Il était considéré comme le chef d'un réseau de trafic de drogue démantelé fin 2008 par la police judiciaire. Il encourait même jusqu'à dix ans de prison. Salah Bensafi, 30 ans, a été condamné à deux ans ferme devant le tribunal correctionnel. Seul le chef d'association de malfaiteurs ayant été retenu par les juges.
En revanche, deux de ses proches, Abdelkarim Jebir, 30 ans, et Abdjellel Charni, 28 ans, convaincus d'avoir participé au trafic, ont écopé respectivement de deux ans et dix-huit mois, tandis qu'un quatrième homme, Abdelkader Nimour, 30 ans, était condamné à un an par défaut (il n'était ni présent, ni représenté par un avocat). Trois autres prévenus, dont un Marseillais, ont été relaxés.
La mémoire du « Petit prince »
Bensafi, le nom parle à L'Ariane. C'est celui de trois frères, dont celui de Nordine, abattu de trois balles de 22 long rifle sur ses terres arianencques, à la veille de Noël 2008.
Le « petit prince de l'Ariane », l'un de ses surnoms, qui avait été l'un des « grands frères » nommés dans les années 1990 par l'OPAM, était lui bel et bien tombé pour trafic de stups, en 2003, ce qui lui avait valu six ans de prison.
Mais voilà, Salah n'est peut-être pas Nordine. Face aux questions du président de la 6e chambre, Patrick Véron, il n'a de cesse de nier : « Vous avez un voleur en face de vous, pas un trafiquant, j'ai pas les épaules pour ça... »
Son avocate, Me Audrey Vazzana, achève de faire tomber les chefs de trafic de drogue : « Il n'y a pas d'écoutes téléphoniques entre les deux frères, ni aucune surveillance, aucun élément matériel : on les associe automatiquement dans le trafic parce qu'ils sont frères. »
Au démarrage des écoutes téléphoniques
Toute l'affaire, en fait, démarre à partir des écoutes mises en place à la suite d'un renseignement concernant Nordine Bensafi. Salah les conteste, d'autres prévenus reconnaissent leurs voix, mais à elle- seules, elles ne suffisent pas à apporter la preuve du trafic bien organisé. Aucun vendeur de « came », aucun acheteur n'a été arrêté, qui aurait pu démontrer l'existence du réseau et, surtout, l'implication comme chef de Salah Bensafi.
L'avocat de Charni, Me Lionel Ferlaud (Draguignan), aura même cette phrase : « Si le réseau de feu son frère fonctionnait, il lui suffisait d'en reprendre les rênes. »
Du cannabis en provenance d'Espagne
Charni, justement, ainsi que Jebril, défendu par Me Mohammed Kassoul, sont finalement ceux qui font tenir la thèse du trafic. Le 30 décembre 2008, la police espagnole les arrête avec 439 grammes de cannabis dans la voiture de Jebril. Ils sont relâchés. Quinze jours plus tard, ils sont repris, toujours à la frontière espagnole, mais cette fois avec dix kilos de résine...
L'enquête et les perquisitions ne donneront rien d'autre. Le procureur lui-même, Jean Coutton, ne semble pas croire à l'ampleur du trafic. À telle enseigne qu'il requiert des peines mesurées : cinq ans pour Bensafi, quatre ans pour Jebir et Charni, un an pour tous les autres, sauf le Marseillais, pour lequel il réclame la relaxe.
http://www.nicematin.com/article/papier/trafic-de-drogue-a-lariane-un-a-deux-ans-de-prison-pour-le-clan-bensafi
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