sans aucune critique envers son comportement", une "personnalité mal construite et égocentrée qui a sans doute jugée insupportable d'être congédiée (par la victime)".
http://www.nicematin.com/nice/juge-aux-assises-a-nice-lex-douanier-victime-dun-complot.2230658.html

Procès Outreau : Daniel Legrand est content d'entendre la vérité


Procès Outreau : Daniel Legrand est content d... par leparisien

mercredi 27 mai 2015

Outreau : Myriam Badaoui ne connaît Daniel Legrand «ni d'Ève ni d'Adam»

Comme elle l'avait fait lors du procès de Paris, en 2005, Myriam Badaoui est venue hier à Rennes disculper Daniel Legrand, jugé pour la troisième fois dans l'affaire d'Outreau. Méconnaissable - elle a perdu au moins 20 kg - , les cheveux serrés dans un foulard beige, la mère de Chérif, Dimitri et Jonathan Delay, parties civiles, a clairement affirmé que l'accusé était innocent: «Ce jeune homme, je le connais ni d'Eve ni d'Adam. On lui a retiré sa jeunesse à cause de mensonges, surtout des miens». Contrairement à la plupart des 17 accusés renvoyés devant les assises - treize seront acquittés -, Daniel Legrand n'avait, en effet, jamais été désigné par les enfants qu'il lui est reproché d'avoir violés.
Selon Mme Badaoui, dont le propos se noie souvent dans un torrent de larmes, tous les faits criminels qu'elle avait relatés en mettant en cause Daniel Legrand et feu son père, qui portait le même prénom, sont issus de son imagination. Un exemple: «Le père m'enc... pendant que le fils tenait le sex-shop» de la rue des Religieuses anglaises, à Boulogne-sur-Mer. L'établissement existe, puisque le mari de Mme Badaoui en était l'un des meilleurs clients; mais le malheureux Daniel Legrand père, métallier qui se tuait au travail, n'en a jamais été le propriétaire, pas plus que son fils, âgé de 15 ans à l'époque où la scène se serait produite, n'y fut jamais employé.

Il ressort de la longue audition de la mère indigne de la Tour du Renard que ses relations avec le juge Burgaud, tout au long de l'instruction, étaient fortement dévoyées. Cette femme, dont la vie est d'une tristesse à pleurer, avait eu, pour la première fois, l'impression que quelqu'un s'intéressait à elle. Du coup, poursuit-elle, elle disait au magistrat ce qu'il voulait entendre. Sinon, il n'était «pas content» et «tapait du poing» sur la table: «Je repartais dans mes délires», dit-elle. Comprendre: elle rectifiait ses déclarations pour les faire coller avec ce que le magistrat avait déjà collecté, auprès de ses enfants notamment, dont elle avait la hantise qu'ils puissent être traités de menteurs.«J'ai menti, je m'excuse auprès de Daniel Legrand, auprès de tout le monde, auprès de mes enfants, pleurniche le témoin. Mais je veux plus mentir pour faire plaisir. Le juge, il m'a bouffé ma vie».
Jonathan demande à parler à sa mère. Il se place face à elle, qui fut condamnée pour l'avoir violé avec son père. Bouleversé, les poings serrés au fond de ses poches, la gorge nouée, il aspire de petites goulées de l'air surchauffé du prétoire pour ralentir son coeur dont on devine qu'il bat la chamade. Comme mardi à son père, il demande à sa mère si elle maintient qu'il n'y avait que quatre adultes violeurs (ses parents et un couple de voisins), quatre enfants victimes (Chérif, Dimitri, Jonathan et leur frère Dylan, qui ne s'est pas constitué partie civile), que les viols n'étaient pas filmés. Myriam Badaoui confirme en sanglotant. Le jeune homme ne l'exhorte pas à livrer les noms d'autres coupables, bien qu'il pense qu'il y en a: il reprend calmement sa place.

Un peu plus tard, Me Frank Berton, l'un des avocats de Daniel Legrand, presse le témoin: «C'est Jonathan qui dit la vérité ou c'est vous? Que pouvez-vous lui dire?»
Myriam Badaoui, à son tour, prend sa respiration. D'un trait, elle lâche: «J'ai beaucoup menti, beaucoup détruit. J'étais dégoûtée de ma vie. Avec M. Burgaud, j'étais devenue quelqu'un. Mais on construit pas sa vie sur des mensonges, car ils vous rattrapent toujours. J'espère du fond du coeur, Jonathan, qu'un jour, mon fils - car tu restes mon fils même si pour toi je ne suis plus ta mère -, j'espère, mon garçon, qu'un jour tu comprendras que le mensonge détruit, et qu'il ne construit pas».
À cet instant on s'interroge sur la nature de ce procès d'un homme, Daniel Legrand, acquitté comme majeur et rejugé pour la même chose en tant que mineur, alors que l'arrêt de renvoi ne précise pas pour quels faits précis il comparaît. Cela ressemble davantage, finalement, à une sorte de thérapie familiale publique polluée par un maigre troupeau de révisionnistes judiciaires, adeptes obsessionnels du grand complot pédocriminel. Une thérapie où seraient conviés Daniel Legrand, témoins, presse et public. Il n'est pas certain que la cour d'assises soit le lieu le plus adapté pour ce genre de catharsis.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/27/01016-20150527ARTFIG00204-myriam-badaoui-ne-connait-daniel-legrand-ni-d-ve-ni-d-adam.php

Décès d'un patient : un an d'interdiction d'exercer requis contre le chirurgien

Jean-Noël Borowezyk était venu pour une infection urinaire. Mais l'ex-boxeur montalbanais de 47 ans n'est jamais rentré à la maison. Il est décédé en septembre 2010 des suites d'une intervention chirurgicale à la clinique du Pont de Chaume de Montauban. Le chirurgien qui l'a opéré comparaissait hier pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de la même ville (lire aussi notre édition d'hier).
Le ministère public a requis dix-huit mois de prison avec sursis à son encontre, ainsi qu'un an d'interdiction d'exercer. Au terme de près de trois heures d'audience, le jugement a été mis en délibéré au 30 juin.
Le Dr Laurent Goldblatt était donc jugé pour avoir commis un «mauvais geste opératoire» après l'ablation d'un rein. En agrafant par erreur deux artères, le praticien a provoqué une nécrose d'organes vitaux. Elle a été fatale au patient qui a succombé après deux jours d'agonie.

