samedi 31 décembre 2011

Il braque un fleuriste pour Noël

Noël, ses cadeaux, son festin... Pour que ce rêve devienne réalité, Benoît Montagne était prêt à tout cette année. Alors le 24 décembre, vers 15 heures, il entre chez Éveil des sens, un fleuriste de la rue de la Louvière, à Lille. La capuche de son blouson rabattue sur la tête, un couteau à la main, il crie sur la vendeuse : « La caisse ! La caisse ! » Les deux patrons, qui préparent des compositions florales dans l'arrière-boutique, accourent. Quand ils pénètrent dans la pièce, c'est la stupeur : le braqueur a posé la lame de son couteau sur la gorge de la jeune femme.


C'est quand il lève son arme pour menacer la patronne des lieux que la vendeuse en profite pour quitter la boutique et chercher de l'aide. « Quand j'ai vu que ça n'aboutissait à rien, et pour ne pas faire plus de dégâts, j'ai préféré partir », raconte le prévenu. Au lieu de prendre ses jambes à son cou, il s'insère dans la file d'attente d'une boulangerie toute proche. Les policiers n'ont donc aucune peine à l'interpeller quelques minutes plus tard.

Dans le box, Benoît Montagne garde la tête enfoncée dans les épaules. « Je voulais faire un cadeau à ma mère, mais je n'avais pas d'argent, souffle-t-il. Mais je voulais surtout remplir le frigo et on n'avait pas de solution. » Son avocate, Me Jankielewicz, rappelle que le bonhomme de 41 ans vit toujours chez sa mère, avec 800 euros de RSA. Elle ne perçoit pratiquement rien. Des circonstances qui expliquent peut-être le casier judiciaire du prévenu : neuf mentions, dont plusieurs pour vol et tentatives de vol.
« Je n'arrive pas à oublier la lame »
Sur le banc de la partie civile, les victimes écoutent le récit d'une vie de misère. La jeune vendeuse peine à s'exprimer : « Je n'arrive pas à oublier la lame sur mon cou. Je la sens encore. » Une autre fleuriste est toujours sous le choc. Elle a été victime d'un braquage deux jours plus tôt, le 22 décembre. Nous sommes rue du Faubourg-de-Roubaix.
Menacée avec un couteau, elle a laissé partir le braqueur avec 150 euros. L'auteur des faits, ce serait également Benoît Montagne. Sauf que là, il nie en bloc. « La boutique se situe en bas de chez lui, où il vit depuis des années, où on aurait donc pu le reconnaître sans peine », tonne M e Jankielewicz. Aurait-il été à ce point désespéré ? Le procureur n'a aucun doute et requiert quatre ans de prison ferme. Le tribunal n'a pas plus de doute et reconnaît Benoît Montagne coupable des deux braquages. Il a été condamné à deux ans de prison ferme et placé en détention.http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/12/27/il-braque-un-fleuriste-pour-noel.shtml

vendredi 30 décembre 2011

Affaire Tandia : l'enquête s'enlise

C’est une affaire vieille de sept ans. Dans la nuit du 5 au 6 décembre 2004, Abou Bakari Tandia était tombé dans le coma lors d’une garde à vue à Courbevoie. Le sans-papier de 38 ans s’était, selon la police, volontairement cogné la tête contre la porte de sa cellule. Il avait succombé à ses blessures un mois et demi plus tard.

La magistrate en charge du dossier, la quatrième depuis 2004, a demandé le 12 décembre dernier une nouvelle expertise médico-légale faire la lumière sur les causes exactes de ce décès. Une décision jugée "incompréhensible" par l’avocat des proches d’Abou Bakari Tandia qui craint l’enlisement de l’affaire pour masquer une bavure policière.

D'autant que cinq expertises médico-légales ont déjà été pratiquées. La dernière a conclu le 15 juin dernier à un décès causé "par une privation d’oxygène due à des contentions répétées", infirmant ainsi la thèse soutenue par les policiers.

"La famille est écoeurée"

"Nous estimons que cette sixième expertise ne servira qu'à une chose, pourrir un dossier", a confié Me Yasmine Bouzrou à Europe 1. "La famille est écoeurée et ne croit plus en la justice et les parties civiles que je représente estiment que dans ce type de dossier on ne peut pas obtenir la vérité", déplore l'avocat.
Preuve de son agacement, Me Yasmine Bouzrou a saisi la cour de Cassation d’une requête de déssaisissement pour "suspicion légitime" le 22 décembre dernier. L’avocat des proches de Tandia demande que l’affaire soit retirée du tribunal de Nanterre pour être traitée par une autre juridiction. Avec un objectif : la tenue d'un procès pour cette affaire classée en novembre dernier par Amnesty International comme emblématique des bavures policières.

Les atermoiements de la justice

La demande Me Bouzrou est motivée par les tergiversations des magistrats dans cette affaire. Et la nouvelle expertise médico-légale ordonnée repousse encore la décision quant à l'éventuelle mise en examen du principal policier impliqué dans cette affaire, alors que le parquet avait délivré en juillet dernier un réquisitoire pour "homicide involontaire".
A l'heure actuelle, les policiers sont entendus comme témoins assistés.

De nombreuses zones d’ombres

La patience des proches d’Abou Bakari Tandia a déjà été soumise à rude épreuve notamment avec des délais très longs dans la conduite de cette affaire. Ainsi, le dossier médical de la victime décédée à l’hôpital est resté introuvable durant quatre ans, avant de ressurgir subitement en 2008. Idem pour le rapport d’un radiologue.
Autre point non éclairci, la panne subie par les caméras de surveillance du commissariat de Colombes au moment des faits. Cet incident technique n’a jamais pu être démontré.
Reste désormais à connaître les résultats de la nouvelle expertise ordonnée. Ils doivent être, en théorie, livrés fin février.
http://www.google.fr/url?url=http://www.europe1.fr/Faits-divers/Affaire-Tandia-l-enquete-s-enlise-880249&rct=j&sa=X&ei=br35Tp6PGYbC8QPNhd1X&ved=0CC0Q-AsoATAA&q=Mort+d%27un+gard%C3%A9+%C3%A0+vue:+un+avocat+demande+le+dessaisissement+du+tribunal+de+Nanterre+&usg=AFQjCNGlrah8KU_QkwFuA9eEDPDQoBJwNg

jeudi 29 décembre 2011

Marseille : condamnée pour infanticide, une mère se suicide en prison

http://affairesetproces.blogspot.com/2011/12/la-mere-infanticide-devant-la-cour.html

C'est l'épilogue d'une triste histoire qui vient de se déroulre à la prison des Baumettes, à Marseille. Une mère de famille de 42 ans, condamnée le 14 décembre à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué ses deux enfants de 5 et 9 ans, s'est pendue lundi dans sa cellule et est décédée mardi soir à l'hôpital de La Conception.
Janice Dauphinat a tenté de mettre fin à ses jours en se pendant lundi dans sa cellule, a indiqué le procureur adjoint de la République à Marseille, Jean-Jacques Fagni. «Elle était dans une zone où elle faisait l'objet d'une surveillance toute particulière puisque c'est quelqu'un qui était connue comme fragile et on sait que postérieurement à la condamnation, qui datait du mois de décembre, il y a toujours un choc qui peut se produire chez certains détenus fragilisés», a expliqué M. Fagni.

Transportée à l'hôpital marseillais de la Conception, elle a été hospitalisée en réanimation et est décédée mardi soir en début de soirée, a précisé le magistrat. Une autopsie a eu lieu jeudi, selon la même source.

Elle a reconnu avoir tué ses deux enfants

Durant son procès devant la cour d'assises des Alpes-de-Haute-Provence, qui s'est déroulé du 12 au 14 décembre à Digne-les-Bains, la quadragénaire avait reconnu avoir tué, le 15 mars 2009 à Châteauneuf-Val-Saint-Donat, ses deux enfants, Quentin, 5 ans, et Noélie, 9 ans. Elle avait expliqué son geste par sa volonté de protéger de leur père les deux enfants. En 2007, dans le cadre de sa procédure de divorce, Janice Dauphinat avait porté plainte contre son mari, l'accusant d'attouchements sexuels sur leur fille. La
avait classé la plainte sans suite.

Les experts psychologues et psychiatres avaient dressé le portrait «d'une personne vivant complètement dans sa tour d'ivoire», expliquant que «chaque décision qui lui était défavorable dans la procédure de divorce la confortait dans le raisonnement que personne ne pouvait et ne voulait la comprendre».

Selon un expert en toxicologie, les enfants étaient morts par étouffement et Janice Dauphinat avait avoué leur avoir fait absorber un cocktail de médicaments. Elle avait également affirmé avoir voulu ensuite mettre fin à ses jours, en avalant de nombreux cachets.
http://www.leparisien.fr/marseille-13000/marseille-condamnee-pour-infanticide-une-mere-se-suicide-en-prison-29-12-2011-1788249.php

Affaire Younes : les parents vont-ils être renvoyés devant les assises en Belgique ?

La décision finale devrait être enfin rendue cet après-midi dans l'affaire Younes. Dans la nuit du 24 au 25 octobre 2009, la vie de la famille basculait. Le petit garçon, Younes, 4 ans, disparaissait en pleine nuit. Son corps était retrouvé quelques jours plus tard, le 10 novembre 2009, dans la Lys à Comines (B).


Nullement inquiétés par la justice durant un an, les Jratlou étaient inculpés l'an dernier à leur domicile. La mère était remise en liberté quinze jours plus tard. Le père est toujours placé en détention préventive.
Dans quelques heures, la chambre des mises en accusation de Mons devrait se prononcer sur le renvoi, très probable, aux assises de Mohamed Jratlou et sur celui ou non de sa femme.
Le 25 octobre dernier, la chambre du conseil de Tournai avait rendu un non-lieu pour Naïma Jratlou allant à l'encontre des réquisitions de la procureure du roi. Qui avait fait appel de cette décision.

http://www.lavoixdunord.fr/actualite/L_info_en_continu/Metropole_Lilloise/2011/12/29/article_affaire-younes-les-parents-vont-ils-etre-renvoyes.shtml

Grasse: sept ans de prison pour un pédophile sexagénaire

Il avait effectué des attouchements sur des fillettes de 8 ans dans la région grassoise

Pendant plusieurs années, Antoine S. a effectué des attouchements sur des fillettes de huit ans, dans une petite commune de la région grassoise. Son procès, qui a eu lieu hier devant le tribunal correctionnel de Grasse, devait permettre de confronter les victimes, aujourd'hui adolescentes, au prévenu, âgé de 66 ans. Les scènes décrites par les jeunes filles étant assumées par le prévenu, le débat s'est rapidement orienté sur la personnalité du pédophile.

