mardi 8 mars 2011

Le procès Chirac aura-t-il lieu ? Le suspense dure

Le Tribunal correctionnel de Paris se prononcera à 13 h 30, aujourd'hui, sur la poursuite ou non du procès des emplois fictifs. La défense, ainsi que le procureur, en ont demandé le report.
La chaise capitonnée de cuir vert, destinée au prévenu Chirac Jacques, est bien restée vide. L'ancien maire de Paris, poursuivi pour vingt-huit emplois fictifs, n'a pas assisté, comme prévu, à cette première audience consacrée aux austères questions de procédure.


Vide également la chaise de Marie-Thérèse Poujade, 82 ans, victime d'arthrose. Mais sont présents de grands noms qui résonnent étrangement dans cette salle d'audience étroite et archicomble : Debré François, frère du président du Conseil constitutionnel ; de Gaulle Jean, petit-fils du général ; Blondel Marc, syndicaliste retraité...


« Faits prescrits »


La première escarmouche est consacrée à une question prioritaire de constitutionnalité sur la non-prescription des faits. Elle est soulevée par l'avocat de Rémy Chardon, l'ex-directeur de cabinet de l'ex-maire de Paris. Me Jean-Yves Leborgne a les accents de Guitry et la voix de stentor de Galabru. Il aime la grandiloquence. Les faits reprochés à son client étaient prescrits dit-il, mais par un effet magique de « connexité » ¯ le dossier de Paris a été joint à celui de Nanterre ¯ ils ne l'ont plus été. Cette interprétation de la loi sur la prescription, il demande à ce qu'elle soit soumise au Conseil constitutionnel.


Me Leborgne se défend de tout stratagème au bénéfice de Chirac. Mais il a des soutiens. D'abord celui du Procureur de la République, Jean-Claude Marin, pour qui, dans cette affaire, la preuve n'a pas été rapportée. « Beaucoup de bruit pour rien », dit-il. La question soulevée sur la prescription lui semble « nouvelle et sérieuse ». Il la soutient.


L'un des avocats de Jacques Chirac, Jean Veil, embraye, suivi par l'ensemble des défenseurs. Seules les associations parties civiles protestent. Avec, à leurs côtés, deux trublions rapidement expulsés. Que va faire le tribunal ? À trois reprises au moins le président, Dominique Pauthe, a rappelé que cette question prioritaire de constitutionnalité ne concernait que le volet parisien de l'affaire. Celui de Nanterre, où seul Jacques Chirac est poursuivi, reste valide.


Suspense donc avec trois hypothèses en lice. Un report pur et simple de l'audience. Une poursuite du procès sur le seul volet de Nanterre. Enfin, la poursuite malgré tout. Le sursis à statuer pourrait alors ne s'appliquer qu'au seul jugement à venir, en attendant que la Cour de cassation et éventuellement le Conseil constitutionnel se prononcent. Réponse à 13 h 30, sans la présence de Jacques Chirac.

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