Faute selon le tribunal, «accident inhérent» pour la défense

Dans son échange avec le président du tribunal, l'urologue admet cette seule erreur technique avec les agrafes. En revanche, il réfute toutes les autres accusations. A commencer par le diagnostic qu'il a posé : «Il est plus facile d'enlever un rein que de le réparer», assure-t-il. Le chirurgien a justifié ensuite le fait de ne pas s'être déplacé au chevet du patient qui commençait à souffrir le martyre dans son lit. «Pour moi, l'intervention s'était déroulée sans problème. Une autre équipe médicale était chargée du suivi.» Pas question non plus de laisser planer un doute sur sa compétence à pratiquer ce type d'intervention. «Ici, on est à Montauban. Il y a des choses qu'on ne fait pas tout le temps dans la vie. Ce n'est pas pour cela qu'on ne doit pas se sentir en capacité de les faire.»
Très combatif à la barre du tribunal, le prévenu s'est adressé aussi à la famille. «J'ai toujours agi avec beaucoup d'honnêteté et de professionnalisme. Je n'ai pas agi par négligence» a-t-il dit aux trois enfants et aux sœurs. Pour la défense, Me François Musset a plaidé pour un «authentique spécialiste. On n'a pas à faire à un débutant. C'est un accident. Une cause rare, mais inhérente à ce type d'intervention.»
Bien évidemment, les avocats des parties civiles, Me Courtois pour les enfants et Me Frédérique Turelle-Bayol pour les sœurs sont sur un tout autre registre. «Il n'y avait aucune urgence à pratiquer cette ablation qui a été décidée au dernier moment. Peut-on parler, dans ces conditions, de consentement ?» 15 000 € seront demandés pour chacune des deux sœurs, ainsi que 35 000 € pour chacun des trois enfants et 80 000 € au titre des souffrances endurées et morales. La Caisse d'assurance maladie s'était également portée partie civile pour un montant avoisinant les 6 000 €.
De son côté, le représentant du parquet a estimé qu'il avait eu «faute», tout en s'appuyant sur les rapports d'expertise. «Une succession même de fautes, d'imprudence et négligence», a-t-il poursuivi avant de requérir dix-huit mois de prison avec sursis et un an d'interdiction d'exercer contre le chirurgien. La famille qui se bat depuis cinq ans pour que ce procès ait lieu va maintenant attendre le verdict qui sera prononcé le 30 juin.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/27/2112619-un-an-d-interdiction-d-exercer-requis-contre-le-chirurgien.html

Nouveau procès Outreau : Myriam Badaoui disculpe à son tour Daniel Legrand

Myriam Badaoui, mère de quatre garçons violés par elle et son ex-mari Thierry Delay, dont le calvaire est à l'origine de l'affaire Outreau, a disculpé Daniel Legrand, un des acquittés d'Outreau mercredi.
Le témoignage de Myriam Badaoui à la cours d'assises de Rennes était très attendu. Après son ex-mari Thierry Delay, elle a à son tour disculpé, ce mercredi matin, Daniel Legrand, poursuivi pour des accusations encore non jugées de viols qu'il aurait commis lorsqu'il était mineur.
"Ce jeune-là, je le connais ni d'Eve ni d'Adam, on l'a retiré de son enfance à cause de mes mensonges... pas que les miens mais surtout les miens", a déclaré Mme Badaoui en pleurant dès le début de son témoignage. "Ce jeune homme n'a rien demandé à personne je lui ai brisé sa vie, c'est tout ce que j'ai à dire".
Arrivée au tribunal la tête dissimulée sous une couverture peu avant 9h, elle avait immédiatement été conduite au local des témoins avant d'être conduite à la barre à la reprise de l'audience. Très amincie par rapport à son apparence au moment des procès, elle portait en entrant deux capuches l'une sur l'autre et n'a accepté d'en baisser qu'une seule pour témoigner.
La "reine Myriam" ne souhaitait pas être filmée ni photographiée
Dès mardi, celle qui avait été surnommée la "reine Myriam" tant ses déclarations avaient pesé sur les deux mois d'audience du premier procès "Outreau" à Saint-Omer en 2004, avait fait savoir, via le parquet général de Rennes, qu'elle ne souhaitait être, ni filmée ni photographiée.
Condamnée en 2004 à 15 ans de réclusion criminelle pour les viols de ses fils, elle a été libérée en 2011 après avoir purgé les deux-tiers de sa peine. Mardi, son ex-mari Thierry Delay, condamné à vingt de réclusion pour les viols de ses enfants, a disculpé Daniel Legrand de ces crimes lors d'un témoignage par vidéoconférence, alors que deux de ses fils partie civiles, Chérif et Jonathan, affirment que M. Legrand faisait partie de leurs agresseurs lorsqu'il était mineur.
En 2004 puis 2005, Mme Badaoui avait déjà disculpé Daniel Legrand et son père.
 

mardi 26 mai 2015

Meurtre dans une truffière en 2010: la peur pour seul mobile

La peur. Le mot est revenu tel un leitmotiv au premier jour du procès d'un agriculteur devant les assises de la Drôme, pour tenter de justifier le meurtre, fin 2010 à Grignan, d'un homme surpris dans sa truffière.
"J'ai commis un acte irréparable. On a beau avoir un fusil, on est mort de trouille. J'ai beau connaître mes parcelles et le moindre arbre par coeur, quand il fait nuit on est en terrain hostile", confie l'accusé, Laurent Rambaud, 37 ans, veste sombre, chemise et jeans bleus.
"On" c'est lui, l'agriculteur hyperactif à l'époque des faits. A Grignan, où sa famille est une des plus anciennes et respectées, il fait dans la lavande, les vignes, les céréales et les truffes. Il est aussi président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme, pompier volontaire, membre de la Chambre d'agriculture et d'associations locales, décrit comme "un bon fils, un bon père et un bon mari" par l'enquêteur de personnalité.
Des témoins ne tarissent pas d'éloges, comme l'expert-psychiatre, Renée-Hélène Bellon, qui rencontre l'accusé trois semaines après les faits. "Il vivait dans la peur de rencontrer ces personnes (des voleurs de truffes, ndlr). Ce n'est pas quelqu'un d'impulsif ou d'instable, c'est quelqu'un qui réagit", affirme Mme Bellon.
Sa vie bascule le soir du 20 décembre 2010, quelques jours avant les fêtes et en pleine "psychose" au pays des "diamants noirs", qui se négocient entre 800 et 1.000 euros le kilo. Vers 18H00, alors que la nuit est tombée, il sort, armé d'un fusil à pompe, vérifier si personne ne vole dans sa truffière.

- 'J'ai pensé qu'il était armé, j'ai tiré' -

Après avoir traversé plusieurs parcelles, il surprend un homme accompagné d'un chien et qui tient dans une main ce qui s'avérera finalement une petite pioche. Le prenant pour un voleur, Laurent Rambaud ouvre le feu à une quinzaine de mètres de distance.
Puis tire un second coup. La victime s'était relevée avant de s'écrouler morte quelques mètres plus loin. Elle sera vite identifiée: Ernest Pardo, 43 ans, brancardier à l'hôpital de Montélimar et très connu localement comme chercheur de truffes chevronné.
"J'ai pensé qu'il était armé, j'ai tiré le premier", dira-t-il à la psychologue clinicienne Catherine Benoît-Gervais. Pour elle, l'accusé a pu avoir une "hallucination" et voir une arme, dans ce contexte de peur, de vols subis depuis plusieurs années, sans compter la fois où, selon ses dires, on tenta de lui foncer dessus en voiture.
"Quand on a peur, on a deux types de réactions. Soit on est enfermé et paralysé, soit on essaie de la dépasser en allant à sa rencontre", explique la psychologue. Et de conclure que Laurent Rambaud, pas pompier par hasard, a choisi la deuxième option.
Une thèse qui ne sied pas aux avocats de la partie civile ni à l'avocat général Gilbert Emery, pour qui la "peur" aurait dû le retenir.
Appelé à la barre, Bruno Durieux, maire de Grignan depuis 20 ans, vante d'un ton affable les mérites de la famille Rambaud, "attachée aux valeurs d'honnêteté et très engagée dans la vie du village".
Il évoque aussi deux graves agressions survenues deux à trois ans avant le drame. Chez un couple de Belges, violemment séquestrés pour leurs truffes. Puis chez des agriculteurs braqués par trois personnes encagoulées. Le propriétaire réussira à les mettre en fuite en sortant son fusil, non chargé.
"Depuis cinq à huit ans, il y a avait une nette aggravation des vols, qui devenaient plus fréquents, avec des méthodes de professionnels", relate l'élu, même si "ce n'était pas Chicago".
"J'ai des vestes sombres et des souliers maquillés. Ma mère porte une bombe lacrymogène quand elle part truffer", confie l'accusé.
Lors de sa détention provisoire, il s'était "auto-puni" en refusant les promenades ou de faire du sport, raconte son avocat, Me Alain Fort. Embauché pour passer le balai en prison, il gagnait 200 euros par mois, un pécule qu'il a voulu reverser intégralement aux trois enfants de sa victime, sans succès.
Verdict vendredi.

