mercredi 20 juillet 2011

Un an de prison pour la travailleuse pas très sociale

Anne-Marie D. profitait de ses fonctions de déléguée aux tutelles pour s'acheter des objets avec l'argent de personnes démunies.

Les délégués de tutelle sont des travailleurs sociaux qui, par décision d'un juge des tutelles, sont chargés de gérer les biens et les comptes financiers de personnes qui ont été jugées incapables de le faire partiellement ou totalement. L'association tutélaire de la Somme emploie des travailleurs sociaux qui, chaque jour, se rendent chez ses personnes particulièrement vulnérables et les aident à mieux vivre et à gérer leur argent.

Anne-Marie-D. 48 ans faisait partie, jusqu'en mai dernier, de ces personnes de confiance exerçant dans le secteur d'Abbeville. Elle gérait 70 dossiers de tutelle et curatelle.

C'est lors d'un banal contrôle, comme en effectue régulièrement le directeur de l'association, que le pot aux roses a été découvert.

«J'ai constaté que des dépenses anormales étaient effectuées simultanément sur les comptes de 7 personnes dont Anne-Marie D. avait la charge. Nous avons alors poussé les investigations un peu plus loin. »
L'enquête, menée par les gendarmes mettra au jour de curieux achats. C'est ainsi qu'un chauffage au bois est acheté au nom d'une personne qui vit dans un logement chauffé au fioul. Une meuleuse est également achetée pour une personne qui n'en a pas l'utilité et qui se déplace en déambulateur.


Certains de ces objets seront retrouvés au domicile de Mme D. qui, si elle s'excuse, ne semble pas totalement consciente de la gravité des faits qui lui sont reprochés. Elle explique ainsi que les personnes qu'elle est chargée de suivre ont bien le droit d'offrir des cadeaux à leur famille ce que la loi interdit sans l'accord du juge. Avant d'ajouter que de toute façon, certain d'entre eux ont assez d'argent placé sur leur compte pour acheter ces objets. Une explication difficilement supportable dans la salle d'audience du tribunal.

Anne-Marie D. a été reconnue coupable par le tribunal correctionnel. Elle a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve et obligation d'indemniser l'association qui l'employait, cette dernière ayant depuis remboursé les victimes.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Un-an-de-prison-pour-la-travailleuse-pas-tres-sociale
Anne-Marie D. ne pourra plus jamais exercer ses fonctions de travailleuse sociale.

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