«Un malheur devait finir par arriver». Les habitants d'une petite résidence située rue Anatole-France, à Lanester, n'ont guère été surpris, le 9juin 2007, quand ils ont été réveillés en pleine nuit par deux coups de feu. L'un des résidants, âgé de 58 ans, venait de tirer, avec son fusil de chasse, sur son voisin, le blessant grièvement. Le tireur présumé comparaissait hier, libre mais sous contrôle judiciaire, devant la cour d'assises du Morbihan, pour tentative de meurtre.
Procès inversé
C'est la chronique délétère d'une querelle de voisinage qu'a déroulée, hier, la cour d'assises du Morbihan. Un procès quasi inversé. Au fil des débats, la victime, qui a survécu à la blessure potentiellement mortelle, s'est quasiment retrouvée sur le banc des accusés. L'homme, âgé aujourd'hui de 51ans, vit avec sa mère. Une femme décrite par tous les voisins comme «agressive, prompte à chercher querelle». Le fils, selon l'expert psychiatrique qui a déposé à la barre, est «psychotique, enfermé dans son monde, inapte au travail. La marionnette de sa mère». Ils mènent une vie impossible aux résidants de leur petit immeuble. Dégradations sur les voitures, insultes, rondes du fils la nuit qui effraient les habitants, coupures de courant.... «Une atmosphère détestable,» a expliqué à la barre le capitaine Ado, policier chargé de l'enquête. «Un harcèlement quotidien, une ambiance de peur et de crainte», confirme l'ancien président de la copropriété, qui avait écrit au procureur avant les faits. «Plusieurs co-propriétaires ont porté plainte pour des gestes déplacés».
Soirée arrosée
Le 9juin 2007, l'accusé rentre chez lui après une soirée d'anniversaire bien arrosée. La prise de sang montrera un taux d'alcoolémie de 2,32 grammes par litre de sang. Il habite au rez-de-chaussée et constate qu'il n'a plus l'électricité chez lui. Un éclairage extérieur avait été installé et ne plaisait ni à la mère ni au fils. Régulièrement, ce dernier intervenait sur le disjoncteur général et coupait le courant de l'immeuble.
«J'ai pété les plombs»
«Je suis ressorti de chez moi et j'ai remis le courant», a expliqué l'accusé. «Peu de temps après, ça s'est arrêté de nouveau. Je ressors. Il était dehors. Je le vois courir, baisser son pantalon et me montrer les fesses. J'ai pété les plombs.Je suis allé chercher mon fusil. J'ai d'abord tiré en l'air, puis une seconde fois au jugé, dans la cage d'escalier. J'ai fait une erreur que je regretterai tout le temps. J'ai voulu lui faire peur. Il me provoquait souvent, il fallait que ça s'arrête». La victime est grièvement blessée au thorax et s'en sort après trois semaines de coma. «Je ne comprends pas, je suis la bête noire du quartier,» a-t-il expliqué. Il affirme avoir été touché dès le premier coup de feu. Une version confirmée par l'experte en balistique. Les débats se poursuivent, avec le réquisitoire de l'avocat général et les plaidoiries.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/morbihan/lanester-querelles-de-voisins-et-tentative-de-meurtre-01-07-2011-1355615.php
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