Claude Bazzano allait fêter ses cinquante ans lorsqu’il a perdu la vie, le 15 avril 2010, à Grasse, dans un dramatique accident de la circulation. A bord de son scooter 400 cm3, il va croiser sur sa route un quad conduit par un jeune Grassois de vingt ans.
Il est 20 heures passées. Un choc frontal d’une violence inouïe ne va laisser aucune chance à la victime. Polytraumatisée, elle décédera sur le bitume, quelques minutes après l’accident.
Jeudi, le tribunal correctionnel de Grasse devait juger le jeune prévenu, Nabil B. qui comparaissait libre face au président, Marc Joando. Dès l’entame des débats, le jeune homme campe sur ses positions, à savoir, qu’il ne s’est jamais déporté sur la voie opposée.
« J’ai vu dans le virage le scooter qui arrivait en face de moi, j’ai donné un coup de guidon pour l’éviter et c’est là que ma trajectoire a dévié. » Un récit que ni les experts, ni les constatations d’usage ne viennent confirmer.
A contrario. Aucune trace de freinage et l’évaluation de la vitesse relevée à 60 km/h, contre les 30 km/h indiqués, accablent Nabil B.
« Votre explication est curieuse car pour l’expert vous avez tiré tout droit à la sortie du virage », évoque Marc Joando.
Les témoins présents sur les lieux, dont le passager du quad, parlent pourtant « d’un écart du scooter », « d’un chevauchage de la ligne blanche ». « Mais à aucun moment aucun des témoins ne relate la tentative d’évitement dont vous nous faites part », relève le procureur, Jean-Louis Moreau.
Un habitué de la délinquance routière
Pour l’avocat de la défense, Me Scolari, « l’expertise fait état d’un dénivelé sur la chaussée où roulait le défunt. Alors pourquoi ne croiriez-vous pas, la thèse livrée par le prévenu ? ».
Peut-être est-il desservi par son passé de jeune chauffard.
Son casier judiciaire faisant état de neuf condamnations avant les faits et de deux après, la plupart liés à de la délinquance routière.
Et le président d’ajouter :« Quelques instants avant le drame, vous avez été vu en train d’effectuer des cabrages et de griller un stop ».
Echauffourées à l’énoncé du verdict
« Oui, mais là je n’ai rien fait », se défend Nabil B. Pour l’avocat de la partie civile, Me Proton de la Chapelle, la maniabilité réduite d’un quad ne peut justifier une telle manœuvre d’évitement. « L’engin aurait fini sur deux roues. Je trouve le comportement du prévenu révoltant. Il ne fait qu’alourdir la douleur de la famille. »
Les dommages et intérêts de la mère et la veuve du défunt ont été renvoyés à une date ultérieure, l’assurance et le fonds de garantie ne tombant pas d’accord. Ce qui n’a pas empêché le tribunal de statuer sur les dix-huit mois ferme requis par le procureur à l’encontre de l’accusé.
Et de condamner Nabil B. à une peine de deux ans de prison assortie d’un mandat de dépôt à l’audience. Un jugement attendu pour la famille du jeune homme.
A l’énoncé du verdict, la présence déjà renforcée de la police n’a pas suffi à apaiser la situation.
Une patrouille de la Brigade anti-criminialité a dû intervenir alors que le public a mis un temps certain à sortir de la salle et que quelques avocats ont été menacés. Nabil.B a regagné la maison d’arrêt de Grasse,jeudi dans la soirée.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/accident-mortel-a-grasse-deux-ans-ferme-pour-le-jeune-chauffeur
Nabil est le genre d'individu que l'on qualifie d'inutile pour la société, sinon à mettre le désordre, rien d'autre.
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