mercredi 29 février 2012

Octogénaire tuée et brûlée dans une poubelle à Nice: l’accusé confronté à ses ex

Cheveux coiffés en arrière, tempes blanches et tee-shirt bleu ciel, René Nicot était bien présent, hier matin, dans le box des accusés de la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Son malaise vagal, survenu en pleine audience lundi, avait contraint la cour à suspendre les débats pour l’après-midi.

Accusé d’homicide involontaire sur sa compagne, Eugénie Marsac, 87 ans, ce Niçois de 61 ans est revenu sur cette funeste soirée du 21 juin 2010.
Après avoir écouté quelques groupes qui se produisaient à l’occasion de la fête de la Musique, Eugénie et René rentrent à leur domicile de la rue Arson. Dans la salle de bain, ils se disputent à propos du linge.


« Elle m’a donné un grand coup de porte-savon sur la tête et un coup de pied dans l’entrejambe. J’ai vu rouge. Je l’ai prise par le coude et je l’ai envoyée sur la baignoire. Ensuite, j’ai eu un trou de mémoire. Puis je l’ai vue en travers, les bras ballants. Elle ne respirait plus. Il y avait beaucoup de sang », se souvient-il.

René Nicot enroule l’octogénaire dans une couverture, ficelle le corps avec une corde et le descend par l’ascenseur. Puis il va boire une bière.
Après le départ des éboueurs, il récupère un conteneur vide dans lequel il place sa compagne. Fait rouler le conteneur jusqu’au port et y met le feu. Filmé par les caméras de vidéosurveillance, l’homme est interpellé et placé en garde à vue pour dégradation.


« J’ai voulu vérifier si le feu était bien éteint. Le conteneur m’a paru lourd, quand j’ai vu une jambe qui dépassait », témoigne un agent de sécurité.

Mardi, les ex-compagnes de l’accusé se sont succédé à la barre. Des femmes plus âgées que lui – à l’exception d’une seule – et chez qui il habitait.

« Violent quand on me rembarre »

Toutes décrivent un homme gentil mais « possessif », « coléreux », « violent ». « Il fallait faire ce qu’il voulait sinon ça n’allait pas », se souvient son ex-femme, hospitalisée trois jours pour un crâne ouvert après avoir été poussée.

En 1992, il écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir brisé une carafe sur la tête de l’une d’entre elles et l’avoir rouée de coups de pieds alors qu’elle était au sol.

« Je suis malheureux d’être comme ça. Je deviens violent quand on me rembarre avec des mots désagréables », reconnaît l’homme, victime de troubles de l’érection, attiré par des femmes plus âgées « pour être tranquille ».

Reprenant l’expression de son avocat, Me Philippe Soussi, Eugénie l’aurait, ce soir-là, fait « déborder ». Cette femme de caractère, parfois grossière et violente, était sujette « aux sautes d’humeur », confirment la fille et la petite-fille d’Eugénie, « mais rien ne justifiait qu’elle finisse comme ça ».

« Ça n’allait plus entre eux. J’ai dit à René de partir. Il n’a pas voulu, parce qu’il avait un toit. Quand il a rencontré ma grand-mère, il allait être expulsé de son studio », témoigne la petite-fille.

« Je suis resté parce que je l’aimais profondément », a protesté l’accusé. Les débats se poursuivent mercredi matin.http://www.nicematin.com/article/home-page/octogenaire-tuee-et-brulee-dans-une-poubelle-a-nice-l%E2%80%99accuse-confronte-a-ses-ex.802968.html

Accident mortel à Nice: face à la relaxe, la colère d'une famille

« Bravo, bravo ! » Ambiance glaçante à l'audience correctionnelle, jeudi à Nice. La famille de la victime applaudit ironiquement, assommée. Le tribunal vient de rendre sa décision : il relaxe Jean-Philippe Caron, 41 ans, qui était poursuivi pour « homicide involontaire en état d'ivresse ».

Le 3 novembre 2009, sa moto a percuté de plein fouet celle de Gilles Cicion, décédé à l'âge de 43 ans sur une route de Nice. Un drame qui laisse une famille endeuillée. Et sans coupable désigné.

Alors l'incompréhension déborde. Fou de rage, le frère de la victime hurle aux magistrats et au prévenu : « Il roulait avec 2 g d'alcool par litre de sang ! On a déjà perdu deux frères comme ça… C'est inique ! Vous êtes des rigolos ! Comment pouvez-vous vous regarder dans la glace ? » L'huissier le fait sortir dans un climat ultra-tendu. À son tour, la veuve Cicion laisse éclater sa détresse : « On peut donc tuer sans être condamné. C'est scandaleux ! Il est mort, vous entendez ? Et nous, on doit vivre sans lui… »

Trois ans requis

Avant de se prononcer dans ce délicat dossier, le tribunal présidé par Colette Moreau-Zalma avait ordonné un supplément d'enquête. Une expertise qui, au regard du lieu de l'impact, concluait à des torts partagés. Expertise âprement débattue le 9 janvier dernier. Mais qui a pesé dans le délibéré. « Personne ne peut dire avec certitude ce qui s'est passé », avait conclu Me Chantal Jamet-Elzière pour la défense.

Pourtant, le parquet avait maintenu ses réquisitions : trois ans de prison ferme. Le prix à payer pour un rescapé qui roulait ivre ce soir-là. Dès lors, l'avocat de la partie civile, Me Cédric Bianchi, estime le jugement « incompréhensible, tant sur le plan du droit que de la sécurité routière. Nous espérons que le parquet fera appel. »

Celui-ci a dix jours pour ce faire, s'il estime le jugement contestable. Parents et amis de Gilles Cicion se raccrochent à cet espoir pour pouvoir faire leur deuil.

Jeudi, la logique judiciaire semblait loin, très loin de l'émotion d'une famille en colère
http://www.nicematin.com/article/home-page/accident-mortel-a-nice-face-a-la-relaxe-la-colere-dune-famille.798422.html

Violenté et humilié: le calvaire d'un restaurateur cannois

Enlevée et maltraitée par deux individus, la victime avait cru sa dernière heure venue. Jeudi, le tribunal correctionnel de Grasse a condamné l’un des agresseurs à deux ans de prison
Menacé avec un Taser, embarqué de force pour une « balade » nocturne en voiture de Cannes à San Remo, le gérant d'une brasserie cannoise du Suquet a cru sa dernière heure arrivée.
Le 4 mars 2011 à 3 heures du matin sur le stade désert de la petite station balnéaire frontalière, « il a fait un signe de croix et pensé aux membres de sa famille », raconte Me Ludmilla Heuvin, son avocate.
Son agresseur, un Boccasien de 20 ans, poursuivi pour enlèvement, séquestration, vol et violences en réunion, a été condamné, hier, à 2 ans de prison par le tribunal correctionnel de Grasse, présidé par Marc Joando.
Ce soir-là, alors que Fabrice(1)ferme son établissement, deux individus l'interpellent.
« On voulait avoir une discussion à propos d'une fille »,explique depuis le box Younes Al Halli, un jeune homme à la carrure athlétique.
« Pour cette « discussion », il arrive tout de même armé et accompagné », relève la procureure adjointe Muriel Fusina.
Younes et le mineur qui l'accompagne lui intiment l'ordre de prendre le volant de sa BMW et prennent place à l'intérieur. Ensemble, ils quittent Cannes pour une destination indéterminée. Fabrice est terrorisé. À l'observatoire de Nice où ils font une halte, le jeune homme de 19 ans essaie de s'enfuir, mais est vite rattrapé par le mineur et prend quelques gifles. Retour dans la voiture. Younes commence à jouer du Taser « pour l'effrayer ».
Nouvelle halte à San Remo. Sur le stade de football, ils forcent Fabrice à se mettre nu et le prennent en photo avec un smartphone, le menaçant de la diffuser.
Puis ils découvrent que le restaurateur portait, cachée dans son pantalon, la recette de son établissement. 7 000 euros dans une pochette en plastique dont ils s'emparent.
Alors que le jeune homme pensait ne plus jamais revoir sa famille, mystérieusement, ses agresseurs décident de rentrer à Cannes.
« Je voulais lui faire peur, lui mettre la pression pour venger Manon », reconnaît encore Younes, persuadé que Fabrice faisait courir des rumeurs sur son ex-petite amie. En 2008 déjà, le Boccassien, jaloux, avait blessé à coups de couteau, un jeune homme qui avait eu le malheur de tourner autour de l'adolescente. Violences qui lui avaient valu une première condamnation.
Aujourd'hui, le restaurateur, absent à l'audience « par peur de représailles », reste, un an après les faits, encore traumatisé a rapporté son père. « J'ai été bête. J'ai pas réfléchi. Aujourd'hui, je ferais tout pour me racheter », promet le prévenu.
« Dans cette affaire, rien de crapuleux. Il a eu un comportement irrationnel »,plaide en défense Me Stéphane Choukroun.
Son client a été condamné conformément aux réquisitions du parquet. Le mineur sera jugé ultérieurement par le tribunal pour enfants.
1. Le prénom a été modifié.

mardi 28 février 2012

Il tabasse son fils, elle monte le son

Il manquait visiblement un prévenu à l’audience de comparution immédiate d’hier. Raison pour laquelle le juge Kato a invité le parquet à se saisir et à engager des poursuites contre la mère de cet adolescent de 14 ans qui devrait sortir aujourd’hui de l’hôpital de Vesoul. Mais pour aller où ?
Vendredi vers 20 h 30, les gendarmes de la brigade de Lure récupèrent un enfant dans les rues de la cité du sapeur. Il est sous le choc et se plaint de douleurs à la cage thoracique. Dirigé sur l’hôpital de Lure, il est très vite orienté sur le CHI de Vesoul qui diagnostiquera cinq côtes cassées, des traces de strangulation et de méchantes empreintes dentaires sur le nez. Rien d’autre que les mâchoires de son beau-père qui l’a passé à tabac peu avant.
Hier, c’est devant une juridiction d’exception, la comparution immédiate, que cet homme de 39 ans employé dans une usine de ressorts comparaissait. « Un peu plus et c’était des procédures criminelles », l’aide à la mise en perspective le juge Kato. De la dispute au moment du repas de cette famille recomposée, la colère du beau-père éclate. « Je l’ai mis par-dessus la table, la table a valdingué et il est monté dans sa chambre. À l’étage, je lui ai demandé de redescendre, et ça a continué… » Un bel euphémisme.
Tandis que le beau-père tabasse l’ado de 14 ans, la mère monte le son de la télé : « Je ne supporte pas d’entendre le môme gueuler » dira-t-elle aux enquêteurs. Façon d’éluder le problème et ses obligations de protection.
Pendant ce temps, Kévin* est étranglé. Les bras en croix, son beau-père lui mord le nez, « presqu’au point de l’arracher », détaille le juge. Et cinq côtes seront cassées, « à l’occasion de trois coups de poing dans le ventre ». Kévin parvient à s’échapper et à sauver sa peau, aidé peut-être par l’imprégnation alcoolique de son beau-père, qui ne boit plus « depuis deux ans et demi ». Sûrement pour cette sobriété qu’il a provoqué un accident à Port-sur-Saône tandis qu’il espère s’échapper dans sa famille. C’est aussi pour cela qu’il est contrôlé à 1,68 g d’alcool par litre de sang. « J’avais chargé au pastis tout l’après-midi ».
La raison de tant de violence ? Une casquette que le père de Kévin lui a envoyée en août. « Depuis, il l’a placé sur un piédestal » estime le prévenu. « Il ne nous parle plus, ne répond plus ». Pas une raison, pour Me Bertholde, « d’être rabaissé pire qu’une merde […] et de lui mettre une ronflée comme on dit en Haute-Saône ». Hier, pour assurer les intérêts du jeune garçon hospitalisé, le parquet avait désigné un administrateur ad hoc, l’Udaf. Pour répondre à la violence, le tribunal a prononcé un an de prison ferme au beau-père qui est parti illico en prison. Reste un garçon de 14 ans dont la mère ne s’inquiète pas, « et qui n’a même pas pris la peine de l’appeler à l’hôpital », confiera l’administratrice de l’Udaf.

*Le prénom a été modifié pour préserver la jeune victime et le nom de son agresseur tu pour les mêmes raisons.

Un père accusé de viols par deux de ses filles

Au premier jour de son procès, qui doit s'achever demain, E.A., 53 ans, accusé du viol de deux de ses filles, a donné l'impression de trop parler, de se contredire, voire de trahir la vérité.
Ses tout premiers mots, dans le box des accusés, ont été pour réclamer qu'on « (l)'écoute de manière honnête et sans parti pris ». Et qu'on le laisse dire « sa vérité ». Mais, très vite, E.A (1) s'est embourbé dans ses contradictions, s'est noyé dans des détails, voire a donné l'impression de trahir, justement, la vérité. Sur des broutilles, tout d'abord : la profession de son père en Espagne, qu'il propulse « salarié de la briqueterie familiale », alors qu'il était simple ouvrier agricole ; sur ses propres résultats scolaires, lui qui a quitté l'école sans aucun diplôme… Ou, plus grave, sur les raisons qui ont poussé sa femme à demander le divorce : « Ce n'est pas qu'on ne s'entendait pas, prétend E.A. Mais notre couple était usé par le temps et les difficultés financières ». Pas un mot sur ses accès de violence, sur son penchant pour l'alcool, sur son caractère explosif, sur son goût pour les jeux d'argent, pourtant épinglés, dans leurs témoignages, par ses propres frères et sœurs. E.A réagit : « Ils mentent. Je regrette qu'ils ne soient pas là pour me dire ça en face ». Visiblement agacée, la présidente de la cour d'assises, Corinne Chassagne, lui rappelle qu'il aurait pu les faire citer devant la cour.

En slip, dans le lit de sa fille

Et quand on l'interroge sur la raison qui l'a poussé à se glisser dans le lit de sa fille de douze ans, E.A. livre cette réponse hallucinante : « J'étais venu lui dire que je ne pourrais pas me rendre à Toulouse pour lui acheter sa chambre. Je me suis juste allongé à côté d'elle ». Et la présidente de la cour d'assises de poursuivre l'interrogatoire : « Donc, vous vous couchez à côté de votre fille, en slip, à minuit passé, pour lui parler d'ameublement » ? Dans la salle de la cour d'assises, certains ont alors un haut-le-cœur.
Ce soir-là, en tout cas, la jeune fille aura le courage d'appeler au secours, après s'être réfugiée dans la salle de bain. Aux enquêteurs, le soir même, elle expliquera qu'elle avait subi un viol deux ans plus tôt, de la part de son père. On retrouvera des traces de sang sur le matelas, qu'E.A. avait pris soin de retourner.
Et sa grande sœur, à son tour, se décide alors à faire des confidences aux enquêteurs. La jeune femme expliquera avoir subi des attouchements dès l'âge de sept ans, puis des viols réguliers jusqu'à sa majorité. Et elle sera même obligée d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse, alors qu'elle était encore mineure. Face aux accusations de ses filles, E.A., encore une fois, livre une vérité à géométrie variable. « Pour l'aînée, c'est vrai, mais elle était déjà majeure. C'était consenti », explique E.A. Et pour la cadette, « je ne me souviens pas. J'ai quelques flashs, mais rien de plus ». La salle d'audience, une seconde fois, est traversée d'une soudaine nausée.
La loi interdit de donner toute information susceptible de permettre d'identifier la victime mineure d'une infraction pénale. Elle ne permet donc pas de livrer le nom de l'accusé dans cette affaire.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/28/1293762-foix-un-pere-accuse-de-viols-par-deux-de-ses-filles.html

Frappeur... ou frappé ?

À22 ans, A.D. travaille comme caissier, ne boit pas, ne se drogue pas et n'a qu'une mention sur son casier judiciaire, pour conduite sans permis. Alors, le 19 septembre dernier, lorsque des policiers l'arrêtent pour un contrôle routier, il consent à donner ses papiers. « Ils m'ont dit que je serais verbalisé parce que je n'avais pas mon A. D'accord. Mais quand ils m'ont parlé des distances de sécurité, j'ai contesté. » Lui dit avoir juste exprimé son désaccord, les policiers affirment qu'il les a « invectivés, insultés ».
Les poings s'expriment. Les poings du prévenu selon les policiers. Les coups viennent des agents de la force publique, selon A.D. Il y a des blessures des deux côtés, un pouce cassé et des ligaments touchés côté fonctionnaires, le frein de la lèvre rompu chez le prévenu.

Aucune caméra ne fonctionnait
Ce dernier est emmené au commissariat. Là encore, des insultes sont évoquées. Malheureusement, aucune caméra, ni dans le fourgon, ni dans le commissariat, ne fonctionnait pour appuyer la thèse des policiers. Le prévenu porte plainte. Les policiers aussi. La première est classée.
Deux thèses, deux théories s'affrontent. La procureure Mathilde Defretin penche logiquement du côté de la thèse des policiers. « Pour moi, les circonstances sont claires. À l'issue d'un contrôle classique, tout dégénère. Le prévenu se montre on ne peut plus violent. Nous avons des témoins. Et l'événement est très préjudiciable pour les fonctionnaires de police, en terme de perte de confiance en eux. Et un doute sur leur intégrité est jeté, un doute trop souvent jeté sur l'action des policiers en général. » Elle requiert huit mois de prison ferme, dont cinq avec sursis.
Incohérence des dires
des policiers


Malgré la plaidoirie de Me Pianezza, qui conteste les témoins évoqués et soulève les incohérences des dires des policiers - selon lesquels le prévenu se serait infligé lui-même des blessures en se claquant la tête contre le sol -, les réquisitoires de la procureure sont suivis par le président.http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/2012/02/23/frappeur-ou-frappe.shtml

Montbéliard : son bébé dans les bras, son mari la tabasse

Mounir Zini, c’est d’abord un casier judiciaire émaillé de faits de violences. Dont trois condamnations pour extorsion. « C’est assez rare », note le président. Le Bethoncourtois a fêté ses 30 ans de manière frappante. Samedi dernier, il a littéralement tabassé son épouse. Et ce n’est pas leur bébé, niché dans les bras de la maman, qui a calmé ses ardeurs. L’enfant, âgé de 17 mois, a même récolté un hématome au-dessus de l’œil dans l’affaire. Tandis que l’épouse terrorisée s’était réfugiée dans les toilettes, Zini s’est emparé d’une petite masse avec laquelle il a tenté de défoncer la porte puis le mur de l’appartement. Digne de Shining et au diapason d’un Nicholson possédé !
« J’ai l’alcool mauvais », balbutie le prévenu, d’une voix aussi inaudible que ses coups peuvent être sourds. « C’est plus fort que moi », ajoute-t-il. Le président Troilo le reprend de volée : « C’est peut-être aussi parce qu’elle est moins forte que vous ». La frêle silhouette de l’épouse, emmitouflée dans son manteau crème et son foulard assorti, en témoigne. L’épouse, arrivée en France en décembre 2009, qui s’exprime mal en français, dit vivre ce calvaire depuis le début de la relation. Régulièrement. Même si l’épisode de samedi dépasse tous les autres sur l’échelle des misères.

« Ce n’est pas un chien, c’est votre femme ! »

Après les coups sur tout le corps, les crachats au visage, les insultes, le mari a serré le cou. « J’ai vu la mort arriver… », confie la jeune femme aux gendarmes qui viennent miraculeusement la délivrer à l’issue de cette ultime scène. Le drame était proche. « J’ai eu l’impression d’avoir affaire à un monstre », rapporte la dame qui, à la barre, nuance le propos et dit que son mari est « gentil quand il ne boit pas ».
« Ce n’est pas un chien, c’est votre femme ! Et même un chien, on ne le traiterait pas comme ça », fulmine et fustige Alain Troilo qui fait remarquer au Bethoncourt qu’il se trouve en état de récidive légale tant pour les violences sur son épouse que celles sur son enfant et que sa fille « risque d’avoir quelques années de plus quand vous sortirez de prison. On ne va quand même pas attendre que vous massacriez votre femme… ».
Le procureur Pascal entame son réquisitoire en insistant sur le calvaire de l’épouse et s’inquiète pour le devenir de l’enfant qui évolue dans un climat cataclysmique mâtiné de cris et de coups. « C’est affligeant ! », dit-il. Pour autant, et contrairement au prévenu, le ministère public a choisi de ne pas frapper fort : « Un an de prison dont huit mois avec sursis » assortis d’obligations de soins.
Une aubaine pour M e Roma, l’avocate de la défense. Elle cherche même à s’infiltrer dans la brèche entrouverte en réclamant une sanction qui n’enverrait pas son client derrière les barreaux. « Il veut pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et son enfant. Il travaille… » Elle préconise une mesure d’éloignement et signale que le coup porté sur l’enfant était « malencontreux » et pas volontaire.
Le tribunal a longuement délibéré avant de se prononcer : trois ans de prison dont un ferme et maintien en détention. « Et on a beaucoup réfléchi sur une peine encore plus lourde », confie le président pour bien faire entendre à Mounir Zini l’étendue du désastre. L’épouse l’a dit. Elle ne veut plus vivre avec ce mari violent qui la tyrannise. Elle a désormais quelques mois devant elle pour entamer les démarches en ce sens.
http://www.estrepublicain.fr/justice/2012/02/23/j-ai-vu-la-mort-arriver

lundi 27 février 2012

Accident mortel en justice

Cet automobiliste de Woincourt a-t-il commis un homicide involontaire sur un scooteriste qui roulait alcoolisé et probablement sans feux, une nuit de juin ? Le tribunal doit trancher.

D'un côté, Alexandre, de Valines, dans l'ouest de la Somme. Il est mort à 29 ans, le 28 juin 2010, à 23 heures, sur la route Eu-Abbeville. Il avait 3.07 grammes d'alcool par litre de sang. Son scooter au pot d'échappement trafiqué, d'après les témoins, n'était pas éclairé. Il ne portait pas de gilet de sécurité et accessoirement, n'était pas assuré.

De l'autre, Marc D., 43 ans, aucune mention au casier, douze points sur douze au permis. Ce soir-là, il rentrait chez lui à Woincourt. Il n'avait pas bu ni consommé de stupéfiants. Sa Suzuki noire était en parfait état. À la sortie de Valines, il s'est retrouvé derrière une voiture tractant une remorque de bois. Il a entrepris de la dépasser. «Pas très vite. J'étais à 70, il devait être à 90 », d'après le témoin.

En pleine ligne droite, la Suzuki percute le scooter. Alexandre passe par-dessus la voiture. Un gendarme réserviste stoppe net et trouve la victime. «J'ai senti le pouls mais il était fuyant. J'ai vu que l'artère fémorale était coupée », se souvient-il. Le motocycliste meurt avant l'arrivée de secours.

Marc est formel : «Il n'était pas éclairé. Je l'ai vu au dernier moment. Il était au milieu de sa voie de circulation. J'ai serré à droite mais au lieu de se rabattre, quitte à partir dans le talus, il est venu vers moi ». L'homme que Marc doublait accrédite cette thèse : «Nous étions tellement proches que je voyais à travers la vitre de la Suzuki. Je ne peux pas être formel mais pour moi, il n'avait pas de lumière ».

« Une faute infime »


Les gendarmes ne retrouveront pas de phare dans les débris épars du scooter. «Ils ne mettront pas non plus la main sur le moteur », objecte Me Fontaine-Crépin, pour qui Alexandre aurait pu être muni sinon d'une optique, au moins d'une ampoule de remplacement.

En revanche, les enquêteurs notent que le commodo est en panne, bloqué sur «arrêt ». Surtout, ils trouvent chez la mère de la victime toute la coque avant de l'engin, comme en attente de réparation.

Delphine Fontaine-Crépin parle de la douleur d'une maman, qui n'est pas moins forte parce que le mort a transgressé le code de la route : «Il y a un mot pour celui qui perd un parent, c'est orphelin. Un mot pour celui qui perd un conjoint, c'est veuf. Mais il n'y a pas de mot pour celle qui perd son fils. Parce qu'alors, on n'est plus rien ».

« Je regrette. Je pense à la famille tous les jours depuis », commente Marc. Son avocat Stanislas de la Royère plaide résolument la relaxe. «Quel que soit le conducteur, cet accident aurait eu lieu, explique-t-il. Le responsable est clairement le pilote du scooter. »

À l'audience de la semaine dernière, la procureur parle de «faute infime », de tragédie «qui peut arriver à tout le monde » et ne requiert qu'une amende, pas même une légère suspension de permis.

La mort d'un homme doit-elle à tout prix trouver un épilogue judiciaire ? C'est finalement à cette question que répondront les juges amiénois, dans le délibéré qu'ils rendront le 21 mars prochain.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Accident-mortel-en-justice

Déjà condamné à 10 ans, il prend 8 mois de prison supplémentaires

Lors d'une récente session de la cour d'assises de Tarn-et-Garonne Abdelkader Y. avait été condamné à une peine d'emprisonnement de dix années pour des faits de viol commis au mois d'avril 2009. Mais quelques mois seulement après ce verdict, l'homme est revenu à la barre du TGI de Montauban. Pour des violences commises à Valence-d'Agen sur son ancienne compagne entre 2004 et 2008. À la lecture du dossier, il apparaissait que ces violences étaient devenues assez répétitives. Circonstances aggravantes comme devait le souligner le président Alain Birgy « c'est une personne majeure placée sous curatelle donc particulièrement vulnérable qui a eu à souffrir de ces comportements violents » Des comportements que le prévenu tentera de minimiser dans un premier temps en relevant : « C'est vrai que nous avons eu des heurts tous les deux. Nous nous sommes bousculés à plusieurs reprises mais je ne l'ai jamais frappée. » Mais les éléments du dossier avancent exactement le contraire.

« Elle sortait avec des gens peu recommandables »

Après avoir mis au pied des faits qui lui étaient reprochés, Abdelkader Y. admettait quelque peu contrit : « En fait, ce n'étaient pas des coups violents, pas des coups de poing mais des gifles sûrement. C'est vrai que je suis assez sanguin. Un rapport de la police municipale fait notamment état « d'une jeune femme qui a été hospitalisée à plusieurs reprises, qui a eu le nez cassé, qui porte des marques de brûlures de cigarettes et qui a eu les cheveux coupés à l'aide d'un couteau. » Pour tout cela, le prévenu fournissait une explication unique : « Elle sortait souvent avec des gens peu recommandables. » Il semblerait que l'alcool ait également joué un rôle très important dans ces disputes à répétition. Les gendarmes lors d'une intervention au domicile de la jeune femme avaient mesuré un taux d'imprégnation alcoolique de 6 gr (coma éthylique) pour cette dernière et de 3 gr pour le concubin. Poussé dans ses retranchements, Abdelkader Y. lâchait tête basse : « Je l'ai frappée quelques fois en quatre ans, peut-être une dizaine de fois mais pas plus. » Après l'intervention de son avocat Me Laurent Mascaras qui avançait : « Quand on est passé par la case assises, tout devient relatif » et qui évoquait aussi « une vie difficile, une vie errante où il s'est complètement perdu » Abdelkader Y. était condamné à 8 mois de prison et à 100 € d'amende. Les intérêts des parties civiles seront évoqués à la barre le 25 mai.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/23/1290421-montauban-deja-condamne-a-10-ans-il-prend-8-mois-de-prison-de-plus.html

Un quinquagénaire condamné à six mois de prison avec sursis.

Dans la cité HLM de Charnoz, quatre immeubles entourant un petit square, les habitants avaient depuis longtemps remarqué les habitudes de cet homme de 59 ans. Et son penchant certain pour les enfants qui jouaient dehors. Toujours à sa fenêtre pour leur donner des bonbons dans un petit panier. Ou auprès d’eux pour leur parler.
Jusque-là, rien de forcément répréhensible pour ce jeune « papy gâteau ». Mais le 15 mai 2011, une fille âgée de 12 ans avait dénoncé à ses parents une attitude bien moins amicale. Alors qu’elle jouait avec sa cousine, âgée de 9 ans, la petite fille avait été attrapée par le bras, selon elle. Le quinquagénaire lui aurait alors caressé la poitrine avant de l’embrasser sur la bouche.
La nouvelle avait fait le tour de la cité et une autre petite fille du même âge avait alors dénoncé des faits similaires remontant au mois d’octobre 2010. Cette fois-ci, l’homme aux bonbons avait regardé la fillette jouer au cochon pendu sur une barre et comme son tee-shirt s’était soulevé, il aurait proposé de « la réchauffer » en glissant sa main sous ses vêtements. Il lui aurait caressé la poitrine et le sexe, puis l’aurait embrassée sur la bouche. Il lui aurait également offert un petit ours en peluche pour l’amadouer.
Dans les deux cas, le quinquagénaire a farouchement nié les attouchements, parlant même d’un complot à son égard. Mais l’enquête de la gendarmerie avait établi qu’une voisine avait été témoin des agressions et que son alibi pour le jour des faits ne tenait pas.
Il a été jugé hier par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, mais en son absence, laissant le soin à M e Benbouzid, son avocat, de plaider sa cause.
Une attitude fustigée par le substitut du procureur, Pierre-François Long, qui aurait préféré que le prévenu s’explique devant ses juges. « Son comportement a été avéré par le voisinage et il y a des témoignages », a expliqué le représentant du Parquet, qui a aussi évoqué le « traumatisme » des fillettes agressées et le caractère « inquiétant » du comportement du prévenu. Il a requis un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve, avec une obligation de soins et une interdiction de toute activité en contact avec des mineurs.
« Il a été rattrapé par la rumeur », a rétorqué M e Benbouzid, qui voulait la relaxe de son client. « Il y a une vengeance, un contexte de conflit entre communautés, peut-être la rancœur d’une préadolescente. S’il y a le moindre doute il faut le relaxer », ajoutait l’avocat gessien.
Le prévenu a écopé de six mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende
http://www.leprogres.fr/ain/2012/02/22/condamne-pour-attouchements-sur-deux-petites-filles-de-12-ans

dimanche 26 février 2012

Il retourne derrière les barreaux pour défaut de permis

Conduite d'un véhicule sans permis : les faits, en date du 16 février à Aussillon, sont simples. Mais la personnalité de son auteur paraît bien complexe. « Étrange » pour reprendre le mot de Me Gaëlle Simonin. « Un original », selon le rapport de l'enquête de personnalité. « Anarchiste d'extrême droite », si l'on en croit la revendication pour le moins anachronique du prévenu ! Voilà en tout cas un type qui aurait sans doute bien besoin d'une expertise psychiatrique et tout autant d'un soutien psychologique. Pourtant, et malgré les souhaits exprimés par l'avocate du concerné, le tribunal a préféré renvoyer le quidam derrière les barreaux… où il venait de passer plusieurs mois visiblement sans effet sur son comportement.
L'homme, un prétraité âgé de 60 ans qui vit avec 400 € par mois (!), était présenté hier au tribunal de Castres dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate. Il faut dire qu'il avait quitté la prison voilà moins de 2 mois. Il avait été condamné en juin dernier pour des violences graves sur son ex-épouse, mais aussi pour acte de cruauté sur animal.

35 ans de mariage et 30 ans de conduite sans accroc

Parvenu à l'âge d'une « inactivité » mal préparée qui l'a précipité dans la précarité, ce fraiseur tourneur a pris dans la foulée une avalanche sur la tête : son ménage a explosé et 35 ans de mariage se sont achevés dans la plus grande confusion. La dérive s'est installée: pris au volant sans assurance, il se fait attraper un mois plus tard sous l'emprise de l'alcool et y perd son permis pour un an. Quelques mois plus tard, le travailleur passif devenu cynique et associal, se transforme en agressif et violent. Et en juin dernier donc, il écope de 18 mois de prison dont 9 avec sursis, et mise à l'épreuve durant 2 ans. Il oscille entre révolte absurde et « grande dépression » (dixit son avocate). « Je n'ai pas l'intention de changer d'habitudes », lance-t-il encore hier à présidente du tribunal. « 30 ans que je conduis, je n'ai pas besoin d'un papier rose », avait-il expliqué aux policiers qui venaient de le contrôler à bord d'un C15 avec lequel il allait faire des courses. Le procureur, à l'encontre de celui « qui ne veut rien comprendre », a requis 4 mois de prison ferme et annulation du permis. Le tribunal a annulé le papier rose pour un an de plus et a envoyé le délinquant en prison pour 3 mois supplémentaires.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/21/1288686-il-retourne-derriere-les-barreaux-pour-defaut-de-permis.html

Un chasseur sachant chasser… n’aurait pas dû tirer sur son camarade de chasse

A l’audience, tout le monde avait en tête le célèbre sketch du « Bon chasseur » des Inconnus. Et c’est d’ailleurs dans une ambiance bon enfant que se sont déroulés les débats devant le tribunal correctionnel du Jura, à Lons. Sans laisser oublier pour autant la gravité de l’accident de chasse qui a infligé de lourdes séquelles à la victime, qui a reçu une balle dans la cuisse et boitera pour toujours, l’une de ses jambes étant désormais plus courte de trois centimètres.
Les faits remontent à une battue de chasse au sanglier organisée le 15 décembre 2010 à Savigna (canton d’Arinthod). Ce jour-là, quatorze chasseurs de l’association communale y participent. Un nombre particulièrement élevé de traqueurs (huit, alors qu’en général, ils auraient été quatre) part sur la trace des sangliers, tandis que les autres restent postés après le rappel des consignes de sécurité. Deux chasseurs partent ensemble, pour se séparer à une intersection, une fois les sangliers levés. Le prévenu dans cette affaire, un chasseur de 46 ans présenté comme « calme et posé », croit voir passer un animal et tire, deux fois, avec sa carabine. Et c’est l’un de ses camarades qu’il trouve à terre. Les secours prennent en charge le blessé, dont l’incapacité totale de travail est évaluée à quatre mois.

Les poursuites requalifiées

Les gendarmes et l’Office national de la chasse ont procédé à des constatations et fait une reconstitution. L’enquête a conclu à plusieurs manquements de sécurité : le chasseur n’aurait pas dû tirer (sauf en cas de nécessité), un angle de tir de 30 degrés n’a pas été respecté et il n’y avait aucune visibilité. De plus, jamais deux traqueurs n’auraient dû suivre le même sanglier. Le tribunal a souligné le climat particulier des chasses au sanglier et la notion « d’excitation » autour.
Suite à discussion, les poursuites pour violation d’une obligation de sécurité ont été requalifiées en « faute d’imprudence ». Le prévenu a été condamné à trois mois avec sursis. La loi ne permettant pas, dans ce cadre, de lui retirer son permis de chasse, il a été interdit de porter une arme pendant deux ans. Sa carabine a été saisie. Une expertise médicale a été ordonnée pour le blessé. La défense a néanmoins visé « un grand absent » : le président de l’association de chasse, organisateur officiel de la battue. Association qui, unanimement, a tenu à déclarer que le prévenu « ne l’a pas fait exprès, une bonne entente régnant à l’Acca ». Il n’y a, d’ailleurs, aucune animosité entre le prévenu et sa victime, qui a pourtant cru sa dernière heure arrivée
http://www.leprogres.fr/jura/2012/02/22/un-chasseur-sachant-chasser-n-aurait-pas-du-tirer-sur-son-camarade-de-chasse

samedi 25 février 2012

Il se rend ivre en scooter à la gendarmerie

Jérémy a eu du mal à se justifier, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Ce père de famille, a été contrôlé, à Muret, le 26 novembre dernier, au guidon de son scooter. Il frisait les deux grammes d'alcool dans le sang. Convoqué pour cette affaire à la gendarmerie, il s'est rendu, samedi, dans les locaux des forces de l'ordre, ivre… Mais les militaires se sont aperçus que l'homme avait pris son scooter pour venir jusqu'à eux ! L'homme, âgé de 28 ans, a expliqué aux juges être « alcoolique » depuis trois ans et ce, malgré différents soins. « ça fait beaucoup ! Vous n'avez rien de mieux à faire que d'arriver ivre en scooter pour vous expliquer sur une conduite en état alcoolique ? » interroge la présidente. « Vous êtes en récidive à chaque fois. Vous avez déjà été condamné en 2010 pour les mêmes faits », ajoute-t-elle. Le prévenu n'a d'ailleurs plus de permis de conduire et roule donc en cyclomoteur. Pour le procureur, « la plaisanterie a assez duré ». Et il requiert six mois de prison ferme. Il écopera finalement de huit mois de prison dont quatre avec sursis mise à l'épreuve. Le maintien en détention n'a pas été prononcé. Il est ressorti libre du palais de justice mais son scooter lui a été confisqué.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/21/1288425-il-se-rend-ivre-en-scooter-a-la-gendarmerie.html

La soirée barbecue avait mal tourné

Quatre prévenus, dont l'un était absent, comparaissaient hier au tribunal correctionnel à Cahors pour vol aggravé par deux circonstances le 3 septembre 2006 au restaurant « Le Lac Vert » à Catus.
Fabien L, 35 ans, Alain A, 32 ans, Gilles G, 33 ans, Jules O, 26 ans (absent à l'audience) avaient décidé ce 3 septembre 2006 de faire une soirée barbecue à Catus.
Ils se connaissent de plus ou moins longue date. À Cahors, ils boivent un pot et se rendent dans une moyenne surface pour acheter de la nourriture. Ils ont choisi de se rendre à Catus où se trouvent des barbecues pour ceux qui souhaitent pique-niquer. Sur place, l'alcool aidant, l'un d'entre eux, Jules O, s'introduit par effraction dans un restaurant et emballe de la nourriture et des boissons alcoolisées dans des poches. Les trois autres sont restés à l'extérieur pour chercher des branches pour allumer le feu. Interrogés sur les fait par le président Gilles Accomanado, ils rejettent avec plus ou moins de véhémence la faute sur Jules O. « C'est le seul qui n'est pas là, pourquoi ? » lance Gilles G. Lors de l'enquête, les services de gendarmerie relèveront des empreintes. Ce sont celles de Jules O. A la barre Fabien L admettra que ce soir là, ils avaient un peu bu.
« Je reconnais avoir pris des marchandises mais je ne savais qu'elles provenaient d'un vol » déclare t-il penaud. « Tout cela me fait rire, je vais parler avec mes mots. Jules O, c'est un menteur, un voleur. Jamais nous ne sommes rentrés dans le restaurant » lance en colère Gilles G. « Est-ce que vous saviez s'il avait vu ou non le restaurateur ? questionne le président. « Je ne sais pas s'il a braqué, mais ça ne partait pas d'un cambriolage. À la base, on partait pour faire un barbecue. Je ne sais pas si ça provenait d'un vol. Vous savez, des poches j'en porte tous les jours quand j'accompagne ma femme faire les courses… oui j'ai aidé quelqu'un de malhonnête » répond t-il.
« On avait acheté des produits, on est allés à Catus, on avait déjà la nourriture dans des poches. Nous, on est restés dehors pour trouver les branches » indique, les larmes au coin de l'œil Alain A. Après délibéré, le tribunal les déclarera coupables des faits et condamnera Fabien L à 35 heures de travaux d'intérêt général, Alain A à 70 heures de travaux d'intérêt général, Gilles G à 35 heures de travaux d'intérêt général, Jules O à 2 mois de prison, suivant les réquisitoires du ministère public.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/24/1291236-cahors-la-soiree-barbecue-avait-mal-tourne.html

vendredi 24 février 2012

L’assassin de Perrine jugé

Depuis sa prison de Nancy-Maxéville, Emmanuel Burtin compte les jours qui le séparent de son procès. « Il est angoissé, forcément, car les faits sont monstrueux et il le reconnaît lui-même, explique M e Massé, son avocat. Mais il a besoin de s’expliquer. » Après plusieurs tentatives de suicide, en détention, cet ancien sergent-chef de la caserne Joffre à Nancy fait aujourd’hui l’objet d’un suivi thérapeutique. Pour comprendre les ressorts qui l’ont amené à ôter la vie de Perrine Wolff en juillet 2009 dans des conditions qui ont tristement frappé les esprits.
Le procès d’assises de cet ex-pompier de 39 ans, du 2 au 7 mars, annonce surtout un calvaire pour la famille d’une jeune femme qui avait été retrouvée dans une minable tombe de terre, le 18 juillet 2009, à Courbesseaux (Lunévillois). « Cette audience sera suivie très douloureusement par les parties civiles car Perrine a été victime de l’univers prémédité d’un crime pervers et sordide », devine leur conseil, M e Robinet.
Domiciliée à Saint-Max, la jeune femme était une technicienne de laboratoire, âgée de 32 ans. Volontiers « coureur », l’accusé avait entretenu une relation extraconjugale avec elle. Il était passé à l’acte dans un contexte de rupture et de tensions. Dans l’après-midi du 3 juillet 2009, au domicile de Perrine, il a étranglé la malheureuse. Lors de l’instruction, il devait prétendre qu’il avait ensuite essayé de se pendre avec une laisse de chien, pour partir avec elle, mais il aurait finalement renoncé.
La suite semble extraite tout droit d’un roman noir ébène. Burtin a dénudé la victime, aurait pratiqué des actes sexuels post-mortem avant d’incendier le corps et de briser les dents de la victime pour empêcher son identification. L’accusé se défend en revanche d’avoir creusé sa sépulture à l’avance mais l’enquête contredit ce point. « Nous avons tous besoin de comprendre ce qu’il s’est passé, ajoute M e Massé. Comment un type qui a sauvé des vies, qui était plutôt bien considéré professionnellement, a-t-il pu en arriver là ? Selon les expertises, ce n’est pas un psychopathe. »

Un contrat avorté

Un autre homme comparaîtra au côté de l’ancien pompier pour non-obstacle à la commission d’un crime. Il s’agit d’une connaissance de l’accusé, un Meusien de 45 ans. Burtin lui avait proposé mille euros pour tuer la jeune femme. Il avait décliné mais gardé le silence. « Mes clients estiment qu’il a été mal conseillé, conclut M e Robinet. Moralement, il aurait pu sauver Perrine, en l’appelant, elle ou sa famille, même anonymement. » Sur la foi de ce seul épisode, la préméditation du crime ne fait aucun doute.

http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2012/02/24/l-assassin-de-perrine-juge

Nancy : accusé du viol d’une femme enceinte

Si les deux tiers des affaires renvoyées devant les assises de Meurthe-et-Moselle aujourd’hui touchent aux mœurs, tous les accusés n’ont pas la personnalité de Pierre Moutier, 31 ans.
Ce jeune Jarvillois répondra les 28, 29 février et 1 er mars de viols et d’une tentative de viol. Particularité, l’une de ses victimes, Sophie*, était enceinte de 4 mois au moment des faits. C’est elle qui a déclenché la machine judiciaire. Le 18 novembre 2009. Dans l’après-midi, elle hurle hagarde, dans le quartier de la Californie (banlieue nancéienne), raconte à un passant qu’elle vient d’être violée au domicile d’un ami à elle, ou plutôt une connaissance de son compagnon.
Interpellé, Pierre Moutier admet des relations sexuelles avec Sophie, mais nie toute contrainte. La jeune femme lui a bien demandé à plusieurs reprises d’arrêter durant les préliminaires, des supplications qui n’avaient rien de catégoriques selon lui. C’est clair, pour lui, si Sophie l’accuse, c’est par honte et pour cacher une liaison adultère à son concubin.

« Une simulation de viol »

Les policiers remarquent cependant des traces de griffure et une écorchure sur ses joues.
Rien à voir, rétorque-t-il, ces lésions sont imputables à son ex-petite amie, Isabelle*, avec laquelle il a joué à simuler un viol, quelques heures après les premiers faits. Isabelle a été violée par quatre personnes quelques années auparavant et ce jeu était censé l’entraîner à se défendre, ajoute-t-il. Entendue, celle-ci oppose une autre version, assure, avoir elle aussi fait l’objet d’une tentative d’abus.
Elle a eu très peur mais ses cris ont finalement stoppé les assauts de Pierre Moutier précise-t-elle. Troublant, les deux jeunes femmes décrivent le même changement brutal de comportement de Pierre Moutier avant le passage à l’acte, et les mêmes insultes.

Titulaire d’un diplôme universitaire

Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs retrouveront des centaines de vidéos pornographiques, dont 540 téléchargées pendant la période de deux mois qui précèdent les faits ! Plusieurs dizaines ont trait à des scènes de viols, un autre met en scène une femme enceinte. « Un fantasme », reconnaît Pierre Moutier.
Son comportement ne cesse d’interroger le magistrat en charge de l’instruction. Lors des confrontations avec les jeunes femmes qui l’accusent, il se laisse souvent aller à de grands éclats de rire. Les psychiatres sont partagés à son sujet. L’un ne relève aucune pathologie mentale. Un second, souligne de graves troubles de la personnalité et une altération de discernement. Un dernier collège d’experts évoque une composante perverse.
Elevé dans un milieu catholique pratiquant où les relations sexuelles sont proscrites hors mariage, Pierre Moutier, lui, se définit comme un libertin. Il a d’ailleurs eu pour projet de créer un réseau échangiste à Nancy. Poète à ses heures, il peut être romantique, capable de mettre en marche un ventilateur pour faire voleter un nuage de pétales de fleurs à l’arrivée d’une amie. Ou encore de se taillader l’abdomen afin ...... lire la suite de l'article sur ce lien..... http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/02/24/accuse-du-viol-d-une-femme-enceinte

Procès Ajimi : sursis pour les policiers, colère de la famille

Des peines de prison avec sursis ont été prononcées, vendredi à Grasse, à l'encontre de trois des 7 policiers impliqués dans le décès d'Hakim Ajimi, 22 ans, lors d'une interpellation à Grasse en 2008. Le tribunal correctionnel a reconnu les deux agents de la brigade anticriminalité, Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin, coupables d'homicide involontaire et les a condamnés respectivement à 18 et 24 mois d'emprisonnement avec sursis, le second ayant également été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger. Le policier municipal Jim Manach, reconnu coupable de non-assistance à personne en danger, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Les quatre autres policiers impliqués ont été relaxés.

A l'audience du 18 janvier, des peines de prison avec sursis avaient été requises contre les sept policiers impliqués. Les quatre
relaxés, qui appartenaient à une unité de police-secours, étaient accusés de non-assistance à personne en danger. Le ministère public avait estimé que les policiers devaient tous être condamnés, détaillant dans son réquisitoire les nombreuses erreurs professionnelles ayant entraîné, le 9 mai 2008, la du jeune homme dans un laps de temps très court.

Le père d'Hakim : «Il y a une
à deux vitesses»

Au sortir de l'audience, la famille de la victime a exprimé sa colère. «J'ai perdu un enfant et eux ils vont continuer à travailler (comme avant)... Il y a une justice à deux vitesses: une justice première classe et une justice deuxième classe, c'est pas normal ça», a déploré le père d'Hakim, Boubaker Ajimi.

L'un des avocats des policiers condamnés pour homicide involontaire, Me Gérard Baudoux, s'est dit pour sa part «convaincu que les policiers n'ont fait qu'appliquer ce qui leur avait été enseigné à l'école de police, (...) même si on a compté à l'occasion de cette affaire un certain nombre de carences dans l'enseignement et dans les instructions qui sont dispensées». «Mais, a-t-il ajouté, il n'est pas sain à mon sens de faire de ces deux fonctionnaires de police, jusque-là parfaitement irréprochables, les boucs émissaires d'un certain nombre d'impérities».
http://www.leparisien.fr/faits-divers/proces-ajimi-sursis-pour-les-policiers-colere-de-la-famille-24-02-2012-1876067.php

Il avait menacé de mort un journaliste

Je suis quelqu'un de calme normalement » lâche ce jeune Castrais de 19 ans qui a tenté hier de se faire passer aux yeux des juges du tribunal correctionnel de Castres pour un gentil garçon qui a juste « pété les plombs » une seule fois et qui ne le fera plus. Et cela a en partie fonctionné puisqu'il a été condamné à 2 mois de prison avec sursis pour avoir menacé de mort à plusieurs reprises un journaliste de presse locale alors que la procureure Manuela Garcia avait requis de 9 mois de prison dont 4 mois fermes. Car les faits parlent pourtant contre lui. Sans parler de son parcours judiciaire déjà bien riche et surtout du rapport d'expertise psychiatrique qui évoque un jeune homme «à la personnalité inquiétante, sociopathique et dangereuse » comme le soulignera la procureure. Ce jeune garçon, déjà bien connu des services de police et de justice, n'avait pas supporté de lire « ses exploits » relatés dans le journal le 19 janvier dernier. En effet, la veille, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Castres pour avoir mis sur Facebook, réseau social sur internet, des photos de son ex-petite amie nue pour se venger. Et même si dans le compte rendu d'audience publié dans le journal, il n'y avait pas son nom, le jeune homme qui vit « dans le paraître » comme le dira son avocate Katarina Vidal-Pradalié, a visiblement mal supporté que ses agissements peu glorieux soient rendus public. Il s'est alors précipité, furieux, à la rédaction du journal pour insulter et menacer de tuer l'auteur de l'article qui était absent. Et il est revenu le lendemain encore plus remonté indiquant qu'il allait « le crever » et qu'il connaissait son adresse. « Le journaliste n'a fait que son travail avec déontologie et en respectant les règles , lui a expliqué la magistrate qui ne croit pas à un acte isolé. A vous entendre c'était une colère une seule fois, mais vous êtes revenu le lendemain. C'est votre comportement habituel de vous venger, menacer, faire régner votre loi. »
Le jeune garçon « immature affectivement » a évité la prison de justesse. Il faudra néanmoins qu'il respecte des obligations de soins, de travail ou de formation et des interdictions de rentrer en contact avec la victime et de retourner dans les locaux du journal.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/24/1291025-il-avait-menace-de-mort-un-journaliste.html

Aix : elle gifle la prof qui avait exclu sa fille de la classe

La colère est intacte. Le sentiment d'injustice aussi. Myriam A., 33 ans, est à fleur de peau. Pas à l'aise, de devoir venir se justifier à la barre d'un tribunal. Elle qui élève sa fille toute seule. Elle qui, déclare-t-elle, travaillait tôt le matin jusqu'à tard le soir, à l'époque où se sont déroulés les faits.C'était le 27 mai 2011. Tout est parti de quelques mots, "un trait d'humour comme j'en fais très souvent", explique Claire, professeur d'histoire-géo au collège Joseph-d'Arbaud, à Salon.
La veille, elle a exclu la fille de Myriam de sa classe de sixième. L'enseignante a raconté aux policiers que l'adolescente, âgée de 13 ans, est arrivée en retard en cours. "Elle a frappé à la porte, elle est entrée, dans une tenue pas adaptée pour le collège : elle portait un tee-shirt avec un motif panthère. Je lui ai demandé si elle était allée chasser le lion". La prof demande le carnet pour voir s'il y a un mot de retard. Mais elle n'arrive pas à déchiffrer ce qui est écrit. "Va apprendre à lire", aurait rétorqué l'élève avant d'aller s'asseoir. Puis, résume la présidente Boresi, l'ado aurait refusé de jeter son chewing-gum et de serrer les jambes alors qu'elle portait une jupe. "Elle était pas en jupe, ma fille !", lance la prévenue.
"J'ai tenu à reprendre mon activité tout de suite, pour reconstruire mon autorité auprès de mes élèves"
Le ton monte, dans la classe, entre l'élève et l'enseignante devant le reste des élèves. "Elle a dit à ma fille d'aller sur la 113. C'est pas une pute, ma fille ! Les autres, ils se sont foutus de la gueule de ma fille !" Le lendemain, Myriam est venue dans le collège pour asséner trois belles gifles à la prof d'histoire. "J'ai fait mon métier normalement, je n'ai pas été insultante. J'ai tenu à reprendre mon activité tout de suite, pour reconstruire mon autorité auprès de mes élèves", insiste Claire, très tendue. Dans la classe, tous les élèves ont été témoins des violences infligées à leur prof. "Je voulais montrer que j'étais là, que j'allais continuer à faire mon travail normalement". L'enseignante revient sur le caractère de son élève "qui a du mal à accepter l'autorité. Pour autant, il était normal de dire que ce genre de tenue n'est pas adaptée au collège". Myriam, pourtant, ne recule pas d'un centimètre : "Je suis allée voir tous les élèves, ils m'ont dit qu'elle a insulté ma fille. Elle n'a pas montré l'exemple".
Le procureur requiert huit mois d'emprisonnement avec sursis ...
La juge fait la moue : "Et vous, en donnant trois gifles à un professeur, vous donnez l'exemple, peut-être ?" Me Matthieu Darmon, avocat de la partie civile, déplore cette "agression gratuite et odieuse que la prévenue tente de justifier par un motif fallacieux". Il poursuit : "Elle vient nous dire aujourd'hui que ma cliente aurait tenu des propos racistes ! Enfin..." Le procureur Madeleine Pozzo souligne le "professionnalisme d'une l'enseignante qui a eu le courage de revenir aussitôt et affronter le regard de ses élèves". Contre la prévenue "qui revient froidement, 24 heures plus tard, donner trois gifles", elle requiert huit mois d'emprisonnement avec sursis, et mise à l'épreuve durant deux ans, avec obligation de soins et d'indemniser la victime. Des réquisitions qui seront suivies à la lettre par le tribunal après la plaidoirie de Me Virginie Fontes.
L'avocate de Myriam va s'interroger : "Sans faire le procès de l'Éducation nationale, finalement aussi mal aimée quel'administration de la justice, je me pose des questions, en qualité de maman et de citoyenne. Le système a changé. Il y a quelques années, une gifle, cela passait inaperçu. Récemment, un professeur a été condamné pour avoir donné une baffe... Alors aujourd'hui, ne faisons pas le procès d'une gifle, mais intéressons-nous à tout un système", tente-t-elle, en défense.Pour Me Fontes, ce dossier, c'est aussi le problème d'une profession "qui ne tient peut-être pas toujours compte des difficultés de chacun et notamment de cette adolescente de 13 ans, mal dans sa peau..." Qui a été exclue de l'établissement
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/aix-elle-gifle-la-prof-qui-avait-exclu-sa-fille-de-la-classe

Le drame de Marigny (1)

S’intéresser aux faits divers graves et aux crimes parce que coule le sang de la victime et que les larmes des proches ne se tarissent point serait d’un voyeurisme sordide, frisant l’immoralité. En revanche, s’y intéresser pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, et afin de pouvoir prévenir les dysfonctionnements est une noble cause. Elle mérite que nos intelligences, celles de nos cœurs et de nos esprits, se mobilisent. Pour autant, avec la meilleure volonté du monde parvient-on toujours à comprendre et à pardonner certains crimes ? Parvient-on à tirer les leçons des histoires passées ? Parvient-on à faire progresser l’humanité ? Vaste question proposée à votre réflexion… mais avant tout, retour sur images.

Les faits

28 mai 1930. C’est le début d’une belle après-midi printanière. Genre conte de fée pour petite fille sage : Jeanne-Marie Gautier, épouse Bolusset, belle-fille de l’ancien maire de Marigny, referme tranquillement la porte de sa maison. Cette mère de famille, âgée de 30 ans, a deux enfants dont l’un a 7 ans et l’autre 5. Comme on le dit à l’époque, « elle est dans une situation intéressante », entendez par là qu’elle est enceinte de son troisième enfant. Pour autant, c’est d’un pas alerte que Jeanne-Marie se dirige vers le hameau de Boucanseaud. Elle va s’y ravitailler en pain, à la ferme, pour le goûter. Il s’agit de respecter une tradition qui, en parler local, se traduit par une expression aussi lourde que les tranches de pain sont épaisses : « Faire les quatre heures ».
Sur le chemin du retour, dûment lestée de sa miche, Jeanne-Marie traverse un petit bois à proximité duquel un ouvrier agricole, René-Henri Mercure, élague une haie. Disons une bouchure, toujours pour rester dans la couleur régionale. Fin subite du tableau délicatement printanier, au suave enchevêtrement de couleurs infiniment nuancées comme Jean Laronze aurait sans doute aimé le peindre.

