L'affaire relancera encore le débat sur la récidive. Ou comment un homme en libération conditionnelle depuis un an après une condamnation pour viol a-t-il pu agresser sexuellement et tuer une jeune femme dimanche soir dans la banlieue de Lille ?
La jeune femme de 29 ans, cadre dans l'enseigne de magasins de sports Décathlon, était partie dimanche soir pour faire son jogging à Marcq-en-Baroeul, dans le Nord. C'est là qu'elle a croisé le chemin du suspect. Ce dernier devrait être déféré pour « enlèvement et séquestration », « viol suivi de meurtre », mais la qualification des faits pourraient être affinée d'ici à mercredi matin, a déclaré le magistrat lors d'une conférence de presse au tribunal de Lille. Ces faits sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, et le placement en détention provisoire sera requis.
« Libre-arbitre »
En garde à vue, le chauffeur-livreur présentant une « surcharge pondérale très importante », a invoqué avoir eu des « pulsions irrépressibles », selon le magistrat. Selon une source proche du dossier, l'enlèvement aurait été prémédité : le livreur a été trouvé en possession de ruban adhésif destiné à entraver une future victime.
Le 21 février 2006, il avait été condamné par les assises des Hauts-de-Seine à 10 ans de réclusion criminelle pour viol sous la menace d'une arme, selon une source proche de l'enquête. Cette première victime était également une joggeuse, qui avait le « même profil », le procureur de Lille Frédéric Fèvre. Le suspect avait fait l'objet d'une libération conditionnelle à mi-peine, en septembre 2009. Il s'était « très bien comporté » en détention, et avait respecté toutes les obligations judiciaires et médicales qui lui étaient imposées depuis sa libération, a expliqué M. Fèvre.
Il faisait l'objet d'un suivi socio-judiciaire, avait été reçu par un juge d'application des peines, et pris en charge par le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), un médecin et un psychiatre. Il figurait également au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. L'autorité judiciaire avait pris « un maximum de garanties », selon le procureur, qui estime que cette affaire montre que « la limite de l'action du juge, c'est le libre arbitre de l'individu ».
http://www.francesoir.fr/faits-divers/le-meurtre-dune-joggeuse-relance-le-debat-sur-la-recidive.19175
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