http://www.lepoint.fr/societe/meurtre-dans-une-truffiere-en-2010-la-peur-pour-seul-mobile-26-05-2015-1931309_23.php

Outreau: Thierry Delay disculpe Daniel Legrand

« Je ne connais pas Daniel Legrand. Il n’était pas présent lors des viols ». Entendu par visioconférence depuis la prison où il est incarcéré, Thierry Delay a livré sa version des faits dans l’affaire d’Outreau mardi après-midi devant la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine. Un témoignage attendu qui disculpe Daniel Legrand fils, jugé depuis la semaine dernière pour des faits de viols et d’agressions sexuelles qu’il aurait commis sur les enfants Delay alors qu’il était mineur. 
Très souffrant et peu loquace lors de son audition, Thierry Delay, condamné à 20 ans de réclusion criminelle en 2001, a affirmé qu’il « ne connaissait pas Daniel Legrand » avant les faits qu’on lui reproche. La semaine dernière, les victimes Jonathan et Chérif Delay avaient pourtant maintenu leurs accusations à l’encontre du prévenu, assurant qu’il « était là » lors des viols qu’ils ont subis au domicile familial. « Non, il n’y avait personne d’autre présent sauf ma femme Myriam Badaoui et le couple de voisins », a assuré Thierry Delay, citant nommément Aurélie Grenon et David Delplanque, également condamnés dans l’affaire d’Outreau. 
Les enfants Delay maintiennent leurs accusations
Des propos durs à entendre pour Jonathan et Chérif Delay, qui ont demandé au président d’audience de s’entretenir avec leur père par visioconférence. « Tu es dans mes cauchemars mais je n’ai plus peur de toi. Tu me fais pitié, tu n’es qu’une merdre aujourd’hui », lui a balancé Chérif Delay, également incarcéré pour des faits de violence. Jonathan Delay a quant à lui demandé posément à son père s’il y avait d’autres adultes présents lors des viols et si ces viols étaient filmés. « Non », lui a répondu laconiquement Thierry Delay.
« Et pourquoi tu as commis toutes ses choses ? », lui demande Jonathan. « Je n’avais pas toute ma tête. Je n’étais pas dans mon état normal », a indiqué Thierry Delay, qui avait reconnu un peu plus tôt « une perversion pour ses enfants ». « On était tous les deux d’accord avec ma femme pour violer les enfants, c’est à cause de l’alcool », a-t-il brièvement expliqué. Des viols qui avaient lieu « trois à quatre fois par semaine de 1995 à 2000 », a rappelé le président d’audience. 
Myriam Badaoui attendue à la barre mercredi
Thierry Delay a en revanche réfuté les viols et agressions sexuelles commis sur huit autres enfants pour lesquels il a également été condamné en 2004 à Saint-Omer. « Je n’ai violé que mes enfants. Mais je n’ai pas fait appel pour les autres, j’ai gardé la condamnation pour moi », a indiqué Thierry Delay.
Mercredi matin, c’est son épouse Myriam Badoui qui sera entendue par la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine. Une femme décrite comme « un peu mythomane » par son mari. Ayant purgé les deux tiers des quinze ans d’incarcération auxquels elle avait été condamnée, elle est libre depuis 2011. « J’espère qu’elle va dire la vérité comme Thierry Delay mais il faut s’attendre à tout avec elle », a réagi un Daniel Legrand « plus serein » à l’issue de l’audience.

http://www.20minutes.fr/rennes/1616395-20150526-outreau-thierry-delay-disculpe-daniel-legrand

Procès d’Outreau: Une partie civile «pas en état d’affronter la cour» ne se présente pas au tribunal

Son témoignage était très attendu mais Dimitri Delay, un des enfants de Myriam Badaoui et partie civile dans le troisième procès Outreau, ne s’est pas présenté au tribunal ce mardi. Entendu dans le procès de Daniel Legrand, un des acquittés d’Outreau, Dimitri Delay ne serait «pas en état d’affronter la cour», a déclaré son avocat.
La journée sera marquée par le témoignage en visioconférence de Thierry Delay, condamné à 20 ans de réclusion pour les viols de ses quatre fils. Myriam Badaoui témoignera ce mercredi.
http://www.20minutes.fr/societe/1615739-20150526-proces-outreau-partie-civile-etat-affronter-cour-presente-tribunal

Ouverture du procès du meurtre de la truffière de Grignan

Le procès d'un agriculteur de 37 ans accusé d'avoir abattu avec un fusil à pompe un homme surpris dans sa truffière, quelques jours avant Noël 2010, sur fond de "guerre des diamants noirs", a débuté aujourd'hui devant les assises à Valence (Drôme).

Jugé pour "meurtre", après avoir été initialement mis en examen pour "assassinat", Laurent Rambaud encourt 30 ans de prison. Le verdict est attendu vendredi.

"C'est un homme qui s'est senti en danger la nuit dans une truffière. Il a eu peur", a avancé son avocat, Me Alain Fort, avant l'ouverture.

Le drame était survenu à Grignan (Drôme), le 20 décembre 2010, à une période de vives tensions entre voleurs de truffes et producteurs de ce tubercule de luxe, qui se négocie entre 800 et 1.000 euros le kilo au moment des fêtes.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/05/26/97001-20150526FILWWW00077-ouverture-du-proces-du-meurtre-de-la-truffiere-de-grignan.php

Faites Entrer L'accusé : Robert Greiner, Le Pompier Criminel

Le procès d'une tragique erreur médicale

«Pour ses trois orphelins (Alex, Mathoé et Ludovic respectivement aujourd'hui âgés de 13, 16 et 24 ans), il faut que la vérité éclate» lâche, sans complaisance et encore tourmentée par la disparition de son frère, Sylvie Borowezyk qui se bat depuis le 13 septembre 2010 avec son avocate Frédérique Turella-Bayol pour que les «erreurs médicales qui ont mené au décès de Jean-Noël soient reconnues et que ce praticien qui exerce toujours à Montauban soit, enfin, rayé de l'ordre des médecins (1).» Le tribunal correctionnel examine aujourd'hui les faits.
Une affaire où l'urologue montalbanais qui a été mis en examen par la juge d'instruction Florence Bru pour homicide involontaire et qui s'est attaché les services d'un cabinet d'avocats lyonnais spécialisés dans le domaine de la santé, risque gros. Lancée seulement trois jours après le décès du quadragénaire, l'instruction judiciaire a, en effet, confirmé après l'exhumation du corps et une série d'expertises et de contre-expertises médicales que le chirurgien aurait bien commis des erreurs et des négligences manifestes lors de cette opération et lors du suivi post-opératoire ayant causé la mort de Jean-Noël Borowezyk, trois jours après son opération.