Ce petit chemin

Le rideau tombe. Changement de décor. On pénètre brusquement dans le gore. L’ouvrier agricole s’approche de Jeanne-Marie Bolusset. Sans vergogne aucune, d’emblée, il lui fait des propositions fort crues dans un langage que l’on image fort peu châtié. De toute évidence, le petit gars n’a lu ni Ronsard, ni Lamartine, ni Vivant-Denon, et il ne s’encombre de nul préambule pour parvenir à ce qu’il considère comme l’essentiel de sa démarche. Madame Bolusset, honnête bourgeoise de province, s’empresse de renvoyer l’importun tailler sa bouchure, toutes affaires cessantes. Elle le fait vertement… mauvais jeu de mots pour une affaire qui va mal très mal tourner.
Madame Bolusset a crié sur le jeune journalier. Elle a su faire preuve d’autorité dans l’urgence, mais au fond d’elle-même, elle est angoissée. Alors, elle hâte le pas pour regagner son logis. Son logis, ce havre de pays et de quiétude où l’attendent ses enfants qui ont dû se réveiller après leur sieste, une sorte de paradis. Et plus elle marche, plus elle marche vite, et plus ce paradis lui paraît une sorte d’inaccessible paradis. Alors, bien qu’elle soit enceinte, bien qu’elle se sente lourde, très lourde, de plus en plus lourde et bien que ses jambes aient du mal à la porter, voilà qu’elle se met à courir. Sans doute ce que les spécialistes nomment l’instinct de survie.

Le grand Mercure

Mercure a tôt fait de rattraper Jeanne-Marie Bolusset. Il a beau avoir l’aspect maladif des gamins mal nés, il a pour lui et sa jeunesse et une sorte de folie qui couve en lui depuis des jours et des nuits que ses rêves sont hantés par cette femme. Mercure, au nom si poétique est équipé – armé – de son vouge, cette serpe en fer fixée au bout d’un long manche et qui sert à émonder arbres, arbustes, haies. Vouge fatal. Vouge qui ne va tarder à devenir rouge.
En effet, comme la jeune femme résiste aux avances du journalier agricole, il la frappe à deux reprises. Colère ? Déception ? Désir d’affirmer sa puissance sur une femme qui lui résiste ? Honte ? Coup de folie ? Coup de désespoir ? Qui saura ? Jeanne-Marie, saignée à blanc comme un lapin sur le billot d’une cuisine de campagne, meurt aussitôt sous la violence des coups assénés. Le meurtrier – qui ne perd pas le nord pour autant – traîne le cadavre vers le bois. Il a la présence d’esprit de le dérober aux regards des éventuels passants : bergers, bergères, colporteurs, paysans, chemineaux et maquignons.
Et maintenant que l’âme de la belle-fille de l’ancien maire de Marigny monte vers les cieux (enfin espérons-le, il faut toujours imaginer Sisyphe heureux, comme le préconisait Albert Camus), maintenant que René-Henri Mercure a accompli son forfait que va-t-il se passer ? La campagne charolaise a retrouvé son apparence douce, paisible, quiète, mais ce n’est bien qu’une illusion… et ce sera bientôt la fin des illusions dans ce si beau paysage de rêve…

Albine novarino-Pothier

Anthologiste et écrivain, Albine Novarino-Pothier a publié Les Grandes affaires criminelles de Saône-et-Loire et Les Grandes affaires criminelles du Rhône aux éditions de Borée.
http://www.bienpublic.com/faits-divers/2012/02/19/le-drame-de-marigny-(1)

jeudi 23 février 2012

Pont de Neuilly: Sagno condamné à 30 ans

David Sagno a été condamné aujourd'hui par la cour d'assises des Hauts-de-Seine à une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de deux femmes au pont de Neuilly dont un avait entraîné la condamnation de Marc Machin, ensuite libéré.

La condamnation a été assortie d'une période de sûreté représentant les deux tiers de la peine. Dans la nuit du 3 au 4 mars 2008, David Sagno
s'était rendu au commissariat de La Défense, dans les Hauts-de-Seine, pour s'accuser des meurtres de Marie-Agnès Bedot, le 1er mai décembre 2001, et de Maria-Judith Araujo, le 22 mai 2002, commis au Pont de Neuilly.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/23/97001-20120223FILWWW00680-pont-de-neuilly-sagno-condamne-a-30-ans.php

David Sagno : "à l'époque, j'étais le mal"

"Un double indestructible", dépourvu d'empathie: c'est le profil psychologique dressé mercredi au procès de David Sagno, jugé pour le meurtre de deux femmes au pont de Neuilly, dont un avait entraîné la condamnation de Marc Machin, ensuite libéré. Selon le psychiatre Daniel Zagury, qui l'a examiné après sa dénonciation en 2008, David Sagno s'est inventé, au moment des faits, un double, qu'il était "capable de masquer" et pouvait "agir et incarner le mal". "Il s'est senti porté par un sentiment de toute puissance. Il nous a dit qu'il se prenait pour un dieu", a relaté l'expert devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. A la barre, le médecin a décrit un homme s'exprimant dans un vocabulaire "recherché", parfois "à la limite de la préciosité". Un homme donnant une "impression de froideur" à l'évocation des crimes dont il est accusé. "Il nous a raconté des choses horribles avec une certaine impassibilité", a-t-il précisé.
Ce caractère stoïque s'est retrouvé à l'audience mercredi. Alors qu'à la barre, le fils de l'une des victimes éclate en sanglot en évoquant sa mère, David Sagno, le regard vide, ne laisse transparaître aucune émotion. "C'est dur pour eux d'avoir perdu quelqu'un de cher. Ce que j'ai fait est dégueulasse", affirme-t-il d'une voix mécanique après avoir été interrogé par le président. Depuis son box, l'accusé explique avoir opéré "un sacrifice" en décrivant la façon dont il a tué l'une des deux victimes, Maria-Judith Araujo. Une avocate des parties civiles lui demande ce qu'il a ressenti au moment des faits. "C'était un peu comme manger quelque chose que l'on n'a pas goûté depuis longtemps et qui nous ravive", répond-il. "Que pensez-vous de votre attitude aujourd'hui ?", le relance le président de la cour d'assises. "Je vois que c'est monstrueux. C'est très facile de tuer, il n'y a rien de glorieux. A l'époque, j'étais le mal", explique-t-il en regrettant un comportement "abject" et "barbare".
"Il sentait qu'il allait récidiver"
Le psychiatre a conclu à une altération de son discernement au moment des faits, l'estimant ainsi accessible à une sanction pénale, assortie d'une injonction de soins. "Il n'y a pas chez David Sagno de vague délirante qui emporte tout sur son passage", a-t-il dit établissant un parallèle entre l'accusé et les tueurs en série "à polarité psychotique". Interrogé sur la raison de sa dénonciation, l'expert l'interprète comme une protection. "Il sentait qu'il allait récidiver. Il a voulu se mettre à l'abri ainsi que les autres", explique l'expert. Répondant à une question de l'avocat général
Philippe Courroye, David Sagno a affirmé qu'il aurait "continué à tuer" s'il ne s'était pas dénoncé.

Dans la nuit du 3 au 4 mars 2008, David Sagno s'était rendu au commissariat de La Défense (Hauts-de-Seine) pour s'accuser des meurtres de Marie-Agnès Bedot, le 1er mai décembre 2001, et de Maria-Judith Araujo, le 22 mai 2002, commis pont de Neuilly. Si le second meurtre n'avait jamais été élucidé, le premier avait conduit à la condamnation à 18 ans de réclusion de Marc Machin, âgé de 19 ans au moment des faits. Grâce aux aveux tardifs de David Sagno et à des vérifications génétiques, ce dernier avait bénéficié d'une remise en liberté en avril 2010 par la Cour de révision, qui avait annulé sa condamnation. Il doit être rejugé fin 2012.

http://lci.tf1.fr/france/justice/david-sagno-a-l-epoque-j-etais-le-mal-7011450.html

Bad Boy, le hacker déconnecté par la justice

Il n'a pas daigné se déplacer, jeudi à l'audience du tribunal correctionnel d'Albi, où il était poursuivi pour accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données. Dommage, on en aurait appris un peu plus sur le monde virtuel des hackers, ces pirates de l'informatique qui adorent s'immiscer dans les fichiers des autres. Cédric, jeune albigeois de 21 ans, est doué en informatique. La justice lui reproche d'être allé fouiner dans le fichier informatique de l'entreprise Chèques cadeaux occitans à Albi. Le 22 avril 2010, il se pointe dans les bureaux pour expliquer qu'il a pénétré le système informatique et récupéré des données personnelles. Il donne quelques précisions. Comme, par exemple, les mails adressés par la secrétaire pendant son temps de pause à sa tante ! Il repart en laissant un numéro de téléphone. Les policiers retrouveront sa trace quelques jours plus tard.
Entendu, il explique qu'il peut s'introduire dans n'importe quel système et qu'il ne souhaitait pas faire chanter les entreprises. Mais leur prouver que leur système n'était pas suffisamment sécurisé. Il se revendique être un hacker pur jus, connecté à longueur de journée. Il signe ses déclarations d'un Bad boy désinvolte.
« Il n'est pas traumatisé par ce qu'on lui reproche, lance la présidente. La vraie vie, la vie virtuelle, c'est un peu space, comme disent les jeunes ! »
Pour s'être déconnecté de la réalité, la procureur de la République demande une amende de 600 €. Il a été condamné, par défaut, à 500 € avec sursis.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/18/1287077-bad-boy-le-hacker-deconnecte.html

Le rugbyman s'était "essuyé" les crampons sur le crâne de son adversaire

Hier au tribunal on a eu une belle démonstration d'un des coups tordus de la scène rugbystique. Jonathan Dubois, joueur de Revel a mimé, non sans un sourire de délectation, comment il s'était essuyé les crampons sur le crâne de Selnikov, joueur de Saint-Girons, à l'occasion du match qui se jouait le 3 octobre 2010 à Saint-Girons. A la 70e minute, une bagarre éclate sur le terrain, à la suite d'un placage un peu rude. Selnikov essaye de séparer les combattants, prend des coups de poings et se retrouve au sol. Dubois qui passait par là lui décoche un coup de pied dans la tête. « J'ai vu arriver le joueur de Revel, j'ai eu heureusement le réflexe de me protéger. » Dans le dossier il est dit que Dubois avait pris de l'élan. L'intéressé se marre : « Si j'avais pris de l'élan sa tête sautait dans les tribunes ! ». Visiblement, il n'a aucune conscience de la gravité du geste, et il aurait même tendance à en rajouter dans le style des conversations d'après match : « Dans ce sport on ne porte pas plainte, sinon on change de sport ». Ça agace beaucoup le procureur et l'avocat de la partie civile qui admet que le rugby nécessite un certain engagement, mais fait observer aussi que dans le cas présent la partie était arrêtée, et qu'il ne s'agissait plus alors de sport mais de violence gratuite. « Je n'admets pas qu'il s'érige en donneur de leçon sur ce sport, dit le procureur. Il le tire vers le bas. Il a d'ailleurs été déjà condamné pour violence. S'il croit que le rugby est le moyen légal d'exercer la violence qui est en lui, je vais demander à son encontre trois mois de prison avec sursis et la privation des matchs officiels de rugby pendant deux ans. » Et il ajoute pour le prévenu : « Vous pourrez aller jouer sur des terrains de labour mais pas sur les stades ! » Me Maissonnier a plaidé l'indulgence trouvant la privation de sport excessive. Il a argumenté aussi sur les blessures : « pas de grosses séquelles ». Ce n'était pas l'avis de la partie civile qui parle d'un tympan crevé, d'acouphènes. Elle a obtenu 1 500 € en préalable à une expertise médicale, plus 500 € de frais de justice. Le rugbyman, lui, est condamné à deux mois de prison avec sursis, et à l'interdiction de sport fédéral pendant deux ans
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/18/1286910-le-rugbyman-s-etait-essuye-les-crampons.html

mercredi 22 février 2012

Corruption de mineurs : jugement jeudi pour les Lavier

Une même peine de 18 mois de prison avec sursis a été requise à l'audience le 26 janvier à l'encontre de Sandrine et Franck Lavier, âgés de 34 et 33 ans. En début d'année dernière, deux de leurs cinq enfants, un garçon et une fille de 10 et 11 ans, avaient dénoncé des maltraitances sans caractère sexuel, après avoir fugué et avoir été placés chez une assistante maternelle.

