Nancy : accusée d'avoir tué son petit-fils, elle est jugée irresponsable

Ecrouée depuis mars dernier, une quinquagénaire a été extraite du centre pénitentiaire pour être hospitalisée d’office sur arrêté préfectoral. Cette Nancéienne s’était accusée d’avoir tué son petit-fils de 5 mois.
Le 15 mars dernier, les pompiers puis les médecins du SMUR avaient tenté l’impossible pour réanimer le nourrisson. À leur arrivée, l’enfant gisait inanimé sur un lit d’adulte dans un appartement du 3 ^e étage de la Résidence de Liège, 13 quai Ligier-Richier à Nancy. Un logement loué par la grand-mère qui hébergeait sa fille âgée d’une vingtaine d’années et le compagnon de celle-ci avec leur bébé.
Cette ancienne nourrice agréée, souffrait d’importants problèmes psychologiques depuis de longs mois. Et avait déjà séjourné en unité psychiatrique. Seule dans l’appartement au moment des faits, elle avait avoué aux enquêteurs avoir étouffé l’enfant avec un oreiller. L’autopsie n’a pu ni confirmer ni infirmer cette version des faits. Seule certitude, le petit corps ne présentait aucune trace de violence. La dame a-t-elle souhaité faire taire l’enfant qui criait ?

« Incontestablement malade »

Très fragilisée par des nuits d’insomnie, la dame n’avait pas vraiment fourni d’explication rationnelle pour expliquer son geste. C’est elle qui avait fini par appeler les secours en milieu de matinée.
Une première expertise effectuée lors de sa garde à vue avait conclu à une responsabilité atténuée. Un second examen avait pointé, lui, l’abolition du discernement. Le juge d’instruction a alors désigné un collège de deux experts pour un troisième avis.
Ceux-ci ont tranché et se sont prononcés pour l’abolition. « Logiquement, nous nous dirigeons vers l’irresponsabilité pénale et donc vers un non-lieu », répondaient hier Mes Alexandre Bouthier et Liliane Glock. Les deux avocats de la défense militent depuis le début pour le placement de leur cliente en milieu hospitalier. « Cette femme est incontestablement malade. Elle entretient un rapport très particulier avec le réel. Pourtant on a préféré la soigner à grand coup de prison depuis des mois ! », persifle Me Glock.
Les deux conseils insistent, il convenait de s’interroger sur le caractère intentionnel du crime dès le début. « Plutôt que se précipiter vers une reconstitution rapide qui n’a rien apporté »
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2011/12/30/les-psys-concluent-a-l-irresponsabilite