Entré pour une cœlioscopie sur sa vessie, il ressort avec un rein en moins

Hospitalisé le 9 septembre 2010 à la clinique du Pont-de-Chaume pour un problème urinaire, le Montalbanais de 47 ans qui devait subir une cœlioscopie à cet endroit, se retrouvait finalement au bloc pour une opération bien plus lourde : une néphrectomie, c'est-à-dire l'ablation de l'un de ses reins. Une décision pour le moins «discutable» selon les propres termes des inspecteurs diligentée par l'Agence régionale de santé (ARS) pour faire la lumière sur ce décès que le patient ne souffrait d'aucune «maladie pathologique, ni infection urinaire». L'instruction judiciaire mettre aussi en doute le savoir-faire du chirugien pour ce type précis d'opération. «Mon frère était sourd depuis sa naissance, je suis certaine qu'il n'a pas compris ce qui se passait» assure Sylvie qui va jusqu'à contester que l'information médicale sur l'ablation du rein ait été donnée à son frère. Aux choix «contestables» de l'opération et au manque d'expérience du chirurgien, c'est une lourde erreur médicale qui serait à l'origine de la mort de l'ancien boxeur montalbanais. «Le professeur Chauffour qui a opéré en dernier mon frère et en urgence à Rangueil, a confirmé que ce chirurgien avait agrafé (2) par erreur après la néphrectomie, l'artère intestinale et celle du foie» relate Sylvie Borowezyk. Une grave erreur médicale qui a provoqué en trois jours la nécrose de ces organes vitaux de façon irréversible et qui n'a pas permis au ponte de la chirurgie vasculaire de Rangueil de sauver Jean-Noël Borowezyk.
(1) Le Dr Glodblatt a déjà fait l'objet d'une sanction disciplinaire, ce dernier ayant été suspendu du tableau de l'ordre des médecins durant deux mois en 2013. Il est utile de rappeler que toute personne est présumée innocente tant qu'elle n'a pas été reconnue coupable par un tribunal.

«Il y a une erreur mais cela constitue-t-il un délit pénal ?»

Joint, l'avocat de Laurent Goldblatt, Me François Musset, un spécialiste de ce genre de questions, tenait d'emblée à disculper son client tant sur les «négligences post-opératoires» que sur «la discussion du choix de l'opération». «Après son intervention, le Dr Goldblatt n'était pas en service le week-end, c'était au chirurgien de garde d'assurer le suivi. Mon client a été d'ailleurs totalement mis hors de cause par le conseil de discipline sur cette partie. Il n'en a pas non plus critiquable sur sa décision de réaliser une néphrectomie. Cette opération était nécessaire l'un des experts l'a confirmé.»
Questionné sur l'erreur chirurgicale commise pendant l'opération, Me Musset n'entend pas défausser la responsabilité de son client tout en n'omettant pas qu'il faudra rappeler le contexte. «Le geste opératoire qui a mené par la suite à la nécrose des organes, est une erreur technique. Reste à savoir si dans ce contexte n'importe quelle faute vaut des poursuites pénales?» s'interroge l'avocat lyonnais qui rappelle que «la médecine n'est pas une science exacte.»

JURA. Assises : accusé d’assassinat et de tentative, un Jurassien encourt la perpétuité

Ce dramatique fait divers a ému tout le département, en juin 2012. Le vendredi 8, au matin, deux jeunes sœurs de Foncine-le-Haut avaient été retrouvées blessées par balle, devant une maison de Molain (canton de Poligny). Sarah Vanotti, 17 ans, est décédée sur place. Deborah, 20 ans, grièvement blessée, a survécu. Son ex-compagnon, son ancien moniteur d’auto-école, chez qui elle était venue récupérer des affaires, a été arrêté dans la matinée, au Vernois. Mis en examen pour meurtre, il est jugé cette semaine devant la cour d’assises du Jura pour assassinat et tentative.
L’instruction ayant conclu à une certaine préméditation présumée, Lionel Billey encourt la peine maximale : la réclusion à perpétuité, avec une peine de sûreté de 18 ans. Les débats vont durer trois jours, du mardi 26 au jeudi 28 mai devant la cour d’assises du Jura, ouverte au palais de justice de Lons-le-Saunier.
Les débats sont ouverts au public à partir de 9 heures.

lundi 25 mai 2015

Outreau: Les parents à l’origine du scandale vont devoir s’expliquer

Quinze après les faits, le cauchemar d’Outreau a refait surface la semaine dernière devant la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine. Sur le banc des accusés, Daniel Legrand, 33 ans, qui avait été acquitté dans cette affaire en 2004 à Saint-Omer puis en 2005 à Paris. Il comparaît cette fois pour des viols sur les enfants Delay qu’il aurait commis quand il était mineur.
Après une pause de trois jours, le troisième procès d’Outreau va reprendre ce mardi matin avec l’audition de Dimitri Delay, partie civile dans cette affaire, qui avait été le premier à dénoncer des abus sexuels dans sa famille. Condamné lors du premier procès à vingt ans de prison, Thierry Delay, le père des victimes, sera lui entendu en visioconférence de la prison où il est incarcéré un peu plus tard dans l’après-midi.
Le lendemain, c’est la mère, Myriam Badaoui, dont les déclarations changeantes ont autant contribué à l’édification de l’instruction d’Outreau qu’à son effondrement, qui doit venir témoigner en personne. Ayant purgé les deux tiers des quinze ans d’incarcération auxquels elle avait été condamnée, elle est libre depuis 2011.

