mardi 3 janvier 2012

Le procès du preneur d'otage d'Orléans

Dans ses quatre sacs, il avait caché un pistolet-mitrailleur en plastique, de l'essence et un système de mise à feu. Avec, Mohamed Djouad a pris en otage un cadre de la communauté d'agglomération d'Orléans pendant plusieurs heures. C'était fin novembre 2010. Mardi après-midi, cet homme de 63 ans est jugé par le tribunal correctionnel de la ville du Loiret. Il comparait pour arrestation, enlèvement, séquestration et violence avec usage d'une arme. Il encourt cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Ce 26 novembre, Mohamed Djouad, ancien militant associatif et politique bien connu à Orléans retient sous la menace le directeur de la voirie. Le calvaire de Jean-Pierre Degorgue, aujourd'hui partie civile, dure huit heures. Il est libéré huit heures plus tard après l'intervention du Raid et la reddition du forcené. Choqué mais sain et sauf.
"Prendre sa revanche sur tout le monde politique local"
Aux enquêteurs, le preneur d'otage explique avoir voulu "faire un buzz" médiatique. Le but : attirer l'attention sur les injustices et humiliations dont il s'estime victime de la part du personnel politique local depuis plusieurs années. "C'est un ancien plombier qui avait des idées d'entreprises auxquelles on n'a pas cru, précise à l'époque un journaliste du quotidien La République du Centre, qui lui parle lors des faits. Il a eu l'impression qu'on le lâchait". "Il a expliqué qu'il voulait prendre une revanche sur tout le monde politique local qui l'a méprisé depuis une vingtaine d'années", explique encore le journaliste.

Une première expertise psychiatrique, pratiquée le lendemain de la prise d'otage, avait conclu à l'abolition du discernement de Mohamed Djouad au moment des faits. Placé d'office en hôpital psychiatrique, le preneur d'otage semblait devoir échapper à un procès pénal. Mais deux autres expertises psychiatriques ont conclu à une simple altération du discernement, ouvrant finalement la voie à un procès devant le tribunal correctionnel.

Le 3 mars, cet écorché vif s'était échappé du centre hospitalier où il était interné, avant d'être interpellé douze jours plus tard par la police près d'Orléans, et placé en détention provisoire. Remis en liberté le 11 juillet, il n'avait pas respecté son contrôle judiciaire, ce qui lui avait valu un retour en prison, jusqu'à son procès.

Aucun commentaire: