Après deux jours de débats, Hamza Arroud et Said Baiga ont été respectivement condamnés hier par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle à 12 et 10 années de réclusion. Conformément aux réquisitions. Les deux hommes âgés de 25 ans ont été reconnus coupables de tentative de vol avec arme, enlèvement et séquestration. En janvier 2009, ils avaient pris en otage quatre employés de l’agence du Crédit Mutuel de Longlaville pendant 45 minutes.
Des faits reconnus, y compris par Hamza Arroud, dans le déni tout au long de l’instruction. En récidive, celui-ci encourait la perpétuité, son complice, Saïd Baiga, 30 ans de réclusion. L’avocat général, Alain Jomier, dans son réquisitoire a insisté sur la minutieuse préparation à laquelle s’étaient livrés les deux hommes. Et sur les 45 interminables minutes de violences vécues par les quatre employés de la succursale bancaire. Me Fittante, avocat des parties civiles, a appuyé le propos, en énumérant les trois armes utilisées par les deux individus. Celle pointée sur les salariées par Hamza Arroud, celle feinte par son complice, et puis l’arme psychologique, la pression infernale exercée sur les otages. Cerné par la police, Said Baiga, dans sa tentative de fuite désespérée avait encore entraîné la responsable – d’un sang-froid inouï – à l’extérieur, hurlant « laissez-moi partir ou je la bute ».
A contrario les deux conseils de la défense, Mes Catherine Boyé et Marie Desmet se sont attachés à démontrer le caractère improvisé des faits, la personnalité fragile de leurs clients. « Said Baiga était dans une position fragile à l’époque », a expliqué la première. Au chômage, en rupture sentimentale, il s’est laissé entraîné par son complice, a encore martelé Me Boyé. Sous contrôle judiciaire depuis un an et demi après 18 mois de détention provisoire, le jeune homme, père de famille, libre donc, s’est pleinement réinséré. « On lui a laissé une chance, et on vous demande aujourd’hui de reprendre sa liberté ! », a-t-elle argué, estimant qu’une sanction assortie de sursis serait plus adéquate.
Me Desmet, à la défense d’Hamza Arroud, tout en décernant une « prime à la bêtise » à ces deux-là, est revenue sur l’enfance chaotique de son client. Une enfance marquée par le décès de son père « Il n’est jamais parvenu à combler cette perte. N’a cessé de se faire du mal depuis. Il faut lui donner un coup de pouce pour l’aider à tourner la page… ».
Les jurés et la cour présidée par Michel Iogna-Prat s’en sont tenus au quantum requis par l’avocat général.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/02/15/10-et-12-ans-de-reclusion-pour-les-braqueurs
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