Des souvenirs, mais pas d’accusations franches

Durant la première semaine d’audience, très éprouvante pour toutes les parties, Jonathan et Chérif Delay ont maintenu leurs accusations face à Daniel Legrand, indiquant tour à tour, et ce pour la première fois, qu’il « était là » lors des agressions sexuelles dont ils ont été victimes dans le domicile familial d’Outreau. Des souvenirs diffus, mais pas beaucoup plus de détails livrés à la cour par les deux fils Delay. « J’ai certaines images où je le vois chez mes parents », s’est contenté d’expliquer Jonathan Delay, entendu mercredi.
Plus troublant encore dans ce procès, Chérif Delay a également expliqué jeudi se souvenir « de plusieurs scènes » où le fils Legrand était victime, comme lui et ses frères, d’agressions sexuelles organisées par Thierry Delay, condamnée à vingt ans de prison dans cette affaire.
Très attendue vendredi, l’audition du juge Burgaud, qui avait mené l’instruction du dossier au milieu des années 2000, n’a pas permis d’en savoir davantage sur les faits précis qui sont reprochés à Daniel Legrand. Sous le feu des questions concernant les failles de son instruction, le juge n’a exprimé au cours des quatre heures d’audition par visioconférence aucun regret, concédant juste que « certains éléments auraient pu être améliorés ».

http://www.20minutes.fr/rennes/1615347-20150525-outreau-parents-origine-scandale-vont-devoir-expliquer

Trois Marseillais devant les Assises du Calvados pour un braquage sanglant

Trois jeunes Marseillais comparaissent ce mardi devant les Assises du Calvados (Normandie). Ils sont accusés d'avoir braqué un antiquaire de Caen et de l'avoir grièvement blessé au pistolet mitrailleur en avril 2012. 
L'antiquaire de Caen est en train de fermer sa boutique ce 17 avril 2012 quand deux hommes le surprennent et le menacent avec une arme. Ils lui dérobent un sac contenant des bijoux et prennent la fuite en scooter. L'antiquaire les pourchasse, relatent nos confrères de Normandie Actu. Il les fait tomber de leur deux-roues. C'est là qu'un des deux malfaiteurs tire au pistolet mitrailleur UZI sur le commerçant d'une cinquantaine d'années. L'antiquaire sera grièvement blessé de quatre balles au niveau des cuisses. Les deux braqueurs prennent alors la fuite à bord d'une voiture conduite par un complice.

Evasion à l'échelle

La piste des enquêteurs les conduits rapidement à Marseille. C'est dans la cité phocéenne que le scooter qui a servi au braquage a été volé. La Bac de Marseille va interpeller un des suspects la semaine suivante lors d'un contrôle d'identité à Marseille. Placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Caen, il parvient à s'évader cinq mois plus tard grâce à une échelle télescopique jetée par des complices. Il est interpellé 3 mois plus tard dans une ville des Bouches-du-Rhône. Pour cette évasion, il est condamné à 5 ans de prison en novembre 2013. Ses deux complices du braquage seront interpellés quelques temps plus tard.

Quatre jours de procès

Les trois hommes sont jugés devant les Assises du Calvados du mardi 26 mai au vendredi 29 mai pour "vol et violences avec armes". Les jurés devront déterminer les responsabilités de chacun dans ce sanglant braquage.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes/2015/05/25/trois-marseillais-devant-les-assises-du-calvados-pour-un-braquage-sanglant-731583.html

Drôme : un trufficulteur jugé pour le meurtre d'un voleur de truffes

Armé d'un fusil à pompe, il avait tiré deux fois sur un homme surpris dans sa truffière, quelques jours avant Noël 2010, sur fond de «guerre des diamants noirs» : un agriculteur de 37 ans comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises de la Drôme.
Mis en examen dans un premier temps pour «assassinat», Laurent Rambaud, qui a effectué 12 mois de détention provisoire, sera finalement jugé pour «meurtre», l'instruction n'ayant pas retenu la préméditation. Il encourt 30 ans de réclusion.
Le drame était survenu à Grignan (Drôme), le 20 décembre 2010, à une période de vives tensions entre voleurs de truffes et producteurs de ce tubercule de luxe, qui se négocie entre 800 et 1 000 euros le kilo au moment des fêtes.
Se plaignant de vols à répétition, Laurent Rambaud, alors président des Jeunes agriculteurs de la Drôme, pompier volontaire, agriculteur et exploitant de truffières, avait décidé ce soir-là de se rendre sur le terrain familial, armé d'un fusil chargé de deux cartouches.
Après avoir traversé plusieurs parcelles, il avait surpris un homme tenant un objet dans une main et accompagné d'un chien. Le prenant pour un voleur de truffes, Laurent Rambaud s'était accroupi, puis il avait ouvert le feu alors que l'homme se tenait debout, à une quinzaine de mètres. Avant d'aller à sa rencontre et de le pousser en arrière.
Croyant l'homme armé, il avait tiré un second coup. En boule sur le sol, la victime s'était relevée avant de s'écrouler morte quelques mètres plus loin. Elle sera très vite identifiée : Ernest Pardo, 43 ans, très connu localement comme chercheur de truffes chevronné, surnommé «Néné» ou «grands pieds» à cause des traces qu'il laissait sur son passage.
Réalisant son crime, Laurent Rambaud avait immédiatement prévenu son père, les pompiers et un gendarme qu'il connaissait.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/25/2111347-drome-trufficulteur-juge-meurtre-voleur-truffes.html

dimanche 24 mai 2015

Faites entrer l' accusé Le Mari Maltraité Episode Complet HD

Zahia visée par une plainte pour faux témoignage

Condamné en première instance pour proxénétisme, Abousofiane Moustaïd reproche à l'ancienne escort d'avoir fait des déclarations l'incriminant. La jeune femme avait notamment affirmé qu'il prenait "200 ou 300 euros par passe" avant d'assurer qu'elle ne donnait d'argent à personne.
L'affaire qui porte son nom n'est pas encore tout à fait terminée. Désormais reconvertie dans la lingerie de luxe, Zahia fait l'objet d'une plainte pour faux témoignage déposée vendredi auprès du parquet de Paris. Son auteur ? Abousofiane Moustaïd, condamné en première instance pour proxénétisme, qui reproche l'ancienne escort-girl qui avait fait des déclarations l'incriminant. Entendue dans un premier temps comme témoin, sous serment, pendant l'enquête, la jeune femme avait par exemple affirmé qu'il prenait "200 ou 300 euros par passe", des faits contestés par l'intéressé.
Dans les colonnes de Paris Match en 2010, elle avait en revanche assuré qu'elle n'avait "pas de souteneur" et ne donnait "d'argent à personne". Condamné en première instance le 30 janvier 2014 à deux ans de prison, dont un avec sursis, et 10.000 euros d'amende, Abousofiane Moustaïd avait fait appel et a été rejugé le 12 mai devant la cour d'appel de Paris. L'avocat général a requis contre lui trois ans de prison, dont la moitié avec un sursis assorti d'une mise à l'épreuve, et 15.000 euros d'amende. La décision a été mise en délibéré au 16 juin. 
Elle n'a pas répondu à une convocation du tribunal
Lors du procès en appel, l'avocat d'Abousofiane Moustaïd avait fait citer Zahia mais cette dernière ne s'était pas présentée devant la cour. "Nous sommes obligés de porter plainte dans la mesure où l'avocat général à l'audience n'a pas jugé opportun de requérir" la condamnation de la jeune femme pour ne pas avoir déféré à cette convocation, a expliqué Me Bouzrou.  L'avocat de Zahia n'a pu être joint.
Ce qui allait devenir "l'affaire Zahia" avait démarré par un renseignement anonyme visant Abousofiane Moustaïd, ancien candidat de l'émission de télé-crochet "La Nouvelle star", accusé d'avoir joué un rôle d'entremetteur rétribué entre des prostituées et des clients.  Dans cette affaire, les footballeurs Franck Ribéry et Karim Benzema ont été définitivement relaxés. Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé qu'il n'était pas en mesure d'établir qu'ils savaient que Zahia était mineure à l'époque des faits.  Si Benzema avait nié toute relation sexuelle avec la jeune femme, Ribéry avait seulement dit ignorer que Zahia, qui avait menti sur son âge, était une prostituée.
 

