Lomalu Bimorzaev, réfugié tchétchène installé à Charleville-Mézières depuis 2003 avec sa femme et ses trois enfants, est accusé d'avoir en 2006 porté un coup de couteau mortel à l'un de ses compatriotes, Achmed Bisultanow.
Condamné en 2010 à 10 ans de prison ferme par la cour d'assises des Ardennes, il avait fait appel de la décision. L'affaire sera examinée dès demain vendredi et jusqu'à mardi devant la cour d'assises d'appel de la Marne.
Une affaire de cœur ?
La bagarre entre les deux ressortissants russes avait éclaté le 24 juin 2006, vers midi, à hauteur du terrain de football de l'avenue Carnot à Charleville-Mézières. Le différend aurait eu pour origine une jeune femme, Kourima, la sœur de l'accusé, dont Achmed Bisultanow, également ressortissant russe, aurait été amoureux. La jeune femme, elle, ne l'entendait pas ainsi.
Ce jour-là, les deux compatriotes seraient venus en découdre dans la rue. Achmed Bisultanow sera retrouvé mort, poignardé. Accusé du meurtre, Lomalu Bimorzaev s'était constitué prisonnier le jour même du drame au commissariat de Reims. Pour sa défense, il avait alors indiqué avoir été menacé à l'arme blanche par Achmed Bisultanow. Or, si l'on avait bien retrouvé la lame de l'accusé dans les buissons, on n'a jamais retrouvé celle de la victime. C'est sur cet élément, estimant que le doute doit bénéficier à l'accusé, que la défense avait établi sa plaidoirie. L'avocat de l'accusé avait d'ailleurs réussi à faire requalifier les faits d'homicide volontaire en coups et blessures volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Au moment des faits, l'épouse de Lomalu Bimorzaev avait de son côté fait disparaître les vêtements tachés de sang de son mari. Ils avaient été retrouvés dans une poubelle par les enquêteurs. En 2010, elle avait été accusée à un an de prison avec sursis. Elle n'a pas fait appel de la condamnation.
Pendant trois jours, la cour d'assises d'appel de la Marne va donc examiner le seul cas de Lomalu Bimorzaev. L'accusé, condamné à 10 ans de réclusion en première instance, est attendu libre à la barre du tribunal.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/poignarde-en-2006-condamne-a-10-ans-son-agresseur-rejuge-en-appel
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