mardi 11 janvier 2011

Julian Assange de retour devant la justice britannique

En liberté étroitement surveillée dans un manoir de l'est de l'Angleterre appartenant à un de ses partisans, Julian Assange attend un procès sur sa possible extradition vers la Suède où il est recherché pour des accusations d'agressions sexuelles émanant de deux collaboratrices du site, qu'il nie catégoriquement. Une étape symbolique dans la marche vers ce procès a lieu ce mardi, lors d'une audience à Londres. L'audience devant le tribunal de Belmarsh, qui a lieu à la mi-journée, sera essentiellement consacrée à des questions de procédure. Les juges devraient confirmer la date, sans doute début février, de l'audience plénière consacrée à la demande d'extradition. Mais avant même cette comparution, a fortiori avant ce procès, Julian Assange a déjà promis que son site WikiLeaks poursuivra ses activités
Les attaques que nous subissons n'ont jamais été aussi fortes mais dans le même temps, les soutiens que nous recevons n'ont jamais été aussi importants", déclare-t-il dans une interview à France Info. "C'est une situation orwellienne pour moi mais nous continuerons le combat. Jusqu'à présent, la justice britannique a écouté ce que nous avions à dire. Quoi qu'il arrive, nous continuerons. Le nombre de publications quotidiennes s'est intensifié ces derniers temps et va continuer à augmenter".


Pressions américaines et manque d'argent


L'expert en informatique, qui a provoqué les foudres de Washington ces dernières semaines en divulguant sur son site des milliers de notes confidentielles du département d'Etat, dénonce une campagne de diffamation liée à ses activités. Et il redoute d'être le cible d'une enquête secrète pour espionnage lancée aux Etats-Unis, ce que semble corroborer une demande d'information faite récemment par la justice américaine : un tribunal de district d'Alexandria, dans l'Etat américain de Virginie, a adressé le 14 décembre dernier une injonction au site Twitter demandant des informations, que les juges qualifient de "pertinentes" dans le cadre d'une "enquête criminelle en cours". Selon WikiLeaks, les Etats-Unis ont "réclamé les messages privés, les contacts, les adresses IP et des détails personnels sur le compte de Julian Assange et de trois autres personnes associées à WikiLeaks". L'équipe du site de Julian Assange estime avoir "des raisons de croire que Facebook et Google, entre autres, ont reçu des injonctions similaires de la justice" américaine.


Pour WikiLeaks, la preuve est faite : "l'existence d'une enquête secrète pour espionnage menée par un grand jury américain est aujourd'hui confirmée pour la première fois par la révélation de l'injonction". La formation d'un grand jury est strictement confidentielle aux Etats-Unis. Si l'information est vraie, cela signifie qu'une inculpation pourrait être imminente. Julian Assange lui-même est convaincu qu'il risque d'être extradé aux Etats-Unis et qu'un grand jury, chargé de formuler les accusations à son encontre, a été formé. Des accusations prises au sérieux en Islande, où une députée a été visée par la demande américaine : l'ambassadeur américain à Reykjavik a été convoqué lundi au ministère islandais des Affaires étrangères pour s'expliquer.


Pour ne rien arranger, WikiLeaks est confronté à des difficultés financières, perdant plus de 480.000 euros par semaine depuis le début de la diffusion des câbles diplomatiques, a reconnu Julian Assange dans un entretien aux journaux suisses La Tribune et 24 heures. "Pour continuer nos activités, il va falloir d'une manière ou d'une autre récupérer cet argent", a-t-il ajouté. Interrogé sur le fait que les multiples pressions qu'il subit pourrait avoir raison de ses activités, Assange a expliqué : "d'un point de vue personnel, non. Je dirais même que les pressions renforcent ma détermination. Mais d'un point de vue financier, c'est autre chose".


http://lci.tf1.fr/monde/europe/2011-01/julian-assange-de-retour-devant-la-justice-britannique-6218615.html

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