samedi 23 mai 2015

16 ans de prison pour avoir étranglé sa femme atteinte du sida

Après 14 ans de vie commune, les époux Coquerel étaient devenus des gens «très seuls» qui, dans leur maison de Colomiers, «passaient leur temps à s'asticoter». Pourtant, «pas grand-chose ne laissait présager» l'épilogue terrible du 10 juillet 2012, selon l'avocat général Pierre Bernard. Le meurtre de Michèle Coquerel, qui a valu hier à son époux d'être condamné à 16 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Haute-Garonne.
Le matin du drame, au terme d'une énième querelle, Serge Coquerel avait saisi sa femme au cou et serré, à en briser l'os hyoïde. Puis il avait fait de l'ordre dans la maison et laissé un message d'adieu sur le portable de son fils. Ce dernier avait aussitôt averti la police. Les forces de l'ordre avaient trouvé Serge Coquerel dans son garage, tentant de se trancher la gorge avec une scie sauteuse.
Privé aujourd'hui de cordes vocales, le sexagénaire a expliqué à la cour qu'il avait simplement voulu «faire taire» sa femme. Pendant longtemps, la parole n'a pourtant pas été au centre du «couple singulier» dépeint par l'avocat général. Une relation minée par le non-dit, au point que Michèle Coquerel s'était pendant des années efforcée de taire à son mari qu'elle souffrait du VIH. Ils s'étaient mariés «par raison», selon l'expression de l'accusé, à un âge mûr, pour mettre leurs biens en commun. «Ils n'en ont pas moins partagé des moments de bonheur : vacances, restaurant…», a tempéré Me Maurel-Fiorentini pour la défense. Puis, sur les derniers temps, un jeu en ligne.
C'est par ce biais que Serge Coquerel avait fait la rencontre d'une femme. Cause pour la défense de la «jalousie» de son épouse et point de départ des disputes. «Il faut prendre ces faits dans le contexte particulier des derniers mois du couple», a rappelé Me Legros-Gimbert, autre défenseur de Serge Coquerel. «La cause de leur dispute, c'est d'abord son infidélité à lui», a pour sa part estimé l'avocat général. «On est en présence d'un homme qui n'admet pas sa responsabilité», a-t-il souligné, demandant 17 ans de réclusion. La cour n'a été plus clémente que d'une année à l'égard d'un homme resté impassible au cours des trois jours de son procès
http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/23/2110589-16-ans-prison-avoir-etrangle-femme-atteinte-sida.html

Procès Outreau : la difficile défense du juge Burgaud

L'ancien juge d'instruction a témoigné, via un écran de vidéoconférence, vendredi à Rennes, lors du procès d'un des 13 acquittés qui doit répondre de viols sur mineur qu'il aurait commis avant ses 18 ans. Et a reconnu, presque pour la première fois, plusieurs faiblesses dans son travail.
Ses mains ont souvent été crispées pendant son témoignage. L'ancien juge d'instruction Fabrice Burgaud a une nouvelle fois défendu vendredi à Rennes son instruction de l'affaire Outreau, à la barre du procès d'un des 13 acquittés d'Outreau, Daniel Legrand, qui comparaît pour des actes de pédophilie non jugés qu'il aurait commis avant d'atteindre sa majorité. Après avoir exposé le fil de son instruction de 2001 et 2002 d'une voix un peu mécanique pendant plus de trois quarts d'heure, via un écran de vidéoconférence, le magistrat, aujourd'hui âgé de 43 ans, a été mis en difficulté à plusieurs reprises par les questions incisives du président de la cour Philippe Dary, qui a rappelé qu'il était lui-même un ancien juge d'instruction.
Cheveux courts, le poids de dix ans de plus sur son visage tant médiatisé au milieu des années 2000 lorsque son instruction s'était soldée par un "fiasco judiciaire" et l'acquittement de 13 des 17 accusés, Fabrice Burgaud a convenu, presque pour la première fois, de plusieurs faiblesses dans son travail. "Daniel Legrand fils est mis en examen sans période de faits", a d'abord souligné Philippe Dary. "Sur le territoire national, ça n'a aucun sens!" s'est-il exclamé. "Comment peut-on se défendre face à des accusations qui ne sont pas marquées dans le temps?" s'est interrogé le président.  "Il aurait été préférable de préciser des périodes...", a admis Fabrice Burgaud avant d'ajouter: "Je pense que ce n'était pas possible par rapport aux auditions qu'on faisait..."
Des albums photos orientés
Parmi "tous ces enfants (avec lesquels, ndlr) Daniel Legrand dit avoir été en présence" en les désignant sur des photos, lors de ses aveux temporaires au cours de l'instruction, a poursuivi Philippe Dary, "aucun (interrogé à leur tour, ndlr) ne désignera Daniel Legrand de quelque manière que ce soit (sur photos)... Ça interpelle ?" a poursuivi le président sans lui laisser de répit et sans que Fabrice Burgaud, cette fois, ne se défende.
Le président a ensuite pointé le fait que, dans la plupart des cas, les albums photos qui étaient présentés aux personnes interrogées, victimes ou agresseurs présumés, ne comprenaient que des personnes impliquées dans le dossier. Elles n'étaient pas mélangées avec des personnes étrangères aux faits, comme cela se pratique d'ordinaire dans les enquêtes de police pour déceler les déclarations fantaisistes. Fabrice Burgaud en a rejeté la faute sur les services de police, avant d'admettre qu'il aurait été "plus souhaitable" de panacher. "Je leur faisais confiance (aux services de police, ndlr) avec le peu d'expérience qui était la mienne... C'est vrai que quand ils (les albums photos) sont arrivés, j'aurai pu demander à ce qu'on les reprenne", a ajouté l'ancien juge d'instruction.
"Je ne les ai entendus qu'une seule fois..."
Reprenant le chef de mise en examen de Daniel Legrand, accusé de viols et agressions sexuelles nommément sur les quatre fils Delay, le président s'est étonné que ces quatre enfants soient "les seuls à qui on ne montrera pas de photos..." de Daniel Legrand et de son père, pour voir s'ils pouvaient les reconnaître. "Un élément de réponse, c'était aussi d'éviter la multiplication d'auditions sur des enfants très jeunes... Je ne les ai entendus qu'une seule fois..." a fini par répondre, après un silence long et embarrassé, Fabrice Burgaud.  
Le président a enfin relevé la mise en cause de ""ces" Daniel Legrand, qui ne sont ni "Dany" Legrand, ni Belges, ni patrons de sex-shop...", alors que c'était ainsi que Myriam Badaoui, la mère des enfants Delay, avait décrit un des hommes, et non deux en même temps, qu'elle accusait d'avoir participé aux viols de ses enfants. Daniel Legrand comparaît à Rennes depuis le 19 mai pour viols et agressions sexuelles sur les enfants Delay, pour la période où il était âgé de 16 à 18 ans, jamais jugée. Il a en revanche été acquitté, avec 12 autres des accusés d'Outreau, des accusations de viols postérieurs à sa majorité. Son père, homonyme et également acquitté, est décédé en 2012

