vendredi 21 janvier 2011

Marc Bissonnet oscille entre douleur et colère

Marc Bissonnet, fils de Bernadette Bissonnet, tuée en mars 2008, et de Jean-Michel Bissonnet, jugé pour complicité dans cet assassinat, a livré vendredi un témoignage poignant, entre douleur et colère, avouant qu'il "avait tout perdu" depuis trois ans. "J'ai perdu ma mère, j'ai perdu mon père, j'ai perdu mon travail, j'ai perdu ma vie, la joie de mes Noël, de mes anniversaires", a témoigné Marc Bissonnet, 28 ans, souvent en larmes ou la voix étranglée par l'émotion. Marc Bissonnet est revenu sur le 12 mars 2008, quand lui est annoncé à son travail, à Boulogne-Billancourt, qu'un "drame est arrivé" et qu'il doit retourner à Castelnau-le-Lez, où vivent ses parents. En pleurs, il a raconté son départ de Paris, l'arrivée à Montpellier en pensant que sa mère "est dans le coma", jusqu'au moment où une de ses cousines lui annonce "que quelqu'un a tiré" sur sa mère. Il se rend chez son oncle, le frère de Bernadette Bissonnet, la famille est en pleurs.


Pour l'enterrement, "je suis allé en ville pour acheter un costume, pour être beau pour ma mère", dit-il. Le cauchemar va se poursuivre avec la garde à vue de son père, puis sa présentation devant le juge d'instruction. "On se dit : pourquoi, qu'est-ce qu'on lui reproche ? On peut pas voir de rapport avec le meurtre de notre mère", dit-il. Jean-Michel Bissonnet est placé en détention : "Après avoir perdu notre mère dans ces conditions effroyables, on était privé de notre père", dit le jeune homme.


Manipulateur




Lui ne peut pas croire à l'implication de son père dans le meurtre et dans le scénario "stupide" de ce crime impliquant l'homme d'entretien Méziane Belkacem, qui a avoué le meurtre, et le vicomte Amaury d'Harcourt, un "type à moitié sénile" qui a fait disparaître l'arme. Il voit dans le vicomte "un spécialiste de la manipulation", "un homme qui n'est pas tout à fait droit", et qui "cache des choses". En tous les cas, le jeune homme réclame "la vérité". "J'ai tout perdu. Si on me prouve que mon père est coupable, je ne lui pardonnerai pas", lance-t-il. "Je veux que tous ils payent", ajoute-t-il. Le jeune homme est aussi en colère contre les enquêteurs, dont il estime qu'ils ont mené une enquête à charge ; contre la presse, qui livre des détails, des fuites, au mépris de la vie privée, contre la justice...


Peu avant midi, c'était au tour de Florent, l'aîné des fils, 30 ans, de témoigner. En larmes, il a confié, après avoir appris la mort de sa mère, s'être demandé : "Mais comment peut-on vivre sans sa mère, comment on fait ?"


http://www.lepoint.fr/societe/proces-marc-bissonnet-oscille-entre-douleur-et-colere-21-01-2011-130871_23.php

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire