L’homme est accusé d’avoir exploité de manière complètement illégale une société tout aussi non déclarée, implantée dans le golfe de Saint-Tropez. Il proposait des voitures de luxe avec chauffeur à des personnes fortunées », indique la cellule communication de la gendarmerie à Marseille. « Interpellé le 29 juillet 2009 puis placé en garde à vue, le pseudo-chef d’entreprise, âgé de 33 ans, ne pouvait que reconnaître les faits lors de son audition », se souvient le patron de la brigade motorisée (BMO) de Saint-Tropez. Tout comme son « employé » parfaitement au courant de la combine montée par « son patron ».
Berlines de prestige
Quand les gendarmes de la brigade motorisée de Gassin-Saint-Tropez effectuent leur contrôle, ils sont étonnés de voir assis un passager à l’arrière du véhicule alors que la place à côté du chauffeur est vide. Durant le contrôle du chauffeur, un second gendarme interroge discrètement « le client », une personne originaire d’un émirat arabe, qui tout naturellement explique qu’elle a recours régulièrement à cette société pour ses déplacements sur la Côte d’Azur.
« Elle nous a expliqué, raconte le chef de la BMO, qu’une course dans Saint-Tropez, coûtait 30 € tandis qu’un déplacement à Nice était facturé 280 €. L’enquête a permis d’établir que le cerveau de cette organisation louait les berlines de prestige dans un établissement de la région avant de les confier à des employés qu’il recrutait selon les besoins. »
En effet, le conducteur contrôlé a avoué aux gendarmes travailler sans être déclaré et que son patron proposait ce service de location non seulement à Saint-Tropez, mais dans tout le golfe, et notamment à Ramatuelle et à Gassin. Sa petite PME ne connaissait pas la crise. Effectuant sa publicité grâce à des cartes de visite distribuées dans les meilleurs hôtels et restaurants de Saint-Tropez, dans les boîtes de nuit fréquentées par la Jet-Set, et par le bouche-à-oreille, l’entreprise lui rapportait 15.000 € de bénéfices par mois. Auxquels s’ajoutaient les 440 € mensuels du RMI. Soit un revenu de 15.440 € !
Forte amende et prison avec sursis
Au moment de son arrestation, Nicolas B. était inscrit au chômage depuis six ans et touchait le RMI depuis trois ans, ce qui n’a pas échappé aux gendarmes… « Dès que les prestations sociales sont en cause, nous déclenchons systématiquement une enquête approfondie », explique le lieutenant Benoît Gounine, de la cellule communication. Ce matin, le fraudeur aux prestations sociales comparaît uniquement pour l’exercice illégal de la profession de taxi. Le volet concernant la fraude au RMI sera jugé plus tard devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Mais, d’ores et déjà, le faux patron risque une forte amende et de la prison avec sursis.
http://www.francesoir.fr/faits-divers/le%20rmiste%20gagnait%2015.440%C2%A0%E2%82%AC%20par%20mois.23395
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