dimanche 2 octobre 2011

Il poignarde sa première femme, il tabasse la seconde

Déclaré irresponsable après avoir frappé sa précédente compagne à coups de couteau, un homme venu s'installer à Muizon a été écroué. Il est accusé d'avoir tabassé sa nouvelle amie.

SANS l'intervention des voisins, une femme de 56 ans aurait continué à subir un calvaire dans le huis clos de sa maison à Muizon. Effrayés de l'apercevoir avec des bleus, un jour de la semaine dernière, ils ont décidé d'appeler les gendarmes plutôt que de rester indifférents et de se comporter comme s'ils n'avaient rien vu.
Interpellé jeudi par la brigade de Gueux, son concubin a été déféré le lendemain devant le tribunal correctionnel de Reims et placé sous mandat de dépôt dans l'attente de son procès renvoyé au 29 novembre.
Le profil de Vitor Manuel Pereira Gomes est inquiétant. Âgé de 38 ans, cet ouvrier du bâtiment a d'abord vécu à Dole (Jura) où sa relation avec sa compagne de l'époque s'est mal terminée : il l'a frappée et blessée de plusieurs coups de couteau pour la punir d'une prétendue infidélité imaginée sous l'emprise d'une jalousie obsessionnelle. Les faits furent dénoncés à la police par le frère de l'agresseur.
Mis en examen pour « violences aggravées » (il encourait dix ans de prison), Vitor Manuel Pereira Gomes n'a jamais été jugé. Reconnu irresponsable de ses actes après neuf mois de détention provisoire, il fut hospitalisé d'office dans un établissement psychiatrique de Dijon.
Il en est ressorti au bout de six mois, libre, sans contrainte particulière. Il avait fait connaissance de la dame de Muizon en 2007. Il est venu s'installer chez elle. Les violences auraient commencé après quelques mois de vie commune. L'homme est accusé de l'avoir régulièrement frappée depuis le mois d'avril, de lui faire subir de nombreuses brimades et humiliations, comme par exemple lui enfoncer un téléphone portable dans la bouche.
La victime a fait état de menaces de mort réitérées si elle s'avisait de le dénoncer. Elle a également décrit une violente scène survenue cet été lors de vacances au Portugal, pays d'origine du prévenu, au cours de laquelle elle a eu un bras cassé (trente jours d'incapacité totale de travail).
Comme à Dole, les violences auraient pour origine des « crises de jalousie paranoïaques ». Selon la victime, son concubin était persuadé qu'elle le trompait avec son frère, un frère pourtant domicilié en Suisse et manifestement détesté depuis qu'il l'a dénoncé lors de la précédente affaire. Il la frappait pour qu'elle avoue cette infidélité, a-t-elle dit.
Lors de l'audience de renvoi devant le tribunal correctionnel de Reims, le parquet n'a pas caché son inquiétude sur la suite des événements si les voisins n'avaient rien fait.
Vitor Manuel Pereira Gomes est poursuivi pour « violences aggravées par trois circonstances » en raison de la gravité des blessures, du statut de conjoint de sa victime mais aussi de sa vulnérabilité car il s'agit d'une personne psychologiquement fragile. Comme à Dole, il encourt dix ans d'emprisonnement. Sauf que cette fois-ci, il est considéré comme pénalement responsable de ses actes.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/il-poignarde-sa-premiere-femme-il-tabasse-la-seconde

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