Une vidéo datant de mars 2009 - prise lors d'une fête arrosée et mettant en scène des adultes plus ou moins dénudés simulant des actes sexuels en présence d'enfants - avait ensuite été saisie au domicile des Lavier, lors d'une perquisition consécutive à la découverte de ces faits. Par la suite, de nouvelles perquisitions ont permis de découvrir d'autres photos et vidéos d'une demi-douzaine de soirées similaires, entre 2008 et 2009. Quatre proches des Lavier présents lors de ces fêtes, sont également poursuivis pour corruption de mineurs. Une peine de huit mois de prison a été requise contre trois d'entre eux et une dispense de peine pour le dernier.
Coups
Dans son réquisitoire, la procureure Nathalie Bany a rappelé que la corruption de mineurs consistait à « exposer au regard des enfants des scènes manifestement obscènes sans chercher à les protéger ». « Quel genre d'images familiales a-t-on renvoyées à ces enfants avec ces scènes obscènes et répétées ? On nous dit qu'il s'agit juste de délires, de fêtes, mais mimer des actes sexuels, passant de la fellation à la sodomie, en quoi peut-on dire que c'est une fête ? », s'était interrogé la magistrate.
« Les enfants ne sont pas spectateurs de ces scènes qui ne sont pas ouvertement sexuelles. Tout au plus devine-t-on qu'ils peuvent être à proximité. Si cela c'est de la corruption de mineurs, on marche sur la tête », s'est insurgé Me Frank Berton, l'avocat de Frank Lavier. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe dans ce volet du dossier. « On ne calcule pas toujours le fait qu'il y ait des gosses à côté de nous », avait quant à elle déclaré Sandrine Lavier, exprimant des regrets.
Son époux avait reconnu qu'ils n'auraient « pas dû avoir un comportement ou des dialogues aussi crus en présence des enfants ». Selon l'accusation, constatations d'un médecin légiste à l'appui, les enfants qui avaient fugué étaient obligés de rester pendant des heures à genoux sur un balai en guise de punition. Les bouts des doigts de la fillette portaient également des
traces de coups portés avec des lattes de sommier. Le couple a contesté les accusations de maltraitances, expliquant qu'ils étaient quelquefois « dépassés ». Jugeant « démesurée » la peine réclamée, leurs avocats avaient demandé une « peine symbolique ».

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Depeches/2012/02/22/nef-1534033.shtml

«Jérémy et Fabien s’amusaient à mimer la mise à mort de Maxime»

Les deux assassins présumés de Maxime Rigaud, ce jeune Damparisien de 24 ans sans histoire et apprécié de tous, dont le corps avait été repêché dans le Doubs le 25 mai 2009, avaient été interpellés quelques jours plus tard à Besançon, au domicile de Victoria. La jeune fille hébergeait alors une copine, Laura. Toutes deux, aujourd’hui âgées de 23 et 22 ans, sont venues témoigner hier. Elles avaient été entendues à plusieurs reprises et même placées une journée en garde à vue. Car elles avaient recueilli les aveux des deux fuyards. À peine trois ans ont passé, mais Victoria… ne se souvient de rien. « On vous fait le récit d’un meurtre et vous ne vous en souvenez pas ! Mais les jurés ici présents s’en souviendront encore dans vingt ans ! » s’énerve la présidente. Lors de sa première audition, elle avait d’abord tenté de protéger Jérémy (ex-petit ami de sa sœur), au prétexte que celui-ci lui avait un jour « sauver la vie » dans une affaire de drogue alors qu’elle était lycéenne. « Une vie pour une vie » avait-elle dit aux enquêteurs. La présidente : « C’est odieux ! ».
Mais décidément non, la jeune fille, qui, à sa décharge, souffre peut-être de graves désordres psychologiques, ne se souvient de rien, se contentant d’acquiescer au fur et à mesure que la présidente donne lecture de ses auditions. Son attitude suscite un brouhaha de réprobation dans la salle. Laura, son ex-amie, venue tout spécialement de Strasbourg, fera tomber d’un coup la frustration et la colère accumulées dans la salle, en livrant un témoignage plein d’émotion et de sincérité.
C’est le dimanche matin qu’elle recueille le témoignage des deux acolytes, qui ont discuté toute la nuit avec Victoria. Mais elle s’était endormie, car tous avaient fumé des joints. Le matin, constatant la drôle de tête de Victoria, elle demande à De Souza et Gence, qu’elle connaît à peine, de lui raconter. Ces deux-là ne se font pas prier. « Ils parlaient à tour de rôle, en rigolant. Jérémy nous a expliqué comment il avait ceinturé le type [Laura, comme Victoria, ne connaissait pas Maxime, NDLR] par-derrière alors qu’il cuisinait et Gence comment il lui avait injecté l’adrénaline en le piquant à la gorge. Il a mimé le geste sur son propre cou. Et Jérémy a aussi mimé la façon dont ils avaient attaché son corps… ». La jeune fille, qui vit avec « tout ça » depuis trois ans, libère une émotion trop longtemps contenue. « De Souza m’a montré la ceinture de Maxime comme une sorte de trophée… Au départ, ça semblait tellement irréel. Et après, j’ai eu peur… » lâche-t-elle d’un seul souffle. Le duo leur avait expliqué que « le mec » qu’ils avaient tué, avait abusé d’une jeune fille mineure. Faux bien sûr. Maxime avait eu un simple flirt avec la jeune fille en question, dont on a appris hier qu’elle était convoitée par… Gence. Dans le box, les deux accusés, invités tour à tour à réagir, ne lâchent rien. Pas encore ?
L’audience reprend aujourd’hui dès 8 h 30.

Il poignarde son propre chien pour se venger de sa misérable vie

Curieuse pulsion que celle de ce jeune homme : il a poignardé son chien pour se venger d'une vie pourrie qu'il ne supportait plus et d'un voyageur qui le harcelait. Récit…
Acte de vengeance ou folie pure : difficile pour le tribunal de trancher dans ce dossier jugé hier en audience correctionnelle, à Cahors, où un homme de 20 ans en proie à des pulsions psychotiques, d'après les experts, comparaissait pour avoir massacré son chien le 28 janvier dernier à Figeac.
« Je regrette ce geste. Vous savez j'aime beaucoup les animaux », lance-t-il à Sophie Mollat qui préside l'audience. Drôle d'amour ! C'est en découvrant son logement saccagé par son animal tant aimé qu'il a « bastonné celui-ci en le plaquant contre un mur, étranglé puis poignardé après lui avoir perforé l'œil avec son doigt », détaille Sophie Mollat.
La scène est horrible. L'auteur des faits tente de se justifier : « La personne qui m'a donné ce chien est un voyageur qui m'a pourri la vie. Il m'a harcelé sans raison. Je suis malade du cœur. J'ai voulu lui rendre cet animal. Il a refusé ». Lorsque la présidente évoque ses « troubles psychotiques » et « la nécessité de se soigner », le principal intéressé lui rétorque que « les médicaments ont eu des effets secondaires dévastateurs. J'ai tenté de me suicider. Mais je m'engage à consulter un psychiatre pour guérir », assure-t-il.

« Une volonté cruelle de tuer »

Dans ce dossier où la SPA (Société protectrice des animaux) s'est porté partie civile, l'avocate Sonia Hadot-Maison, estime « qu'il y a chez cet homme une volonté cruelle et délibérée de tuer. L'expertise psychiatrique a démontré que sa dangerosité qui s'est exprimée à l'encontre d'un animal pourrait un jour se manifester contre un être humain », souligne-t-elle avant de réclamer « 2 000 € de dommages et intérêts pour la SPA ». Tiffany Gamain, substitut du procureur, enfonce le clou : « Il se sentait menacé et a déversé sa colère contre ce chien, comme pour se venger. De tels fais de cruauté envers un animal peuvent être punis de deux ans de prison », indique-t-elle. Le jeune Figeacois a finalement écopé de trois mois de prison assortis de sursis avec mise à l'épreuve pendant trois ans. Il est également soumis à une obligation de soins et ne devra plus jamais posséder des animaux de compagnie… pour lesquels l'homme peut-être parfois le pire des compagnons.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/17/1285986-tribunal-un-chien-poignarde-une-chienne-de-vie-relatee.html

Il violente et agresse sexuellement son ex-compagne

« Elle voulait pas trop, mais elle l'a fait. Elle disait pas non. Si elle m'avait dit non, j'aurais compris. » Devant le tribunal correctionnel de Tarbes, cet homme de 31 ans reconnaît les violences contre son ex-compagne mais nie lui avoir imposé des relations sexuelles. Il est poursuivi pour agression sexuelle sur son ancienne conjointe avec la situation aggravante qu'il se trouve en récidive.
« Elle veut pas trop, ça ne veut pas dire qu'elle veut, que vous pouvez en profiter. » La présidente élisabeth Gadoullet lit ensuite les dépositions de la victime : « J'étais terrorisée. Je savais que si je ne me laissais pas faire, il me brutaliserait à nouveau ». Ce jour-là, il l'a giflée, poussée à terre, a tenté de l'étrangler puis lui a imposé une masturbation, une pénétration et, pour finir, une fellation, alors qu'elle a le nez qui saigne. « Je reconnais la violence, mais pas l'agression sexuelle. Je ne l'ai pas forcée. » Il reconnaît toutefois que, depuis le début, leur histoire est basée sur la violence. « Et la violence se termine toujours par du sexe que vous lui imposez », estime la présidente Gadoullet. « Si je lui imposais des choses, pourquoi c'est elle qui me rappelait ? J'ai voulu partir à deux reprises. »