Pour autant, Sandrine Lefebvre, présidente du tribunal, a souhaité réentendre le témoignage d'une des victimes, à l'origine de la procédure. « J'assistais à un cours qui parlait de pédophilie. Et d'un seul coup j'ai craqué, le souvenir, des attouchements que j'avais subis, était trop intense. C'est là que j'ai décidé d'en parler », raconte, émue, Léa*. « Lors d'un goûter chez lui, il m'a mis sur ses genoux et m'a mis la main sur le sexe, devant ses filles », poursuit-elle.

« On jouait toujours à se faire des chatouilles »

Car chez l'intéressé, la présence de fillettes était devenue banale. « Vous avez des jumelles du même âge que vos victimes. Leurs copines venaient souvent à la maison pour jouer ou pour des goûters », précise la présidente. La mère d'une des victimes et ancienne voisine, a expliqué : « Il s'occupait quotidiennement de ses filles. Il vivait au rez-de-chaussée et son ex-femme à l'étage avec leurs deux autres enfants. »
Un mode de vie particulier mais qui n'inquiétait pas les parents.« Il jouait beaucoup avec nous. Il aimait bien qu'on se fasse des chatouilles. Ou alors on regardait des films avec une couverture sur le canapé et il nous touchait par-dessous », se souvient une autre victime. Des caresses toujours pratiquées dans un cadre ludique pour ne pas faire peur aux fillettes. Une autre adolescente, absente lors de l'audience, a déclaré sa crainte aux enquêteurs : « Un jour, li s'est frotté derrière moi en mimant l'acte sexuel. Puis il m'a touché le sexe et les seins. Ce jour-là, j'ai eu peur. »

Au total, cinq fillettes ont été identifiées dans cette procédure. Le sexagénaire, avait déjà été condamné en 1998 à deux ans d'emprisonnement pour des faits similaires.« Je n'ai pas d'avocat. Je sais que je suis malade. Mais aujourd'hui, je dois payer mes actes irréparables », a-t-il lancé dans le box.

« Ce sont les filles qui me provoquent »

Cependant, les quelques phrases qu'il a pu prononcer ont glacé l'auditoire. « Je pensais qu'elles faisaient de la provocation, par exemple en soulevant leur jupe quand on jouait. Pour moi, elles étaient en demande. »

« Et vos jumelles, vous les avez déjà touchées ? », questionne Sandrine Lefebvre. « C'est impensable. C'est horrible de faire une chose pareille », répond-il, sans sourciller.

« C'est malheureusement, un prédateur sexuel dangereux qui ne voit pas un enfant comme un enfant », a remarqué, Gwenaëlle Ledoigt, sollicitant sept ans de prison. Il est dur de régler le problème des pédophiles. » L'expertise psychiatrique fait état d'un personnage pédophile et pervers. « J'ai souvent l'image en tête d'une nounou qui caresse un enfant pour qu'il s'endorme », a fait état le prévenu, comme pour expliquer ses pulsions sexuelles. Sans avocat, il a fait le choix de se défendre seul.

Après avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné Antoine S. à sept ans de prison ferme. « À mon âge, c'est une peine à perpétuité », a-t-il lâché au moment de regagner la maison d'arrêt de Grasse. À sa sortie de prison, il devra suivre des soins médicaux stricts sous peine d'une nouvelle incarcération.

Chaque partie civile a été indemnisée à hauteur de 3.000 euros.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/grasse-sept-ans-de-prison-pour-un-pedophile-sexagenaire.721323.html
*Le prénom a été changé.

mercredi 28 décembre 2011

Christian Iacono va devoir retourner en prison

En dépit de la rétractation de son petit-fils, qui l’accusa de viol pendant onze ans, l’ex-maire de Vence est sommé de purger ses neuf ans de prison et de se constituer prisonnier le 9 janvier
Sous le choc ». Au sortir, hier matin, de la brigade de gendarmerie de Vence, Christian Iacono peine à trouver ses mots. Ce qu'il redoutait depuis un mois vient de se matérialiser. Bien qu'« innocenté » par son petit-fils Gabriel, l'ex-maire de la cité des arts va devoir retourner en prison. Au terme d'un bref entretien, les gendarmes lui ont remis, à la requête du parquet général d'Aix, une convocation. À bientôt 77 ans, il est prié de se constituer prisonnier le 9 janvier au matin à la maison d'arrêt de Grasse. Pour y être incarcéré et purger les neuf ans de prison infligés en février 2011 par la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône.
En mai 2011, Christian Iacono a pourtant été mis hors de cause par Gabriel qui, après l'avoir accusé de viol pendant onze ans, s'est brusquement rétracté. Mais l'ancien maire n'est pas réhabilité pour autant. Fin novembre auprès de la Cour de cassation, il n'a pas obtenu l'annulation pour vice de forme de son second procès. Le rejet de son pourvoi a rendu sa condamnation définitive. Et donc exécutoire sur le champ.

« Un yo-yo avec la liberté d'un homme »

Compte tenu de l'âge et de la santé fragile de l'ex-élu, la justice met des gants. Elle lui laisse passer les fêtes de fin d'année en famille et lui octroie un délai pour se préparer psychologiquement au retour à la case prison. Christian Iacono ne peut cependant éviter ce « quatrième choc carcéral », même s'il a demandé la suspension de sa peine (la réponse tarde à venir), dans l'attente d'une révision du dossier.

« S'agissant d'un homme désormais sans accusateur, c'est totalement irrationnel. Cela montre à l'évidence qu'il faut réformer le code de procédure pénale, s'insurge Anne Sattonnet, présidente du comité de soutien. Depuis ce matin, je ne cesse de recevoir des coups de téléphone de personnes abasourdies ». Cécile Iacono est toute aussi abattue. Elle ne peut s'empêcher de penser aux « problèmes de santé de son père qui, en détention, vont forcément s'aggraver ». « Ce yo-yo avec la liberté d'un homme, reprend à la défense Me Gérard Baudoux participe d'une raideur de la justice peu compatible avec le revirement de Gabriel ».

Le petit-fils envisage une grève de la faim

L'avocat niçois va, en compagnie de son confrère grassois Dominique Roméo, solliciter un aménagement de peine. En clair, une liberté conditionnelle ou un bracelet électronique, en théorie accessibles dès lors que l'intéressé a dépassé les 70 ans. Mais les deux conseils obtiendront-ils un tel aménagement avant le 9 janvier ?

De retour de Reims où il venait de passer trois semaines en compagnie de son fils d'un an et demi, Gabriel a appris hier, à sa descente d'avion, la convocation de son grand-père. « Décidément, la justice ne m'écoute pas, lâche-t-il avec colère. Il va falloir qu'elle m'entende ». L'étudiant en capacité de droit à Nice envisage d'écrire au président de la République et d'entamer, à Paris d'ici une dizaine de jours, une grève de la faim devant la Chancellerie
http://www.nicematin.com/article/derniere-minute/christian-iacono-va-devoir-retourner-en-prison.724321.html

mardi 27 décembre 2011

Colomiers. Des parents déçus et toujours en colère

Antony Coste allait avoir 21 ans. Au guidon d'une moto, il est mort le 3 juin 2009 à l'entrée de Colomiers après une collision avec une voiture. Le tribunal correctionnel de Toulouse vient de condamner un Anglais, reconnu responsable de l'accident,à deux ans de prison avec sursis plus un an d'interdiction de conduire en France. Une condamnation prononcée à l'issue d'une audience qui laisse parents et proches de la victime en colère.
« Depuis l'accident, ce Monsieur, qui n'était pas présent à l'audience, a effectué en tout et pour tout 3 heures de garde à vue. Et puis plus rien. On ignore même s'il sera au courant de la décision… » Cette réalité est bien difficile à accepter pour Carmen Coste, la mère de la victime.
« Cet homme n'a le souci de rien. Nous, ça fait deux ans et demi que l'on se bat pour défendre la mémoire de notre fils. Contre une forme d'indifférence et contre le parquet qui après avoir classé le dossier sans suite nous a presque expliqués à l'audience que ce conducteur était une victime ! Je ne savais pas que le parquet avait aussi un rôle dans la défense d'un prévenu », s'indigne Thierry Coste, le père de la victime.
« À un moment je me suis demandé si je ne devais pas écrire une lettre d'excuse !, enchaîne la mère. Pour avoir pourri la vie de ce conducteur, pour avoir dérangé la justice… La décision de condamnation ne change rien. Je ne comprends pas qu'elle soit aussi faible. Je ne comprends pas qu'il n'est même pas une amende à payer alors que quand même il a oublié une priorité. La sécurité routière nous répète : Soyez tous responsable ! Et lui, il est responsable de quoi ? Moi j'aurais préféré qu'on l'oblige à se souvenir ! Que tous les 3 juin, il travaille dans les hôpitaux, il aide des grands blessés de la route. Qu'il n'oublie pas sa faute et la mort de mon fils ! »
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/21/1245003-des-parents-decus-et-toujours-en-colere.html

Affaire Le Couviour. La préméditation retenue

La thèse du cambriolage qui tourne mal et vire au drame, défendue par les quatre personnes mises en cause dans l'affaire Le Couviour, n'a pas été retenue. Dans son arrêt de mise en accusation, en date du 16 décembre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé l'ordonnance du juge d'instruction du 21avril dernier qui retenait la thèse de la préméditation. Actuellement en détention provisoire, Wenceslas Lecerf, 38 ans, et Guénolé Madé, 28 ans, sont renvoyés devant la cour d'assises du Morbihan pour assassinat, enlèvement, séquestration, vol de bijoux, de numéraire et de divers objets.

