Mort du puisard d'Erchin : Gérard Cyktor jugé à nouveau pour le meurtre de son frère

Le procès de Gérard Cyktor débute demain matin devant la cour d'assises d'appel, à Saint-Omer. Le Flersois de 52 ans, actuellement détenu, est jugé pour le meurtre de son frère Jean-Luc, disparu le 9 juillet 2006 à Masny et retrouvé mort quatre mois plus tard dans un puisard à Erchin. En première instance, le 25 juin 2009, Gérard Cyktor avait été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle.
Une nouvelle épreuve. Douloureuse. Annick Cyktor, la soeur de Jean-Luc (la victime) et Gérard (l'accusé), se prépare à « une semaine difficile ». Elle qui est partie civile avec son troisième frère Jacques dans le procès qui s'ouvre demain, à Saint-Omer, était sortie du premier jugement, en juin 2009, avec le sentiment qu'on lui avait « caché la vérité ». Pour ce nouveau procès, « ce qu'on espère, c'est avoir un peu plus de vérité, plus de conscience, que justice soit faite ».
Face à ses frère et soeur, Gérard Cyktor se dit innocent. En première instance, les jurés douaisiens n'avaient pourtant pas cru à cette version et l'avaient condamné à quatorze ans de réclusion criminelle, non pour meurtre mais pour avoir exercé des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Le scénario retenu par la cour avait été celui d'une bagarre qui avait mal tourné entre les deux frères, le 9 juillet 2006, au-dessus du bar familial L'Éclipse, à Masny, suivie d'un transport du corps de Jean-Luc et sa dissimulation dans le puisard d'Erchin.
Cette version, Gérard Cyktor va encore la combattre farouchement dès demain, avec Me Dupond-Moretti, son avocat. Parce que l'accusation n'a pas de preuves dans ce dossier, même pas une trace d'ADN qui désigne Gérard Cyktor. Reste l'intime conviction des jurés de Saint-Omer : « J'ai fait citer des témoins supplémentaires par rapport au premier procès, indique Me Riglaire, l'avocat des parties civiles.
Ça va être une semaine très lourde car on va rebrasser toute une série d'éléments douloureux mais on va aussi prendre le temps d'aller au fond des choses et des mensonges... ». Une semaine d'audience au cours de laquelle Annick Cyktor a promis de « parler davantage de Jean-Luc » parce que c'est avant tout « son procès » et qu'« il ne faut pas qu'on l'oublie ». Le verdict est attendu vendredi.
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