Antibes: coup de boule sur agent immobilier…

Voici maintenant Pascal qui s'avance à la barre. Petites lunettes, légère tonsure et veste beige, on lui donnerait le bon dieu sans confession. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort. Le bonhomme, gardien de résidence à Antibes, est poursuivi pour avoir asséné, le 6 avril dernier, un puissant coup de boule dans le visage d'un agent immobilier. Bilan : quatre jours d'ITT avec plaies à la face. « La victime venait effectuer l'estimation d'un appartement mais vous vous êtes fermement opposé à ce qu'il pénètre dans la résidence, résume la magistrate. Après cet échec, il est revenu avec une collègue et vous vous êtes alors énervé. Une querelle a éclaté et vous lui avez mis un coup de tête dans la mâchoire. »

À la barre, Pascal fulmine. Puis s'exclame : « Cette version est totalement fantaisiste. Quand cet agent immobilier s'est présenté la première fois, je lui ai gentiment indiqué qu'aucun appartement n'était à vendre. Mais il est revenu à la charge quelques heures plus tard pour me provoquer. Il m'a répété plusieurs fois « t'es qu'une grosse merde. » Puis il m'a poussé et a fait tomber mes lunettes. Je me suis alors défendu. Je lui ai mis un coup dans la bouche mais c'était involontaire. »

Pour prouver ses dires et sa bonne foi, Pascal sort alors de son cartable l'attestation d'un copropriétaire. Ce dernier jure avoir tout vu et que le gardien est innocent. Malheureusement pour Pascal, cette lettre venue de nulle part - sept mois après les faits - n'est pas le genre à convaincre le tribunal. « Cette histoire de témoin de dernière minute est tout de même bizarre,râle la juge.Pourquoi ne s'est-il pas manifesté, lors des auditions de police ?»

Et l'avocat de la partie civile d'enfoncer le clou en portant le débat sur la légitime défense.« La seule question qui doit se poser est de savoir si le coup porté au visage de mon client est proportionné aux insultes qu'il a pu éventuellement proférer. La réponse est non. »

L'argument fait mouche. La magistrate déclare Pascal coupable des faits reprochés et le condamne à 500e d'amende avec sursis et 2 000 euros de dommages et intérêts avec partage des responsabilités.
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