Ligotés et bâillonnés

Loïc Dugué, 44 ans, et JosianeLeCoviour, 62a ns, tous deux sous contrôle judiciaire, sont accusés de complicité d'assassinat et de séquestration. Cet arrêt met un terme à plus de deux ans d'instruction. Dans la nuit du 9 au 10avril 2009, Eugène Le Couviour, 89 ans, et sa seconde épouse Anne-Marie, 75 ans, avaient été agressés dans leur propriété, située au lieu-dit Le moulin La Chesnaie, à Grand-Champ. À leur arrivée, les sapeurs-pompiers avaient découvert, dans la chambre du couple, le corps inanimé de la femme, avec du ruban adhésif noir au niveau du visage. Les tentatives de réanimation étaient demeurées vaines. Son époux, très choqué, avait indiqué qu'ils avaient été agressés dans la nuit par deux hommes encagoulés. Ils avaient été ligotés et bâillonnés par leurs agresseurs qui recherchaient le coffre-fort.

Dès le 11 avril, un appel anonyme adressé à la gendarmerie de Pont-Scorff indiquait qu'il ne s'agissait pas d'un cambriolage qui avait mal tourné mais d'un meurtre maquillé. L'auteur du coup de fil s'était ensuite présenté à la gendarmerie de Lorient pour confirmer ses accusations et dénoncer Wenceslas Lecerf. Interpellé le lendemain, l'homme de main avait déclaré avoir été recruté pour commettre les faits contre 20.000€. Et pour mener cette expédition, il avait fait appel à Gwénolé Madé. L'enquête avait ensuite conduit au commanditaire présumé, LoïcDugué. Ce dernier, employé comme jardinier chez la belle-fille d'Eugène Le Couviour, avait affirmé qu'il avait agi à la demande de sa patronne.

Décès par asphyxie

Peu après son interpellation, la belle-fille avait admis avoir organisé cette expédition mais uniquement dans le but de récupérer des documents. Une version du cambriolage défendue tout au long de l'instruction malgré les déclarations contradictoires des auteurs présumés des faits et des conclusions médico-légales. Selon les rapports, il résulte que le décès par asphyxie serait à la fois dû à «l'application du bâillon sur la face de la victime» d'une part et à la «strangulation par enserrement du cou» d'autre part. L'affaire devrait être jugée avant l'été 2012.  

        http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/grandchamp/grandchamp/affaire-le-couviour-la-premeditation-retenue-20-12-2011-1541231.php

vendredi 23 décembre 2011

Elle demande à son concubin violent de revenir à la maison

C’est une histoire bien triste qui a été jugée à la barre du tribunal correctionnel de Mende, en fin de semaine dernière.
Le prévenu, détenu à la prison de Mende pour une autre cause, est arrivé menotté, entre deux gendarmes. Il devait répondre de violence sans incapacité sur celle qui était sa concubine. "Dans votre atelier, vous l’avez frappée sur la joue, avec un manche en bois", a expliqué Fabienne Rayon, la juge unique de cette audience.

Sept interventions des gendarmes en 2011
"Non, je ne l’ai pas frappée. C’est elle qui ne va pas bien", lui a rétorqué le prévenu.
"C’est troublant, cette parole contre parole", a poursuivi la présidente. Qui a rappelé que "sept fois en 2011, les gendarmes sont intervenus pour vous séparer. Car vous buvez, et elle aussi".
Plus troublant encore, sa compagne a demandé à la barre "qu’il revienne vivre chez moi. Je veux que cette histoire se termine."
"Si vous pouviez arrêter de boire tous les deux", leur a conseillé Mme Rayon.
Sa compagne demande que "cette histoire se termine"
Mais pour Morgane Rolland, la substitut du procureur, "ces déclarations sont très courantes. Bien souvent la victime revient sur ses dires. Mais en réalité, les faits se renouvellent." Et de marteler que "les violences ont été constatées plusieurs fois par semaine. Des menaces de mort, des violences psychologiques. Ce sont des circonstances à prendre en compte." Rappelant aussi que le prévenu compte déjà "huit mentions à son casier judiciaire", elle a requis une "peine plancher d’un an".
Me Chauvin, l’avocate de la défense, a admis qu’"il l’a bousculée, mais jamais il ne l’a menacée ni frappée avec un objet. Il s’agit d’un contexte particulier, de “je t’aime moi non plus”."
Finalement, le prévenu a été condamné à trois mois de prison supplémentaires.

Il cultive et vend du cannabis pour mettre du beurre dans ses épinards

En 2010, j’ai fait pousser deux pieds de cannabis avec des graines achetées en Espagne et j’ai fait un bénéfice de 2 000 € avec ma récolte", explique ce prévenu âgé de 49 ans.
Alors en 2011, il décide de “s’agrandir” et d’en planter cinq pieds dans son jardin de Magalas. "C’était pour arrondir les fins de mois", le prévenu "C’était pour arrondir mes fins de mois", reconnaît le quadragénaire, en invalidité mais qui ne touche pas de pension. Son épouse fait des ménages et les fins de mois sont difficiles.

Sept clients réguliers, tous des jeunes du village
Le prévenu avoue avoir sept clients réguliers, tous des jeunes du village. Trois d’entre eux se trouvent d’ailleurs à la barre du tribunal correctionnel, aux côtés du jardinier revendeur. Ce petit commerce a été mis au jour à la faveur d’une enquête, le 11 octobre 2011. Lors des perquisitions, on retrouve chez un tout jeune majeur, mineur pendant une partie de la période d’infraction, 60 g de cannabis plus une balance. Il dit avoir volé ce cannabis.
Amendes et prison avec sursis
Le vice-procureur Henri Bec requiert du sursis pour les quatre prévenus. "Mon jeune client, fils de compagnon, apprend la sellerie en compagnonnage, en Italie", explique l’avocat du plus jeune des prévenus. Ce dernier a été condamné à 300 € d’amende avec sursis. Le revendeur à 1 000 € d’amende avec sursis. Les deux autres prévenus à 1 000 € d’amende avec sursis et 500 € d’amende pour le seul dont le casier n’était pas vierge.

jeudi 22 décembre 2011

Vers un 4e procès de Robert Lund, accusé du meurtre de sa femme ?

Robert Lund a déposé mardi soir un pourvoi en cassation. Ce ressortissant britannique avait été reconnu coupable du décès de son épouse Evelyn en 1999 et condamné vendredi, par les assises de Montauban, à 12 ans de prison.
Robert Lund a confirmé à ses avocats sa détermination à se pourvoir en cassation. Il les a reçus hier en début d'après midi à la maison d'arrêt de Montauban où il avait été transféré dès avant l'ouverture de son 3e procès aux assises le 12 décembre dernier. Me Alexandre Parra-Bruguière et Apollinaire Legros-Gimbert, ont alors appris que le dépôt du recours auprès du greffe avait été opéré dès la veille par leur client britannique lui-même. Sans doute était-il anxieux à l'approche du délai butoir pour engager ce recours : soit cinq jours après la décision du jury d'assises de Montauban.

12 ans par trois fois

Ce dernier, rappelons-le, l'a condamné vendredi dernier à 12 ans de réclusion. Ce jury a ainsi suivi les précédents arrêts, l'un en octobre 2007 par le tribunal d'Albi, l'autre en octobre 2009 par la cour d'appel des assises de Toulouse… dont l'arrêt avait été annulé par la Cour de cassation en février 2011 ! Le jury montalbanais avait également suivi les deux précédents en retenant comme chef d'accusation non pas le « meurtre » (passible de 30 ans de réclusion criminelle) mais des « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » (passibles de 15 ans).
« Il m'a regardé avec de grands yeux, et m'a dit avec son accent : Tu wigol ou quoi ? On continiou ! », indique Me Parra-Bruguière.
Et d'expliquer : « Il nous avait fait part de cette intention dès le soir du verdict . Nous lui avions alors rappelé qu'il pouvait faire valoir droit à une libération conditionnelle dès le mois de mars ! Il a refusé d'être libre dans trois à quatre mois… Il continue à affirmer qu'il est innocent. »

Pourtant libérable en mars

L'avocat en tire donc les conséquences : « Nous allons prendre attaches auprès d'un confrère parisien spécialiste de la cassation. La décision ne pourra être rendue que dans 6 à 8 mois. Moitié moins, si le président de la Chambre criminelle, sorte de filtre avant l'examen des pourvois, décide qu'il n'y a pas de justification sérieuse à celui-ci. Jusque-là, Robert Lund reprend son statut de présumé innocent. »
Du coup, Robert Lund retrouve aussi son statut de plus ancien détenu en préventive de France.
À bientôt 60 ans, il a été en effet incarcéré en novembre 2004. Bien que condamné trois fois, depuis mardi soir, il reste « soupçonné » depuis, d'être le responsable du décès de son épouse Evelyn le 29 décembre 1999 à la suite des coups qu'il lui aurait porté lors d'une violente dispute à leur domicile, la ferme La Veaute, commune de Rayssac. Rappelons que le corps de son épouse avait été retrouvé le 14 octobre 2001 à bord de son véhicule 4X4 immergé dans les eaux du lac de La Bancalié.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/22/1245389-vers-un-4e-proces-de-robert-lund.html

Le Morvandiau dont Paris parla

à Saint-Prix en 1822, Claude Montcharmont aurait dû appartenir à ce long et émouvant cortège d’anonymes qui nous précèdent sur le chemin de l’existence, et qui dorment de leur éternel sommeil dans les cimetières que nous fleurissons, quand reviennent les bises de novembre. Rien ne le prédisposait à inscrire sa vie dans le registre de la tragédie. Ce paysan du Morvan, devenu maréchal-ferrant, aimait la chasse. Il était intelligent, altruiste. Tout au plus était-il appelé à taper du poing sur la table, au cabaret du coin, pour contrer des adversaires politiques. Mais quand Dame Fatalité s’en mêle, tout va de travers… Au terme de querelles électorales, l’amoureux de la chasse se voit refuser son permis. Devenu braconnier, il est condamné à 6 mois de prison.

L’homme des bois traqué

Dès lors prêt à tout pour échapper à la prison, il fuit la société des hommes et se réfugie au cœur des bois. Il ne fait plus que quelques furtives apparitions, chez ses parents ou chez de proches amis. Il surgit à la tombée de la nuit ou au petit matin. Il vient à la hâte se réapprovisionner en nourriture, en poudre, pour son fusil.
7 novembre 1850 : les gendarmes Emery et Brouet, de la brigade d’Autun, sont appelés à Saint-Prix. Parvenus à la Grande-Verrière, ils se dirigent vers la Petite-Chaux, le hameau où demeure le père de Claude. Soudain, ils aperçoivent un individu, porteur d’un fusil et d’un carnier. Ils se jettent à sa poursuite et le rattrapent. Celui-ci leur lance un ultimatum : « N’approchez pas ou je fais feu ! » Ils approchent. Alors, l’individu tire et s’enfuit. Brouet, quoique blessé, tente de le rattraper mais il n’en a pas la force. Il ne tarde pas à rejoindre Emery. C’est pour recueillir son dernier soupir. Pour ce meurtre et cette tentative de meurtre, Montcharmont est condamné par contumace. Deux jours plus tard, François Gauthey est en train de dîner chez lui, en compagnie de sa femme et de ses enfants. Montcharmont le hait : Gauthey lui a dressé des procès qui ont valu une condamnation à la prison et il le rend responsable de la mort de sa chienne.
Un coup frappé à la porte. Le bruit d’une détonation. Gauthey tombe. Tué sur le coup. La veuve n’a eu aucun mal à identifier le meurtrier de son mari. Véloce, le braconnier s’est déjà enfui dans la nuit.

Dans les grands bois, les grands froids

Pour Montcharmont devenu criminel, c’est à nouveau la solitude doublée de l’angoisse car il se sait recherché. L’amoureux des immensités désolées va-t-il résister aux rigueurs de l’hiver du Morvan ? Même si toute une chaîne de solidarité s’est installée autour du rebelle assassin traqué par la police et la justice, sa position devient rapidement intenable. Il décide alors de faire route vers Sennecey. Empruntant les petits chemins, il y parvient le 4 décembre. Son idée est d’aller à Lyon, de s’y faire embaucher comme domestique. Mais il est reconnu, arrêté.
Le procès de Claude Montcharmont s’ouvre le 29 mars 1851 à Chalon. Qui juge-t-on ? Une bête sauvage ? Un forcené sanguinaire ? Une victime, prise dans un engrenage maudit et infernal, qui, à la suite d’une série de tragiques imbroglios, a commis erreur sur erreur, bévue sur bévue ? Lisons plutôt le portrait que fait du prévenu le journal L’illustration, en 1851 : « Le braconnier Montcharmont est un petit homme de quatre pieds et demi tout au plus ; mais de larges épaules, un cou court et gros annoncent chez lui une force physique peu ordinaire ; il est blond, il a le teint rose et frais, sa physionomie est douce et mélancolique ; il a les mains blanches et fines et un certain air de finesse et de distinction ; il a la tête grosse, ronde, de grands yeux gris clair que la peur rend hagards ; sa voix est étranglée ; tout son ensemble respire un air de terreur indescriptible. Son attitude consternée, son abattement, la mollesse, on peut dire même la lâcheté de sa tenue à l’audience, démentent complètement ce farouche assassin qui a tenu durant près de deux mois la population de tout un arrondissement sous la terreur de son nom et de ses menaces. » Lors de son procès qui sera très suivi par des chroniqueurs venus de toute la France, Montcharmont se montrera brillant, jouera d’un humour frisant parfois l’insolence.
Condamné à mort, il est conduit à l’échafaud le 10 mai 1851. Mais l’homme des bois se débattra avec une telle énergie qu’il rendra impossible le travail des bourreaux : devant une foule effarée, il faudra le reconduire ensanglanté à sa prison. A la demande du procureur de la République, les exécuteurs sont renvoyés, on appelle le bourreau de Dijon, et c’est lui qui viendra à bout de Claude Montcharmont. Dans son journal, L’Événement, Charles Hugo s’en prend aux maladroits bourreaux, aux magistrats et aux législateurs, écrivant : « Vos guillotines sont aussi mal faites que vos lois. » Son journal est aussitôt saisi. Victor Hugo monta alors à son tour au créneau pour tenter de réhabiliter la mémoire de Claude Montcharmont, l’énigmatique braconnier morvandiau.
http://www.bienpublic.com/faits-divers/2011/12/18/le-morvandiau-dont-paris-parla

Albine novarino-Pothier

Anthologiste et écrivain, Albine Novarino-Pothier a publié notamment Les Grandes affaires criminelles de Saône-et-Loire et Les Grandes affaires criminelles du Rhône aux éditions de Borée.

Un militaire jugé pour l'accident d'un camion de transport nucléaire tenu secret

Un militaire sera jugé en janvier à Marseille pour l'accident d'un camion de transport nucléaire survenu en juin 2010 sur la base aérienne d'Istres dans les Bouches-du-Rhône.
Un accident caché

Selon le quotidien La Marseillaise, l'accident aurait été tenu secret jusqu'ici. Le chauffeur, un caporal-chef de 28 ans, est poursuivi pour blessures involontaires, mise hors service d'un matériel à l'usage des forces armées et violation de consignes.
Le 9 juin 2010, le camion se serait renversé dans un virage alors qu'il roulait trop vite. Le conducteur aurait voulu éviter un soldat qui faisait son footing à l'intérieur de la base d'Istres. Selon les autorités, le véhicule ne contenait pas d'ogives.
Les trois militaires à bord, deux chauffeurs et leur supérieur, ont été blessés, dont l'un, avec deux fractures aux cervicales. Les pertes matérielles ont été estimées à 50 millions d'euros par l'armée, le véhicule spécial renforcé de marque suédoise, pesant 33 tonnes et d'une puissance de 585 CV, étant mis hors d'usage.
Secrets militaires
L'enquête, a mis en lumière des excès de vitesse à répétition sur le trajet du camion - jusqu'à 105 km/h alors que le moteur est théoriquement bridé à 80 km/h sauf urgence - et des ennuis mécaniques récents sur le véhicule, dont une fuite sur une durite de frein lors d'un trajet vers le site de construction de têtes nucléaires de Valduc en Côte-d'Or.
Les investigations ont également mis au jour que le chauffeur n'avait pas la qualification requise pour conduire le camion et que l'armée lui a décerné le brevet nécessaire "par équivalence" deux semaines après l'accident.
Le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense, Bernard Dupraz, cité par la Marseillaise, a reconnu que l'affaire décelait "des choses inacceptables".
Procès huis clos
Pour le procès,  l'armée a demandé le huis clos, a précisé à l'AFP une source judiciaire.

mercredi 21 décembre 2011

"Policiers menteurs": un magistrat visé

Le ministre de la Justice a demandé au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de "rejuger" en formation disciplinaire un magistrat du parquet de Bobigny qu'il avait "relaxé", une démarche sans précédent, a révélé mercredi Mediapart. Il s'agit du vice-procureur de Bobigny Jean-Dominique Le Milon, qui avait assimilé lors d'un procès les méthodes des policiers prévenus, qui avaient accusé à tort un automobiliste d'avoir renversé l'un d'eux, à celles de la Gestapo.

Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) s'est immédiatement dit "consterné" par cette initiative du ministre, Michel Mercier, "un précédent scandaleux" qui démontre selon lui "la soumission du ministre de la Justice aux pressions du ministre de l'Intérieur".

L'agenda du CSM comporte effectivement pour jeudi 15H l'examen d'un "projet de décision motivée du garde des Sceaux concernant M. Jean-Dominique Le Milon, vice-procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bobigny, suite à l'avis émis par le Conseil le 8 décembre".

Sollicité, le ministère de la Justice n'avait de son côté pas confirmé en fin de journée que ce nouvel examen du cas de M. Le Milon était dû à une contestation de l'avis initial du CSM.

En novembre 2010, au procès de policiers qui avaient accusé à tort un automobiliste d'avoir renversé l'un d'eux à Aulnay-sous-Bois, le vice-procureur avait déclaré: "la police française, ça
ressemble un peu à la Gestapo dans ce dossier", provoquant la colère des policiers présents dans la salle.

Saisi par la ministre de la Justice de l'époque, Michèle Alliot-Marie, le CSM avait estimé que les propos du procureur ne visaient pas la police dans son ensemble, mais des policiers délinquants dans un dossier particulier, rappelle Médiapart. A l'issue du procès en première instance,
les policiers avaient été condamnés à de la prison ferme, peines transformées en appel, le 15 décembre dernier, à de la prison avec sursis.http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/21/97001-20111221FILWWW00493-policiers-menteurs-un-magistrat-vise.php

Le cambrioleur s'en sort très mal

Le prévenu tient péniblement debout. Le président Thierry Fourdrignier s'inquiète : « Vous ne semblez pas dans une forme éblouissante, ça va quand même ? » Kamel Leborgne acquiesce. Tout commence le 12 décembre vers 21 h 30. Un riverain de la rue d'Artois à Lille écoute de la musique dans sa chambre. Mais le mélomane est perturbé par des coups sourds qui semblent provenir de la maison voisine. Le jeune homme finit par jeter un coup d'oeil dans la rue, des voisins scrutent également une maison et, de fil en aiguille, le riverain s'aperçoit que la porte de sa voisine est défoncée. Dérangé par le jeune homme qui sonne à la porte et tente de pénétrer par la porte fracturée, Kamel Leborgne fuit en sautant par la fenêtre du premier. Non sans avoir mis des bijoux de famille volés dans ses poches de pantalon.

Le voisin a peut-être trop forcé
Le voisin court à ses trousses ; le fuyard réussit à se libérer de l'étreinte de son poursuivant à une ou deux reprises ; l'homme use d'une bombe lacrymogène pour faire céder le jeune homme attaché à ses basques. Sur une placette près de la porte d'Arras, Leborgne est immobilisé avec l'aide d'un passant. Il est alors sévèrement frappé.
Hier, dans le box, il présente entre autres une sévère blessure à l'oeil droit qui disparaît sous des boursouflures noires. La procureure Laurie Leblond annoncera qu'une enquête est en cours à propos de l'interpellateur qui a peut-être exagéré.
Quant au prévenu, qui affiche un lourd casier judiciaire, il s'explique sobrement : « Je n'avais pas d'argent, j'ai vu qu'il n'y avait pas de lumière, j'ai cassé la porte à coups de pied ». La propriétaire est présente à l'audience : « Il a tout fouillé chez moi, j'ai retrouvé maintenant les bijoux volés. Heureusement que j'ai de bons voisins mais, maintenant, je n'ai plus de porte ». Le prévenu s'excuse maladroitement : « Je ne savais pas que c'était chez madame ». Le président Fourdrignier : « En tout cas, vous saviez que ce n'était pas chez vous ». Soupirs du prévenu en retour : « Je comptais revendre les bijoux, maintenant, on achète de l'or partout ».
Quant à la fuite en sautant par la fenêtre, le prévenu la raconte ainsi : « La porte d'en bas était mal fracturée ; pour ressortir, c'était difficile ». Objection du président : « Vous avez peut-être eu peur aussi du voisin vous attendant de pied ferme ».
La procureure, étant donné le casier chargé, requiert la peine plancher : trois ans de prison. Après la plaidoirie de Me Charles Lecointre, le prévenu s'en sort avec trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/12/15/le-cambrioleur-s-en-sort-tres-mal.shtml

Justice : l'histoire de "deux timbrés qui vont à la Poste"

On est loin, très loin de ces terribles faits-divers qui secouent l'actualité, de ces rafales de kalachnikov et de ces épanchements de sang. Loin d'une criminalité organisée, des figures du milieu, du scénario à la "Braquo". Non, décidément, du récit des faits à la personnalité des accusés, il est ici question de banalité confondante.
"D'intelligence moyenne". De "scolarité médiocre", de "cursus sans aspérité", de "puérilité", voire "d'immaturité". L'histoire de "deux timbrés qui vont à la Poste", ironise le président Cayrol.

Le 26 février 2010
Seulement voilà. Pour amateurs qu'aient été les voleurs, pour factice qu'ait été l'arme, il n'en reste pas moins que cette employée de la Poste restera à jamais marquée par ce sombre canon au bout duquel se jouait sa vie, en ce matin du 26 février 2010.
Une victime que le président, tout au long des débats, n'aura de cesse de remettre au coeur de l'affaire. A défaut d'avoir été au coeur des préoccupations de Djamel Aissaoui, 36 ans, et Johnny Padilla, 35 ans.
Abandon, fugues et cannabis
Deux hommes qui ne croiseront pas leurs regards, assis presque côte à côte, chacun accusant l'autre d'être l'instigateur des faits. Deux hommes qui pourraient avoir beaucoup en commun, à commencer par une vie débutée par l'abandon pur et simple des figures paternelles et maternelles. Pourtant, leurs vies ont pris des chemins différents avant de se croiser, pour le pire, à Perpignan.
Djamel Aissaoui. Un gamin déchiré entre sa mère, qu'il n'intéresse pas, et ses grands-parents. Un enfant ballotté entre la France et le Maroc. Un ado qui alterne fugues et foyers sociaux. Seule constante dans cette vie d'errance : le cannabis, qu'il fume depuis ses 12 ans, et en quantité. Contractant dette sur dette.
C'est ce qui l'a poussé à donner un tour criminel à une vie jusque-là sans dérapage majeur. "Mais l'idée vient de Johnny Padilla, répète-t-il. Moi, je pensais simplement cambrioler la Poste. Mais Johnny était équipé".
La victime traumatisée
Johnny secoue la tête, en silence. Lui, le maître-chien passionné de basket, déposé à la naissance chez ses grands-parents par une mère évanouie dans la nature et un père absent.
Une éducation stricte offerte par son grand-père, ancien légionnaire, et compensée par la douceur de sa grand-mère l'a mené tant bien que mal sur le chemin des études. Puis de l'armée. Puis du travail. Sans accroc. Jusqu'à ce qu'on le retrouve, pointant une arme sur le visage d'une guichetière, "traumatisée et tremblante", selon ses propres mots, à qui il présente ses excuses.
Une victime qui n'oubliera ni l'arme de Johnny, ni les mots de Djamel : "Si tu parles, on te retrouvera". Qui raconte comment, aujourd'hui encore, elle ne peut travailler seule derrière un guichet. Qui tremble au moindre bruit suspect. Et qui voudrait bien, comme la cour, que les deux hommes ne lui volent pas, en prime, son statut de victime.

La mort d'un animal en justice

Black était un chien âgé de 5 ou 6 ans, son maître ne le sait pas vraiment. Pour son plus grand malheur, cet animal n'avait pas un bon nez et ne pouvait donc être utile à la chasse.

En janvier2010, les gendarmes de Rue se sont rendus à Ponthoile, cette commune située dans l'ouest du département de la Somme.

Les habitants du village les avaient appelés après avoir entendu Black hurler à la mort toute la nuit.

Les militaires ont découvert le chien, mort, depuis plusieurs jours. L'animal était enfermé dans un réduit d'où il ne sortait jamais. Tout juste lui jetait-on quelques déchets par une petite ouverture.

Hier, le propriétaire de l'animal n'est pas venu au tribunal, il y était représenté par son avocat MeJérôme Crépin. Le chien a-t-il été victime d'actes de cruauté, comme l'affirment le parquet et les associations parties civiles ? Ou est-ce plutôt de la négligence, comme l'a plaidé l'avocat de la défense?

Le parquet a demandé trois mois de prison avec sursis, 3000 euros d'amende et l'interdiction définitive de détenir un animal à l'encontre du propriétaire de Black. Le jugement sera rendu le 29 décembre.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/La-mort-d-un-animal-en-justice

mardi 20 décembre 2011

Procès Carlos: Fröhlich sera rejugée

Le parquet général a indiqué aujourd'hui avoir fait appel de l'acquittement prononcé par la cour d'assises spéciale de Paris envers l'Allemande Christa Fröhlich, jugée avec le Vénézuélien Carlos pour son implication présumée dans un attentat mortel commis à Paris en 1982. Cette femme de 69 ans sera donc rejugée avec Ilich Ramirez Sanchez, qui a fait appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité prononcée jeudi par la cour d'assises spéciale.

Christa Fröhlich, qui a pris la fuite en Allemagne depuis sa remise en liberté sous contrôle judiciaire en 2000, n'avait pas assisté à son procès qui s'est tenu entre le 7 novembre et le 15 décembre à Paris. Elle était représentée par un avocat français qui avait plaidé son acquittement. Le parquet général avait requis à son encontre 15 ans de réclusion pour son implication présumée dans l'attentat meurtrier de la rue Marbeuf du 22 avril 1982, l'une des quatre attaques du début des années 1980 pour lesquelles Carlos est poursuivi.

L'Allemande, aujourd'hui installée à Hanovre (nord de l'Allemagne), est soupçonnée d'avoir loué et convoyé l'Opel Kadett qui a explosé rue Marbeuf, faisant un mort et 66 blessés. Mais les débats avaient fait apparaître de sérieux doutes sur l'identité de la locataire du véhicule.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/20/97001-20111220FILWWW00527-proces-carlos-frohlich-sera-rejugee.php

AZF/enquête: piste criminelle "négligée"

La piste criminelle n'a pas été suffisamment explorée dans l'enquête sur la catastrophe AZF à Toulouse, a déclaré aujourd'hui l'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, venu témoigner au procès. L'ancien magistrat a dénoncé "les lacunes et les négligences" qui ont, selon lui, entouré l'enquête et l'instruction de l'affaire.

L'explosion de l'usine chimique AZF, propriété de la société Grande Paroisse, filiale à 100% du groupe Total, avait fait 31 morts le 21 septembre 2001. Cette catastrophe industrielle, la plus importante en France depuis la Seconde Guerre mondiale, a fait aussi 20.800 blessés selon les documents judiciaires officiels.

Selon Jean-Louis Bruguière, qui a récemment été envoyé en mission par Total pour faire un audit, "des négligences graves dans l'enquête et l'instruction judiciaire n'ont pas permis d'étudier sérieusement la piste d'une origine criminelle". "Pour la piste intentionnelle, il y a des perquisitions tardives, des négligences, des choses non faites", a ajouté l'ancien magistrat. "Il n'aurait jamais fallu privilégier l'hypothèse accidentelle", a-t-il estimé. "Celle d'une malveillance a été volontairement négligée dès le départ".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/12/20/97001-20111220FILWWW00530-azfenquete-piste-criminelle-negligee.php

Patrick Chabert acquitté par la cour d'assises du Var.

Patrick Chabert, condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle en septembre 2010 pour l'assassinat de sa femme, dont le corps n'a jamais été retrouvé, a été acquitté mardi en appel par la cour d'assises du Var.
Dans un réquisitoire de quatre heures et demie, l'avocat général Pierre Cortès avait requis lundi une peine d'au moins 20 ans de réclusion, écartant les thèses de "la fugue amoureuse" ou de "la fugue mystique" de la disparue Nadine Chabert. L'accusé pour sa part clamait son innocence.
Au moment des faits, le couple, installé à Fos-dur-Mer, était en pleine procédure de divorce.
Nadine Chabert, salariée dans une société de réinsertion à Istres, avait averti à son travail qu'en cas d'absence, il faudrait avertir la police et chercher du côté de son mari. C'est pourquoi, ne la voyant pas se présenter à son travail, ses collègues avaient alerté les policiers.
Patrick Chabert, un conducteur de travaux de 47 ans, avait assuré l'avoir déposée la veille à un carrefour de Fos-sur-Mer, où une collègue devait la prendre en charge pour se rendre ensemble à un stage à Paris.
Soutenant la thèse d'un départ volontaire, il arguait que son épouse aurait pu refaire sa vie pour rejoindre une secte. Une analyse partagée par la mère et la fille de la disparue qui évoquent son goût pour le paranormal.
Pour les enquêteurs au contraire, Patrick Chabert, refusant le divorce, aurait tué son épouse l'après-midi du 10 juin.http://www.maritima.info/

