Gilles G., 19 ans, jamais condamné, est d'origine africaine. Les photos sont dans le dossier : indéniablement, inscrites à proximité de son poste de travail, il existe des réflexions racistes écrites à son encontre. « Retourne chez toi », « va jouer du tam-tam » , une croix gammée... Bref, « si à lire le dossier on a l'impression que tout le monde connaît l'auteur », comme l'assure la présidente Nourith Reliquet, il n'empêche que Gilles G., ulcéré par ces réflexions orales et écrites, tombe à bras raccourcis sur un homme qui n'y est strictement pour rien ! Des coups de pied, de poing et même une tentative d'étranglement avec une sorte de sangle qui a laissé une trace rouge sur le cou de la victime.
Il a été difficile de séparer cette dernière de son agresseur qui, furieux, ne s'est pas calmé tout de suite et, à coups d'étui de sabre, frappait sur les murs et les vitres...
Hier, dans le box, Gilles G. semble toujours sous le choc. « C'est l'énervement », dit-il. « Les témoins ont semblé assez réticents à livrer leurs constatations aux enquêteurs », souligne la présidente. « Je l'ai tiré avec cette sangle autour du cou parce qu'il se débattait », déclare le prévenu. Alors que la victime, qui avait perdu la respiration, a bien cru voir sa dernière heure arriver.
Le jeune homme n'a pas eu une vie facile. Après une partie de son adolescence passée en foyer, il est hébergé encore aujourd'hui dans une institution roubaisienne avec un « contrat jeune majeur ». Un éducateur vient expliquer à la barre à quel point Gilles G. est un garçon méritant. Ce qui évidemment n'en dit pas beaucoup sur les raisons de ses actes.
« L'agressé a été obligé de se réfugier dans le poste de surveillance, c'est inquiétant tout de même de s'en prendre à une personne qui n'y est pour rien », souligne la présidente. Gilles G. baisse la tête mais reste coi.
Me Isabelle Poggi, partie civile pour la victime qui n'est pas venue à l'audience, insiste sur les dégâts physiques et psychologiques subis. Même chose pour le procureur Douglas Berthe : « Il a fallu que trois personnes interviennent pour que le prévenu s'arrête enfin ».
Du côté de Me Charles Lefebvre, en défense, on souligne le désarroi du prévenu : « On arrive difficilement à s'imaginer ce que c'est de découvrir chaque jour des inscriptions racistes sur son lieu de travail ; une chose est sûre, ce doit être terrible ». D'autant que le jeune homme aurait été battu, enfant, par racisme. « Ce sont des violences gravissimes mais isolées », conclut la présidente Reliquet. 15 mois de sursis
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/11/22/violences-apres-racisme.shtml
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