lundi 14 février 2011

Depuis six ans, il nie le meurtre de sa compagne et de son enfant

Procès d'importance que celui qui sera plaidé, du 21 au 25 février, de vant les assises de l'Aude. Les jurés audois examineront, en appel, le dossier Mohamed Chaïb, 22 ans aujourd'hui, accusé d'un double homicide volontaire, sur une femme de 22 ans et sur son enfant de 3 ans. Les faits ont été commis à Béziers, en 2005. En 2009, devant les assises des mineurs de l'Hérault, à Montpellier, l'accusé avait été reconnu coupable, et condamné à 30 ans de réclusion criminelle. De son côté, l'avocat général avait demandé la perpétuité.
faisceau de présomptions
En première instance, tout un faisceau de présomptions avait pesé contre Mohamed Chaïb, lequel a toujours nié les faits. L'enquête a prouvé qu'il fut un temps l'amant de Marjolaine, la mère de famille retrouvé étouffée à son domicile, un morceau de couverture dans la bouche. Une perquisition menée au domicile du suspect avait, par ailleurs, permis de mettre la main sur des objets auxquels la jeune femme tenait beaucoup.


Ensuite, sur les lieux du drame, il y eut la découverte d'un mégot de pétard, portant les traces ADN de Chaïb. Enfin, l'enfant de trois ans également victime a été étranglé avec des liens comportant un nœud apparemment tout à fait spécifique, dont la réalisation aurait pu être l'œuvre du suspect, qui suivit un temps une formation dans un centre équestre.


Me Phung et Me Dupont-Moretti
Du 21 au 25 février, Mohamed Chaïb sera défendu par deux avocats de renom : Me Nguyen Phun, de Montpellier, et Me Dupond-Moretti, du barreau de Lille. Les deux juristes, intimement convaincus de l'innocence de leur client, plaideront l'acquittement. Et en ce sens, le concours de Me Dupond-Moretti, surnommé « Acquittator » dans les prétoires, en raison des quelque quatre-vingts « mises hors de cause » qu'il a obtenu durant sa carrière devant les assises, pourrait être décisif.


L'engagement de Me Phung, éminent avocat pénaliste du Grand Sud, bien que n'ayant pas obtenu gain de cause en première instance, constitue aussi un gage de réussite pour l'accusé. Il convient, toutefois, de rappeler que les assises de l'Aude ne sont pas réputées pour leur clémence. Le dernier acquittement obtenu à Carcassonne remonte à trois ans. Il avait été obtenu, à l'arraché, par le bâtonnier carcassonnais Jean-Marie Bourland.


Le dossier Mohamed Chaïb aurait dû être plaidé, au printemps 2010, à Carcassonne. Mais bon nombre de témoins cités à la barre, dont certains capitaux pour la défense, étaient absents. Me Dupond-Moretti avait mis en avant cet élément, obtenant le renvoi de l'affaire, avec du reste l'accord de l'avocat général de l'époque.
« Ne soyez pas trop méchant… »
Et l'on se souviendra longtemps de cette discussion, cordiale, que le président de la cour d'assises d'alors, M. Masia, avait eue avec « Acquittator ». Discussion dont la teneur démontre toute de l'aura de l'avocat Lillois. « Pour moi, les assises, c'est terminé, précisait le magistrat alors sur le départ. Vous aurez donc affaire à un autre, lors du renvoi, (M. Pons, en l'occurrence). Ne soyez pas trop méchant avec lui, et avec les collègues ! »


L'anecdote est d'autant plus intéressante que rarement nous avions vu M. Masia s'entretenir avec les avocats, qu'ils soient de la défense ou de la partie civile. Il était comme ça, M. Masia.


http://www.lindependant.com/articles/2011-02-14/depuis-six-ans-il-nie-le-meurtre-de-sa-compagne-et-de-son-enfant-334848.php

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