Le combat d’un homme qui dit être né d’un inceste

Depuis plus de dix ans, un Sarthois se bat pour prouver que le frère de sa mère est bien son véritable père. Aujourd’hui, il espère que la cour d’appel d’Angers va reconnaître son préjudice.
Yvan vient d’avoir 40 ans et la décision que la cour d’appel d’Angers doit rendre aujourd’hui pourrait clore un combat que lui et sa maman mènent depuis plus de 10 ans. « Depuis que je me bats, j’arrive enfin à me projeter dans l’avenir. À tenir un emploi. Je suis plus zen, confie Yvan. Avant, je n’arrivais à rien faire d’autre que du sport. Aujourd’hui, même difficile et douloureuse, la vérité me permet d’exister. D’avancer. »
Sa vérité, c’est celle d’un homme qui fait tout pour que le frère de sa mère soit enfin reconnu comme étant son père biologique. Un combat semé d’embûches qu’Yvan et sa maman ont entamé en 1997.
« Tout le monde se tait »
Cette année-là, la maman divorce d’un homme qui a reconnu Yvan mais dont il n’est pourtant pas le géniteur. Les mois passent. Les langues se délient : la mère confie à son fils avoir été victime de viols pendant son enfance et désigne son père et deux de ses frères comme étant ses agresseurs. Elle porte plainte en 2003. Sans résultat, les faits sont prescrits.
« Toute la famille nous a alors tourné le dos. Tout le monde sait. Mais tout le monde se tait », regrette la maman d’Yvan, issue d’une fratrie de dix enfants. L’oncle en question est un élu et l’autre frère a eu des responsabilités dans la Sarthe.
Malgré les obstacles, Yvan ne lâche pas. En 2006, il entame une procédure pour annuler la reconnaissance en paternité de l’ex-mari de sa maman. Il ne veut plus en porter le nom. La justice réclame une expertise génétique d’Yvan. Là, surprise. Le rapport d’analyse confirme bien que l’ex-mari n’est pas le père d’Yvan. Mais il va plus loin.
Compte tenu des résultats, les experts effectuent ce que l’on appelle un indice d’inceste dont les résultats sont sans appel : « Il est 38 fois plus vraisemblable que le papa d’Yvan soit le père ou le frère de sa maman plutôt qu’une personne prise au hasard dans la population générale », indique en substance le rapport.
Test génétique
Seul problème : le code civil interdit toute action pour faire reconnaître une filiation incestueuse. Il est donc impossible, en théorie, d’avoir la preuve de cet inceste. « On a engagé une procédure au civil pour obtenir des dommages et intérêts de l’oncle », explique Me Françoise Gallot-Lavallée, l’avocate d’Yvan et de sa maman.
Déboutés par le tribunal du Mans pour un problème de prescription, ils obtiennent finalement gain de cause devant la cour d’appel d’Angers en 2010. L’oncle est sommé par la justice de se soumettre à un test génétique. Il refuse à deux reprises.
Nouvel épisode le 2 novembre dernier, lors d’une audience devant la cour d’appel d’Angers. L’avocate d’Yvan a demandé que l’oncle soit de fait condamné à verser à son client les 80 000 € en réparation de son préjudice moral et psychologique.
La cour d’appel d’Angers doit rendre sa décision aujourd’hui. En attendant, Yvan a déjà remporté une victoire : il a réussi à faire changer son nom de famille et porte désormais un patronyme puisé dans la lignée maternelle.

Polémique autour des frites

Hier, devant le président Alain Girot siégeant en tant que juge des référés (procédure rapide), c'est une friterie qui se retrouve sur le gril. L'affaire brûlante se situe au 34 de la rue Royale, dans ce secteur du Vieux-Lille où les restaurants, les commerces pittoresques et les bistrots abondent. Dans un immeuble classique, quelques appartements surmontent donc un rez-de-chaussée consacré au commerce. « Attention, qu'on ne nous fasse pas dire ce que nous n'avons pas dit ! Nous ne contestons pas l'existence d'un commerce ou même d'un restaurant au rez-de-chaussée ! »explique Me Caroline Losfeld pour le syndicat des copropriétaires. Mais l'avocate ajoute aussitôt : « La Ch'tite Frite cause inéluctablement des nuisances olfactives importantes qui dépassent les inconvénients normaux de voisinage ! » Me Caroline Losfeld produit d'ailleurs une jurisprudence de Colmar qui, dans un cas similaire, avait interdit les tubercules frites. « Colmar ? Ils sont plutôt compétents en matière de choucroute, non ? » laisse tomber dans un sourire le président Girot.
« C'est vraiment un a priori contre la Ch'tite frite, d'ailleurs, nous avons reçu un courrier de protestation avant même l'ouverture le 24 novembre » riposte Me Émilie Guillemant qui défend la responsable de l'entreprise. Toutefois, dès le 28 novembre, un huissier, mandaté par le syndicat des copropriétaires, constate des fumées et des odeurs sur le coup de 12 h 30. Forte odeur de friture, fumée envahissant la boutique et perceptible de l'extérieur, émanations dans les parties communes : tel est le diagnostic de Me Régula, huissier de justice.


Protestations de Me Émilie Guillemant qui évoque un constat de Me Kinget, un autre huissier, qui, toujours à l'heure du déjeuner, émet un diagnostic diamétralement opposé : « D'ailleurs, ma cliente et son mari ont tenu un commerce similaire rue d'Angleterre sans jamais le moindre ennui ! Ici, rue Royale, le matériel est en outre flambant neuf ».
Me Marion Nivelle, pour la propriétaire du rez-de-chaussée qui loue celui-ci aux commerçants, défend la même thèse : « Une absence totale de fumée et pas d'odeur prononcée de cuisson de frites constate notre huissier, il existe une ventilation à part, le tabac en face ne se plaint pas ».
On en est donc là à Lille, une des capitales historiques de la frite. Me Losfeld réclame l'arrêt immédiat de la friterie tandis que Me Guillemant assure que ce serait la mort de la petite entreprise. Décision annoncée pour le 27 décembre

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/12/14/polemique-autour-des-frites.shtml

Assises : quinze ans de réclusion pour un "cerveau" américain

Michael Sherman, un Américain de 61 ans, a été condamné mercredi à Nîmes à quinze ans de réclusion criminelle pour trafic de stupéfiants par la cour d'assises spéciale du Gard, après une saisie record de 2,5 tonnes de résine de cannabis en 1996 sur un voilier.
Les magistrats professionnels ont suivi les réquisitions de l'avocat général, Xavier Sicot, à l'encontre de celui qu'il a désigné comme "la tête du réseau". "L'autorité de Mr Sherman sur ce trafic de stupéfiants ne fait aucun doute. Il a été mis en cause par six personnes impliquées dans cette affaire", a-t-il dit. Un autre citoyen américain, Frank Stephen Matichek, actuellement en fuite, a été condamné en son absence à 10 ans de réclusion, conformément aux réquisitions de M. Sicot.

Un réseau bicéphale ?
Les avocats de Michael Sherman ont minimisé le rôle de leur client et plaidé un réseau bicéphale, avec un second cerveau, Barry Daffern, un américain de 62 ans. Ce dernier avait écopé de 15 ans de réclusion lors d'un premier procès en 1999 pour cette même affaire. Il a aujourd'hui purgé sa peine.
Le 21 novembre 1996, les douanes françaises avaient intercepté, au large du Grau-du-Roi, un voilier, le "Lady Duncan", transportant 2,5 tonnes de résine de cannabis, marchandise évaluée à l'époque à 104,7 millions de francs (environ 16 millions d'euros).
Selon M. Sicot, qui a cité à l'audience des sources du ministère de l'Intérieur, cette interception, après des jours de surveillance, constitue encore "la deuxième plus grosse saisie de drogue jamais effectuée sur le territoire national". Dans cette affaire, outre Matichek et Sherman, trois Américains, cinq Britanniques, trois Belges et un Allemand ont écopé de peines allant de 2 à 30 ans de prison, lors de deux procès en 1999 et 2004.
Sherman avait été arrêté en Espagne en 2004 pour une autre affaire et condamné en France par contumace à 30 ans de prison. Il a été extradé en août 2010 et a été incarcéré à la maison d'arrêt de Nîmes depuis lors.
http://www.midilibre.fr/2011/12/14/assises-quinze-ans-de-reclusion-pour-un-cerveau-americain,430459.php

lundi 19 décembre 2011

Retour sur deux drames : pourquoi les parachutes ne se sont pas ouverts ?

Tous deux étaient des parachutistes expérimentés. Tous deux utilisaient le même matériel. Gaël Chaboureau s'est grièvement blessé lors d'un saut, en juin 2005. Bertrand Marty, lui, a trouvé la mort au terme d'une chute terrible, un mois plus tard.
Les deux accidents se sont produits coup sur coup, à quelques semaines d'intervalle. Le 24 juin, aux Pujols, Gaël Chaboureau, parachutiste et plieur expérimentés, breveté d'État et instructeur, ne parvient pas à libérer sa voile principale, torsadée, et à utiliser sa voile de secours. Une suspente s'est coincée dans une fente de son harnais. Il chute, mais finalement la voile de secours se gonfle en partie. Il se pose violemment, sera grièvement blessé. Le 10 juillet suivant, à La Tour-du-Crieu, nouvel accident. Un drame : Bertrand Marty, 25 ans, 4 000 sauts à son actif, instructeur parachutiste, connaît exactement le même incident à l'ouverture de sa voile. Mais rien ne freinera sa chute, terrible. Il ne survivra pas à ses blessures.
L'enquête démarre. On se rend compte que les deux hommes utilisaient le même matériel, venu d'Allemagne. Et on découvre qu'un accident comparable s'était produit en Bavière au mois d'août 2004. On découvre aussi qu'en début 2005, alors que son matériel avait été interdit en Autriche, le fabricant avait décidé de faire quelques modifications sur ses sacs harnais neufs. L'entreprise décidait notamment de réaliser des coutures destinées à éviter que les suspentes se coincent dans les fameuses fentes. Par contre, aucune modification sur les anciens modèles, toujours en circulation.
Pour le père de Bertrand Marty, la cause est entendue : « Si le sac avait été modifié, mon fils serait encore vivant. Un quart d'heure de couture, une heure de pliage auraient suffi. La faute de cette société, c'est de ne pas avoir voulu reconnaître que son matériel présentait un défaut de fabrication. Ma famille est brisée, aujourd'hui. On survit ». Son avocat, parachutiste expérimenté venu de Lyon, enchaîne : « On sait très bien ce qui s'est passé. Ces parachutistes n'ont pas commis d'erreur. Le fabricant connaissait le défaut de ces harnais. Il connaissait également le remède. Il a attendu qu'il y ait un drame pour faire les modifications qui s'imposaient ». Reste que la vice-procureure, Marilyn Blanc, n'a pas souhaité faire de réquisitions : dans ce dossier, le parquet avait conclu à un non-lieu, avant de saisir le juge d'instruction qui, lui, a décidé de renvoyer le fabricant, Bernd Pohl, de la société « Performance Variable », devant la justice. Ce dernier, durant l'audience, a rejeté l'idée d'une défaillance de son matériel, soulignant qu'il avait servi pour plus de 150 000 sauts en Allemagne. Et qu'il n'y avait eu qu'un seul incident, aux causes, d'après lui, indéterminées.
Le jugement a été mis en délibéré au 14 février.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/14/1239451-parachutisme-retour-sur-deux-drames-terribles.html

L’ex-patron du Samu prévenu de harcèlement sexuel

L’ancien patron des Urgences et du Samu du centre hospitalier de Valence, le Dr Jean-Luc Moreau, était-il un patron tyrannique, harceleur sexuel et moral, ce que la loi punit ? Où est-il simplement un grossier personnage, méprisant avec ses subordonnés et pratiquant l’humiliation comme règle de management, ce qui ne constitue pas un délit ? Le tribunal correctionnel qui le jugeait hier pour harcèlement sexuel et moral répondra le 2 février prochain. C’est la plainte pour harcèlement sexuel d’une infirmière en 2007 qui lança l’affaire et la fit éclater au grand jour. Suivirent, pendant l’enquête, nombre de dépositions reprochant des faits souvent identiques au médecin chef des Urgences et du Samu de Valence.