vendredi 22 mai 2015

Procès d'Outreau : Fabrice Burgaud peine à défendre son instruction

L'ancien juge d'instruction Fabrice Burgaud a une nouvelle fois défendu vendredi à Rennes, avec difficulté, son instruction de l'affaire Outreau, à la barre du procès d'un des 13 acquittés d'Outreau, Daniel Legrand, accusé de faits de pédophilie non jugés, commis avant ses 18 ans.
Après avoir exposé le fil de son instruction de 2001 et 2002 d'une voix un peu mécanique pendant plus de trois quarts d'heure, via un écran de vidéoconférence, le magistrat Fabrice Burgaud, 43 ans, a été mis en difficulté à plusieurs reprises par les questions incisives du président de la cour Philippe Dary, qui a rappelé qu'il était lui-même un ancien juge d'instruction.
Cheveux courts, le poids de dix ans de plus sur son visage tant médiatisé au milieu des années 2000 lorsque son instruction s'était soldée par un "fiasco judiciaire" et l'acquittement de 13 des 17 accusés, c'est les mains souvent crispées que Fabrice Burgaud a dû s'expliquer, et convenir, presque pour la première fois, de plusieurs faiblesses dans son travail.
"Daniel Legrand fils est mis en examen sans période de faits", a d'abord souligné Philippe Dary. "Sur le territoire national, ça n'a aucun sens !" s'est-il exclamé. "Comment peut-on se défendre face à des accusations qui ne sont pas marquées dans le temps ?" s'est interrogé le président.

"Ni Dany, ni belges"

"Il aurait été préférable de préciser des périodes..." a admis Fabrice Burgaud avant d'ajouter : "Je pense que ce n'était pas possible par rapport aux auditions qu'on faisait..." Parmi "tous ces enfants (avec lesquels, NDLR) Daniel Legrand dit avoir été en présence" en les désignant sur des photos, lors de ses aveux temporaires au cours de l'instruction, a poursuivi Philippe Dary, "aucun (interrogé à leur tour, NDLR) ne désignera Daniel Legrand de quelque manière que ce soit (sur photos)... Ça interpelle ?" a poursuivi le président sans lui laisser de répit et sans que Fabrice Burgaud, cette fois, se défende.
Philippe Dary a ensuite pointé le fait que, dans la plupart des cas, les albums photo qui étaient présentés aux personnes interrogées, victimes ou agresseurs présumés, ne comprenaient que des personnes impliquées dans le dossier. Elles n'étaient pas mélangées avec des personnes étrangères aux faits, comme cela se pratique d'ordinaire dans les enquêtes de police pour déceler les déclarations fantaisistes.
Fabrice Burgaud en a rejeté la faute sur les services de police, avant d'admettre qu'il aurait été "plus souhaitable" de panacher. "Je leur faisais confiance (aux services de police, NDLR) avec le peu d'expérience qui était la mienne... C'est vrai que quand ils (les albums photo) sont arrivés, j'aurai pu demander à ce qu'on les reprenne", a ajouté l'ancien juge d'instruction.
Reprenant le chef de mise en examen de Daniel Legrand, accusé de viols et agressions sexuelles nommément sur les quatre fils Delay, le président s'est étonné que ces quatre enfants soient "les seuls à qui on ne montrera pas de photos..." de Daniel Legrand et de son père, pour voir s'ils pouvaient les reconnaître. "Un élément de réponse, c'était aussi d'éviter la multiplication d'auditions sur des enfants très jeunes... Je ne les ai entendus qu'une seule fois..." a fini par répondre, après un silence long et embarrassé, Fabrice Burgaud.
Le président a enfin relevé la mise en cause de "ces Daniel Legrand, qui ne sont ni Dany Legrand, ni belges, ni patrons de sex-shop...", alors que c'était ainsi que Myriam Badaoui, la mère des enfants Delay, avait décrit un des hommes, et non deux en même temps, qu'elle accusait d'avoir participé aux viols de ses enfants.
Daniel Legrand comparaît à Rennes depuis le 19 mai pour viols et agressions sexuelles sur les enfants Delay, pour la période où il était âgé de 16 à 18 ans, jamais jugée. Il a en revanche été acquitté, avec 12 autres des accusés d'Outreau, des accusations de viols postérieurs à sa majorité. Son père, homonyme et également acquitté, est décédé en 2012.
http://www.lepoint.fr/justice/proces-d-outreau-fabrice-burgaud-peine-a-defendre-son-instruction-22-05-2015-1930502_2386.php

Le juge Burgaud, symbole du fiasco d'Outreau, à la barre

Procès Outreau: l'ancien juge Burgaud témoigne par vidéoconférence

L'ancien juge d'instruction Fabrice Burgaud, à l'origine de l'affaire Outreau qui s'est soldée par l'acquittement de 13 personnes, témoigne vendredi après-midi à Rennes au 4ème jour du procès de Daniel Legrand, pour les accusations non encore jugées qui portaient sur sa minorité.
Chérif Delay, un des enfants victimes, a plongé la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine dans son enfer, fait de cauchemars, de rage, de sentiments d'injustice, et désigné pour la première fois, au troisième jour du procès, Daniel Legrand comme agresseur mais aussi comme victime de viols.
"Les faits ont commencé quand j'avais cinq ans, à Noël", commence Chérif Delay, cheveux bruns très courts et survêtement blanc à rayures bleues, d'une voix décidée malgré un traitement médicamenteux. Aujourd'hui âgé de 25 ans, il a eu une permission exceptionnelle pour venir témoigner alors qu'il est en internement psychiatrique.
Mais avec Noël, le cauchemar surgit: une cassette pornographique en guise de cadeau de son "beau-père", ainsi qu'il appelle Thierry Delay, qui l'a en fait adopté et qui a été condamné à 20 ans de réclusion pour viols notamment sur ses frères et lui.
La cassette est visionnée "en famille", puis le film aussitôt reproduit, en vrai, sur lui. Il est violé par son beau-père, raconte Chérif, qui évoque aussi les poses obscènes de sa mère Myriam Badaoui, condamnée à 15 ans de prison pour les viols de ses fils.
"Par la suite, ajoute Chérif, j'ai vu défiler des personnes...", comme ce couple de voisins, également condamné pour les avoir violés, ses frères et lui. Mais il nomme aussi une bonne partie des 13 "acquittés" d'Outreau, sur les 17 mis en examen au départ de l'affaire.
Et parmi eux, pour la première fois, Daniel Legrand, que pourtant il n'avait jamais désigné lors de l'instruction ni reconnu lors des procès de 2004 et de 2005.
"Il a été victime de mon beau père exactement comme moi, Monsieur le président", déclare Chérif, surprenant la cour. Et il affirme aussi que le père de Daniel Legrand laissait violer son fils. Il n'est "pas sûr" cependant qu'il participait à l'agression.
Après quoi il évoque "une scène" dans laquelle Daniel Legrand, une fois, sera lui-même agresseur. Mais sans donner plus de détails que son frère Jonathan, 20 ans, qui l'a incriminé mercredi.

