dimanche 2 octobre 2011

Dieter Krombach de retour devant la cour d'assises de Paris

Six mois après le report de son procès devant la cour d'assises de Paris pour des raisons de santé, le médecin allemand Dieter Krombach est jugé à partir de mardi, et jusqu'au 21 octobre, pour la mort de sa belle-fille Kalinka en juillet 1982. Avec une question qui subsiste: sa santé permet-elle de le juger?
Après quatre journées d'audience seulement et un malaise de l'accusé ayant nécessité son hospitalisation pendant quelques jours, le procès avait été renvoyé sine die le 7 avril dernier afin de respecter "un principe de précaution".
Deux experts médicaux, un cardiologue et un réanimateur-anesthésiste, avaient conclu que l'état de santé du médecin âgé de 76 ans nécessitait un repos absolu de quinze jours après des problèmes coronariens ayant nécessité la pose de stents. Ils avaient conseillé des audiences n'excédant pas trois heures, avec une pause d'une demi-heure à mi-parcours.
A quelques jours de l'ouverture de ce nouveau procès, face à de nouveaux jurés, la défense ignore comment se dérouleront les trois semaines d'audience. "Pour le moment, nous n'en savons rien et nous sommes très inquiets", a confié à l'Associated Press Me Yves Levano, un des deux avocats du Dr Krombach.
Avec son confrère Philippe Ohayon, ils seront "particulièrement vigilants sur le rythme de l'audience pour s'assurer qu'à aucun moment la santé de M. Dieter Krombach puisse être mise en danger", indique-t-il. Et de souligner que leur client a eu un nouvel accident cardiovasculaire en juillet dernier. "Aux dernières nouvelles, une expertise a enfin été ordonnée", mais "nous avons été tenus hors de ce processus", a-t-il regretté.
Me Levano a noté qu'ils avaient demandé une expertise à plusieurs reprises ces derniers mois pour examiner la compatibilité de son état de santé avec le régime de détention. "On regrette d'avoir été tenu à l'écart" de l'expertise en cours, a déploré l'avocat en jugeant "étonnant que la durée de l'audience ait été fixée avant les résultats".
Il a précisé que l'état de santé de son client était "très inégal". Parfois, "ses capacités mentales semblent véritablement très, très amoindries, avec des phrases qu'il n'arrive pas à finir", des pertes de mémoire. Et "parfois, c'est assez correct".
Dieter Krombach a toujours affirmé être totalement innocent des faits qui lui sont reprochés, à savoir la mort de sa belle-fille Kalinka, âgée de 14 ans, en juillet 1982. Elle séjournait alors chez lui en Allemagne près du lac de Constance avec son frère et sa mère.
Lors de l'autopsie, des traces rougeâtres et blanchâtres avaient été découvertes au niveau de l'entrejambe de la jeune fille, ainsi que des traces de piqûres sur son bras, son thorax et sur ses jambes. Le Dr Krombach avait affirmé dans un premier temps avoir injecté une préparation à base de fer et de cobalt à l'adolescente qui voulait bronzer plus vite... Puis, il avait soutenu qu'elle souffrait d'anémie.
L'affaire ayant été classée sans suite en Allemagne, le père de la victime, André Bamberski, a déposé plainte en France en 1984, affirmant alors que sa fille a été tuée par son beau-père après avoir été violée.
Lors de l'exhumation du corps de Kalinka, les médecins-légistes découvrent que son appareil génital prélevé en Allemagne a disparu de façon "inexplicable". Des experts ont observé en outre des "anomalies" dans les analyses et prélèvements médico-légaux réalisés outre-Rhin. Notamment l'absence d'analyse du sang cardiaque, "pourtant prioritaire s'agissant de vérifier les dires du Dr Krombach sur la nature et le dosage du produit injecté". Ils se sont aussi étonnés de "l'absence de prélèvements des substances vaginales qui auraient permis d'envisager une recherche de sperme".
Condamné par contumace à 15 ans de réclusion par la cour d'assises de Paris en 1995 pour la mort de Kalinka, Dieter Krombach sera accusé deux ans plus tard par une lycéenne de Lindau (Bavière) âgée de 16 ans qui affirme avoir été droguée et violée dans son cabinet. Après avoir plaidé coupable, le médecin est condamné à deux ans de prison avec sursis en octobre 1997 et une interdiction d'exercer. Dix ans plus tard, il écopera en outre de deux ans et quatre mois de prison pour "escroquerie" et "exercice illégal de la médecine".
Enlevé devant son domicile bavarois le 17 octobre 2009 par deux hommes à la demande du père de la victime, André Bamberski, il a ensuite été retrouvé ligoté à proximité du tribunal de Mulhouse (Haut-Rhin). M. Bamberski est pour sa part poursuivi par la justice française pour avoir commandité cet enlèvement.
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