Huit mois de prison avec sursis requis

Attitude “collante”, propos “graveleux”, mains baladeuses dans l’hélicoptère du Samu ou dans les salles de soins, propositions déplacées. Des gestes et attitudes dénoncés par plusieurs infirmières et médecins dans les auditions. Deux ont témoigné hier à la barre, une seule s’est finalement constitué partie civile.
D’autres témoignages lui prêtent des propos humiliants à l’endroit de subalternes qu’il estimait devoir réprimander.
« J’étais très exigeant avec moi-même et avec les personnels de mon service, parce qu’au Samu et aux Urgences, la vie des patients dépend de cette exigence. J’ai pu faire des plaisanteries, peut-être de mauvais goût, comme il s’en fait dans nombre de services hospitaliers où la pression est très forte eu égard aux responsabilités auxquelles ils sont confrontés, mais je n’ai jamais harcelé personne, je ne me suis jamais frotté à personne », s’est défendu le prévenu, soutenu par trois témoins venus dire à la barre qu’ils n’avaient jamais rencontré de problème avec lui.
Pour l’avocat de la partie civile et le procureur de la République, « les infractions sont constituées et le magistrat de requérir huit mois de prison avec sursis, 5 000 € d’amende et une obligation de soins.
« Vous ne jugez pas une ambiance, mais des faits et les infractions ne sont pas constituées. Et plusieurs témoins disent ne pas avoir été harcelés dans leurs dépositions », a plaidé le conseil de la défense.
http://www.ledauphine.com/faits-divers/2011/12/13/l-ex-patron-du-samu-de-valence-prevenu-de-harcelement-sexuel

La mère infanticide devant la cour d'assises de Digne

Janice Dauphinat répond du meurtre de Quentin, 5 ans, et Noëlie, 9 ans, le 15 mars 2009.
Tout de noir vêtue, les cheveux ramenés en chignon, Janice Dauphinat pleure silencieusement pendant la lecture de l'ordonnance de mise en accusation. Mais quand le président Arthur Ros lui donne la parole, elle n'est pas plus émouvante que ça lorsqu'elle balbutie entre deux sanglots que la culpabilité la ronge, qu'elle a mis un an avant de réaliser qu'elle ne verrait plus jamais ses enfants et qu'elle leur demande pardon. Et quand le président lui indique "que la référence continue à (sa) douleur n'a pas lieu d'être tout au long de ces débats", elle maîtrise immédiatement ses larmes.
L'accusée a toujours décidé de tout pour sa famille. Aussi, lorsqu'elle apprend ce 13 mars, par une amie juriste, le classement sans suite de sa plainte pour agression sexuelle, et que le rapport de l'association "Trait d'union" était favorable au rétablissement du droit de visite et d'hébergement, rien ne va plus. "Elle s'est effondrée" , relate l'employée du CIDFF, qui lui a appris l'existence du rapport. "Il ne me reste plus qu'à me foutre en l'air", lui a lancé Janice tout de go. "Je lui ai expliqué que c'était juste un rapport, que ce n'était pas définitif et pas la décision de la justice."
Malgré ces propos alarmants, la jeune femme s'en tiendra là. "Et vous ne l'avez pas rappelée malgré sa détresse ?", questionne le président. "Non !" Elle n'est hélas pas la seule à avoir pris ces paroles à la légère. À un proche, Janice a dit qu'elle irait se tuer sur l'autoroute avec ses enfants. À d'autres, qu'elle n'avait plus qu'à rentrer dans un arbre, avec ses enfants, toujours. Finalement, elle optera pour un cocktail médicamenteux. Aujourd'hui, eux sont morts. Et pas elle.
Aucun témoin ne l'aurait crue capable de passer à l'acte compte tenu de l'amour que cette "maman poule" portait à Quentin et Noélie. Ce 13 mars, la décision rendue ne correspondait pas à ce qu'attendait cette femme qui a toujours décidé de tout. Jusqu'à la mort de ses enfants, le 15 mars.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/la-mere-infanticide-devant-la-cour-dassises-de-digne

dimanche 18 décembre 2011

Par dépit, le concubin avait sorti un hachoir

C'est avec des trémolos dans la voix que Lionel parle de Gladys. « Je l'aime toujours, j'en suis fou dingue, mais j'ai compris que c'était une relation incompatible. » Une relation, en tout cas, qui n'a pas réussi à Lionel. Ce Montalbanais de 30 ans installé à Gaillac devra comparaître prochainement devant la cour d'assises des mineurs de Tarn-et-Garonne pour répondre de recel de vol à main armée et séquestration en bande organisée. Un dossier criminel dans lequel les deux auteurs principaux sont les frères de Gladys.Si les choses avaient encore plus mal tourné, une cour d'assises aurait pu aussi s'intéresser à la violente dispute conjugale qui a troublé la tranquillité d'une rue du Vieux Gaillac, samedi après-midi. Gladys, accompagné d'un ami prénommé Ludovic, était venue récupérer des affaires personnelles chez Lionel. Celui-ci les a très mal reçus. « Vous aviez vidé les deux tiers ou les trois quarts d'une bouteille de vodka », lui rappelle le président Dominique Bardou. « J'étais dans un état où je ne me contrôlais pas », reconnaît le prévenu. Lionel a d'abord embrassé de force celle dont il ne voulait pas se séparer. Fou de rage, il a ensuite saisi un hachoir de cuisine, est descendu dans la rue Cabrol, martyrisant la carrosserie de la voiture de Ludovic avec cet objet tranchant. Ensuite, il s'en prendra au conducteur, qui avait essayé de fuir, en le rouant de coups. Enfin, il frappera « sa » Gladys.

« On m'a mis un couteau sous la gorge »

Hier, c'est un homme posé, au langage châtié, qui fait amende honorable.
« Je suis encore désolé du comportement que j'ai eu. Si j'ai réagi de cette façon-là, c'était pour impressionner Ludovic.
Mais moi, deux jours avant, quand je me suis présenté chez lui, on m'a mis un couteau sous la gorge. Regardez, j'ai encore la trace. J'ai été humilié, devant Gladys. »
Me Emmanuelle Pamponneau, partie civile pour l'ex-concubine et l'ami, s'inquiète de « ce phénomène de violence particulier ».
Le procureur Claude Dérens partage ce sentiment et, pour éviter la réitération des faits, il requiert 1 an de prison (dont 6 mois ferme) avec mandat de dépôt.
Me Émilie Delheure se démène pour éviter la prison directe à son client. « Il a pris l'entière responsabilité de ses actes et de son comportement. Il sait où l'a mené cette relation.
Avec sa précédente compagne, il ne s'était jamais montré violent. Avant d'être au chômage, c'est quelqu'un qui a toujours travaillé. »
Le tribunal a balayé les arguments de la défense. Lionel B. est condamné à 18 mois de prison dont la moitié ferme.
Le sursis avec mise à l'épreuve est assorti d'une obligation de soins et d'indemniser les parties civiles et d'une interdiction d'entrer en contact avec les victimes.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/13/1238019-gaillac-par-depit-le-concubin-avait-sorti-un-hachoir.html

Licenciement abusif aux pompes funèbres

Les conseils des prud’hommes entendent parfois des histoires pas banales. Là, c’est un débat qui passe par des détails sordides qui a dû être tranché par la juridiction de Saint-Nazaire.
À l’origine de l’affaire, il y a la requête d’un ancien salarié des pompes funèbres de l’Atlantique. Courant 2010, il est licencié pour un motif qui fait froid dans le dos. À l’époque, il officie comme maître de cérémonie, malgré son statut de vacataire. L’employeur lui reproche d’avoir demandé à un assistant « de monter sur le couvercle du cercueil pour pouvoir le fermer ». Le corps gonflé du mort par noyade, encore congelé après la morgue, rendait la fermeture impossible.
L’ex-maître de cérémonie avait aussitôt contre-attaqué aux prud’hommes. « Lorsque j’ai constaté qu’on ne pouvait pas fermer le cercueil, je suis allé voir mon supérieur hiérarchique. Il m’a répondu : « Débrouillez-vous. Cassez-lui les bras s’il le faut.” » Pour appuyer son récit, il fournit l’attestation d’un collègue témoin.
Le directeur a nié avoir tenu de tels propos. Le maître de cérémonie précise que, lorsqu’il est revenu dans la salle de mise en bière, « l’employé sautait sur le corps ». Ce que dément ce salarié, dans une attestation sur l’honneur.
Mardi, le juge professionnel, désigné à cause du caractère sensible de l’affaire, a rendu sa décision. Pour lui, le licenciement « est dépourvu de causes réelles et sérieuses ». Il a accordé 7 000 € au maître de cérémonie et 1 800 € d’indemnités compensatoires. Le magistrat estime « qu’il existe un doute sur la sincérité de l’attestation du salarié qui charge le maître de cérémonie, ainsi que sur la version de la société