'Reproduire le passé

Mais si Daniel Legrand, et son père homonyme, acquitté également et décédé en 2012, reprennent place dans les scènes d'horreur que décrit Chérif Delay, d'autres, qu'il accusait il y a 15 ans, en ont disparu. Comme cet homme très handicapé, pourtant accusé dès ses premières déclarations: "Je me souviens de cette personne parce qu'il faisait peur, mais les viols, je ne me souviens pas Monsieur le président...".
Puis Chérif, en larmes mais déterminé, entraîne la cour et le public du tribunal de Rennes dans l'enfer qu'est restée sa vie: "J'en peux plus, je suis fatigué de tout ça, fatigué d'être insulté, d'être diffamé sans que je puisse répondre...". "J'ai fini SDF le jour de mes 18 ans, picolé, fumé, provoqué la police... J'ai fait de l'incarcération, je suis sorti, je suis parti en Afrique pendant trois ans...", ajoute-t-il, soulignant que ce séjour est son seul bon souvenir.
"J'ai des hauts et des bas, je suis devenu même violent avec ma compagne, c'est pour ça que je suis incarcéré... J'ai l'impression de reproduire certaines choses de mon passé, en gros la violence", dit-il.
"Je trouve ça dégueulasse: le ressenti que j'ai eu quand j'ai vu tous ces acquittés avec les ministres? Comment c'est possible? Aujourd'hui je l'ai encore, ici", crie-t-il presque, évoquant le retentissant fiasco judiciaire de la dernière décennie
En 2013, raconte le président, Chérif est allé s'accuser à la gendarmerie d'avoir tué une petite fille, sous la menace de son père, alors qu'il avait huit ans. Quelques semaines plus tard il a retiré sa déclaration. Pourquoi? lui demande le président. "J'ai mélangé entre les cauchemars et la réalité".
Daniel Legrand fils, 33 ans, comparaît à Rennes pour la période où il était âgé de 16 à 18 ans, jamais jugée. Il a en revanche été acquitté, avec 12 autres des accusés d'Outreau, des accusations de viols postérieurs à sa majorité.
Procès Outreau: l'ancien juge Burgaud témoigne... par ladepechefr

http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/21/2109792-proces-outreau-cherif-delay-emmene-la-cour-dans-son-enfer.html

jeudi 21 mai 2015

Outreau: Le témoignage d'un flic qui met à mal l'accusation

C’est lui qui avait interpellé puis interrogé les deux Daniel Legrand père et fils en 2001. Pourtant, jamais le commissaire Boulard n’avait été entendu depuis le scandale judiciaire de l’affaire d’Outreau. Ni en 2004 à Saint-Omer, ni en 2005 à Paris quand l’affaire a été jugée en appel.
Jeudi devant la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine à Rennes, c’est donc un témoignage inédit qu’a livré le commandant du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Lille. Un témoignage qui risque de mettre à mal les accusations portées à Daniel Legrand, jugé pour des viols et agressions sexuelles sur les enfants Delay dans l’affaire d’Outreau. « On nous avait remis une pochette avec tous les éléments. J’avais trois compte-rendu d’auditions et des documents émis par le juge d’instruction. Vu la gravité des faits, je trouvais ça assez maigre », a rapporté le commandant Boulard à la barre.

« Ils étaient en état de choc »

Jamais entendu, l’officier a fait part de ses doutes sur les arrestations menées à l’époque. « On nous avait décrit des têtes d’un réseau pédophile. Quand on les a interpellés, ils ne ressemblaient pas du tout à ce que je m’imaginais », a témoigné le commandant. Ajoutant « en garde à vue, face à nos questions, on avait des gens complètement éberlués, en état de choc. Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient là ».
A propos de Daniel Legrand fils, l’officier de PJ a évoqué « un gamin de 19 ans qui ne parlait que de football et m’avait expliqué qu’il était vierge ». Le commandant Boulard a même essuyé quelques larmes en évoquant le moment où il a emmené Daniel Legrand en prison. « Il m’a dit je compte sur vous pour me sortir de là. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait ».

L’un des enfants Delay entendu

L’audience se poursuit avec l’audition de Cherif Delay, l’une des trois parties civiles, actuellement en détention. En 2004, ses parents et deux voisins ont été condamnés pour des viols et agressions sexuelles sur lui, ses deux frères et d’autres enfants. Daniel Legrand fils, jugé pendant trois semaines à Rennes pour des faits commis quand il était mineur, a été acquitté en 2005.

http://www.20minutes.fr/rennes/1613611-20150521-outreau-temoignage-flic-met-mal-accusation

Outreau: Les listes des accusés de l'affaire passées au crible

Après le témoignage de Jonathan Delay mercredi, la cour d’assises des mineurs d’Ille-et-Vilaine s’est penché ce jeudi sur l'élaboration aléatoire des listes de noms d'où furent tirés, lors de l'instruction de l'affaire d'Outreau, ceux des 17 mis en examen pour viols d'enfants, parmi lesquels celui de Daniel Legrand.
C'est seulement six mois après le début de l'instruction, en juin 2001, qu'un « Dany Legrand en Belgique... » apparaît pour la première fois, retranscrit dans une liste par une assistante familiale, Christiane Bernard, qui avait en charge Dimitri Delay. « Cette liste, dans le dossier, c'est la première apparition de Dany Legrand, Madame », a souligné le président de la cour d'assises pour mineurs Philippe Dary en interrogeant Christiane Bernard ce jeudi matin. Celle-ci a maintenu à la barre que si elle avait écrit ce nom, « c'est qu'il (Dimitri) avait dit ça ».

Le nom de « Dany Legrand » n'apparaît pas dans les listes de Dimitri

Dans cette liste transmise à la justice figuraient aussi des mentions comme « Jean-Luc, homme, habite dans tout le quartier », ou encore le médecin, le patron du café. En outre, au sein des deux seules autres listes de noms, écrites cette fois de la main de Dimitri, le nom de « Dany Legrand » n'apparaît pas. « S'il l'a pas écrit, il l'a dit », a de nouveau insisté Christiane Bernard. 
Elle a reconnu, à la demande du président et d'avocats de la défense, qu'elle avait échangé des informations avec l'assistante familiale qui s'occupait de Jonathan Delay, sur les noms cités respectivement par les deux enfants. Des aléas glaçants au regard des conséquences que ces listes ont eues pour la suite de l'instruction. 

40 personnes désignées comme agresseurs par Dimitri Delay

Au total, lorsqu'il sera entendu par le juge Burgaud pour la première fois, près d'un an après le début de l'instruction, Dimitri Delay aura désigné comme agresseurs quelques 40 personnes. L'assistante familiale qui s'occupait de Chérif Delay, l'ainé, depuis 1998, Françoise Darques, a pour sa part déclaré qu'elle n'avait « jamais entendu le nom de Daniel Legrand » parmi les personnes désignées par Chérif lorsqu'il lui avait révélé des sévices dont il était victime.
La journée d’audience se poursuit ce jeudi avec le témoignage de Chérif Delay. L’aîné des enfants est arrivé en milieu d’après-midi sous escorte policière. Sous le régime de la détention pour des faits de violence, Chérif Delay est actuellement en soins psychiatriques.
http://www.20minutes.fr/rennes/1613491-20150521-outreau-listes-accuses-affaire-passees-crible