Sous son emprise

Élisabeth Gadoullet rappelle que la jeune femme était en proie à de graves problèmes psychologiques. « C'était la personne idéale pour que vous exerciez votre emprise. » Réplique du prévenu : « Je n'avais aucune emprise sur elle ». La présidente Gadoullet lui rétorque : « à l'évidence, vous avez profité d'elle et vous n'avez pris conscience des faits qu'en prison ». Il soutient cependant qu'il « avait du respect pour elle. Je l'aimais. J'en avais marre de ses problèmes. J'essayais de tout faire pour qu'elle s'en sorte ». La présidente Gadoullet cite alors les déclarations de la victime : « En public, il m'insulte, m'injurie, me traite de grosse pute ». Pour la présidente Gadoullet, c'est une « drôle de manière de lui montrer du respect ».
Me Abadie, conseil de la jeune femme, partie civile, abonde dans le même sens et réclame 5.000 € de dommages et intérêts.
Le substitut Jardin, pour éclairer cette relation basée sur la violence, fait un parallèle entre ce dossier et les affaires de racket au collège. « Au début, l'élève résiste mais se fait taper dessus régulièrement. Après, il donne l'argent pour éviter de subir des violences. » Il requiert 6 à 7 ans de détention.
Me Jacques Bertrand, conseil du prévenu, explique, en préambule, la difficulté de juger des choses aussi intimes. Il explique que l'un et l'autre sont « en difficulté de vie ». Il ajoute que les violences dans le couple ne sont pas contestées. Seulement les faits d'agression sexuelle. Et de citer, à son tour, des propos de la victime : « Il lui arrive de respecter mon manque d'envie et de me laisser tranquille ».
Me Bertrand plaide la relaxe pour une première série de faits. Pour les autres, il demande au tribunal de considérer « qu'il n'y avait pas une réelle intention de nuire ».
Le tribunal a condamné son client à 4 ans. Il est maintenu en détention et fait l'objet d'un suivi sociojudiciaire pendant 4 ans avec injonction de soins. Il devra verser 3.500 € de dommages et intérêts à son ex-compagne.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/17/1286373-agression-sexuelle-sur-sa-compagne.html

mardi 21 février 2012

Assassinat de Maxime Rigaud : la thèse effrayante du meurtre gratuit

« Détenu », répond Fabien Gence lorsque la présidente lui demande sa profession. « Moi j’ai commis une connerie, je l’assume », lâchera-t-il à un policier durant une suspension.
Jérémy De Souza, lui, a bien du mal à relever la tête. Cramponné à son micro, il ânonne, incapable d’aligner deux phrases sans l’aide de la présidente. Ces deux-là se sont rencontrés par hasard. De Souza, dont le casier est vierge, héberge Gence depuis sa sortie de prison, quelques semaines avant les faits. « Il y a une imprécision ou un mensonge, comme on voudra, à chaque phrase que vous dites », note la présidente.
« Il a regardé l’ordinateur et tout était normal », explique De Souza, qui s’empêtre dans ses propres mensonges. « Bien sûr, puisque c’était un piège pour faire venir Maxime à votre domicile ! », le coupe Régine Hua. De Souza explique qu’il a ceinturé Maxime avec sa ceinture alors que ce dernier était occupé à cuisiner et que Gence l’a piqué au cou avec une seringue antiallergique contenant de l’adrénaline. Gence, lui, explique qu’il a frappé, à plusieurs reprises, le jeune Maxime sur le crâne avec un casque. Les deux prennent le pouls de la victime qui leur semble décédée. Gence lui met alors la tête dans un sac plastique. La présidente : « Pour pas se salir avec le sang ? ». Gence, du tac au tac : « C’est ça ». Ils chargent ensuite le corps dans la voiture de la victime, le lestent, puis le jettent dans le Doubs. Ils brûlent les affaires de Maxime en forêt de Chaux où on retrouvera un morceau de seringue.
« Lorsque vous faites venir Maxime chez vous sous un faux prétexte, j’affirme moi que vous avez déjà décidé de le tuer ! Je l’affirme et je le prouverai ! », tonne M e Uzan. « De Souza répond et ne s’adapte pas, tandis que Gence s’adapte à l’enquête. Il se place pour que les éléments avancés lui soient le moins défavorable possible. Il n’hésite pas à poser des questions, à nous mettre devant certaines incohérences du dossier », témoigne l’enquêteur du groupe criminel de la PJ de Dijon. Le comportement de Gence a marqué « l’ensemble du groupe d’enquête […] C’est la première fois que je voyais un tel détachement, une telle ironie et un tel plaisir de se retrouver au centre de l’affaire ». M e Bruno Nicolle, défenseur de Gence : « Avez-vous pensé être en face d’un possible tueur en série ? »
Le policier : « On s’est posé la question et on a cherché en direction d’autres crimes non élucidés. » En fin de journée, les amis et parents de Maxime ont témoigné de la gentillesse, de la générosité sans borne du garçon. L’impression du crime gratuit domine. « Comme s’ils voulaient voir ce que c’était que de donner la mort à quelqu’un qu’ils n’appréciaient pas, parce que Maxime travaillait, parce qu’il était apprécié de tous… »
« Ca m’emmerde d’avoir fait ça, il le méritait pas », finit par lâcher Gence, sans émotion aucune. La présidente se demandait auparavant s’il n’y avait pas, chez lui, « un peu de jouissance », à utiliser à ce point les mots inappropriés.
http://www.leprogres.fr/jura/2012/02/21/assassinat-de-maxime-rigaud-la-these-effrayante-du-meurtre-gratuit

Haï, pour l'ensemble de son œuvre...

Martial Réveillon, l'homme que son fils a tenté de tuer, était jugé à Amiens hier. Il était cette fois prévenu de vols, recels, harcèlements et dégradations...

C'est fou ce qu'un avocat, ça vous change un homme... On avait laissé Martial Réveillon seul, provocateur et pour tout dire exaspérant, en mars 2011, devant les assises de la Somme.

Son fils y comparaissait pour avoir tenté de tuer son géniteur.

L'audience, surréaliste, avait tourné au réquisitoire contre la victime, homme violent capable de tortures sur ses enfants, à qui il déniait le droit de l'appeler «papa », imposant le doux sobriquet de «patron ».

«Un enfant de chœur »


On a retrouvé hier matin un Réveillon presque calme, couvé du coin de l'œil par Me Hubert Delarue.

«Un enfant de chœur », ironise M e Clarisse de Saint-Amour, représentante d'une des nombreuses parties civiles.

Pourtant, quand on chercha à tuer l'agriculteur et entrepreneur de travaux publics d'Authieule, dans le canton de Doullens, les gendarmes purent établir en 24 heures une liste de... cinquante suspects potentiels, dont sa famille, son village et l'extrême majorité de ses collègues.

«Si je suis là, c'est à cause de la balle », analyse cet homme massif de 55 ans. C'est vrai : la tentative d'assassinat, le 26 décembre 2006, a réactivé les ardeurs de la gendarmerie et du parquet, saisis de dizaines de plaintes.

Me Delarue dénonce une «chasse aux sorcières ». Il souligne que certaines procédures frappées d'un non lieu ont connu une seconde vie début 2007.

Que trouve-t-on dans le pêle-mêle de la prévention ? Des faits allant de 2002 à 2006, des vols de matériel sur des chantiers, des recels, des faux en écriture, un incendie de maison, des dégradations de biens, du harcèlement téléphonique... En tout, onze accusations !

L'apogée se situe en août 2006, dans le canton de Oisemont, quand Réveillon aurait poursuivi de ses assiduités son ex-concubine, s'en prenant à son nouveau compagnon et à ceux qui travaillaient avec eux. «Il la battait, a tenté de l'enlever, fut odieux avec ses enfants mais il ne supportait pas qu'elle refasse sa vie », analyse Me Debruyne.

Une caution de 100 000 €


À Saint-Maulvis et Epaumesnil, l'ambiance était à ce point délétère qu'un fermier s'était fait justice à coups de fusil de chasse. À la même époque, deux témoins attestent que Martial Réveillon s'est fait retirer un plomb dans la joue par le fils de sa maîtresse d'alors, infirmier des armées. Il leur avait expliqué refuser de se rendre à l'hôpital

«pour ne pas tomber sur les flics ». «C'était rien », dit-il maintenant.

En 2007, il a purgé 97 jours de détention provisoire à Arras. Il en est sorti contre une caution de 100 000 €. Hier, le procureur Naïma Ben Ahmed a requis 12 mois de prison dont six ferme. Le jugement sera rendu le 15 mai.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Hai-pour-l-ensemble-de-son-aeuvre

L' Intermarché de Senlis condamné pour tromperie sur les prix

« Ce supermarché est un habitué du prétoire. » Pierre-Yves Calais, le du tribunal de grande instance de Senlis (Oise), sait se montrer cinglant quel que soit le prévenu. Hier matin, il interroge un homme en élégant complet à fines rayures, le directeur de l’Intermarché de Senlis. L’hyper (la SAS Vilaumag) et son directeur commercial sont poursuivis pour pratiques commerciales trompeuses, vente de produits sans respect des règles d’information du consommateur sur les prix et conditions de vente. En clair, il y a eu tromperie sur les prix : des articles en promotion en rayon ont été facturés au prix fort en caisse. Sur certains produits, les prix n’étaient pas étiquetés. Et, pour d’autres, il y avait un écart entre ceux affichés dans les rayons et ceux figurant le ticket de caisse. Le plus souvent au détriment du client.
Le 25 janvier 2011, la direction départementale de la protection des populations (DDPP, l’ex-direction de la concurrence et de la répression des fraudes) procède à un contrôle dans le magasin. Mille sept cents articles sont passés au peigne fin par les agents. Le constat est édifiant. Devant le tribunal, le directeur de la DDPP vient en personne énumérer les entorses à la règle : « 16% des articles affichés en promotion sont facturés en caisse entre 0,14% et 82% plus cher que le prix annoncé; 85 types de produits alimentaires sont dépourvus de prix. Pour cinquante produits relevés, le prix affiché était différent de celui enregistré en caisse. »
« Cela fait cinq ans que je suis directeur. Je ne suis jamais venu au tribunal. Il y a eu quelques erreurs au début des années 2000. Depuis, les choses s’améliorent », concède le directeur. Pour sa défense, il invoque un grand nombre de salariés malades, une charge de travail trop lourde : « Nous avons quelques difficultés pour avoir un service irréprochable. Nous effectuons en permanence des contrôles, une fois par mois et sur l’ensemble des rayons », précise le cadre, dont l’iPhone vient de retentir. « C’est un comportement de délinquant creillois », tonne Pierre-Yves Calais, très irrité. Il ajoute : « Vous faussez les lois du
. Vous prenez les consommateurs pour des gogos et vous concurrencez les petits commerçants du centre-ville de Senlis. »
Le ministère public requiert 50 000 € pour Intermarché (la SAS Vilaumag) « car il a déjà été condamné trois fois et n’a pas changé de comportement », ainsi que 10 000 € d’amende au directeur commercial. Le tribunal a condamné la SAS à 30 000 € d’amende et son directeur à 6 000 €, dont la moitié avec sursis.
http://www.leparisien.fr/oise-60/l-intermarche-de-senlis-condamne-pour-tromperie-sur-les-prix-16-02-2012-1864148.php