Trop alcoolisé, ce soir-là, l’accusé ne se souvient pas avoir tué

Une trentaine de témoins et quatre experts au total. Les débats se sont allongés jusqu’à 21 h 30, hier soir, devant la cour d’assises. Il en sera ainsi jusqu’à jeudi, jour où les jurés doivent se prononcer sur la culpabilité, ou non, de Semir Bajric.
Depuis hier, l’homme de quarante ans, de nationalité bosniaque et naturalisé français en 1998, doit répondre de violences avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Accusé d’être l’auteur d’un coup de couteau mortel, rue Pierret au Puy-en-Velay, il déclare ne pas se souvenir des événements de cette dramatique soirée du samedi 12 au dimanche 13 décembre 2009 sur la terrasse du bar de la Loire. « Je suis incapable de vous dire si cette accusation est juste ou fausse », déclare-t-il.
La première après-midi de débats a été l’occasion de se pencher sur sa personnalité. Né à Sanski-Most (nord-ouest de la Bosnie), de confession musulmane « sans être pratiquant », Semir Bajric parle de son père alcoolique et tyrannique, de la guerre, de l’occupation par l’armée serbe, des tortures dont il a été la victime. Sa voix se fait plus grave lorsqu’il confesse avoir dénoncé son frère résistant afin que les sévices de ses tortionnaires cessent. « Je l’ai dénoncé car je croyais qu’il était loin et qu’il ne craignait rien. Finalement, ils l’ont trouvé dans notre maison et assassiné. C’est moi qui ai découvert son corps. Même si ma famille ne me le reproche pas, je me sens coupable de sa mort. »
Autant de traumatismes qui se révèlent être la source d’un comportement que tout le monde connaît dans son entourage : une consommation excessive d’alcool. « C’est vrai qu’il m’arrivait de me réveiller le matin aux urgences de l’hôpital sans me rappeler ce que j’avais fait la veille », reconnaît celui qui se soumet volontiers au jeu des questions-réponse avec le président Christophe Ruin.
Au cours de cet interrogatoire de personnalité, Semir Bajric évoque également la détention dans les camps, les évasions, l’évacuation en France par la Croix Rouge en 1993, l’arrivée au Puy-en-Velay en 2006, les cauchemars, les conduites suicidaires, ainsi que les hospitalisations en milieu psychiatrique.
« On n’a pas de chance dans cette famille. Est-ce que Dieu existe ? Il faut qu’il arrête avec nous. Je sais que mon frère est quelqu’un de bien », lance le frère ainé de l’accusé.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/12/13/trop-alcoolise-ce-soir-la-l-accuse-ne-se-souvient-pas-avoir-tue

samedi 17 décembre 2011

"Mamour, je t'aime mais je vais te tuer"

Il se tient à la barre, petit, calme, planté sous les boiseries solennelles de la salle d'audience. A l'opposé de ce qu'il devait être le soir du 6 septembre 2009 à Fleurance. Fou furieux. La présidente du tribunal le dépeint ivre, marteau dans une main hachette dans l'autre, menaçant de mort sa compagne et ses six enfants, hurlant « mamour, je t'aime mais je vais te tuer », giflant l'une des fillettes qui pleurait, passant la hache sous le cou du fils aîné, avant de courir vers les gendarmes « pour qu'ils l'abattent ». Un vrai « pétage de plombs ». « Menacer avec un marteau d'éclater le crâne d'un enfant, est-ce que ce n'est pas de la violence ? Est-ce que vous imaginez le traumatisme qu'ont vécu ces enfants ? Ils avaient de 20 à 6 ans », martèle la procureure Alix-Marie Cabot-Chaumeton. Une voiture qui passait par là a même pris un coup de hachette. L'homme a été hospitalisé d'office pendant six mois, a arrêté l'alcool, suit un lourd traitement, regrette ses actes et a évolué, plaide son avocate. La procureure est moins rassurée. Il a été condamné hier à huit mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l'épreuve de trois ans avec une obligation de soins pour ces menaces de mort et violences avec arme.

Un été de violences

Avant lui, deux jeunes devaient comparaître. Un seul est venu, un Fleurantin. Immense, un visage à la Bilal, calme, sans concession pour ses actes. Contraste absolu avec ce qui l'amène ici : dégradations, violences, outrages, menaces de mort sur les gendarmes et rébellion. La litanie des injures qu'il a adressées aux militaires arrache même un rire nerveux à la présidente.
Les faits se sont déroulés en trois étapes le 25 juillet 2009, à Fleurance. Ce jour-là, le Fleurantin accueille l'autre prévenu et sa compagne. Le visiteur part avec son amie essayer une voiture et se livre à un véritable rodéo dans les rues. Un cafetier lui dit de se calmer. Fin du premier temps. Le garçon rentre alors et invente que le commerçant l'a menacé. Le Fleurantin s'enflamme et tous deux s'en vont en expédition punitive : ils lacrymogènent le cafetier et démolissent sa terrasse. 2 000 € de dégâts. Troisième étape : la femme du Fleurantin a proposé un barbecue à Castera-Verduzan. Elle part en premier. Le chauffard la suit transportant sa compagne, le Fleurantin et les deux enfants de l'épouse. Il décide de repasser devant le bar mais voyant les gendarmes, s'enfuit, prend un sens interdit, grille deux « stop », avant d'être arrêté. Face aux gendarmes, le Fleurantin « dégoupille ». Lui aussi a eu droit à une HO, six semaines. On lui a découvert une hyperthyroïdie qui a joué dans ses furies. Il a été opéré, est soigné, s'est calmé. Même les gendarmes en attestent. Reste que les commerçants ont été traumatisés, les enfants aussi. La procureure requiert deux ans ferme contre le chauffard, huit mois avec sursis et mise à l'épreuve contre le Fleurantin. Le jugement est mis en délibéré au 26 janvier.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/09/1235368-mamour-je-t-aime-mais-je-vais-te-tuer.html

Un religieux condamné pour agressions

Un directeur et professeur à l'Institut Jean-Paul II, une maison chrétienne d'éducation à Uzès (Gard), a été condamné aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Nîmes à trois ans de prison avec sursis, avec obligation de soins, pour agressions à caractère sexuel.
Yves Barreme, appelé "Frère Yves" dans la communauté religieuse et âgé de 67 ans, a en outre été inscrit au fichier des délinquants sexuels, avec interdiction d'exercer une activité en relation avec des mineurs et de rentrer en contact avec la victime ou sa famille.
A l'audience en novembre, le parquet avait requis trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt, estimant les faits incriminés "injustifiables". Ils remontaient à plusieurs années - entre 2003 et 2009 - et avaient été dénoncés par un ancien pensionnaire de l'établissement, aujourd'hui majeur.
Selon l'accusation, l'enquête menée par la police nîmoise, avec écoutes téléphoniques, avait mis en exergue des caresses sur les fesses, des attouchements et des baisers sur la bouche. Une perquisition avait permis de découvrir un slip léopard, un préservatif dans un peignoir, ainsi qu'un exemplaire de Mein Kampf.
Le religieux qui avait reconnu avoir eu, avant de faire ses voeux, des relations homosexuelles, a toujours nié les faits. Son avocate avait plaidé la relaxe "au bénéfice du doute". Frère Yves estimait n'avoir fait que "cajoler" l'enfant et disait l'avoir embrassé parce que le garçonnet, âgé de 12 ans et confié à l'etablissement après plusieurs décès dans sa famille, "venait à lui".

vendredi 16 décembre 2011

Procès Robert Lund : les détails qui tuent

Quatrième journée hier à Montauban du 3e procès aux assises de Robert Lund, soupçonné d'être responsable du décès de son épouse Evelyn, dont le corps a été retrouvé le dimanche 14 octobre 2001 à bord de son véhicule 4X4, immergé dans les eaux de La Bancalié depuis le 29 décembre 1999, jour de sa disparition.

Des petits pois

La journée n'a guère réservé de très grandes surprises, juste quelques frustrations et de « petites » infos nouvelles sans être essentielles. Le témoignage le plus attendu de la journée, et du procès, était celui de Marianne Ramsey, la dernière, avec son époux (décédé depuis), à avoir vu vivante Evelyn Lund. Elle a « chargé » Robert Lund, en confirmant plusieurs points : Evelyn aurait porté ses lunettes le jour de sa visite… lunettes pourtant retrouvées chez les Lund après la découverte de son corps ; elle n'aurait porté ni veste rouge ni sabots de jardin vert, alors que cette tenue vestimentaire était celle de son cadavre. Journée donc au contenu plutôt attendu. Permettons-nous alors d'évoquer un point dont nous sommes à jeun d'avoir entendu parler : le bol alimentaire de la victime. Paradoxe peut-être, cet intérêt nous a été suggéré par l'avocat général Jean-Louis Bec : « A quelle heure le dernier petit pois ? », a-t-il interrogé, en faisant référence au contenu du bol alimentaire de la défunte où des petits pois intacts ont été retrouvés ! La question s'adressait à Marianne Ramsey, chez qui Evelyn Lund a pris un repas plutôt frugal et britannique : poisson-frites et petit pois. Réponse : « 16 heures ».
Et de confirmer ensuite qu'Evelyn a vraisemblablement quitté leur domicile peu après 19h30 (comme l'indique par ailleurs un coup de fil passé par Evelyn à 19 h 28).
Et l'avocat général d'ajouter : « Dans les dossiers d'assises, le diable est dans les détails ». Détails dont il en est de différentes tailles. Ainsi, des « détails » sembleraient pouvoir faire varier l'heure possible du décès.

Décès entre 20 h et minuit

Quid en effet de la lecture médico-légale du bol alimentaire retrouvé pour partie intact dans l'estomac d'Evelyn Lund ? Or, la norme semble-t-il couramment admise pour le d'une dégradation du bol par les sucs (le résultat étant le chyme) est de 3 à 4 heures. Le site internet « assistance publique des hôpitaux de Paris » donne une fourchette de 1 heure à 4 heures. Un médecin légiste joint affirme que cela peut prendre plus de temps en fonction de la personne et de ce qu'elle a mangé. 16 heures plus, disons, 6 heures, cela porterait le décès à 22 heures maximum… À rapprocher de l'heure et demi (au moins) nécessaire à Evelyn Lund pour rejoindre le domicile des Ramsey au trajet aller. À rapprocher aussi des conclusions d'une expertise évoquée, elle, mercredi, celle du liquide de la vessie de la défunte : Evelyn, serait morte au moins 8 heures après sa dernière absorption d'alcool ; or, selon Mme Ramsey, Evelyn aurait bu au moins quatre verres de vin entre 14 h 30 et 16 heures. Par ricochet, cela fixerait donc cette fois l'heure du décès vers minuit!
Pour le reste de la journée, se sont succédés : les témoignages de la partie civile, de deux ophtalmologues et d'un inspecteur anglais, qui n'avait curieusement jamais été entendu.
Verdict du procès ce soir ou samedi matin.
La 4e journée du procès aux assises de Robert Lund n'a guère fait bouger les lignes. Le témoignage très attendu de Marianne Ramsey a confirmé une addition de « détails » à charge. Le verdict est attendu ce soir ou demain matin…
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/16/1241421-montauban-proces-robert-lund-les-details-qui-tuent.html