13 juin 2010 à Saint-Félix. Xavier Tronczyk vient de commettre l’irréparable. Le feu court le long de la chevelure de sa jeune épouse Morgane et lèche une partie de son corps. Aussitôt, il plaque ses mains sur la tête pour tenter d’empêcher la combustion. Morgane se débarrasse de ses vêtements et se rue dans la salle de bains pour « constater les dégâts. » « Elle avait des lambeaux de peau et sentait vraiment le brûlé » raconte sa belle-sœur qui va la conduire à l’hôpital.
« Elle répétait “Je brûle” »
Le pronostic vital est engagé. Morgane est brûlée à 24 %, au menton, au cou, au thorax, dans le dos, au bras et au poignet. Elle est plongée un mois dans un coma artificiel.« Par deux fois, j’ai failli mourir pendant le coma. Je me suis battue. » Elle porte une mentonnière 23 h/24 et des vêtements de compression. « Les émanations toxiques de la fumée » et la lourdeur du traitement clinique ont eu de graves répercussions sur la santé de la trentenaire, insiste le médecin Lainé. En l’occurrence, « en lien direct avec les traitements, une surdité bilatérale. » Un dernier point sur lequel Me Ripert pour la défense s’inscrit en faux.
« Il m’a brisé. Je lui en veux énormément » souffle la victime. « Je n’ai jamais voulu tuer ma femme. Je regrette vraiment. Elle m’avait demandé d’arrêter l’alcool. » Un atavisme, l’alcoolisme chez les Tronczyk, parents et enfants. Un des frères s’en sortira. « Mais Xavier se croyait plus fort que tout le monde » déplore-t-il. Pourtant, jeune, il perdra dans un accident de la route deux amis. Déjà en cause : la vitesse et l’alcool. Avec les années, il continue à noyer « ses angoisses et son stress dans 3 à 5 litres de rosé le week-end. Dès qu’un verre était vide, j’en reprenais un » reconnaît l’accusé. Le couple part à vau-l’eau. S’ajoutent jalousie et soucis financiers. « Sur la fin, je buvais aussi pour oublier les insultes et les coups » confie Morgane. Le dialogue est rompu entre ces deux ères qui confondent « amour et besoin. » Et c’est parce qu’elle ne lui a pas adressé la parole ce 13 juin 2010 qu’il « a vu rouge ». Plusieurs fois, il lui demande sa carte bancaire pour aller faire le plein du bidon d’essence. Faute de réponse, « il s’est saisi du bidon, a déversé son contenu et a allumé le briquet. C’est allé très vite ». Suite des débats aujourd’hui
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2012/01/24/elle-est-partie-en-torche
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